Une chronique de Martin
Je suis encore loin de tous les connaître, mais, à ce jour, je n'ai pas encore relevé de fausse note parmi les films de Billy Wilder. C'est Arte qui m'a permis de découvrir La garçonnière il y a tout juste quelques semaines. Aimer ce long-métrage n'est pas difficile: il est présenté comme l'un des meilleurs de son auteur, couronné à l'époque de cinq Oscars. Il y a là le souvenir d'un temps révolu - les années 60 - et du plaisir à s'y replonger, accompagné pour l'occasion par un duo tout à fait charmant, constitué de Shirley McLaine et Jack Lemmon.
L'histoire en bref ? C.C. Baxter, employé de bureau et célibataire endurci, vit à New York. Pour progresser dans la carrière et quitte même à coucher dehors certains soirs, il prête assez régulièrement son appartement à ses patrons, lesquels, évidemment, y amènent des dames, et pas simplement pour jouer aux cartes - allusion compréhensible... en regardant le film ! La garçonnière profite donc à beaucoup, mais pas à son propriétaire légitime. C'est alors qu'intervient une jolie liftière, Fran Kubelik, dont notre héros tombe évidemment amoureux. Mais comme on est chez Wilder, point encore de grande déclaration: plutôt des allusions assez maladroites et, ça va de pair, une fâcheuse tendance à s'emmêler les pinceaux...
Les photos que j'ai choisies le montrent bien: si La garçonnière peut sans doute être présentée comme une comédie romantique, elle est aussi autre chose, une oeuvre nettement plus profonde qu'il n'y paraît à la lecture d'un simple résumé de scénario. Certes, le long-métrage est vraiment drôle et sonne particulièrement juste en illustrant tout à la fois la fausse assurance de C.C. Baxter et sa grande solitude. Quand il s'intéresse au personnage de Fran Kubelik, il arrive presque à la frontière du drame: on comprend vite que la belle demoiselle est très convoitée, mais pas franchement heureuse pour autant. Chagrin. Ces deux-là finiront-ils par se trouver ? Je ne le dirai pas. En leur laissant une chance de vous séduire, j'ajouterai simplement qu'il y a bien peu de risques que vous soyez déçus. À vous de voir...
La garçonnière
Film américain de Billy Wilder (1960)
Meilleur film, meilleur scénario et meilleure réalisation: rares sont les longs-métrages à s'être offert pareille moisson aux Oscars. L'exception confirme toujours la règle: si celui-ci y est parvenu et a complété sa collection de deux autres statuettes dorées, j'ai envie d'insister pour dire que c'est mérité. Pas spectaculaire pour un sou compte tenu de nos canons contemporains, cette oeuvre s'avère pertinente de bout en bout, associant la comédie, le drame et l'étude de moeurs. Comme souvent chez ce réalisateur, même la réplique finale fait mouche. Je vous laisse parcourir ce blog pour découvrir d'autres extraits de la filmographie de Billy Wilder. Pour citer un film comparable d'un autre cinéaste, je ne saurais trop vous conseiller d'apprécier (une nouvelle fois ?) le magnifique Diamants sur canapé de Blake Edwards, sorti à peine un peu plus d'un an plus tard.
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