jeudi 30 septembre 2021

Le coeur et le sang

Je n'ai pas encore connu la joie d'être père. Je n'ai donc qu'une idée assez vague de ce que peut être le désarroi de ceux qui en sont biologiquement incapables. C'est cependant avec un intérêt sincère que j'ai vu True mothers, un film qui parle notamment de la stérilité. Et même si son titre - "français" - suggère plutôt la vérité des mères !

Satoko et Kiyokazu forment un couple très amoureux, sans histoire particulière. Vous l'aurez compris: seule leur envie d'avoir un enfant se heurte à une difficulté imprévue, si mal vécue que Monsieur propose à Madame de divorcer rapidement. Car au Japon, ça arrive ! Finalement, les tourtereaux écartent cette possibilité et, au cours d'un week-end de repos, découvrent un organisme d'aide à l'adoption. C'est ainsi qu'ils se frottent à un drame: celui de Hikari, une ado tombée enceinte, rejetée par sa famille, et qui, malgré un chagrin profond, accepte de leur confier son bébé sitôt après sa naissance. True mothers est un film sensible, mais il n'est jamais larmoyant. Même s'il révèle une culture sociale très différente de la nôtre, il pose de bonnes questions sur le fait, délibéré ou non, de donner la vie. L'intérêt est qu'il s'écarte de tout moralisme et ne se concentre pas sur le duo des parents adoptifs. Le scénario s'avère assez complexe...

Sur la forme, le film est soigné: je vous précise qu'il repose en outre sur une série de flashbacks, a priori conçus pour éclairer les décisions et motivations des différents protagonistes. La fluidité du montage m'a permis de m'y retrouver, mais je dois certainement reconnaître que je n'ai pas ressenti l'émotion attendue et espérée à chaque fois. Je ne vous parle pas d'une déception: je place juste un petit bémol. True mothers prend quelques chemins de traverse et ajoute alors deux ou trois couches de pathos sur la destinée de la jeune mère célibataire, ce qui, de fait, m'a paru vraiment inutile par moments. Autre chose: j'imagine bien volontiers que certain(e)s d'entre vous resteront insensibles au style de la réalisatrice, qui ne cesse d'utiliser la nature (la mer, les fleurs, la montagne...) pour ses plans de coupe. On peut aussi voir cela positivement, comme une signature d'auteure. Bref... chaque spectateur apportera sans nul doute avec lui une part de sa propre personnalité devant ce récit - et ce sera très bien ainsi. Oui, c'est aussi la force du cinéma de nous confronter à nous-mêmes !

True mothers
Film japonais de Naomi Kawase (2021)

Du bon, du moins bon, mais, dans l'ensemble, un bilan plutôt positif. N'oublions pas deux choses: la réalisatrice est par ailleurs spécialisée dans le documentaire et... elle est elle-même une enfant adoptée ! Promis: je verrai d'autres de ses films. J'ai aimé La forêt de Mogari et Still the water. Une vraie parenté existe avec Hirokazu Kore-eda. Pour preuve, (re)voyez Tel père, tel fils et / ou Notre petite soeur...

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Je m'attendais à ce que le film ait plus de succès...

À ce stade, je n'ai pas repéré d'autre chronique que celle de Pascale. Si j'en ai loupé ailleurs, ce serait vraiment sympa de me le signaler...

mardi 28 septembre 2021

Heavy metal

"Merci au jury de laisser rentrer les monstres": elle n'a rien dévoilé d'important lors de son discours post-Palme d'or, mais Julia Ducournau s'est autorisée à donner le ton du film qui lui a valu la récompense suprême (et dont, par ailleurs, elle a voulu dire les imperfections). Ajoutons-le sans ambages: Titane N'EST PAS fait pour tout le monde !

Aussitôt appâté par sa bande-annonce, j'étais curieux de le découvrir avant même qu'il soit retenu dans la compétition officielle cannoise. Je fais partie de ceux qui avaient apprécié Grave, le précédent opus de la réalisatrice. Sa nouvelle création - la seconde au format long - repose sur une intrigue a priori moins ancrée dans notre quotidien. Encore que... je suis tout à fait convaincu qu'il existe des femmes comme Alexia, danseuse de salons auto, censée attirer l'oeil du mâle sur ses courbes et celles du dernier modèle de chez Qui-Vous-Voudrez. Maintenant, attention: de là à imaginer que, comme dans le film évoqué aujourd'hui, certaines de ces femmes soient tueuses en série et qu'elles puissent décider de se déguiser en garçon pour échapper aux forces de police, il y a un pas ! Il faut très clairement le franchir pour apprécier un objet cinématographique aussi intense que radical. Ne vous en faites pas, hein ? Je n'ai pas tout expliqué, moi non plus...

On a beaucoup dit que Vincent Lindon était l'une des forces du film. Exact: dans un registre inhabituel pour lui, l'acteur se donne à fond. Cela dit, pas de surprise: si je l'admire autant, c'est très précisément parce que je sais qu'il incarne TOUS ses personnages avec intensité. Sans me dédire, je tiens à vous dire cependant que l'atout numéro 1 de Titane n'est autre que son actrice principale, Agathe Rousselle. Incroyable: après coup, j'ai appris... qu'elle était pourtant débutante ! Je veux être clair: je suis bien loin d'avoir aimé tout ce qui se joue dans ce récit. Certaines poussées de violence explicite m'ont mis mal à l'aise comme je le suis vraiment rarement au cinéma. On notera que le film est interdit aux moins de seize ans avant de s'y aventurer et, dès lors, afin de "profiter du spectacle" en connaissance de cause. Julia Ducournau ne nie pas l'influence qu'ont eue sur elle des maîtres tels que Cronenberg ou Lynch, mais, comme eux, elle connaît le job. Seul regret: cette fois, son scénario est un peu light. Je ne doute pas que la Palme lui ouvre de nouvelles portes. Progressera-t-elle encore ?

Titane
Film français de Julia Ducournau (2021)

Une oeuvre coup-de-poing, assez décalée du paysage du septième art français. C'est un atout, bien sûr, mais pas nécessairement suffisant pour que je m'emballe autant que d'autres fidèles des salles obscures. J'ai préféré Grave, pour tout dire, ou des grands classiques de la peur comme Carrie ou Suspiria (qui ne sont pas tout à fait comparables). Mais je reste curieux de ce que Julia Ducournau inventera à l'avenir...

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Une polémique et un chiffre...
Consacré Palme d'or le 17 juillet, Titane était arrivé dans les salles françaises à peine trois jours plus tôt. En colère, le producteur du film a ensuite jugé que le pass sanitaire l'avait "tué", c'est-à-dire coupé d'une part du public. Mercredi dernier, il en était à 286.767 entrées...

Cela dit, je ne suis pas le seul à m'y être intéressé...

Je vous renvoie donc chez Pascale, Princécranoir, Strum et Benjamin.

lundi 27 septembre 2021

Au nom de Dieu ?

Avec ses 45-50.000 habitants, Chtip (ou Stip) serait la septième ville la plus peuplée de Macédoine du Nord. Je ne sais pas grand-chose d'autre sur ce pays de l'ex-Yougoslavie, si ce n'est qu'il a "bataillé" avec la Grèce pour conserver ce nom, hérité d'Alexandre le Grand. Autant le souligner: mon film du jour est une plongée dans l'inconnu...

