vendredi 6 décembre 2024

La belle et le faux prince

2000-2024: entre ces deux années, sept films français et quatre films américains ont remporté la Palme d'or. On peut affirmer sans erreur que les deux pays dominent (largement) la liste des lauréats cannois. Un état de fait encore confirmé le 25 mai dernier avec le triomphe inattendu du New-yorkais Sean Baker et de son huitième film, Anora !

Anora ? C'est le prénom officiel d'une stripteaseuse de Brooklyn, âgée de 23 ans. Elle qui vend ses charmes préférerait qu'on l'appelle Ani. Soudain, sa vie prend un tournant imprévu: Ivan, le fils d'un oligarque russe, passe une soirée avec elle, lui propose ensuite de l'embaucher toute une semaine et, après quelques parties de jambes en l'air échevelées dans une luxueuse villa, finit par la demander en mariage. Incrédule mais déjà amoureuse, la jeune femme accepte de voyager jusqu'à Vegas et d'y convoler en justes noces. Les parents du prince charmant s'y opposent, évidemment, et chargent alors trois "gorilles" de ramener leur héritier à la raison, quitte à briser le coeur d'Anora. Stop ! Je ne dirai rien sur ce qui arrive ensuite dans ce long-métrage d'une durée totale légèrement supérieure aux deux heures et quart. Comme moi, vous serez peut-être saisis par une palette d'émotions contrastées. J'hésite vraiment à classer le film dans un genre défini...

Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il est très bien interprété. Mikey Madison, l'actrice principale, affiche déjà sept ans de cinéma derrière elle, mais c'est une belle révélation. La tonicité de son jeu crédibilise son personnage et me l'a même rendu aussitôt attachant. Mark Eydelshteyn - qui incarne Ivan - est lui aussi très convaincant dans son rôle d'enfant immature, rattrapé par l'autorité maternelle. Le reste de la distribution ? À l'image de l'Arménien Karren Karagulian et du Russe Youri Borissov, il compte plusieurs acteurs remarquables. Résultat: on croit à l'improbable scénario d'Anora, sans difficulté. Mais méritait-il la Palme ? Je ne sais pas répondre à cette question récurrente, n'ayant pas (encore) vu grand-chose de la "concurrence". Vous me permettrez donc de botter en touche et de redire tout le bien que je pense de ce film, sans revenir sur le contexte de sa présence dans les salles françaises - ce qui serait vain, à mon humble avis. Sean Baker, lui, semble apprécier à sa juste valeur sa reconnaissance festivalière. Il se peut que je cherche à mieux connaître son travail...

Anora
Film américain de Sean Baker (2024)

Un Cendrillon à la sauce Scorsese: c'est ainsi que plusieurs critiques ont présenté ce long-métrage très appréciable, digne représentant d'un cinéma américain qui n'a pas tout abandonné aux blockbusters. Les mêmes pros ont notamment évoqué le très nocturne After hours. Et le cinéma des frères Safdie - Good time - a lui été aussi cité ! Autant de points d'ancrage qui vous aideront peut-être à y voir clair...

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Envie de (re)partir à New York, à présent ?

Je vous y encourage: Pascale et Princécranoir peuvent être vos guides lors d'une escapade dans les mille et un recoins de la Grosse Pomme. Une ville dont le cinéma n'a sûrement pas fini d'arpenter les quartiers.

mercredi 4 décembre 2024

Charles, sa vie, son oeuvre

Il se voyait déjà en haut de l'affiche et a vécu des années de bohème. Et pourtant, formidable, il est devenu l'une des plus grandes vedettes de la chanson française, comme ils disent. Je ne trouve pas étonnant que Charles Aznavour soit le sujet d'un biopic, six ans après sa mort. Une précision: sa carrière d'acteur y est presque totalement oubliée...

N'empêche: Monsieur Aznavour - le titre du film sorti le 23 octobre - dit beaucoup de l'admiration que lui portent les deux coréalisateurs associés, Grand Corps Malade et son complice en cinéma, Mehdi Idir. "On entend la grandeur du personnage", indique le premier nommé. "Ce titre s'imposait", témoigne le second. Les deux hommes reconnaissent volontiers que leur projet de film avait été "adoubé" par le principal intéressé, présenté comme un "consultant de luxe". Seul le tournage avait pris du retard, le hasard voulant qu'Aznavour disparaisse exactement le jour... où la production devait démarrer. Rien à regretter, dirais-je: le film est fort académique, mais réussi. Très investi, Tahar Rahim sait faire oublier ses origines algériennes pour nous offrir une vision crédible du plus français des Arméniens. Cette performance majuscule pourrait lui valoir un (troisième) César en février prochain, quinze ans après son doublé pour Un prophète...

