samedi 28 février 2009

Séraphine et les Césars

Je n'ai pas vu Séraphine. J'ai failli, pourtant. Je passais un matin devant l'affiche et, je ne sais pas pourquoi, ses habits à l'ancienne peut-être, cette femme marchant dans les herbes hautes a attiré mon regard. Elle n'avait rien de glamour ou de sexy, au contraire. Encore le "piège" du film en costumes, donc ? C'est ma foi possible. En tout cas, je n'y suis pas tombé, ratant mon rendez-vous avec Séraphine au cinéma. Aurai-je la chance de me rattraper à l'occasion d'une nouvelle sortie ? C'est envisageable car, même si ce n'est pas ma priorité des priorités, ce film sur la vie d'une artiste peintre vient tout de même de rafler sept Césars, et pas des moindres, d'ailleurs ! Meilleur film. Meilleure actrice pour Yolande Moreau (son deuxième après Quand la mer monte en 2005). Meilleur scénario original. Meilleurs costumes (tiens !). Meilleure musique. Meilleure photo ! Voilà qui ressemble fort à un grand chelem: à quelques détails près, l'oeuvre de Martin Provost décroche les trophées les plus prestigieux. On dit parfois que sept est un chiffre magique...

Derrière, et c'était plus attendu, le deuxième grand vainqueur 2009 est Vincent Cassel, pour son interprétation de Jacques Mesrine dans le diptyque L'instinct de mort - L'ennemi public numéro 1. J'ai déjà eu l'occasion de vous parler des films, les 4 décembre et 25 janvier derniers. Je ne vais pas répéter tout ce que j'ai dit à l'occasion, mais je trouve que l'acteur a largement mérité d'être récompensé, car toute son interprétation - et, au-delà, son implication dans le rôle - est vraiment très bonne. J'espère désormais qu'on nous épargnera l'énième retour des polémiques pour comparer la copie et l'original. Notons au passage que l'Académie a aussi salué Jean-François Richet comme le meilleur réalisateur de l'année, et décerné un autre César au(x) film(s) pour le son. Assez mérité également, à mon avis.

Je suis vraiment très heureux aussi de la décision prise d'attribuer chacun des deux Césars de meilleur espoir aux jeunes partenaires d'un même film, à savoir Déborah François et Marc-André Grondin pour Le premier jour du reste de ta vie (cf. ici le 11 août dernier). Je me souviens avoir bien aimé ce petit film sans prétention, chronique de la vie de cinq membres d'une famille. L'interprétation tout en finesse de Zabou Breitman et Jacques Gamblin n'a donc pas fait oublier celle de deux de leurs trois "enfants de cinéma". Vraiment, voilà qui est une très bonne chose, je trouve. Ouais ! Place aux jeunes, en quelque sorte ! Petit regret: que la démarche n'ait pas été poussée jusqu'à remettre un autre César à Pio Marmai, le jeune acteur qui tient le rôle du grand frère des deux précités. Peut-être l'Académie a-t-elle jugé qu'il n'était plus un espoir. Notons tout de même, et c'est là encore assez justifié, je trouve, que le film a aussi obtenu le César du meilleur montage. Un joli tir groupé !

Un dernier film recueille plusieurs Césars cette année: Il y a longtemps que je t'aime. Les plus cinéphiles d'entre vous auront reconnu Elsa Zylberstein sur la photo, une actrice que j'apprécie plutôt et que, pourtant, je ne vois pas beaucoup. Des rôles confidentiels ? Peut-être que cela changera, maintenant qu'elle a obtenu un trophée pour... le meilleur second rôle féminin. Réalisateur sur ce projet, Philippe Claudel peut aussi se réjouir avec le César du meilleur premier film. Un bel encouragement !

Chez les hommes, le César du meilleur second rôle 2009 a été attribué à Jean-Paul Roussillon, pour moi un parfait inconnu ! Bon... Un conte de Noël, le film qui lui vaut cette récompense, j'en ai quelques images en tête. C'est - sauf erreur - une oeuvre recommandée par Télérama, une de ces productions à la française qui me laissent rarement indifférent, mais soit totalement ébloui, soit profondément lassé. Pour l'heure, je ne l'ai pas (encore ?) vue.

Entre les murs, je suis passé tout près, mais finalement... je suis allé voir autre chose le moment venu. Pour rappel, la semaine dernière, il a raté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Désormais, le voilà couronné du César de la meilleure adaptation, ce qui est moins prestigieux, mais quand même pas si mal. Et, encore une fois, le film a eu la Palme d'or l'année dernière, donc bon...

Autre film que j'ai manqué et que je voulais pourtant découvrir: Valse avec Bachir, récompensé du César du meilleur film étranger. Je trouve bien que le jury ait choisi un film d'animation, alors même qu'il n'existe aucune catégorie dédiée. Oeuvre israélienne, récit cauchemar de la guerre au Liban, cette création originale avait été remarquée un peu partout. La voilà désormais célébrée à la hauteur de sa réputation. Je sais à peu près ce qu'il me reste à faire...

On passe d'un extrême à l'autre: j'avoue humblement que je n'avais jamais entendu parler de Les miettes, ni même de son réalisateur Pierre Pinaud, avant hier soir. Renseignements pris, l'oeuvre raconte l'histoire d'une ouvrière, dont l'usine, en toile de fond de son décor quotidien, sort progressivement du champ de la caméra. Etrange ! Curieux ! J'aimerais voir ce que ça donne. En tout cas, ça doit plutôt être une réussite, car c'est le César du meilleur court-métrage 2009.

Agnès Varda, je connais, de nom. La veuve de Jacques Demy repart cette année avec le César du meilleur documentaire pour son film éponyme, Les plages d'Agnès. J'ai aussi envisagé d'aller le voir, mais je ne sais pas si j'aurais le temps pour cela. On verra. Dans le pire des cas, je me rattraperai d'une certaine façon, en "entamant" enfin l'intégrale Demy que mes parents m'ont offerte à Noël...

Voilà, j'ai presque fait le tour. Il me reste à préciser que la soirée d'hier a permis d'offrir un César d'honneur à Dustin Hoffman, acteur que j'aime bien, moi aussi, mais que je n'ai pourtant plus eu l'occasion de voir depuis longtemps ! Soulignons enfin que le jury était présidé cette année par Charlotte Gainsbourg, première femme à ce poste depuis Carole Bouquet en 2006. Un joli duo pour finir !

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