C'est assez amusant, d'ailleurs: de plongée, il est justement question dans Dieu existe, son nom est Petrunya. Jeune femme au chômage humiliée par un prétendu employeur potentiel, mon héroïne du jour rencontre son destin... en sautant dans une rivière, un jour d'hiver. Elle y retrouve une croix qu'un pope y a lancée, selon la tradition ancestrale de la région, et devrait bénéficier d'une année de bonheur. Seulement voilà, elle n'est guère qu'une femme et seuls les hommes sont autorisés à tenter leur chance en se jetant à l'eau. Scandale ! Derrière l'anecdote - et la caméra, une autre femme dresse un état des lieux pertinent et sans concession de la société patriarcale nord-macédonienne. Même sa mère critique l'attitude de Petrunya. Malgré un schéma narratif somme toute assez linéraire, le propos reste édifiant à l'heure où l'on parle de parité, si ce n'est d'égalité. Découvrir ce film est dès lors tout sauf une mauvaise chose à faire. NB: il avait obtenu le Prix du jury oecuménique à la Berlinale 2019. J'imagine et espère que cela lui aura permis d'être un peu plus visible.

Dieu existe, son nom est Petrunya
Film macédonien de Teona Strugar Mitevska (2019)

Un long-métrage qui vaut le détour pour qui s'intéresse à la condition féminine en Europe. Je n'ai véritablement rien vu de fou sur le plan formel, mais rien que le scénario mérite sans doute qu'on s'y arrête. Chapeau à l'actrice principale, Zorica Nusheva: elle est remarquable. Maintenant, un film comparable ? Ce n'est pas très facile à dénicher. Pour le droit des femmes, on peut apprécier Much loved ou Papicha.

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Une précision pour finir...
La réalisatrice explique qu'elle a contacté un représentant de l'église de Chtip pendant le tournage. Il lui aurait inspiré le titre du film. Citation: "Dieu existe, c'est un homme et son nom est Jésus". Et oui !

N'en oublions pas les liens...

LE lien, en fait: j'ai retrouvé le film sur le blog de notre amie Dasola.

dimanche 26 septembre 2021

Enfants du pavé

Zach a 17 ans. Sort de prison. S'évade de son foyer d'accueil. Passe chez sa mère. Constate qu'elle n'est plus capable de s'occuper de lui. Retrouve ses potes. Rencontre une prostituée et s'installe chez elle. Quelques mots me suffisent à résumer le scénario de Shéhérazade. C'est un autre film qui se passe dans les quartiers Nord de Marseille...

Il a gagné trois des César 2019: meilleur premier film, meilleur espoir féminin (Kenza Fortas) et meilleur espoir masculin (Dylan Robert). Arte m'a permis de le rattraper après que je l'ai manqué en salles. Porté par ses très jeunes comédiens amateurs, ce long-métrage naturaliste a réclamé de son auteur qu'il passe huit mois en castings sauvages, dans la rue, mais aussi à la sortie des foyers, des prisons et des écoles. Une patience qui a payé, puisque le duo Kenza / Dylan assume pleinement des rôles vraiment complexes pour des acteurs inexpérimentés (nota bene: ceci n'est absolument pas un reproche). Anecdote amusante: les deux adolescents s'étaient connus, dix ans auparavant, et se sont donc retrouvés à l'occasion du tournage ! Shéhérazade propose des choses originales et réussies sur le plan formel - je pense ainsi à une très belle scène de nuit, notamment. Sachez qu'il pourrait dérouter celles et ceux qui prêtent une attention particulière aux dialogues: les mots et intonations sont "spécifiques". En écoutant, vous pourriez être - agréablement - surpris du résultat...

Shéhérazade
Film français de Jean-Bernard Marlin (2018)
Un aveu: je me sois un peu moins attaché aux personnages qu'espéré. Pour autant, le film a de véritables qualités et mérite considération. Sans tomber dans le misérabilisme, il se rapproche d'une Rosetta. Ponctuellement, Zach m'a rappelé Steve, le jeune héros de Mommy. Même rage, mêmes difficultés et peut-être même destin, finalement. La sortie de prison paraît moins ardue dans En liberté ! Encore que...

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Sur la blogosphère, le film reste assez discret...

J'ai quand même lu une autre chronique du côté de "L'oeil sur l'écran".

vendredi 24 septembre 2021

Des flics

Jusqu'où tordre la loi pour mieux la faire respecter ? C'est la question essentielle que pose BAC Nord, le nouveau film de Cédric Jimenez. Présenté au dernier Festival de Cannes, il y avait fait polémique après qu'un journaliste irlandais l'a jugé favorable à Marine Le Pen. Cet avis, je peux bien sûr le comprendre, mais je ne le partage pas...

Comme tant d'autres films actuels, BAC Nord s'inspire d'une histoire vraie - et sur laquelle la justice doit encore se prononcer (en appel). En avril dernier, après neuf ans d'instruction, le tribunal correctionnel de Marseille s'est penché sur le sort de 18 flics membres de la brigade anti-criminalité des quartiers Nord de la ville, accusés d'être ripoux. Comme dans le film, ils étaient soupçonnés d'avoir volé ou extorqué des vendeurs de cigarettes de contrebande et des dealers de drogue. Soit, mais de quel côté le cinéma se place-t-il ? Du leur, assurément. Dans le scénario, il est question de récupérer des produits illégaux pour rétribuer un indic et démanteler tout un réseau de trafiquants. Approchons-nous de la réalité des faits ? Peu importe, à mon avis. Pour cette séance, je voulais voir une fiction, pas un documentaire. Et, en l'occurrence, j'ai plutôt été bien servi: le film s'avère haletant et, dans sa première partie, m'a scotché au fauteuil. Jusqu'à ce que...

Tout n'est pas parfait, OK, mais je n'ai pas perçu de manichéisme dans le propos porté par le récit, et ce bien que la haute hiérarchie policière n'échappe pas longtemps à quelques piques plutôt "salées". L'un des aspects les plus positifs de ce long-métrage coup-de-poing demeure son casting, avec, en tête d'affiche, le très convaincant trio que constituent Gilles Lellouche, François Civil et Karim Leklou. Soyons juste: j'accorde une mention spéciale aux deux personnages féminins forts, interprétés par Adèle Exarchopoulos et Kenza Fortas. Aucune fausse note à déplorer au sein de cet impeccable quintet ! Pour ce qui est du fond à présent, BAC Nord contentera les amateurs de productions musclées, mais aussi celles et ceux qui réfléchissent parfois au rôle de régulateur social qui est dévolu aux forces de l'ordre dans notre précieuse démocratie (si imparfaite puisse-t-elle être). Attention: je n'en parlerais pas forcément comme d'un film politique. Et, bien entendu, vous êtes tout à fait libres de penser le contraire ! Oui, c'est après tout positif que Cannes ait permis d'ouvrir ce débat...

BAC Nord
Film français de Cédric Jimenez (2021)

Je n'ai aucune certitude, mais je me dis qu'on peut avoir confiance dans le jugement du réalisateur, lui-même marseillais de naissance. En tout cas, je le trouve plus en forme ici que dans La French, film sur un sujet assez proche, mais un peu moins abouti, à mes yeux. Désormais, sur la police, je veux revoir L.627 et voir Les Misérables. Et au fait... Scènes de crimes et L'affaire SK1, c'est très bien aussi !

