mercredi 30 janvier 2008

Sceptix

Faut-il y aller ? Faut-il oser ? Objectivement, les premières critiques lues ici et là font que j'hésite. En fait, je me rends également compte qu'au départ, je n'en ai pas vraiment envie. Que je me dis tout au plus que ça pourrait être sympa, mais que c'est sûrement très dispensable et que je peux largement attendre de le voir en prime time sur TF1 un soir de désoeuvrement. Parce qu'à franchement bien y réfléchir, je ne me vois même pas acheter le DVD. Alors...

Astérix aux Jeux olympiques est sorti aujourd'hui. On retrouve Thomas Langmann dans le rôle du réalisateur d'après Uderzo, en lieu et place d'Alain Chabat. Clovis Cornillac succède à Christian Clavier derrière les moustaches d'Astérix. Enfin, dans les braies d'Obelix, le menhir Gérard Depardieu reprend le rôle tenu précédemment par... Gérard Depardieu. S'ajoute à tous ces braves Gaulois une kyrielle de stars, avec notamment un Alain Delon paraît-il très convaincant d'autodérision dans le rôle de César. Mouais...

De là à oser y aller, il y a un pas que je ne suis pas sûr de franchir. C'est terrible, mais je me dis que le film va quand même cartonner, entre ceux qui ont envie, ceux que ça fera rire, ceux qui seront curieux de voir, ceux qui ne seront pas assez fiers pour oser dire qu'ils n'y sont pas allés, ceux qui... ceux qui... ceux qui... ça fait beaucoup de monde. Et sûrement déjà pas mal avant que je me décide !

jeudi 24 janvier 2008

Un mot pour Heath

Je ne sais pas bien pourquoi, mais la nouvelle m’a vraiment fait de la peine : l’acteur australien Heath Ledger est mort il y a quelques jours. Je crois n’avoir vu que quelques-uns des films de sa courte carrière, lesquels ne m’ont d’ailleurs pas particulièrement marqué. Sauf le dernier, salué par la critique quasi-unanime comme un chef d’œuvre, j’ai nommé Le Secret de Brokeback Mountain. L’évocation sensible du destin de deux cow-boys homosexuels tournée avec beaucoup de douceur et d’empathie par le réalisateur taïwanais Ang Lee.

Pour être honnête, j’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. Etrange... peut-être est-ce dû au fait qu’on m’en avait beaucoup parlé avant et que je m'étais fait mon idée de l'histoire. J’imaginais des cow-boys « classiques », d’une époque sans doute plus lointaine que les années d’après-guerre lors desquelles est censée se dérouler l'action du film. Du coup, je ne voyais pas ça du tout comme ça. Ouais, voilà: je trouvais ces deux types moins décalés que prévu. Mon imagination à moi ne se retrouvait pas dans celle d'Ang Lee. Déception, donc, de prime abord.

Rien de définitif, en fait. Il est clair que je déteste ne pas regarder un film jusqu'au bout. Qu'il faut vraiment que je trouve ça mauvais pour stopper la diffusion avant le générique final. Heureusement pour Brokeback Mountain, car, de mon point de vue, sa richesse tient justement dans ses toutes dernières minutes. Tristes. Sombres et pathétiques. Sans espoir, pour dire le fond de ma pensée. Mais qui justifient ainsi, presque logiquement, toutes les autres scènes qui pouvaient d'abord paraître outrancières. Alors, c'est peut-être bien parce que le talent de Heath Ledger m'a été révélé sur le tard que je le regrette désormais. Il n'avait que 28 ans...

lundi 21 janvier 2008

Pas vraiment éplorée...

Anne-Marie a la quarantaine, un caniche géant un peu ridicule et un mari carrément odieux. Heureusement pour elle, Anne-Marie a aussi un amant, marin mal rasé et aux yeux bleus rêvant de Chine. Reste désormais à trouver le courage de rompre pour partir à l’aventure. Osera ? Osera pas ? C’est la question que pose le deuxième film d'Isabelle Mergault, Enfin veuve, que j'ai vu hier soir au cinéma.