L'important n'est pas là: ce que je trouve intéressant, c'est que le film revienne sur le long parcours du chanteur, en quasi-exhaustivité. Personnellement, j'ai appris beaucoup de choses, au sujet notamment de son duo avec Pierre Roche, quand il n'était qu'un jeune débutant. J'ignorais également qu'il avait "galéré" un certain nombre d'années avant de percer et qu'Edith Piaf l'avait d'abord pris sous son aile. Tiens ! J'ai parlé ici de deux des principaux personnages secondaires du film: le talentueux Bastien Bouillon et l'épatante Marie-Julie Baup les incarnent admirablement et méritent donc tous les éloges ! Monsieur Aznavour est aussi un film de troupe, qui nous replonge dans un certain cadre social d'après-guerre et le destin d'une famille réfugiée. La musique et le chant y apparaissent comme des besoins vitaux, ni plus, ni moins - ce qui devrait doper les ventes d'albums. J'ai aimé le plan discret où on découvre le nombre de petits carnets remplis par le grand Charles pour libérer sa miraculeuse inspiration. On occulte ainsi ses engagements et ses déboires fiscaux ? Tant pis...

Monsieur Aznavour
Film français de Grand Corps Malade et Mehdi Idir (2024)

Certains biopics se concentrent sur un épisode de la vie de leur sujet. Celui-là est donc très complet: c'est sa force et, je crois, sa limite. Autant le dire: vous avez vraiment intérêt... à aimer les chansons. Bon, si ce n'est pas le cas, d'autres biographies filmées et musicales pourraient mieux convenir, comme Barbara ou Cloclo, par exemple. L'amie Joss vous avait présenté Dalida, que je n'ai toujours pas vu...

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On peut aimer Aznavour et juger le film décevant...

C'est visiblement le cas de Pascale, qui le juge "appliqué et scolaire".

lundi 2 décembre 2024

La révolution saucisse

Tiens... je crois que c'est la première fois que j'illustre une chronique avec une photo de Paul Préboist. Le billet que j'ai mis en ligne samedi aurait pu l'utiliser et devenir un diptyque, sachant que Michel Serrault et Jean Poiret figurent aussi au casting de mon film du jour, un nanar des années 1980: Liberté, égalité, choucroute. Tout un programme !

Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ
, son film précédent, avait attiré un peu plus de 4,6 millions de spectateurs dans les salles. C'est pourquoi Jean Yanne, quinqua audacieux, disposait d'un budget confortable pour écrire et tourner sa drôle de parodie révolutionnaire avec quelques-unes des plus grandes stars - féminines et masculines - de l'époque. La caméra remonte le temps jusqu'au printemps de 1789 et, au milieu des figures historiques, invente un prince de Bagdad venu à Paris pour découvrir une invention prometteuse: la guillotine ! Tout cela n'est bien sûr pas très sérieux (et pas très rigolo non plus). On comprend vite que le réalisateur avait quelques comptes à régler avec la gauche de Mitterrand, mais en 2024, ses vannes font flop. Notez bien qu'à sa sortie, le film n'était pas rentré dans ses frais. Jean Yanne s'en relèverait, poursuivant ensuite sa carrière d'acteur jusqu'à sa mort, en 2003. Ce dont j'aurai donc l'occasion de reparler...

Liberté, égalité, choucroute
Film français de Jean Yanne (1985)

Deux étoiles: l'une pour saluer l'idée de départ, l'autre pour la kyrielle de grands noms investis dans cette périlleuse entreprise comique. Croyez bien que c'est généreux de ma part - et de la leur, également. Vous dites vouloir d'une révolution ? Je suis sûr que d'autres films pourraient vous plaire: Les adieux à la reine, Un peuple et son roi ou, à la rigueur, Marie-Antoinette. Jetez aussi un oeil à Lady Oscar !

samedi 30 novembre 2024

Lui... ou l'autre

Je suppose que nous sommes nombreux à rêver d'un jumeau ou sosie acceptant d'assumer nos activités les plus ingrates à notre place. Dans le bien nommé La gueule de l'autre, un homme politique véreux se sent menacé par une relation ancienne. Pour mener une campagne électorale, l'un de ses collaborateurs décide d'en appeler à son cousin !