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Pour en finir avec ce dossier et si cela peut vous être utile...

Je vous renvoie directement aux conclusions de Pascale et de Dasola. Vous pourriez aussi aller jeter un coup d'oeil à celles de Princécranoir.

jeudi 23 septembre 2021

Un flic

Que peut-on imaginer de plus abominable que le meurtre d'un enfant ? L'un des films que j'ai vus récemment imagine une scène de crime d'enfant maquillée par la police. Le réalisateur de A dark, dark man pointe certains aspects peu réalistes de son travail, mais se dit sûr que son pays - le Kazakhstan - n'est pas... plus corrompu qu'un autre !

Une chose est claire: le tableau que dresse ce long-métrage récent n'encourage pas à aller vérifier ce qu'il en est réellement sur place. Reste un polar sombre, sombre, c'est certain, mais de bonne facture. L'essentiel du propos tourne ici autour de deux personnages principaux: un très jeune flic pas spécialement zélé et une journaliste qui l'asticote (voire le fait chanter) afin de faire avancer l'enquête. C'est en fait qu'elle a remarqué qu'une bonne dizaine des suspects appréhendés par son compagnon d'infortune se sont suicidés en prison avant même d'avoir été entendus par un juge. Et ça fait beaucoup. Bon... derrière cette intrigue des plus sordides, on peut se demander s'il reste encore de la place pour une quelconque source de lumière. N'en attendez pas trop: A dark, dark man n'a rien de très optimiste. C'est pourtant un bon film, qui a d'abord le mérite de nous entraîner loin des sentiers battus, mais aussi celui de développer un scénario solide, sans concessions. Ce n'est pas une révélation, mais presque. Autant conclure d'un mot: les amateurs du genre devraient apprécier !

A dark, dark man
Film franco-kazakh d'Adilkhan Yerzhanov (2019)

Solide et sans concessions: j'ai tout dit. Cet opus, en partie financé par des producteurs français, vaut très objectivement le coup d'oeil. C'est en tout cas bien davantage qu'un banal "produit de festival". Lorsque je l'ai découvert, j'ai pensé à la combinaison de trois films différents et appréciés: Fargo, The major et Memories of murder. J'aimerais préciser que c'est, peut-être bien, le plus noir des quatre...

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Il y a évidemment d'autres cinéphiles sur la piste...

Cela me permettra de citer aujourd'hui les écrits de Pascale et Dasola.

mercredi 22 septembre 2021

Cent jours pour faire mieux

Bon... on est le premier jour de l'automne et le dernier du signe astro de la Vierge: demain, il nous en restera cent pour profiter du cinéma en 2021 ! Plus de distanciation, mais masques et pass sanitaires obligatoires: on réfléchit à deux fois avant de se prendre son ticket...

C'est pourquoi les chiffres sont cruellement bas (et me préoccupent). J'ai réuni pour vous des données finalisées hier dans la matinée et, pour comparaison, j'y ai donc ajouté celles des années précédentes que sont 2020 - autre millésime tronqué - et 2019. Voici le résultat...

1. Kaamelott - Premier volet / 2.590.491 entrées
Période 2020+2021 : 1er / 2019-2021 : 15ème
(1er fin 2020: Tenet / 2.343.931 entrées)
(1er fin 2019: Le roi lion / 10.017.995 entrées)

2. Fast & furious 9 / 1.971.393 entrées
Période 2020+2021 : 6ème / 2019-2021 : 30ème
(2ème fin 2020: 1917 / 2.203.337 entrées)
(2ème fin 2019: La reine des neiges II / 7.401.300 entrées)

3. Conjuring 3 / 1.887.284 entrées
Période 2020+2021 : 7ème / 2019-2021 : 32ème
(3ème fin 2020: Sonic / 2.113.220 entrées)
(3ème fin 2019: Avengers : Endgame / 6.942.474 entrées)

4. Black Widow / 1.664.277 entrées
Période 2020+2021 : 9ème / 2019-2021 : 40ème
(4ème fin 2020: Adieu les cons / 1.977.197 entrées)
(4ème fin 2019: Qu'est-ce qu'on encore fait... / 6.711.618 entrées)

5. BAC Nord / 1.618.292 entrées
Période 2020+2021 : 10ème / 2019-2021 : 41ème
(5ème fin 2020: Bad boys for life / 1.726.212 entrées)
(5ème fin 2019: Star wars IX - L'ascension... / 5.911.207 entrées)

6. OSS 117 - Alerte rouge... / 1.575.522 entrées
Période 2020+2021 : 11ème / 2019-2021 : 42ème
(6ème fin 2020: Ducobu 3 / 1.497.326 entrées)
(6ème fin 2019: Joker / 5.608.532 entrées)

7. Cruella / 1.420.608 entrées
Période 2020+2021 : 13ème / 2019-2021 : 48ème
(7ème fin 2020: 30 jours max / 1.324.568 entrées)
(7ème fin 2019: Toy story 4 / 4.599.884 entrées)

8. La Pat'Patrouille / 1.277.368 entrées
Période 2020+2021 : 16ème / 2019-2021 : 55ème
(8ème fin 2020: Le voyage du Dr. Doolittle / 1.293.055 entrées)
(8ème fin 2019: Captain Marvel / 3.374.568 entrées)
 
9. Les Croods 2 / 1.100.998 entrées
Période 2020+2021 : 19ème / 2019-2021 : 66ème
(9ème fin 2020: L'appel de la forêt / 1.258.014 entrées)
(9ème fin 2019: Dragons 3 / 3.367.445 entrées)

10. Shang-Chi et la légende... / 967.871 entrées
Période 2020+2021 : 23ème / 2019-2021 : 74ème
(10ème fin 2020: 10 jours sans Maman / 1.177.479 entrées)
(10ème fin 2019: Jumanji - Next level / 3.255.668 entrées)

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Et en guise de conclusion...

Je n'ai pas grand-chose à ajouter, si ce n'est qu'il me paraît important que ces statistiques décollent et qu'au moins une quinzaine de films dépasse le cap symbolique du million d'entrées. L'arrivée prochaine d'un nouveau James Bond me donne, c'est vrai, quelques espoirs. Dune, sorti la semaine dernière, pourrait aussi attirer du monde. Comment le cinéma français s'en sortira-t-il ? Nous en reparlerons sûrement. J'ai sans doute, moi aussi, un certain retard: je n'ai vu qu'une vingtaine de films en salles cette année. Loin de ma moyenne !

mardi 21 septembre 2021

Les choses de la vie

Anna, une amie qui connaît bien mieux le Japon que moi, m'a affirmé qu'il valait mieux ne pas le juger en fonction de l'humanisme des films d'Akira Kurosawa. Je n'ai cependant pas tergiversé bien longtemps avant de saisir l'occasion de voir le dernier long-métrage du maître. Lequel, à la sortie sur les écrans, avait tout de même déjà... 83 ans !

