mardi 17 avril 2012

Macho, macho

Une chronique de Martin

Jean Dujardin et Gilles Lellouche sont potes. Ce n'est pas un scoop pour ceux parmi vous qui connaissent les deux comédiens. C'est probablement à cette amitié que l'on doit le film Les infidèles. Souvenez-vous: avant les Oscars et sa sortie en salles, il avait subi une polémique du fait d'affiches jugées dévalorisantes pour l’image des femmes. À l'écran, il faut admettre que les deux copains s’amusent à se transformer en odieux machos un peu décérébrés. Rien d'univoque, mais pour la finesse, les gonzesses repasseront…

Je n'étais pas très chaud pour aller voir Les infidèles. Je me suis laissé embarquer par mon pote Philippe, le tarif réduit du Printemps du cinéma achevant de me convaincre que je n'avais pas grand-chose à perdre. En fait, je ne suis pas bon client des films à sketchs. Et, encore une fois, au cours de la projection, il m'est arrivé de trouver le temps long. À l'inverse, certaines aventures de ces deux obsédés m'ont vraiment fait rigoler. Contre toute attente, j'ai même été ému par quelques-unes des histoires. Mention pour celle où Jean Dujardin retrouve sa compagne Alexandra Lamy dans un dialogue-vérité particulièrement dévastateur pour leur image respective. Jouer ça, ce climat de mensonge au sein même du couple, être aussi crédible dans le dérisoire que le cruel, je salue la performance du duo.

Le reste du temps, objectivement, les femmes n'ont pas le beau rôle dans Les infidèles. Elles sont stupides, bêcheuses, moches, vulgaires, immatures ou un peu tout ça en même temps. Caricaturales, en un mot. Vous me direz: pourquoi prendre la défense des personnages féminins quant il s'agit ostensiblement de raconter n'importe quoi ? Pas faux. Disons que je préfère les choses nuancées, côté humour, et qu'au bout d'un moment, la gaudriole me lasse franchement. Cela étant dit, il n'est pas question de jeter le bébé avec l'eau du bain. Aussi idiots apparaissent-ils, j'ai également apprécié Jean Dujardin et Gilles Lellouche pour leur engagement total dans la grivoiserie. Les deux mecs se marrent et leur enthousiasme m'a paru parfois franchement communicatif. Sandrine Kiberlain s'offre un grand moment, Isabelle Nanty est super et Guillaume Canet surprend, restant irrésistible... dans son genre. Il me reste à espérer maintenant qu'après cette pantalonnade, les garçons sauront revenir à des projets plus ambitieux. Ils ont déjà prouvé en avoir le potentiel.

Les infidèles
Film collectif français (2012)
Tourné donc sur le principe d'une série de sketchs de longueur variable, le long-métrage m'a plu dans certaines de ses composantes et, à d'autres moments, n'a suscité en moi qu'un ennui poli. J'étais parti pour deux étoiles, mais j'en ajoute une demie pour le talent burlesque de Jean Dujardin. Pour finir, je tiens à dire que la section que j'ai le plus aimée est l’œuvre d’une femme (Emmanuelle Bercot). Michel Hazanavicius s'en sort avec les honneurs, mais Éric Lartigau, Fred Cavayé et consorts peuvent aller se rhabiller. Pas de film comparable à proposer aujourd'hui: je n'ai pas vu les comédies italiennes dont celui-là aurait tiré son inspiration. Partie remise...

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Un avis féminin sur la chose ?
Vous pouvez en lire un grâce au blog "Sur la route du cinéma".

2 commentaires:

David Tredler a dit…

Très inégal comme film. Personnellement, mes sketches préférés sont celui d'Hazanavicius (la conférence à l'hôtel) et les infidèles anonymes.

Anonyme a dit…

Vu !
Y'a du bon et du moins bon .. mais surtout y'a du vrai !!!
Comme toi, j'ai apprécié la performance Lamy-Dujardin ... et même dans ce "sketch" y'a du vrai ... des nénettes qui poussent leur mec à bout comme elle le fait, j'en connais ...
J'ai trouvé certaines scènes émouvantes/attendrissantes même si elles ne sont pas très "morales" : le sketch de la conférence et le sketch du dentiste (avec l'étudiante)... On y voit des hommes qui morflent, eux aussi... même si ils sont infidèles ...
Bon,bref, je vais partir dans une dissert' de philo si je continue ... on en reparle bientôt ... de visu ;-) Bisous