lundi 25 mars 2019

Le secret révélé

Huit jours ont passé: me revoilà ! Ainsi que je vous l'avais annoncé dans ma chronique précédente, c'est vers l'Égypte que je vous invite cordialement à tourner votre regard aujourd'hui. J'ai à vous parler d'un film rare: La momie (alias La nuit où l'on compta les années). Nous partons en compagnie d'archéologues, à la fin du 19ème siècle...

Au Caire, l'égyptologue français Gaston Maspero tient une réunion avec ses collaborateurs et indique qu'il leur serait peut-être possible de parvenir à démanteler un réseau de trafic d'objets antiques. Mieux: avec un peu de chance, si cela se confirme, les scientifiques pourraient lever le voile sur un vieux mystère autour de sarcophages disparus. Au même moment, dans un village, le conseil des anciens révèle aux deux fils d'un chef défunt l'emplacement de la cache montagnarde où, bien des années auparavant, ces mêmes cercueils ont été transportés. L'aîné des deux frères, choqué, refuse aussitôt de profiter de ce système de pillage institutionnalisé: alors répudié par sa mère, il est sauvagement assassiné, sitôt sorti de son foyer. Le cadet, lui, échappe à ce sort funeste, non sans état d'âme. Rapidement, il comprend qu'il est devenu une menace pour ses oncles et cousins, tenants de l'ordre ancien. Et qu'il devra vivre autrement...

Vous l'aurez compris: La momie n'est pas là pour amuser la galerie. Alors que notre pays se penche sur le possible retour d'oeuvres d'art ancien vers certains pays, on a de quoi ouvrir ou prolonger le débat. C'est une chance de voir le film ressurgir un demi-siècle complet après sa première sortie dans les salles obscures de son pays d'origine. Aperçu au Festival de Cannes il y a dix ans, le long-métrage avait été élu meilleur film arabe de tous les temps à Dubaï, en 2013. Malgré une certaine notoriété, il était cependant devenu très difficile de le voir, en tout cas jusqu'à sa restauration, trois années auparavant, facilitée par l'apport financier de la Fondation Scorsese. Pour ma part, je suis vraiment content d'avoir pu faire ce "voyage". Les très belles images m'ont vraiment et parfaitement dépaysé. J'avoue humblement qu'il m'a fallu quelques minutes pour m'habituer au rythme particulier du récit, ainsi qu'aux sonorités de la langue. Ensuite, j'ai ressenti un vrai plaisir d'esthète devant un trésor oublié. Me faut-il réellement le préciser ? Cela ne m'arrive pas tous les jours !

La momie
Film égyptien de Shadi Abdel Salam (1969)

Avec le pays des pharaons, d'aucuns auront vu dans ce "vieux" film l'inspiration première des histoires de malédictions pyramidales. Mouais... il faut le dire vite ! Et même si tout se joue finalement dans une certaine langueur, j'ai plutôt apprécié cette découverte. Bon... on est à mille lieues de l'action trépidante d'un Indiana Jones ! Je cherche en vain une comparaison dans tout le cinéma occidental...

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Une incertitude demeure...
Certaines sources transcrivent le nom du réalisateur sous une forme différente: Shadi (ou Chadi) Abdessalam. J'ai en fait retenu la version la plus courante. Autant le dire: je reste preneur d'une confirmation...

2 commentaires:

Pascale a dit…

Une rareté effectivement.
J'admire ta curiosité.

Martin a dit…

Merci.

La curiosité est souvent récompensée par le découverte de films surprenants.
Je vois le cinéma comme une porte ouverte sur le monde. J'aime la franchir, de temps à autre.