Madadayo
est aussi l'histoire d'un vieil homme: le professeur Uchida. Alors qu'il a pris sa retraite, ses anciens élèves décident de lui rendre hommage chaque année, en l'invitant à participer à un repas festif organisé par le club qu'ils ont créé à cette fin. Je parlais d'humanisme et il y en a beaucoup dans ce film plutôt atypique dans la filmographie du cinéaste nippon. Il couvre plusieurs périodes et donne aux choses de la vie - un déménagement forcé, la disparition d'un chat, une santé déclinante... - une valeur considérable. Or, l'ensemble est orchestré de telle façon que le ton n'est jamais triste, ni même mélancolique. Je ne sais ce que le récit intègre d'autobiographique, mais j'ai pensé qu'il contenait une idée d'acceptation. Posé telle une énigme, le titre du film lui-même signifie "Pas encore prêt": c'est la réponse d'Uchida à la grande question du temps qui passe, avide qu'il reste d'apprécier son existence tant (et autant) qu'il le pourra. Onirique, l'ultime plan du long-métrage lui donne un autre sens, nous ramène vers l'enfance et reste l'un des plus beaux de l'histoire du cinéma. Une pure émotion.

Madadayo
Film japonais d'Akira Kurosawa (1993)

L'histoire retient qu'après cette oeuvre sublime, le cinéaste n'eut plus suffisamment de force pour mettre en images ses derniers scénarios. De fait, il est difficile d'imaginer qu'il aurait pu donner meilleur point final à sa carrière. Sa grande pudeur face au thème du vieillissement peut enrichir celle de Miss Daisy et son chauffeur ou celle d'Amour. Pour rester au Japon, je vous recommande La ballade de Narayama !

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Et en guise de conclusion...

Je suis surpris (et ravi) de pouvoir citer mes amis Eeguab et Vincent.

lundi 20 septembre 2021

Un autre cahier

Je change de cap: après une belle tranche d'été consacrée à des films de divertissement, j'ai soudain eu l'envie de renouer avec le cinéma d'auteur. Bon plan: j'ai profité d'une offre gratuite mise à disposition sur la plateforme MK2 Curiosity et retrouvé feu Abbas Kiarostami. Une opportunité vraiment intéressante d'aller voir ailleurs si j'y suis...

Hé ! Revenez ! Je ne parle pas pour vous ! Dans le film que j'évoque aujourd'hui, le cinéaste iranien pose sa caméra à hauteur d'enfant. Ahmad, huit ans, travaille plutôt bien à l'école, mais constate un soir que, par simple étourderie, il a pris avec lui le cahier d'un camarade. Ce dernier risquant fort d'être puni, le gosse se met donc en route pour réparer son erreur avant qu'il ne soit trop tard pour les adultes. Où est la maison de mon ami ? repose sur cette histoire - simple - d'un marmot un peu désemparé face aux contradictions des grands. Son empathie à lui ne trouve guère d'écho chez les autres, à vrai dire. Kiarostami suggère alors une mini-odyssée, avec son lot d'incertitudes et de dangers, réels ou supposés. Cela nous ouvre de facto à un Iran méconnu, loin du pays que la télé juge bon de nous montrer parfois. Logique: nous avons désormais quitté les grandes villes. Le "voyage" n'en est que plus agréable. Pour les mômes, oui, mais pas seulement !

Où est la maison de mon ami ?
Film iranien d'Abbas Kiarostami (1987)

Autre culture, autre horizon, regard différent: ce beau long-métrage mérite votre attention. Son jeune acteur principal est remarquable d'intensité ! Notez que ce film est le premier volet d'un ensemble informel, la trilogie de Koker, dont le superbe Au travers des oliviers est la conclusion - et dont chaque épisode peut se suffire à lui-même. À hauteur d'enfant encore, je conseille La belle... ou Nobody knows !

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Vous cherchez toujours votre chemin ?

Je me permets à présent de vous (ré)orienter vers "L'oeil sur l'écran".

samedi 18 septembre 2021

Sandrine K. dédoublée

Cela s'est produit par hasard, un soir du mois d'août: je suis tombé sur France 3 qui avait choisi de diffuser coup sur coup deux films avec Sandrine Kiberlain. J'ai pensé que ça valait bien un diptyque ! J'ai vérifié: ma dernière chronique double date d'il y a quatre mois. Vous me direz si vous estimez que je devrais en écrire plus souvent...

 
Pauline détective
Film français de Marc Fitoussi (2012)

Tourné sur la Côte d'Azur, mais censé se dérouler sur la Riviera italienne, cet opus met en scène la maquettiste d'un journal spécialisé dans les affaires criminelles, que son mec vient juste de quitter. Résultat: la pauvrette est prise en main par sa frangine et est invitée à prendre un peu de repos/recul dans un hôtel de luxe du littoral méditerranéen. Or, plutôt que se détendre, Pauline décide d'enquêter sur quelques faits franchement suspects survenus dans les environs. Ce n'est pas passionnant, mais ludique, coloré et parfois assez drôle. Jusqu'à l'inattendue conclusion, l'apprentie Hercule Poirot fait preuve d'une redoutable opiniâtreté, jamais bien loin de la mythomanie. Derrière elle, Audrey Lamy, Wladimir Yordanoff et Claudio Santamaria forment un casting hétéroclite, plus ou moins inspiré. Et vite oublié...

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Si vous voulez d'autres infos...
Vous pouvez également trouver ce vrai-faux polar chez Pascale et Lui.

 
La belle et la belle
Film français de Sophie Fillières (2018)

Bon point de départ pour cet autre programme: Margaux, une quadra parisienne, rencontre... Margaux, une fille dans la vingtaine. Et la vie de l'une ressemble de manière troublante à celle que l'autre a vécue ! Sur cette base, vous êtes bien évidement tout à fait libres de croire au scénario qui vous plaît le plus: celui du hasard malicieux ou celui du croisement de deux existences qui sont tout simplement la même. Autant vous le dire: le mieux reste d'adhérer à la seconde hypothèse pour s'intéresser au récit, certes séduisant, mais un brin répétitif. Las ! Le jeu de la jolie Agathe Bonitzer n'incite pas à être indulgent vis-à-vis de cette "fille de" (de la réalisatrice et d'un autre cinéaste). Melvil Poupaud, qui n'a rien à prouver, relève quant à lui le niveau d'un long-métrage somme toute appréciable, bien que mal dégrossi. Au final, je me suis dit en le regardant qu'il y aurait eu mieux à faire. Et quoi ? À défaut de mettre le doigt dessus, je vous laisserai juges...

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Il y a, bien sûr, une solution-bis...

Elle consistera à parcourir les avis de Pascale, Laurent, Strum et Lui.

jeudi 16 septembre 2021

"Les Africains sont joyeux..."

Parfois taxé de racisme et/ou de misogynie, OSS 117 - Alerte rouge pour Afrique noire mérite bien mieux que cette sinistre réputation. Le tout nouvel épisode des aventures d'Hubert Bonisseur de la Bath confirme l'intéressé comme l'espion le plus crétin du monde civilisé. Ce qui ne veut pas dire que ce soit un mauvais film. Et au contraire...