Comme vous l’aurez compris, le mari d’Anne-Marie fait long feu. Apparition assez rapide et, une ou deux grivoiseries plus tard, disparition d’un coup de baguette magique. Accident de la route, ce qui arrange bien les affaires de sa pauvre femme. Enfin, seulement un moment, car, enterrement oblige et deuil supposé, voilà bientôt toute la famille qui rapplique, beau-père sénile, belle-sœur acariâtre ou fiston – trop – compatissant. Au placard, les espoirs d’exil…

Michèle Laroque et Jacques Gamblin prêtent très bien leurs traits aux deux personnages principaux de cette comédie légère. On sourit souvent et c’est une manière très digne de terminer la semaine. Enfin veuve n’est sûrement pas l'oeuvre du siècle, mais se laisse regarder. On sait très bien d’emblée comment tout cela va finir, bien sûr. Il n'empêche qu'on peut y prendre un peu de plaisir...

dimanche 20 janvier 2008

Un drame est-allemand

On m'en avait tellement dit de bien que je voulais absolument voir enfin La vie des autres. Je tenais aussi à le regarder en version originale. J'ai volontairement attendu d'être suffisamment en forme pour cela. Ce n'est pas tous les jours qu'un film allemand arrive jusqu'à nous. Le germanophile convaincu que je suis est toujours attiré à l'idée de profiter de ceux qui y parviennent. Il me faut sûrement raviver ma flamme pour ce pays, que j'ai copieusement délaissé ces dernières années. Il est sans doute écrit quelque part que je retournerai à Berlin, Cologne, Hanovre ou bien Duisbourg. Pourquoi résister éternellement à un tel creuset d'histoire européenne ?
La vie des autres évoque l'histoire récente de l'Allemagne. Précisément, il nous transporte avant la chute du Mur, il y a... à peine plus de vingt ans. Georg, auteur de théâtre, voit sa pièce couronnée de succès. Personne n'y voit rien de subversif ! Le Parti n'est pas loin de le citer en exemple de bon citoyen. Son bonheur s'épanouit dans une histoire d'amour avec son égérie, Christa-Maria. C'est là que le bât blesse. La situation, classique sans doute, paraît inadmissible à un ministre de cette très grise Allemagne de l'Est. Lui aussi convoite la belle comédienne. Et il a des responsabilités. Mieux encore, des relations. Georg est placé sous écoutes. Un capitaine de la Stasi l'espionnera jour et nuit. "Trouvez quelque chose, Wiesler ! Ma carrière... et la vôtre... en dépendent !". Le chef ne rigole pas.

On peut sans doute faire toutes sortes de films sur la trame première d'un tel scénario. Florian Henckel von Donnersmarck - dont c'est le premier long métrage ! - signe un drame poignant. Il est immédiatement évident que les idéaux du socialisme ne résisteront pas à l'idéologie pour ainsi dire dictatoriale du bon camarade Honecker et de ses hommes de main. Pourtant, La vie des autres n'est pas une caricature. Les bons sont parfois ambigus et il leur arrive de craquer. Les méchants, eux, ne sont pas tous des monstres froids, adeptes de la torture mentale. Pour les uns et les autres, le pardon et la rédemption ne sont pas automatiques, mais paraissent possibles. Parfois à un prix élevé. Dans ce film, deux heures et quart durant, l'Allemagne regarde son histoire en face. Emeut et fait réfléchir, sans pathos, morale ou repentance. Une vraie leçon d'humanité.

jeudi 17 janvier 2008

Boys, boys, boys...

Rien à voir, ni avec le film précédent, ni avec la chanson de Sabrina. Alors pourquoi ce titre ? Celui du film, c'est Les Boys. Et je répète parce que c'est une série. Quatre longs métrages. J'ai les trois premiers. J'ai revu dernièrement le 2, puis le 1, au cours d'une soirée chez l'ami qui m'avait prêté Docteur Folamour. Je crois que j'étais parti dans l'idée de lui montrer ce qui me fait rire, moi. Apparemment, il a bien apprécié.

Je ne sais plus qui m'a fait découvrir Les Boys. Ma meilleure amie Stéphanie, il me semble. Bref... comment présenter cette production 100% pur sirop d'érable ? Vous l'aurez compris: elle vient du Canada ou plus précisément du Québec. La première chose à signaler, c'est bien évidemment que ça... s'entend ! Les gens qui ne connaissent pas cette "quadrilogie" et la découvrent par hasard en DVD aiment autant parfois utiliser les sous-titres en anglais avant de se frotter à la parlure québécoise. Réflexe que je peux comprendre, d'ailleurs. Après une dizaine de visionnages de l'un ou l'autre des épisodes, il y a encore ici et là quelques choses nouvelles que je pogne... euh pardon... que je comprends ! C'est très sympa, je trouve !

