lundi 3 décembre 2012

Whisky therapy

Paul Laverty est, depuis 1995 et Carla's song, l'ami et le scénariste attitré de Ken Loach. Une collaboration fructueuse: leur onzième film commun a reçu le Prix du jury lors du dernier Festival de Cannes. Apparemment, le réalisateur se tourne désormais vers des histoires moins dramatiques qu'à ses débuts. La part des anges sait être vraiment drôle, même s’il s'inscrit dans le quotidien des classes sociales défavorisées en Écosse. Comme quoi, on peut rire de tout…

L'histoire ? Elle commence au tribunal. Plusieurs jeunes répondent des petits délits qu'ils ont commis. Robbie est le héros du film. Tête base, il écope d'un long travail d'intérêt général après avoir violemment battu un anonyme qui le regardait de travers. Seul le fait qu'il va bientôt devenir papa lui permet d'échapper à la prison ferme. La part des anges raconte comment, avec d'autres garçons et filles coupables d'autres méfaits, il va tâcher de s'en sortir. Rédemption facilitée par son agent de probation, bon connaisseur du… whisky. Robbie va devenir un spécialiste du breuvage malté. C'est comme ça qu'il se tirera d'affaire, dans des circonstances que je vous laisse découvrir. Attendez-vous tout de même à être (un peu) étonné...

Maintenant, de deux choses l'une. Soit vous appréciez le cinéma social et vous pourrez goûter à La part des anges. Soit au contraire toute idée de seconde chance vous rebute et alors je vous dirais plutôt de l'éviter. Ken Loach ne change pas vraiment. N'hésitant pas à faire appel à des amateurs pour ses personnages, le vieux lion reste fidèle à ses idées et méthodes. On aime ou on n'aime pas, mais son œuvre me paraît remarquable de cohérence. Qu'elle prenne aujourd'hui une tournure portée sur l'optimisme peut surprendre, mais, finalement, le résultat est agréable. C'est aussi l'occasion d'appréhender l'Écosse contemporaine, débrouillarde et souriante malgré la crise. J'ai tardé à voir le film, sorti sur les écrans en juin. J'avais même pensé voir autre chose, mais je suis sorti du cinéma avec la banane. Et par les temps qui courent, oui, c'est déjà bien !

La part des anges
Film britannique de Ken Loach (2012)
Sans retrouver le sommet de Looking for Eric, cet opus du cinéaste anglais est donc un bon cru. À la vôtre ! Je n'écarte pas pour autant l'idée de le retrouver autour d'autres millésimes plus corsés. J'évoque avec une certaine émotion le fait de l'avoir découvert il y a déjà sûrement une quinzaine d'années autour du rude Land and freedom. Souvenirs poignants également de sa Palme d'or, Le vent se lève. Autant d'emblée enfoncer le clou: ça ne rigole pas tous les jours…

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Pour un avis assez similaire au mien...

Il y a celui, assez élogieux, de Pascale ("Sur la route du cinéma").

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