De retour dans le costume du gugusse, l'impeccable Jean Dujardin opère avec Pierre Niney, dit Serge, dit OSS 1001 (ou Bob Nightingale). Oui... bien que plus efficace en solo, il doit retrouver cet équipier inexpérimenté et perdu dans la savane, avant de s'associer avec lui pour arrêter des trafiquants d'armes, sauver les miches d'un dictateur africain et - d'un coup d'un seul - préserver l'honneur et les intérêts commerciaux de la France. Le tout entre deux verres d'une Suze décidément des plus difficiles à dénicher sur le sol des ex-colonies. Les temps changent, figurez-vous: si les premières missions de 117 lui avaient été confiées au coeur des années 50, les services secrets évoluent désormais sous la menace communiste et le commandement d'un dénommé Giscard, qui pourrait perdre les prochaines élections. Côté cinéma, rien de folichon à signaler: si les deux premiers volets de la saga vous sont familiers, vous évoluerez en terrain ultra-connu !

Après coup, j'ai subitement réalisé que le parallèle avec James Bond n'était pas forcément pertinent, Ian Fleming ayant inventé son héros en 1953 et donc... quatre ans après que Jean Bruce a créé le sien. Avoir cette fois deux idiots pour le prix d'un est un atout: les vannes du premier étant un peu usées, l'autre prend le relais avec vigueur. Constat: sans négliger les fondamentaux, OSS 117 - Alerte rouge... renouvelle quelque peu la tonalité du bousin et trouve son identité propre - celle d'une comédie franchouillarde assumée qui n'oublie pas d'être également un film d'action digne des livres qui l'ont inspirée. Toute considération littéraire laissée de côté, je me suis bien marré devant les pitreries de ce bon vieil Hubert et de son jeune acolyte. C'était d'autant plus simple que cet opus a des qualités formelles indéniables - et un générique qui nous met aussitôt dans l'ambiance. On se dit alors qu'un quatrième long-métrage ne serait pas à exclure ! Est-il vraiment indispensable de rajouter une couche ? Chacun jugera. Du côté des romans, en tout cas, il y aurait largement de quoi faire...

OSS 117 - Alerte rouge pour Afrique noire
Film français de Nicolas Bedos (2021)

Pas incontournable, mais sympa: c'est ainsi que j'aurais pu vous dire de cet opus sorti en salles début août, si j'avais souhaité faire court. NB: le deuxième des trois épisodes Dujardin est aussi sur ce blog. Désormais, j'envisage de revoir le premier, qui date... de 2006 ! Avant cela, je tiens à rappeler qu'il y a eu d'autres simili-007 débiles sur écran: cf. L'espion qui venait du surgelé, Johnny English, etc...

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Ma chronique n'a pas suffi à vous convaincre ?

Je vous laisse avec les arguments de Pascale, Dasola et Princécranoir.

mercredi 15 septembre 2021

L'amour à la machine

Prenez une fille d'un milieu social modeste. Faites revenir un garçon issu, lui, d'une famille fortunée. Opposez-les d'abord et donnez-leur ensuite une pincée de points communs de nature à les rapprocher. Mélangez et laissez mijoter jusqu'à l'apparition d'une jolie guimauve. Ajoutez-y un peu d'épices. La comédie romantique se déguste tiède...

Populaire
en est une bonne ! Ce gentil petit film s'appuie sur le talent de son duo-vedette: Déborah François / Romain Duris. Lui travaille comme assureur dans une ville de province, elle s'est fait embaucher pour être sa secrétaire. Problème: elle est d'une maladresse absolue. Un "défaut" qu'elle compense par une capacité à taper à la machine plus vite qu'Usain Bolt (qui n'est pas encore né) achève le 100 mètres. Impressionné, son patron l'inscrira donc à un concours de dactylos. Vous l'ignoriez peut-être, mais de telles compétitions ont existé jadis.

Le reste est prévisible, mais a un charme certain: on se croit revenu au milieu des années 50, aux côtés d'Audrey Hepburn et Cary Grant. Sur le plan formel, rien à dire: c'est véritablement du beau travail. Cette impeccable reconstitution joue pour beaucoup dans l'efficacité indéniable de ce bonbon de cinéma, digne donc de ses modèles hollywoodiens. Le réalisateur, lui, a également confié s'être inspiré des oeuvres de Jacques Demy pour l'identité visuelle de son film. Vendu dans de nombreux pays, ce dernier a notamment reçu des prix à San Francisco, Athènes et Tokyo (et cinq nominations aux César). Je vous le redis: son côté pétillant en fait une belle réussite du genre.

Populaire
Film français de Régis Roinsard (2012)

Un bon remède à la morosité que ce long-métrage délicat et joli ! J'imagine que cela n'en fait pas un incontournable, mais je le conseille sans hésiter à celles et ceux qui ont gardé un coeur de Bisounours. Pour le romantisme à la française, vous pouvez aussi vous tourner vers La délicatesse, La chance de ma vie ou encore Mon inconnue. Et à Hollywood, Rendez-vous, Drôle de frimousse, La garçonnière...

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Et la blogosphère, elle a aimé ?

Il me semble bien que oui: à vérifier chez Pascale, Dasola et Laurent. Je citerai également Benjamin, revenu récemment en commentaires.

lundi 13 septembre 2021

Et en Afghanistan...

Avec le recul, je me demande s'il n'aurait pas fallu y voir un présage funeste: le 10 novembre dernier, le plus ancien cinéma de Kaboul tombait sous l'assaut des bulldozers. L'inquiétant retour des Talibans en Afghanistan n'augure rien de bon pour le septième art sur place. Pourtant, il y a un cinéma afghan - et je ne parle pas ici de Rambo 3 !
 
Samedi, vous le savez: on a commémoré le vingtième anniversaire des attentats du 11-Septembre. J'ai bien failli en tirer une chronique. Il y a de cela quelques années, j'en avais écrit une autre sur un film rare, Osama, dont le personnage principal est une petite fille contrainte de se déguiser en garçon afin de mener la vie "normale" d'une enfant de son âge. Ce long-métrage m'est revenu en mémoire devant le terrible imbroglio humanitaire géopolitique du moment. Ému, je tenais donc à en parler ! Mais pas de manière inconsidérée...
 
Cela m'a aussi donné envie d'aller plus loin et donc de vous demander si, par hasard, vous auriez d'autres bons plans à me/nous conseiller. De mon côté, si le sujet vous intéresse, je crois bon de vous suggérer de voir ou revoir La guerre selon Charlie Wilson et Parvana, à titre d'exemples - et même si ce ne sont pas réellement des films afghans. J'espère pouvoir rattraper Les hirondelles de Kaboul, un dessin animé que je voulais voir en salles. Cela me donnerait une occasion d'en rediscuter avec vous, en complétant mon propos d'une approche historique. Bon... cela réclame quand même une recherche préalable. J'insiste: n'hésitez pas à me faire de votre avis... et de vos lumières !

samedi 11 septembre 2021

Ivre de la jungle

Quand j'étais petit, Incroyable mais vrai ! était le nom d'une émission de divertissement à la télé. L'expression est entrée dans le langage courant pour évoquer toutes sortes d'histoires aussi folles que réelles. Celle que raconte Onoda - 10 000 nuits dans la jungle en est une. Elle m'a offert cet été près de trois heures d'excellent cinéma. Super !