Scénariste et producteur, Jean Poiret se tourne vers Pierre Tchernia pour réaliser cette comédie bouffonne et confie à l'ami Michel Serrault le double rôle du leader des Conservateurs indépendants progressistes et de son parent, un acteur à la petite semaine. C'est drôle ? Oui. C'est désopilant ? Euh... non. Au temps de Giscard, je peux admettre que l'histoire avait un petit quelque chose de corrosif, mais sa force semble bien effacée désormais, 45 ans après la sortie dans les salles obscures. Vous noterez que, même en 1979, La gueule de l'autre n'avait rencontré qu'un succès d'estime, avec à peine plus d'un million de spectateurs (32ème rang du box-office / 19ème film français). Aujourd'hui, reste tout de même le plaisir de revoir des acteurs familiers dans leurs oeuvres, parmi lesquels Roger Carel, Michel Blanc ou, du côté de ces dames, Bernadette Lafont et Dominique Lavanant. Très décent, ce casting élève un  peu le niveau du film: c'est déjà ça !

La gueule de l'autre
Film français de Pierre Tchernia (1979)

Du même réalisateur, très franchement, je préfère Le viager (1972). Le film d'aujourd'hui - son troisième (sur quatre) - est un bonbon nostalgique, au goût quelque peu passé. Bon, il y a pire comédie ! C'est le thème du double qui vous a intéressé ? Je vous recommande de (re)découvrir deux films: Président d'un jour et Second tour. Sérieux ou pas, je suggère aussi Le dictateur, Kagemusha, Enemy...

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Et pour prolonger le plaisir...
Vous pouvez toujours accorder un peu de temps à "L'oeil sur l'écran".

mercredi 27 novembre 2024

Une forêt à défendre

J'avoue: je ne sais pas exactement où nous en sommes aujourd'hui. Je me souviens cependant de campagnes contre le groupe Ferrero pour l'utilisation de l'huile de palme dans son produit-phare: le Nutella. Une huile végétale qu'on peut extraire des fruits d'arbres indonésiens ou malaisiens, plantés en lieu et place de la forêt primaire. Une folie !

Huit ans après le triomphe public et critique de Ma vie de Courgette au Festival d'Annecy, le réalisateur suisse Claude Barras nous conduit sous les tropiques, à Bornéo. Là-bas, la production de l'huile de palme représente clairement une menace pour plusieurs espèces végétales et animales: l'orang-outang, l'éléphant pygmée et le tigre de Sumatra. Notez qu'elle en constitue également une pour les Penans, le peuple local. C'est ce que montre ce nouveau film: Sauvages. Le scénario s'articule autour du personnage de Kéria, une petite fille qui a adopté un bébé singe dont la mère a été tuée par des ouvriers de la forêt. Citadine, elle rencontrera bientôt son cousin, Selaï, et sa famille toujours installée au coeur même de la nature - bien qu'aussi équipée avec quelques-unes des technologies dites modernes, téléphones portables ou panneaux solaires, par exemple. Accessible aux gosses dès 8-10 ans, cette histoire s'adresse aussi aux plus grands. Oui, oui !

"Nous n'héritons pas de la Terre. Nous l'empruntons à nos enfants". Rappelée en ouverture du long-métrage, la célèbre maxime écologiste illustre parfaitement son propos. Si on adhère aux idées développées dans ce joli film, on passera à l'évidence un bon, un très bon moment. Je ne rejoindrai pas aujourd'hui le camp de ceux qui jugent Sauvages comme un pamphlet manichéen, bons d'un côté, méchants de l'autre. Engagé, assurément, il ne semble pas pour autant trop caricatural. Claude Barras explique qu'il souhaite encourager le passage à l'acte des personnes sensibles à la cause et assure qu'il est possible d'opter pour une consommation "responsable, plus locale et plus sobre". D'après lui, "c'est là que réside l'acte politique le plus efficace". Didactique, il donne quelques clés pour avancer, sans prêchi-prêcha. Petite perle sur le plan technique, cette agréable "leçon de choses" brille aussi par des choix sonores et musicaux d'une efficacité certaine. Avec également des surprises du côté voix: Laëtitia Dosch ou Benoît Poelvoorde, notamment. Un bon plan pour TOUTE la famille.

