jeudi 12 juin 2008

Rebond hospitalier

Le hasard est moqueur, parfois. Après un séjour hospitalier imprévu, et plus long qu’envisagé dans un premier temps, je constate que ma liste de DVDs non encore visionnés compte quelques films à blouses blanches. Ma convalescence me permet de les regarder et, dernièrement, elle m’a ainsi donné l’occasion de revoir ce film poignant que j’avais découvert au cinéma il y a quelques mois : Le scaphandre et le papillon. Autre écho, d’ailleurs : c’est le deuxième film de Julian Schnabel que je regarde en l’espace de quelques semaines. Il m’en reste un troisième à venir…


Le scaphandre et le papillon, c’est l’histoire (vraie) d’un journaliste parisien victime d’un accident cardiovasculaire et, ensuite, d’un « locked-in syndrom ». Comme son nom l’indique, cette pathologie redoutable enferme le patient à l’intérieur de lui-même, tout à fait lucide sur son état mais incapable de parler, de respirer sans assistance et même de bouger la moindre partie de son corps. Enfin, en ce qui concernait alors Jean-Dominique Bauby, il lui restait tout juste un peu de mobilité… dans la paupière gauche.

Cette histoire, c’est sans doute l’une des plus parfaites démonstrations de la force que peut garder l’humain dans les pires circonstances. C’est aussi un bel hommage à l’humanité qui peut se révéler en chacun de nous. Fataliste, presque cynique dans son malheur, Bauby a la chance de rencontrer une orthophoniste déterminée à l’aider. La jeune femme va inventer leur outil de communication : un alphabet original, où les lettres apparaissent dans un ordre déterminé par… leur fréquence dans la langue française. E-S-A-R-I-N-T… et ainsi de suite. Un clin d’œil au bon moment et Bauby peut dicter ce qu’il veut dire.

Le scaphandre et le papillon, c’est le titre du livre qu’il a écrit ainsi, un battement de paupière après l’autre. En soi, je trouve remarquable qu’un cinéaste se soit penché sur cette histoire difficile. On dit souvent des livres les plus forts qu’ils sont inadaptables au cinéma. D’après moi, par ce film, Julian Schnabel réussit à prouver le contraire. Le propos est ce qu’il est. La forme peut se discuter, mais elle est assez courageuse, je trouve. Chacun se fera sa propre idée sur ce point. D'après moi, le fait que le réalisateur soit peintre explique peut-être quelques plans.... disons un peu « spéciaux » - certains n'ont pas vraiment plu à mes parents. D'après moi, l'oeuvre filmique est également portée par un casting impeccable, de Mathieu Amalric à Max von Sydow, en passant par Marie-Josée Croze, Niels Arestrup ou bien encore Isaach de Bankolé. En résumé, d’après moi, nous avons vraiment là un film à voir. Faudrait maintenant que je lise le bouquin.

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