Hiroo Onoda a combattu pour le Japon au cours de la Seconde guerre mondiale. Formé en secret aux techniques de la guérilla, il fut envoyé sur Lubang, une île des Philippines, peu avant que les troupes américaines n'y débarquent à leur tour. Sa mission: harceler l'ennemi sans faiblir, tant que l'ordre d'arrêter le combat n'a pas été donné. C'est dans la seconde partie de cette consigne que s'est joué le destin du soldat nippon et de quelques-uns de ses compagnons d'armes. Oublié au beau milieu de nulle part et seul rescapé d'une escouade partie sans se poser de questions, Onoda n'aura déposé les armes qu'en 1974. Quinze ans plus tôt, il avait été déclaré légalement mort dans son pays, où il retournera avant de finir sa vie comme... éleveur de bétail au Brésil. Difficile de trouver scénario plus accrocheur ! J'ajoute aussitôt que le film n'a absolument rien du blockbuster ordinaire qu'aurait pu en tirer un cinéaste peu inspiré et/ou bourrin. Arthur Harari, lui, parle d'Onoda comme d'un "carburateur à fiction". Son souhait: avoir "la liberté d'inventer le personnage que je voulais".

C'est, assure-t-il, en dévorant les romans de Robert Louis Stevenson et de Joseph Conrad que ce réalisateur (français) a alimenté sa soif de tourner un film d'aventures. Onoda... en est un, à l'évidence. Parmi mes camarades de blog, certains ont parlé d'un envoûtement pour expliquer l'attitude - et l'obstination - du personnage principal. Quant à moi, j'ai vécu le film comme une double immersion, à la fois dans la jungle qui est son décor unique et dans la psyché d'un homme resté fidèle à son engagement. Je laisse désormais à ce long-métrage épatant le soin de vous expliquer pourquoi et comment tout aurait pu se terminer beaucoup plus tôt pour ce guerrier à nul autre pareil. Formellement, je précise que ce long-métrage résolument ambitieux n'est que le second de son auteur: pareille maîtrise m'impressionne ! L'idée était que le film devienne "une expérience de réalité" (sic). Dans les faits, c'est vraiment très réussi: en un mot, on s'y croirait. Arthur Harari gagne son pari: celui de permettre aux spectateurs d'éprouver de l'empathie pour Onoda, tout en le tenant à distance. C'est ainsi qu'il en fait un héros, avec tout ce que cela peut comporter d'ambigu. Chacun a alors toute possibilité d'en conclure ce qu'il veut...

Onoda - 10 000 nuits dans la jungle
Film français d'Arthur Harari (2021)

Un opus qui entre sans mal dans mon top ten (provisoire) de 2021. Sincèrement, malgré sa longue durée, je n'ai pas vu le temps passer dans le petit cinéma associatif de Loire-Atlantique où j'ai pu le voir. On entre dans ce récit comme dans Apocalypse now ou, pour revenir sur un film plus récent, Mosquito. Dès lors, le grand écran s'impose ! Même si je reverrai volontiers cela sur un petit dans quelque temps...

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J'ai déjà beaucoup écrit, non ?

Le débat peut continuer chez Pascale, Dasola, Strum et Princécranoir.

vendredi 10 septembre 2021

De la fuite dans les idées

"N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d'intervenir"... cette très oxymorique citation du grand Jules Renard introduit joliment mon film du jour: le bien nommé Courage fuyons. Elle colle parfaitement à Jean Rochefort, dont la veulerie supposée n'est rien d'autre qu'une timidité profonde. Oui, le refrain est connu...

La moustache la plus aimée de France s'appuie ici sur des complices habituels: Yves Robert réalisateur et Jean-Loup Dabadie dialoguiste. Je veux en retenir le meilleur: quatrième des cinq opus du trio, le film n'est certes pas d'une originalité folle, mais reste tout à fait plaisant. Engoncé dans sa routine, Martin Belhomme, pharmacien, mari et père de deux enfants, s'éprend soudainement d'une chanteuse de cabaret. La belle Eva (Catherine Deneuve) tombe plus ou moins sous le charme de ses maladresses à lui. Une amnésie simulée pourrait alors suffire pour calmer la colère de l'épouse officielle - et donc délaissée. Ou pas.

Courage fuyons est un peu l'histoire d'un homme incapable de choisir parmi différentes vies possibles celle qui saura le mieux lui convenir. Conséquence: il s'efforce alors de donner le change. La seule image de Monsieur Jean déguisé en motard et ne roulant qu'à une vitesse modérée sur l'autoroute est une merveille de décalage. Le potentiel comique de Mademoiselle Deneuve, lui, reste un rien sous-exploité. Bref, notre affaire ne tiendra pas véritablement ses belles promesses initiales, mais offre toutefois un bon moment en agréable compagnie. Et après tout, au cinéma comme dans la vie, ce n'est déjà pas si mal !

Courage fuyons
Film français d'Yves Robert (1979)

Un petit film amusant et tendre: j'en attendais juste un peu mieux. Sorti juste trois ans plus tôt, Un éléphant ça trompe énormément demeure la meilleure illustration de la complicité entre le réalisateur et son acteur principal. Il n'est pas interdit d'aimer les deux films. Serial lover, Rochefort brille aussi dans Le cavaleur (1979, encore). Vous pourriez retenir Le mari de la coiffeuse, tout à sa mélancolie...

jeudi 9 septembre 2021

Une grande évasion

Les chiffres sont désormais officiels: d'Ida Siekmann le 22 août 1961 à Winfried Freudenberg le 8 mars 1989, 136 personnes sont mortes en raison de l'existence du Mur de Berlin. Mon film d'aujourd'hui raconte l'histoire - vraie - des Strelzyk et des Wetzel, deux familles est-allemandes qui, le 16 septembre 1979, ont réussi à rallier l'Ouest !

Le vent de la liberté
est un film sans (grande) surprise. Le côté spectaculaire de l'évasion des personnages tient surtout au moyen utilisé: une montgolfière construite avec patience et en se cachant des autorités. Après un premier échec passé inaperçu, il aura fallu s'acharner encore, faire preuve d'intelligence et prendre des risques importants pour démarrer une autre vie. Tout cela, le scénario l'aborde dans le détail, mais la mise en scène, elle, est d'une sagesse confondante et manque par conséquent d'ampleur. Je ne crierai pas au scandale: je dis juste qu'en deux heures, il y avait mieux à faire et, selon toute vraisemblance, un peu plus de choses à raconter. Dommage: mon premier film allemand cette année a un petit goût d'inachevé. À voir quand même... et au moins pour la leçon d'histoire.

Le vent de la liberté
Film allemand de Michael "Bully" Herbig (2018)

Réalisé par un humoriste connu outre-Rhin, cet honnête long-métrage peine à décoller vers les véritables sommets du genre. Je vous avoue que j'aurais aimé l'aimer davantage. Ce sera pour la prochaine fois ! En attendant, sur le sujet Est / Ouest, vous pouvez toujours revenir vers Goodbye Lenin (mon préféré à moi) ou De l'autre côté du mur. Boxhagener Platz est probablement un peu moins visible en France...

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Un autre avis sur mon film d'aujourd'hui ?

Oui ! J'en ai même trouvé deux: l'un chez Pascale, l'autre chez Dasola.

mardi 7 septembre 2021

Un héros populaire

Je vous mentirais si j'affirmais aujourd'hui que Jean-Paul Belmondo était mon acteur français préféré. C'est Frédéric, un pote qui l'aimait beaucoup, qui m'a appris hier après-midi sa disparition (à 88 ans). Impossible, somme toute, de rester muet face à un tel "monument". Non... ce matin, je n'ai même plus l'intention de nuancer mon propos.

