vendredi 27 septembre 2013

Ne pas oublier

J'ai fait le compte des longs-métrages: Sous le sable est le quatrième des quatorze films du prolifique François Ozon. Ses 701.721 entrées le placent aussi à la quatrième place de ce qui serait un box-office français, réservé aux oeuvres du réalisateur. Son pitch m'a paru suffisamment intéressant pour le mettre sur ma liste. Marie prend quelques jours de vacances à la mer avec son époux, Jean. Visiblement épuisé par la route, ce dernier profite d'une promenade du lendemain pour se baigner, tandis que Marie succombe au plaisir de la sieste sur la plage. Quand elle se réveille, Jean a disparu...

Pour autant que je puisse en juger, il me semble que François Ozon affectionne ces ambiances incertaines. Ici, habilement, il commence par montrer le désarroi de son héroïne, un peu du travail de recherche qu'effectuent des secouristes appelés en renfort et, enfin, le retour d'une Marie restée seule vers sa grisaille d'origine. L'idée du deuil vient nous frapper avant elle ! Muet désormais, je vous laisserai découvrir comment le film aborde les conséquences de la tragédie affective: c'est une partie de ce qui fait de Sous le sable une histoire intéressante et, j'ose le dire, assez touchante aussi. Pour se tenir éloigné du piège du pathos facile, il fallait sans doute aussi pouvoir compter sur une actrice impliquée et expressive. Charlotte Rampling est davantage: d'une belle sobriété, elle est d'une parfaite justesse.

Même si Bruno Cremer et Jacques Nolot sont de beaux personnages secondaires, je qualifierais très volontiers Sous le sable de portrait de femme. Nominé pour trois des Césars 2002, le film ne parvint pas à séduire l'Académie. Il n'a pas si mal vieilli aujourd'hui, peut-être parce qu'il nous met en présence de comédiens qui ont bien dépassé l'âge des premiers rôles. Il serait cela dit assez regrettable de réduire le film à la prestation de ses interprètes, aussi bons soient-ils. L’image qu'il impose s'appuie aussi sur quelques plans d'une beauté aussi discrète qu'indéniable. À titre d'exemple, je garde notamment en mémoire le visage de Charlotte Rampling caressé simultanément par quatre mains, une façon inventive d'évoquer les sentiments contradictoires de Marie. Je n'en dirais pas davantage: ce serait trop.

Sous le sable
Film français de François Ozon (2001)

Quatre... et cinq ! C'est bel et bien le cinquième des longs-métrages du cinéaste que je présente. L'index des réalisateurs vous permettra aisément de retrouver les autres. Désolé si aucune oeuvre comparable ne me vient à l'esprit. Je peux toutefois vous dire que Sous le sable est en réalité une belle histoire d'amour triste. Triste et digne, aussi.

----------
Je ne suis pas le seul à avoir apprécié le film...

C'est le cas aussi des rédacteurs de "L'oeil sur l'écran".

1 commentaire:

ChonchonAelezig a dit…

Je n'avais pas trop aimé... Impossible de m'identifier à ces femmes à la recherche de gigolos !