mardi 30 avril 2024

Sans grands frissons

Observer une situation. Ne rien y comprendre. En avoir des frissons. C'est un peu ainsi que je présenterai mon attitude face aux thrillers. Posséder un coup d'avance sur les personnages ne m'intéresse guère. Quand la peur s'immisce au cinéma, j'aime autant qu'elle soit radicale et m'emporte avec elle. Mon espoir lié avec les deux films de ce jour !

Old
Film américain de M. Night Shyamalan (2021)

Je sais bien le réalisateur lui-même ne fait pas (ou plus) l'unanimité. Avant même de commencer, je me disais que je risquais d'être déçu. Qu'importe: tirée d'un roman graphique, cette histoire d'une famille coincée sur une plage où, soudain, tout le monde vieillit en accéléré m'avait semblé digne d'intérêt. Las ! Le résultat s'avère peu probant. Comme il le fait trop souvent, Shyamalan s'égare dans une emphase visuelle indigne de son réel talent et de ses sources d'inspiration. Dommage: sans même parler de la résolution de l'énigme, je suis sûr qu'il y avait franchement mieux à faire à partir du matériau originel. Surtout qu'à la base de tout, le casting est bon, Gabriel Garcia Bernal et Vicky Krieps en tête. Revoir Thomasin McKenzie fait aussi plaisir. Problème: je me suis vite désintéressé de leur sort. Certains critiques soutiennent que le film serait une métaphore du métier de cinéaste. Aïe ! Disons-le: cette interprétation m'apparaît tirée par les cheveux !

Bonus: vous pouvez lire un avis en (léger) contrepoint chez Benjamin.

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Visions
Film français de Yann Gozlan (2023)

On revient sous nos latitudes avec, déjà, le cinquième long-métrage d'un réalisateur de 47 ans, jugé prometteur. Gozlan tisse une intrigue tordue que d'autres cinéastes comme Alfred Hitchcock, Brian DePalma ou David Lynch n'auraient pas reniée. J'ai même lu des comparaisons flatteuses avec les esthétiques de Dario Argento et Paul Verhoeven. L'histoire ? C'est celle de la belle Estelle, une pilote de ligne en mal d'enfant, mais qui vit heureuse avec Guillaume, son mari, chirurgien. Jusqu'au jour où, entre deux vols, elle croise Ana, jeune photographe qui fut autrefois l'objet de sa toute première passion amoureuse. Qu'arrivera-t-il alors ? Le film en appelle résolument à nos perceptions changeantes et construit d'étranges séquences - entre rêve et réalité. C'est parfois stimulant, mais cela peut parfois avoir un côté frustrant. L'érotisme (très sage) de quelques scènes est un peu kitsch, en 2024. Diane Kruger ? Plus à l'aise que le duo Marta Nieto-Mathieu Kassovitz !

Bonus: je vous suggère le point de vue - divergent - de Princécranoir.

6 commentaires:

Pascale a dit…

Deux films que j'ai vus et que j'ai trouvés pareillement débiles.
Seule Diane Kruger est à sauver dans le second.
Je crois que je n'ai pas perdu mon temps à parler de deux films aussi lamentables.
Le 1er grandguignolesque dans mon souvenir et le second complètement con. Je me souviens d'une fissure dans le mur à la limite du ridicule.

princecranoir a dit…

Pas tenté le vieillissement accéléré selon Shyamalan (cinéaste qui m'a perdu depuis belle lurette). Quant aux "Visions" de Gozlan, elles sont bien décevantes au regard de ses précédents bien plus enthousiasmants que sont "Boîte Noire" ou "burn out".
Merci pour le lien !

Martin a dit…

@Pascale:

"Débiles", je trouve ça un peu trop fort, mais c'est un peu bidon, c'est clair !
Peut-être que Shyamalan est désormais trop vieux... et Gozlan encore un peu jeune.

Martin a dit…

@Princécranoir:

Tu peux vraiment te passer de ce Shyamalan, je pense. Et peut-être... des prochains.

Pour Gozlan, je suis comme toi: j'ai préféré "Boîte noire" et "Burn out". Mais je lui donnerai au moins une autre chance à l'avenir, pour valider (ou pas) l'idée d'une erreur de parcours avec ce "Visions" assez quelconque.

Pascale a dit…

Si le talent a un rapport avec le vieillissement, Shyamalan a vieilli prématurément car il y a belle lurette qu'on l'a perdu.

Martin a dit…

Effectivement.