Sauvages
Film suisse de Claude Barras (2024)

J'ai déjà cité l'admirable Ma vie de Courgette comme une référence importante du cinéma d'animation francophone (sur un autre sujet). Pour renouer avec la nature, je reverrai Princesse Mononoké, le chef d'oeuvre du grand maître japonais Hayao Miyazaki. Une émotion d'intensité comparable pourrait vous traverser devant Le peuple loup ou Le jour des corneilles. Et je reste à l'écoute de vos suggestions...

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Vous voulez en savoir plus ?
Le film s'accompagne d'un site Internet pédagogique très complet. Bilingue français-anglais, il devrait aussi être disponible en allemand.

Et vous voulez lire un autre avis ?
Cela tombe bien: celui de Pascale était disponible bien avant le mien !

dimanche 24 novembre 2024

Des vies et la musique

Vous cherchez un film pour ce dimanche ? Celui que je vous présente aujourd'hui ne sortira que mercredi prochain: une avant-première festivalière m'a permis de le découvrir dès la fin du mois d'octobre. J'avoue qu'avant cela, je n'avais pas entendu parler d'En fanfare. Désormais, je crois donc pouvoir vous le recommander grandement...

Chef d'orchestre international, Thibaut enchaîne voyages et concerts dans les plus belles salles du monde. Au cours d'une répétition difficile, il perd connaissance: on lui diagnostique alors une leucémie. Seule une greffe de moelle osseuse lui offrirait une - infime - chance de guérison. Problème: sa sœur n'est pas compatible. Une solution alternative apparaît, grâce à Jimmy, l'employé d'une cantine scolaire dans le Nord de la France. Les deux hommes se rencontrent assez vite et... je vous laisserai évidemment découvrir la suite dans un cinéma.

Interrogé sur ses intentions, le réalisateur du film dit aimer "concilier les contraires et trouver une forme d'équilibre". Son film en témoigne avec éclat, constamment sur une ligne de crête entre comédie populaire et drame social. En fait, En fanfare est d'abord humain. Benjamin Lavernhe y fait une nouvelle preuve de son talent d'acteur dans un registre un peu différent de ce qu'il peut proposer d'habitude. Pierre Lottin partage joliment la tête d'affiche avec lui et le casting secondaire est à l'unisson. Conseil d'ami: ne boudez pas votre plaisir !

En fanfare
Film français d'Emmanuel Courcol (2024)

De la belle ouvrage, incontestablement, et un coup de coeur personnel pour ce long-métrage aux personnages aussi crédibles qu'attachants. J'avais déjà apprécié le réalisateur avec le sensible Cessez-le-feu porté par le trio Romain Duris / Céline Sallette / Grégory Gadebois. Pour un parallèle avec le film du jour, je conseille plutôt un détour vers le cinéma social made in Angleterre: La part des anges, Pride...

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Un autre avis enthousiaste, déjà ?

Oui: celui de Pascale, qui a vu le film dans un autre festival, à Mâcon.

jeudi 21 novembre 2024

Sept films, une question

Aujourd'hui, une vraie reprise ! Je veux vous proposer une chronique autour de sept films plus ou moins récents, vus à la télé ou en VOD. Cherchez (ou plutôt lisez) bien: il y a quelques perles dans le lot. J'imagine que, la semaine prochaine, je vous en présenterai d'autres !

1001 pattes
Film américain de John Lasseter et Andrew Stanton (1998)

Le deuxième opus sorti des studios Pixar, trois ans après Toy Story. De sympathiques fourmis y sont rackettées par des sauterelles belliqueuses, elles-mêmes menées par un chef à l'allure dictatoriale. Tilt, la plus gaffeuse d'entre elles, quitte alors la petite colonie ouvrière pour chercher des secours. Sans surprise, mais divertissant.

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Les complices
Film franco-belge de Cécilia Rouaud (2023)

L'excellent François Damiens incarne ici un tueur à gages, handicapé par les évanouissements qu'il subit... à la seule vue du sang. Stéphanie et Karim, ses nouveaux voisins, ignorent évidemment tout de ses activités illicites. Le payeront-ils de leur vie ? Faux suspense. Cette aimable comédie parle aussi du monde du travail. Avec acidité !

