samedi 24 mai 2008

Deux potes en escapade

On reste aux Etats-Unis, mais on change complètement de style avec Sideways. D’une certaine façon, je peux dire que j’ai laissé sa chance à ce film. Je l’ai en effet acheté en DVD, sans l’avoir vu, ni à la télé, ni au cinéma, simplement sur le feeling du moment. Ma connaissance des acteurs se limitait à Paul Giamatti, et c’est encore un grand mot que de parler de connaissance, la tête de l’intéressé m’évoquant vaguement quelque chose de sympathique, sans que je sache quoi exactement. Pour le reste, le casting m’était totalement inconnu. C’est le prix attractif – une dizaine d’euros - de cette galette inconnue qui m’a fait passer de la soif de découverte à l’achat pur et simple. J’aurais tout aussi bien pu l’emprunter pour le journal…

Sideways raconte une semaine de la vie de deux quadras américains, l’un, Miles, prof et écrivain frustré, en peine pour se remettre d’une rupture pourtant vieille de deux ans, et l’autre, Jack, comédien un peu has been en passe de se marier. Ce road movie évoque les sept jours qui précèdent le mariage, lors desquels Miles offre un voyage d’enterrement de vie de garçon à son pote Jack. Le truc, c’est que les envies du premier – promenades en cabriolet et dégustation de bons vins – n’ont vite plus rien à voir avec les attentes du second… que je vous laisserai découvrir. L’escapade entre vieux copains tourne donc très vite au vinaigre, la solitude de Miles contrastant dès lors avec les jouissances cyniques de Jack.

Chacun peut alors décider de faire un choix d’identification, entre les névroses obsessionnelles de l’un ou le détachement presque puéril de l’autre. Ce choix, je l’avais d’abord fait en faveur de Miles, me sentant plus proche de son histoire, pour ne pas dire de ses valeurs. En somme, Jack me paraissait trop "bourrin". Petit miracle de ce film : au générique final, mes sentiments étaient plus partagés, peut-être parce que le bonheur rattrape l’homme mélancolique, tandis que le doute commence à ronger son compère insouciant. Sideways a fait naître en moi quelque chose qui ressemble à une nostalgie, la même que celle que j’avais ressentie devant Broken Flowers (déjà chroniqué sur ce blog). Mais où Jim Jarmusch signait une œuvre à la sombre conclusion, Alexander Payne propose un happy end pudique. Ce n’est pas forcément meilleur, mais ce n’est pas moins bien. A vous de voir.

PS: j'ai vérifié, Paul Giamatti est l'acteur principal de La jeune fille de l'eau. Je savais bien que je l'avais déjà vu quelque part !

1 commentaire:

Stéphane a dit…

J' avais adoré ce ptit bijou comique lors de sa sortie ciné, pas revu depuis mais c' est juste le temps qui manque.