La photo vous aura renseignés: Les Boys sont une équipe de hockey. Une équipe qui évolue dans ce qu'on appelle une ligue de garage, réservée aux joueurs vétérans, plutôt décidés à taquiner le palet pour le plaisir plus que pour la performance. Ma lointaine expérience d'un vestiaire de hockey me permet d'affirmer sans trop avoir peur de me tromper que le film retranscrit bien l'esprit général. Résumons: on rigole, on chambre, on se serre les coudes... etc etc... Promis, même pour les maudits Français que nous sommes, regarder ces films permet de passer un bon moment. Si l'occasion se présente et que vous hésitez encore, optez pour le numéro 2, qui se passe essentiellement en France. Le mélange des deux accents devrait quand même vous aider à ne pas être complètement largués !

mercredi 16 janvier 2008

La Palme pour Selma

Allez, une petite mise à jour matinale, ça change un peu. J'arrive désormais au bout des films que j'ai vus pendant ma semaine de vacances. Il restera ensuite un film que j'ai vu depuis et on pourra alors enchaîner sur d'autres à voir à partir de maintenant. J'ai d'ailleurs prévu d'en regarder un ce soir. Raison de plus pour avancer et évoquer à présent cette oeuvre du Danois Lars Von Trier, visionnée dans le train qui me ramenait à Nice le 5 janvier dernier: Dancer in the dark. Un film qui m'a profondément marqué.

D'abord, c'est tout bête, mais j'adore ce titre. Je vous laisse regarder le film pour le comprendre. Qu'en dire pour vous donner envie sans forcément tout dévoiler ? Selma est ouvrière et vit d'expédients. Emigré tchécoslovaque aux Etats-Unis, elle économise patiemment quelques dollars par-ci, quelques cents par là, dans l'espoir ultime de faire opérer son fils. En effet, ce dernier perd la vue, à l'image d'ailleurs de sa génitrice, mère célibataire et porteuse de grosses lunettes. Selma n'a pas beaucoup de loisirs et vit dans une caravane louée par ses voisins. Ce n'est pas drôle, vous trouvez ? Vous avez bien raison. Ce n'est pas pour ça que ce n'est pas bien. Au contraire.

Avec Dogville, le seul autre Lars Von Trier de ma collection, j'avais acquis la conviction que le Danois savait y faire avec une caméra. Confirmation ici, avec ce style si particulier, ce tournage à l'épaule qui peut dérouter ou repousser, mais que moi, j'aime bien. A mes yeux, le film présente bien d'autres atouts encore. Certaines scènes prennent des allures de comédie musicale - c'est vraiment à voir pour comprendre et apprécier (ou pas). Et comment passer sous silence l'épatante prestation de Björk ? La chanteuse islandaise est étonnante de justesse dans un rôle à son image, tragico-poétique, à la fois flamboyant et profond, complètement original. Le plus étonnant est qu'elle aurait eu un rapport très difficile avec Von Trier sur le tournage. Quelque chose me dit pourtant que la Palme d'or obtenue par Dancer in the dark en 2000 lui doit beaucoup. Vérification effectuée, je persiste et signe: cette année-là, la star décroche aussi le Prix d'interprétation féminine !

lundi 14 janvier 2008

Un tsunami antipodique

Ah oui, quand même ! Je réalise à l'instant que le film que j'ai choisi de chroniquer ce soir a 30 ans ! Remarquez, faut le dire, ça se voit. Sous ses lunettes rondes à la Harry Potter, vous aurez peut-être reconnu Richard Chamberlain. Sinon, tant pis, vous êtes trop jeunes ou bien pas assez intéressés par cet acteur que, moi-même, je connais assez mal, finalement. Et pour être tout à fait honnête avec vous, ce n'est certainement pas sa présence au casting qui m'a donné envie de voir La dernière vague.


L'un des aspects les plus intéressants du film, pour moi, c'est son origine australienne. Et d'ailleurs, ça aussi, ça se voit, puisque l'histoire s'intéresse de près à la culture aborigène. Comment donc ? Eh bien au travers d'une enquête policière, d'une sombre histoire de crime apparemment commis par un groupe aborigène de Sydney. On croit alors partir pour deux bonnes heures de polar, mais non. Très vite, et je crois que c'est l'intention première de Peter Weir, le long métrage prend des allures oniriques. Ce qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui m'a paru à moi vraiment intéressant. Comme une nouvelle ouverture sur autre chose, un ailleurs encore inconnu de moi. Dépaysant à plus d'un titre !