Belmondo était, je crois, un homme entier, et ce depuis toujours. Voilà pourquoi je considère inutile - ou à tout le moins prématuré - d'examiner sa carrière dans le détail pour faire un tri parmi ses films en séparant les pépites des trucs ordinaires et des prétendus ratages. C'est que je trouve bien déplacé de badiner avec les héros populaires. J'ai trop de respect pour celles et ceux qui osent abandonner au public une partie importante de leur âme. A fortiori quand j'arrive aussi tard et qu'il me reste encore tant à découvrir d'une personnalité multiple ! Jean-Paul, tu as quitté notre monde, mais je n'en ai pas fini avec toi. D'autres de tes sourires m'attendent à tous les coins de la cinéphilie...

Vous toutes et tous qui passez ici, je vous invite à laisser un mot pour évoquer le défunt. Et qu'il soit louangeur, neutre ou plus incisif m'importe peu, au fond: c'est la mémoire qui compte, me semble-t-il.

Pour cette même raison, voici des liens vers tous les films avec Bébel chroniqués sur Mille et une bobines. Il y en a plus que je ne pensais ! Du coup, pour faire simple, j'ai retenu un classement chronologique...
- Classe tous risques (Claude Sautet / 1960),
- La paysanne aux pieds nus (Vittorio de Sica / 1960),
- Léon Morin prêtre (Jean-Pierre Melville / 1961),
- Cartouche (Philippe de Broca / 1962),
- Un singe en hiver (Henri Verneuil / 1962),
- L'aîné des Ferchaux (Jean-Pierre Melville / 1963),
- Échappement libre (Jacques Becker / 1964),
- Pierrot le fou (Jean-Luc Godard / 1965),
- Casino Royale (film collectif / 1967),
- Le voleur (Louis Malle / 1967),
- La sirène du Mississipi (François Truffaut / 1969),
- Le magnifique (Philippe de Broca / 1973),
- L'incorrigible (Philippe de Broca / 1975),
- Le corps de mon ennemi (Henri Verneuil / 1976),
- L'as des as (Gérard Oury / 1982),
- Un homme et son chien (Francis Huster / 2009).

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Un peu de "cuisine interne" en conclusion...

C'est une évidence: au départ, une autre chronique devait paraître aujourd'hui. Elle ne sera finalement publiée qu'au tout début octobre. Le blog, lui, va toutefois retrouver son tempo habituel dès jeudi midi. Et je me prévois déjà deux ou trois Belmondo, pour la fin de ce mois !

lundi 6 septembre 2021

Quatorze !

Sonnez hautbois, résonnez musettes: c'est mon anniversaire ce lundi. Enfin, façon de parler: c'est celui de Mille et une bobines, en réalité. Quatorze ans déjà que je nourris la Toile de mes avis sur les films ! Big up à celles et ceux qui me lisent depuis le début (ou presque) ! J'en suis à 2.613 chroniques ! Pour info, la 2.614ème arrive demain...

Le futur ? Je n'y ai pas spécialement réfléchi. Je constate simplement que mon rythme s'est accéléré: je n'avais pu écrire "que" 1.140 textes les sept premières années et les ai donc complétés avec 1.473 autres après le 6 septembre 2014. Je ne suis pas sûr de tenir ce rythme pendant encore sept ans, mais vous savez quoi ? Nous verrons bien...

N'être que raisonnablement passionné ? Hum... c'est impossible, non ? Pourtant, quand j'ai publié mon premier billet, j'étais à mille lieues d'imaginer qu'il y en aurait autant pour le suivre. Il faut bien souligner que, tous supports confondus, je voyais nettement moins de films qu'aujourd'hui. Si je suis fier d'une chose, c'est d'avoir su diversifier mes horizons et trouver de l'intérêt à découvrir les cinématographies de nombreux pays, proches ou pas - nota bene: la Macédoine du Nord et le Kazakhstan pourraient s'ajouter à la liste d'ici quelque temps. J'apprécie aussi l'échange que j'ai avec mes "habitué(e)s" par le biais des commentaires, même si Mille et une bobines reste un blog discret dans l'incroyable galaxie des espaces Internet liés au septième art. L'enrichir encore demeure un vrai objectif, si possible en l'ouvrant toujours à d'autres voix - par le biais de mes interviews, notamment. Comme dans d'autres circonstances, je m'efforce de rester à l'écoute des idées nouvelles (sans nécessairement vouloir suivre la tendance). Et j'ai à dire vrai hâte de savoir ce que l'avenir aura à nous proposer !

dimanche 5 septembre 2021

La fille de l'eau

Constat: je connais bien mal le monde du leader du groupe Dionysos. Cela ne m'a certes pas empêché d'apprécier le premier opus cinéma de Mathias Malzieu (en animation): Jack et la mécanique du coeur. Assez récemment, j'ai pu découvrir le second: Une sirène à Paris. Cette - autre - bluette a cette fois été tournée... en images "réelles" !

Musicien sans le sou, Gaspard ne croit plus à l'amour après un échec sentimental de trop. Il tente tout de même de s'en sortir en solo. Bonus: le soutien de son père, héritier d'un cabaret sur une péniche. Un soir, sur les bords de la Seine, il tombe sur... une femme-poisson. Laquelle est inconsciente: Gaspard la conduit chez lui et l'installe donc dans sa baignoire ! Problème: quand la belle s'éveille, elle s'efforce d'expliquer à la voisine de palier que son chant est un péril mortel pour les hommes qui l'entendent. La suite ? Vous l'imaginez peut-être. Je n'ai pas grand-chose à ajouter, à vrai dire. Plongée dans un Paris idéalisé, le film trempe dans bon nombre de clichés romantiques. Nicolas Duvauchelle le sauve de la noyade, face à une Marilyn Lima juste correcte. Rossy de Palma, Romane Bohringer et Tchéky Karyo font plouf. Et nous, alors ? Entre deux eaux, un vague sentiment d'attachement peut surnager à l'égard de ces drôles de personnages...

Une sirène à Paris
Film français de Mathias Malzieu (2020)

D'accord, ma demi-étoile est généreuse: j'ai trouvé ce long-métrage mignon comme tout, mais j'étais sans doute bien luné cette fois-là. Le tout est de se laisser emporter par l'univers (décors et costumes). C'était déjà le cas pour Amélie Poulain ou Angel-A, par exemple. J'oserai même pousser la comparaison jusqu'à L'écume des jours dans la lecture de Michel Gondry. Cela noté, attention à la guimauve !

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Un autre avis ?

Oui: celui de Pascale, qui était parvenue à voir le film sur écran XXL.

vendredi 3 septembre 2021

Loin du trône

C'est un fait: j'aime bien Alexandre Astier. Son bagou intarissable irrite parfois, mais, entre autres talents, sa maîtrise quasi-parfaite de la langue argotique française me le rend vraiment sympathique. Autant dire que, depuis la fin de la série télé, j'attendais Kaamelott avec impatience sur grand écran ! Et je suis donc (vite) allé le voir...