→ À lire aussi :
Sur la route du cinéma / Le tour d'écran

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L'auberge rouge
Film français de Gérard Krawczyk (2007)

Outche ! Trois des membres du Splendid (Balasko, Clavier et Jugnot) cachetonnent allégrement dans ce remake d'un vieil Autant-Lara. Autre vedette du casting: Anne Girouard, la Guenièvre de Kaamelott. Tout ce beau monde nous embarque dans un très vilain estaminet campagnard. Des commerçants y assassinent leurs clients ! Atroce...

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Flubber
Film américain de Les Mayfield (1997)

À réserver aux plus jeunes d'entre nous et/ou aux amoureux (endeuillés) du grand Robin Williams. Cette petite production Disney fait de lui un savant fou oublieux... de la date de son mariage ! Abandonnée à l'autel, sa promise pourrait dès lors préférer un bellâtre quelconque. À moins qu'une miraculeuse invention lui sauve la mise...

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Circulez y'a rien à voir !
Film français de Patrice Leconte (1983)

Vue pour Michel Blanc, cette pochade typique "années 80" m'a permis de retrouver d'autres chers disparus: Jane Birkin et Jacques Villeret. L'histoire ? C'est celle d'un flic qui tombe amoureux d'une femme inconnue, au point de la suivre partout où elle va (et jusqu'au Brésil). C'est léger comme tout et très bien interprété. À redécouvrir, donc...

→ À lire aussi : L'oeil sur l'écran

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Le roi de coeur
Film français de Philippe de Broca (1966)
Un long-métrage pacifiste, incompris à sa sortie. Adapté en comédie musicale et, à la fin des années 1970, passé (48 fois) à Broadway. Octobre 1918: un soldat écossais est chargé de désamorcer la bombe que les Allemands ont laissée derrière eux dans un village de Picardie. Et les pensionnaires d'un asile d'aliénés s'échappent ! Un air de Fellini.

→ À lire aussi :
L'oeil sur l'écran / Newstrum / Inisfree

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Coup de théâtre
Film américain de Tom George (2022)

Ambiance Agatha Christie dans ce whodunnit qui se moque gentiment de ce genre littéraire suranné. Toute la question est en fait de savoir qui a tué Leo Köpernick, un réalisateur de cinéma - américain - décidé à adapter à sa sauce la pièce policière qui triomphe à Londres. Dans la lignée d'À couteaux tirés, un long-métrage correct, sans plus.

→ À lire aussi :
L'oeil sur l'écran / Le blog de Dasola

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Et j'avais donc une question, par ailleurs...

Elle est toute simple: appréciez-vous ce type de chronique "multiple" ?

mardi 19 novembre 2024

Bon...

Un mois complet: je trouve que ma "pause" (imprévue) a assez duré. C'est pourquoi je reviens vous parler de cinéma, dès ce jeudi midi. Merci à vous si vous avez patienté et/ou pris de mes nouvelles. J'espère que nous connaîtrons une fin d'année radieuse en salles. Prochaine étape: des films d'hier... et d'aujourd'hui. Comme toujours.

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Un dernier mot...

J'ai enfin répondu à vos derniers commentaires. Et je vais continuer !

samedi 19 octobre 2024

Pfiou !

Il aurait pu (et a bien failli) rester enfermé dans ses rôles de loser attachant, toute sa carrière durant. Michel Blanc est mort le 3 octobre et, passée la stupéfaction, on se souvient quel grand acteur il était. Dans Grosse fatigue, un film qu'il a réalisé, il joue son propre rôle. Franchement, je ne suis pas certain que cela ait été si facile pour lui !

Michel Blanc a des ennuis. Il a été surpris en train de "cachetonner" dans une boîte de nuit pour remettre son prix à Miss Seins Nus. Présent à Cannes à l'occasion du Festival, il apprend que la chambre d'hôtel qu'il était certain d'avoir réservé l'a été pour un autre acteur ! Plus grave encore, il est accusé de viol par son amie Josiane Balasko. Seule Carole Bouquet accepte encore de lui témoigner de la confiance et de l'aider à comprendre l'origine véritable de tous ses tourments. Bon... que dire ? Je crois avoir vu ce film à sa sortie dans les salles et, quelque trente années plus tard, je n'y ai pas pris le même plaisir. Grosse fatigue n'a rien d'antipathique, mais il reste anecdotique. C'est d'ailleurs à partir d'une mésaventure arrivée à Gérard Jugnot que Michel Blanc a écrit le scénario - avec aussi plusieurs complices. L'équipe (avec Bertrand Blier, Josiane Balasko et Jacques Audiard) aura décroché le Prix du scénario à Cannes et fut nommée aux César. Je vous laisse découvrir seuls les tenants et aboutissants de l'intrigue. Et sachez que je n'ai pas fait la liste exhaustive des visages connus...