Et puis ensuite, ce qui est rigolo, quand on regarde un film sans préjugé et sans réelle connaissance de la filmographie de son réalisateur, c'est qu'on a parfois d'étonnantes surprises en y découvrant d'autres films qu'on a vus et aimés. En ce qui concerne Peter Weir, moi, j'ai Le cercle des poètes disparus, Green Card ou encore Master and Commander. Witness et Mosquito Coast, aussi. En verrais-je désormais un septième ? Pour dire les choses comme elles sont, ça n'est pas sûr, car je n'en ai pas dans ma collection. D'ailleurs, vous verrez, le(s) prochain(s) film(s) que je chroniquerai ici, ce sera vraiment différent. D'autres "voyages" encore...

dimanche 13 janvier 2008

Ailleurs avec Miyazaki

Qui a vu 37°2 le matin, parmi vous ? Vous visualisez la scène d'ouverture ? Béatrice Dalle et Jean-Hugues Anglade font l'amour de manière très explicite. Ce n'est pas porno, mais assurément très érotique. Le réalisateur, Jean-Jacques Beineix, a expliqué qu'une dame lui avait demandé si les deux acteurs avaient effectivement eu un rapport sexuel ou bien s'ils avaient "simplement" joué de manière particulièrement convaincante. Et Beineix de répondre: "Peu importe. Vous êtes avec eux: ils vous y ont emmené".

Le film dont je voudrais vous parler aujourd'hui ne ressemble en rien à l'histoire de Betty et Zorg. En rien ? Pas si sûr. Si j'ai choisi d'évoquer le film culte des années 80, c'est bien pour ça, pour cette faculté qu'a le (bon) cinéma de nous emmener ailleurs. Où que ce soit mais ailleurs. C'est bien ce à quoi est parvenu avec moi Le Château ambulant, dessin animé du maître japonais Hayao Miyazaki. Je connais suffisamment le personnage pour savoir qu'il a de très nombreux fans un peu partout. Moi, je l'ai connu avec Princesse Mononoké, qui ne m'a pas séduit plus que ça. Deuxième chance avec Le voyage de Chihiro, qui m'a beaucoup plus convaincu.

Avec Le Château ambulant, une fois de plus, je suis parti ailleurs. Deux heures durant, je n'étais plus chez mes parents, je m'étais exilé dans un pays imaginaire, peuplé de sorcières, de magiciens, de princes et d'épouvantails. En somme, une sorte de pays d'Oz revu et corrigé à la sauce asiatique. Je ne peux pas dire que je suis devenu un inconditionnel de ce style pour autant, mais une chose est sûre: j'ai encore du plaisir à me confronter à autre chose. A découvrir d'autres univers. Emporté, malgré des thèmes parfois un peu enfantins et malgré ce rythme un peu saccadé propre à l'animation manga, j'ai du coup envie de défendre Miyazaki et son studio Ghibli comme des faiseurs de grand cinéma. Vous devriez essayer.

samedi 12 janvier 2008

Folamour, espoir déçu

Un bon ami à moi m'avait prêté ce film en me le conseillant vivement. "Tu vas te régaler". Je dois bien admettre que ce n'est pas tout à fait le cas. Je n'ai pas trouvé que Docteur Folamour soit un mauvais film, loin de là. Mais, vue la manière dont il m'a été présenté, je m'attendais objectivement à rire plus. Malgré le sujet (la bombe atomique), le réalisateur (un surprenant Stanley Kubrick) et la forme (ce bon vieux noir et blanc). Attention aussi au titre trompeur, le personnage cité n'étant que secondaire. Bref...

Deux mots sur l'intrigue: en pleine guerre froide, les Etats-Unis lancent un plan de représailles à une attaque soviétique. Rien dans le film ne montre véritablement ce que les Russes ont fait pour mériter ça, mais il semble bien qu'ils n'ont, de leur côté, engagé aucune opération militaire d'envergure. Le président américain s'enquiert alors auprès de son homologue des conséquences diplomatiques de bombes atomiques arrivant "par erreur" sur le sol étranger. Incroyable dialogue de sourds: "Oui, bien sûr, je comprends que vous soyez énervé, Dimitri, mais que croyez-vous que je sois ?". Gag !

