vendredi 4 avril 2014

Kitsch et tendre

Ma ville d'adoption accueille chaque année un Festival du film israélien. Au détour d'une affiche, j'ai réalisé il y a peu qu'un cinéma projetait les films de la 7ème édition. Dûment renseigné, je suis d'abord allé voir Cupcakes, découvrant - une vraie surprise - une salle de 500 places presque entièrement pleine. Je reviendrai prochainement sur d'autres aspects de cet événement mémorable. Laissez-moi vous dire pour commencer que je suis très content d'avoir écouté mon envie d'enrichir mon index "Cinéma du monde"...

Langue hébreue exceptée, le spectacle offert par Cupcakes s'avère largement à la portée de ceux qui ignorent tout du cinéma israélien. Dans le Tel Aviv d'aujourd'hui, cinq filles et un garçon ont pris l'habitude de se réunir une fois par an, pour regarder ensemble Universong, un concours de chant du type Eurovision. Le rendez-vous rituel tourne pour une fois à la mauvaise soirée: Anat, la plus âgée des participantes, vient d'être plaquée par son mari. Une fois informés de cette situation, ces cinq ami(e)s font bloc autour d'elle pour improviser une petite chanson et l'aider à retenir ses larmes. Sans doute avez-vous déjà compris la suite: les notes d'un soir deviennent un tube imparable quand, envoyées à un producteur influent, elles deviennent la base de la chanson israélienne retenue pour l'édition suivante d'Universong. Adeptes du réalisme cinématographique, laissez tomber: ce film n'est pas fait pour vous...

Les autres, merci de prolonger votre lecture: je pense qu'il y a là quelque chose qui pourrait vous plaire. Pour l'apprécier, je crois bien qu'il faut prendre Cupcakes "au pied de son titre": cette sucrerie colorée n'a rien d'extraordinaire, mais c'est un petit plaisir sympa qu'on pourra s'offrir par pure gourmandise. Il annonce d'entrée de jeu son intention de nous embarquer dans une histoire kitsch et tendre. C'est un cap dont il ne dévie jamais. Une fois en pilotage automatique, le long-métrage offre exactement ce qu'on pouvait attendre de lui. De l'humour ? Oui. Des chansons et chorégraphies 100% rétro ? Oui, aussi. Le fait est que ça fonctionne plutôt bien. Foncièrement honnête dans son propos, le scénario se garde intelligemment de se moquer des personnages. Tout est gentil. Notez qu'au cours d'un final parisien, vous serez surpris d'apercevoir Édouard Baer, qui, cette fois, trouve à qui parler. Moi, je me tais...

Cupcakes
Film israélien d'Eytan Fox (2013)

Puisque ce n'est que la troisième fois que je vous parle d'un film venu du pays à l'étoile, il me paraît trop tôt pour faire des comparaisons. J'ai simplement apprécié les couleurs de ce film: elles m'ont fait penser à celles d'un Jacques Demy - une scène d'intempérie rend d'ailleurs hommage au "cultissime" Les parapluies de Cherbourg. Rassurez-vous: cette fois, c'est pour rire. Et pourquoi s'en priver ? Jetez un oeil à Let my people go ! côté folie et revoyez Le concert pour l'énergie musicale. Les histoires, elles, ne se ressemblent pas...

1 commentaire:

ChonchonAelezig a dit…

Super ! J'ai vu de ce réalisateur The Bubble, que je te conseille. J'avais énormément apprécié. Je vais tâcher de voir ces cupcakes dès que je tombe dessus.