Grosse fatigue
Film français de Michel Blanc (1994)

J'insiste ici pour vous rappeler que l'acteur-réalisateur-coscénariste pouvait se targuer d'avoir plusieurs cordes à son arc de comédien. Aujourd'hui, le film que je vous ai présenté n'est pas son meilleur. Adeptes des grands écarts, démarrez en revoyant Marche à l'ombre ! Vous pourrez ensuite passer à des choses beaucoup plus sérieuses comme L'exercice de l'État. Une filmo que je continue de parcourir...

mercredi 16 octobre 2024

La cité utopique

Captivant. Extraordinaire. Sidérant. Vertigineux. Unique. Grand. Libre. Inouï. Fou. Il me paraît relativement fréquent qu'un publicitaire s'appuie sur des extraits d'articles de presse pour promouvoir un film. Ma litanie d'adjectifs ? Elle figurait sur une affiche de Megalopolis. Mais sans mention qui précise l'origine de ces qualificatifs flatteurs...

Vous l'aurez constaté: le film avait déjà fait couler beaucoup d'encre lorsqu'il est sorti sur les écrans de France, le 25 septembre dernier. L'explication tient au nom de son réalisateur: une rumeur persistante affirme que Francis Ford Coppola, à 85 ans, a signé son ultime opus. Un projet qu'il voulait concrétiser depuis quatre décennies, paraît-il. Ce ne serait certes pas insulter le maître que de dire que Megalopolis a l'ampleur d'une oeuvre finale, d'un film-somme (ou testamentaire). Son audace et son charisme sont précieux pour réinventer New York en une Nouvelle Rome décadente - patronymes antiques à la clé. Adam Driver est César Catilina, un architecte qui rêve d'une ville tournée vers l'avenir et qui reste accessible à chacun de ses citoyens. Face à lui, plusieurs rivaux: Cicero, le maire, Crassus, son oncle banquier, ou encore Clodio Pulcher, un cousin arriviste et jaloux. Heureusement, notre homme n'est pas seul: la fille du premier élu semble d'abord s'opposer à lui, mais finit par adhérer à sa conception de la cité idéale. Et, d'après Coppola, tout cela ne serait qu'une fable !

La première chose qui m'a plu ? Le casting. Aux côtés d'Adam Driver déjà cité, on retrouve quelques légendes vivantes du Hollywood éternel tels que Jon Voight, Dustin Hoffman ou Giancarlo Esposito. Talia Shire, la soeur de notre ami Francis, est là aussi, et avec elle d'autres familiers comme son neveau Jason Schwartzman. Des rôles importants ont par ailleurs été confiés à Shia LaBeouf, Aubrey Plaza et Nathalie Emmanuel (la très belle Missandei de Games of Thrones). Mais c'est aussi - et surtout - grâce à sa spectaculaire mise en scène que notre ami Francis a décidé de nous en mettre plein les mirettes ! Megalopolis est un film "chargé"... et peut-être même un peu trop. Quelques magnifiques trouvailles visuelles y côtoient des séquences douteuses sur le plan technique, appuyées sur des effets spéciaux d'une qualité franchement déplorable, compte tenu du réalisateur. Certains ont évoqué un film "boursouflé" ou a minima "prétentieux". Moi ? Je le trouve parfaitement adapté aux grands écrans de cinéma. Et je l'ai aimé, même s'il n'est sûrement pas exempt de tout défaut...

Megalopolis
Film américain de Francis Ford Coppola (2024)

Le cinéaste est allé jusqu'à hypothéquer une partie de ses vignes californiennes pour financer ce projet colossal. C'est une raison supplémentaire pour aller voir le film au cinéma - sa juste place. Apparemment, d'autres envies le titillent: j'attends donc la suite. Avant cela, il me faudrait voir (ou revoir) d'autres de ses créations. En commençant par enfin boucler sa trilogie Le parrain ? Peut-être...

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Les avis sur le film du jour sont (très) constratés...

Je vous laisserai donc désormais consulter ceux de Pascale et Strum.