Plutôt que suivre fidèlement un fil conducteur précis, le film se présente plus comme une série de petits sketchs de durée variable. L'air de ne pas y toucher, il est sans doute une critique virulente du système militaire et de la course aux armements. Le fait qu'il soit sorti en 1964 est particulièrement intéressant. C'est presque comme si, aujourd'hui, un jeune réalisateur ironisait sur le conflit irakien. Vous avez dit impensable ? Je réponds que je suis d'accord. Et que là est l'intérêt principal, disons historique, de ce long métrage.

mardi 8 janvier 2008

Pathétiques fleurs

Je ne sais plus trop ce qui m'a attiré vers le DVD de Broken Flowers. C'est un coup de coeur. Mais pour quoi ? Je crois juste me souvenir que j'avais envie de voir le film au cinéma et que je l'avais malencontreusement loupé - comme pas mal d'autres ces temps-ci, mais c'est une autre histoire. Sachant que j'aurais dépensé 8-9 euros pour le grand écran, je n'ai donc pas eu trop d'état d'âme à en mettre une poignée de plus pour maintenir l'espoir d'un bon film et, si l'espoir se concrétisait, garder l'opportunité de le revoir à volonté.

Ce qui ne répond pas totalement à la question initiale: pourquoi diable ce film m'a-t-il tenté ? Sans doute d'abord pour Bill Murray, acteur que je connais très mal, mais dont j'ai quand même eu de très bons échos. Sans doute pour le reste du casting, avec notamment Sharon Stone. Sans doute encore pour l'idée (très vague !) que j'avais du talent du réalisateur, Jim Jarmusch. Autant d'a priori qui ont dû me faire céder à ma pulsion d'achat pour ce film finalement inconnu. On ne peut même pas dire qu'on me l'avait conseillé...

Mon verdict, c'est que je ne regrette pas ma dépense spontanée. Seule chose que je connaissais vraiment de Broken Flowers avant de le regarder: son résumé promotionnel. Un homme apprend un jour par une correspondante anonyme qu'il est papa. L'auteur de la lettre se présente comme une de ses ex et affirme que l'enfant qu'ils sont censés avoir eu ensemble a désormais une vingtaine d'années. Surpris, Bill Murray reste pourtant cloué au canapé. Il est vraiment parfait en Droopy, du genre: "J'veux pas y aller, j'veux pas chercher, c'est du passé, laissez-moi tranquille avec tout ça". Une comédie cynique d'humour très noir ? C'est probablement ce que j'avais imaginé du film, dans le fond. Et à la place, j'ai vu l'histoire pathétique d'un amour disparu. Ce qui m'a procuré assez d'émotions pour laisser ensuite place à des réflexions plus intimes. Caractéristique dont seuls sont capables les films qui me plaisent vraiment.

lundi 7 janvier 2008

Drôlement indestructibles !

Episode 3, bla bla, vous connaissez la chanson et je ne suis pas sûr que vous vous en préoccupiez beaucoup. Bon. On passe à tout autre chose, bien qu'il s'agisse une fois de plus d'une oeuvre relativement récente. Pour moi, c'est aussi une deuxième vision, et je dois dire qu'elle m'a presque autant régalé que la première. Parce que j'aime bien regarder des dessins animés pour Noël et parce que j'avais envie de montrer celui-ci à papa/maman, je me suis payé une redif' avec Les indestructibles.

Le studio Pixar, je suis assez fan. Je crois que j'ai tous leurs films en DVD à l'exception de Mille et une pattes. Pour dire la vérité, j'ai quand même hésité une micro-seconde avant d'acheter cet opus-là. Pourquoi ? Parce que je n'aime pas les films de super héros, d'habitude. Je n'en ai pas non plus vu des tonnes, admettons-le, mais ce que j'ai vu ne m'a pas franchement emballé (exception notable pour le tout premier Batman, made in Tim Burton). Finalement, j'ai bien fait de craquer pour Les indestructibles. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce petit bijou d'animation, vous n'avez qu'à imaginer que c'est un James Bond. La loufoquerie en plus. Si ce n'est pas suffisant pour vous convaincre... regardez-en juste dix minutes. M'est avis que si ça passe, ça passera jusqu'au bout.