Je n'ai pas vu l'ensemble des épisodes initiaux, mais je sais toutefois que l'aventure nouvelle s'inscrit comme une suite des aventures faussement épiques du roi Arthur et de ses hardis compagnons. Précision (et spoiler !) pour les profanes: au terme de cette version revisitée des mythes bretons, le bon monarque a abandonné le trône pour cause de lassitude extrême à exercer le pouvoir. Un Lancelot félon et tyrannique s'en est donc emparé, prêt à tuer son ex-suzerain si d'aventure il réapparaissait dix ans après s'être bel et bien éclipsé. Kaamelott sera le récit d'un retour imprévu, mais aussi un outil d'observation du passé fort lointain d'Arthur, quand il n'était encore qu'un adolescent dans un encore-plus-lointain camp militaire romain. C'est le défaut du film: si la série vous est étrangère, vous risquez d'être un peu largués et de ne rire du coup qu'avec modération. J'ajoute que, de toute façon, ce n'est pas censé être seulement drôle !

Kaamelott
joue sur plusieurs tableaux, à l'image de son créateur. Artiste touche-à-tout et partageur, Alexandre Astier réinvite sa bande presque complète dans cet opus cinématographique, espéré pour cela. Ce qui ne signifie pas qu'il signe ici un film incontournable: je trouve que le bougre est meilleur dans le format court - NB: les épisodes télé des débuts ne duraient que quelques minutes - ou même sur scène. Quand il s'étire, son art est moins percutant et le long-métrage proposé prend dès lors plutôt des allures de défilé de têtes "connues" que de digne représentant du septième art. Cela dit, j'ai bien aimé. J'étais en terrain connu. Il m'a plu de retrouver cette lecture distancée de la geste arthurienne, matière littéraire si instable qu'elle supporte sans grand dommage quelques variations d'intrigue et de vocabulaire. Autre point: une trilogie étant annoncée, ma foi, j'attends la suite ! Et oui, sans écarter l'idée de renouer avec tout ce qui a déjà été dit...

Kaamelott - Premier volet
Film français d'Alexandre Astier (2021)

J'espérais mettre (au moins) quatre étoiles, mais bon... je chipote quelque peu sur l'air du "Tout cela était malgré tout assez prévisible". En bref: le film délivre ce que j'attendais, mais n'a pas su m'étonner. Cela étant, j'irai sûrement voir la suite, prévue on-ne-sait-pas-quand. Avant cela, je vous renvoie à ce qu'Alexandre Astier a fait de mieux au cinéma selon moi: Astérix - Le secret de la potion magique. Oui !

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Il y a, bien sûr, d'autres chroniqueurs dans la salle...

Vous pouvez donc connaître aussi les avis de Pascale et Princécranoir.

jeudi 2 septembre 2021

Une rivalité royale

L'association de l'esthétisme de la Renaissance aux pratiques brutales héritées du Moyen-Âge fait du 16ème siècle une période de l'histoire européenne que je trouve vraiment intéressante. Mon goût des films en costumes m'a dès lors poussé vers Marie Stuart, reine d'Écosse. L'adaptation d'un livre encore inédit en France... si j'ai bien compris !

Marie a, de fait, connu un destin romanesque. 1542: elle a six jours seulement lorsque Jacques V, son père et prédécesseur sur le trône d'Écosse, meurt. Une rumeur affirme que le bébé est très malade. Pourtant, dix-huit ans plus tard, c'est une adolescente en pleine santé qui revient à Édimbourg, après le décès prématuré de son époux légitime, le roi François II de France. Marie ceint alors la couronne écossaise et veut se rapprocher de sa cousine, la reine Elizabeth Ière d'Angleterre. Cette dernière restant sans enfant, la jeune Écossaise espère avoir un fils qui deviendrait le dauphin des deux royaumes réunis. De ce - bon - point de départ narratif, Marie Stuart, reine d'Écosse tire un récit à rebondissements multiples, où deux femmes régnantes tentent de préserver un pouvoir que d'autres ambitions convoitent assidûment. Le scénario, moderne, affiche un féminisme certain: les personnages masculins s'avèrent belliqueux ou trop lâches pour asseoir leur prétendue légitimité royale. Une belle reconstitution historique, portée par les talents de Saoirse Ronan et Margot Robbie !

Marie Stuart, reine d'Écosse
Film britannique de Josie Rourke (2019)

Que du plaisir pour qui, comme moi, s'intéresse à ces intrigues anciennes et à l'Europe d'alors, bien différente de celle d'aujourd'hui ! J'insiste sur ce point, car il suppose du spectateur un certain degré d'adhésion au projet artistique. Les grands amateurs poursuivront avec deux autres films: Elizabeth et sa suite, Elizabeth - L'âge d'or. Ou, côté français, La reine Margot, que j'espère chroniquer un jour...

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Une précision s'impose...

Marie Stuart a inspiré plusieurs films, dont, en 2013, Marie, reine d'Écosse, une production franco-suisse réalisée par Thomas Imbach. Ce long-métrage s'appuyait sur une biographie, signée Stefan Zweig. Camille Rutherford y occupait le rôle-titre. Il ne faut pas confondre...

Une solution au "problème" ?
Elle pourrait être de retrouver les deux films sur le blog de Pascale. Celui d'aujourd'hui fait l'objet d'une chronique... et l'autre également !

mercredi 1 septembre 2021

Guitare héros

Je ne suis pas un amateur de jazz, mais le nom de Django Reinhardt m'était familier avant que je découvre un film inspiré de son parcours d'homme durant la Seconde guerre mondiale: Django (tout court). Rappel: cet extraordinaire guitariste est le "père" du jazz manouche. En 1943, son origine ethnique aurait pu le mener vers un camp nazi...

En son commencement, le film témoigne de sa grande intransigeance face à l'ennemi. L'artiste est encore le leader d'un quintet de Pigalle quand la Wehrmacht occupe Paris. Son agent juge qu'il ferait mieux d'accepter de jouer à Berlin pour ne pas avoir d'ennuis, mais l'artiste refuse de céder, d'autant qu'il croit son talent suffisant pour écarter tout danger. Or, évidemment, les choses ne sont pas aussi simples ! Devant cet excellent sujet, on pouvait s'attendre à un long-métrage d'une puissance émotionnelle peu commune, surtout avec Reda Kateb dans le rôle-titre. Las ! La très honorable reconstitution qu'est Django s'avère plus illustrative que véritablement romanesque. Les scènes s'enchaînent dans un ordre logique et, dès lors, tout à fait prévisible. C'est dommage: il me semble qu'il y avait mieux à faire. La forme l'emporte assez nettement sur le fond, un personnage de résistante ambigüe joué par Cécile de France apparaissant même sous-exploité. Reste la musique, superbe, et une scène finale qui met des frissons ! Ce n'est pas si mal, en somme, mais à mon goût, c'est un peu court...

Django
Film français d'Étienne Comar (2017)

Imparfait, le film a au moins eu le mérite de braquer les projecteurs du cinéma sur un homme à nul autre pareil: c'est sa force première et, peut-être, sa limite - vu que les autres protagonistes sont fades. Ma notation dénote une (petite) déception, mais aussi mon souhait de ne surtout pas accabler un réalisateur auteur de son premier long. Pour le côté jazz, je préfère Whiplash. Mais le cadre n'a rien à voir...

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Bon, je ne veux pas vous décourager...

Je constate juste que Pascale est à peu près du même avis que moi. Certain(e)s parmi vous en ont un autre ? OK: je reste à votre écoute !