En clair et en bref, ce genre de films, il faut bien sûr aimer. Je peux comprendre qu'on ne soit pas vraiment attiré. Je vais même aller plus loin: Les indestructibles n'est pas mon Pixar préféré. N'empêche: dans ma longue liste de films, il est plus proche des tops que des flops. Même après l'avoir revu.

dimanche 6 janvier 2008

Soleil pas assez brillant

Episode 2 de ma séance rattrapage. Je connais une inconditionnelle de Danny Boyle. Une personne qui attend chacun de ses films comme la promesse d'un bon moment. Je n'ai pas fait la liste de ceux que j'ai vus, mais je suis sûr qu'il y en a au moins trois: Petits meutres entre amis, il y a longtemps, que j'avais plutôt bien aimé, Une vie moins ordinaire, il y a moins longtemps, qui m'avait franchement plu, et Sunshine, enfin, il y a quelques jours, et que j'ai apprécié. Apprécié seulement ? Oui, car je l'ai trouvé légèrement frustrant.

Le pitch ? Nous sommes en 2057. Après des millénaires de chauffage gratuit, le soleil menace de s'éteindre. Les hommes ont prévu le coup et envoyé une fusée bourrée d'astronautes censée faire exploser une bombe géante au coeur de l'astre, juste histoire de le faire repartir pour des siècles et des siècles. Joli scénario de SF, genre dont je ne suis guère adepte en temps normal, mais qui m'a paru suffisamment intéressant pour lancer le DVD sur ma platine. Vous avez vu Abyss ? Sunshine crée un peu le même genre d'ambiance, huis-clos futuriste et oppressant pour mission d'urgence.

Là où le bat blesse, c'est à mon sens que Danny Boyle n'a pas su faire un film qui se tienne. Je m'explique: il n'a pas su (voulu ?) développer son thème initial jusqu'au bout. Parti sur de bons rails, l'intrigue dévie vers le thriller (je ne vous dirai pas pourquoi !) et le gore. Ce n'est pas forcément étonnant compte tenu de ce que je connais du réalisateur, mais c'est un peu déroutant, comme si, privé d'inspiration pour une fin plus conforme au début, il avait tenté de noyer le spectateur sous un déluge lumineux, masquant du même coup les imperfections de son oeuvre. En ce sens, Sunshine n'est pas un film raté, mais pas non plus un film réussi. J'avais bien accroché au début, mais reste un poil déçu finalement. D'où ma frustration.

samedi 5 janvier 2008

Nouveau départ avec Michou

Me revoilà ! Avant tout autre chose, je voulais vous souhaiter à toutes et tous, lectrices et lecteurs de ce blog quelque peu délaissé ces derniers temps, une excellente année cinématographique 2008. Je vous avoue que j'ai beaucoup de retard ici même: huit films vus depuis les mousquetaires et zéro chroniqué. J'ai pris quelques bonnes résolutions à l'aube de ce nouveau millésime, en particulier celle de ne plus vous laisser sans "bobines" à regarder. Et je commence donc avec un film français emprunté pour le journal: Michou d'Auber.


Michou, c'est le petit garçon que vous voyez sur la photo, aux côtés de Nathalie Baye, sa mère adoptive. Dans la France des années 60, Messaoud - de son vrai prénom - est un petit Français d'origine algérienne, que son père ne peut élever. Il est donc confié aux bons soins de l'Assistance publique et recueilli par une famille du Berry, fièrement campée par Nathalie Baye, donc, et Gérard Depardieu. Lequel, argument numéro du scénario, est un Français moyen, incapable de satisfaire son épouse et qui... comment dire ?... n'aime pas franchement les Arabes. Voilà pourquoi Messaoud devient Michel, alias Michou. Et que sa nouvelle maman, soucieuse de ne pas lui attirer d'ennui, dissimule ses cheveux noirs de jais sous un foulard, puis sous une teinture blond paille.

Il paraît que le film est tiré d'une histoire vraie. Admettons. Il n'est pas dépourvu de qualités et fait passer un joli message d'humanisme. On pourra toutefois lui reprocher d'être parfois un peu gnan-gnan, assez prévisible dans ses tenants et aboutissants. A voir quand même pour quelques jolis numéros d'acteurs - même si Depardieu fait du Depardieu ! - ou comme un conte de Noël. Les bons sentiments, ça s'oublie vite, mais ça ne fait pas de mal.