Les faits remontent au 20 mai dernier. Interrogé par un journal américain, le cinéaste français François Ozon déclare que beaucoup de femmes fantasment sur le fait de se livrer à la prostitution. Aussitôt reprise, la petite phrase fait grand bruit et offre au Festival de Cannes 2013 sa première polémique. J'avais complètement oublié ! L'anecdote est revenue frapper à la porte de ma mémoire au moment où je cherchais quelques renseignements sur Swimming pool, un film du même François Ozon, en compétition pour la Palme il y a dix ans.
Swimming pool a d'abord pour personnage principal la comédienne franco-britannique Charlotte Rampling, dans la peau d'une romancière en panne d'inspiration. Convaincu que son éditeur lui préfère désormais un auteur plus jeune, Sarah Morton regimbe, mais accepte tout de même les clés de sa villa française. Elle se laisse convaincre que quelques jours de vacances au soleil lui offriront la sérénité nécessaire à l'écriture d'un nouveau livre. C'est bel et bien le cas pendant quelque temps, jusqu'au jour où Julie, la jeune et jolie fille de l'éditeur, débarque sans préavis, comme en terrain conquis. Instantanément en totale opposition, les deux femmes vont se livrer une rude bataille, à grand renfort de cris et d'insultes. Les choses s'apaiseront quelque peu, assez en fait pour permettre au scénario d'effectuer d'autres rebonds et au film d'offrir plus qu'un bête crêpage de chignons à la campagne. Je ne veux rien vous révéler de plus...
Ce que je peux et dois dire, c'est que, dans l'ensemble, j'ai été impressionné par la mise en scène. Au départ, tout a l'air assez banal. C'est très progressivement que l'ambiance s'installe. En appréhendant l'intrigue par l'intermédiaire de Sarah Morton, je me suis demandé très souvent où allaient me mener les prochaines scènes. J'ai senti une tension allant crescendo, doucement mais sûrement, et me suis laissé embarquer avec le sentiment de ne pas tout comprendre. Chose rare et jubilatoire: j'ai constaté après coup que certains critiques n'analysaient pas comme moi la conclusion du film. C'est ce qui fait l'intérêt de Swimming pool, sans doute, et celui de le revoir un jour. Côté interprétation, Charlotte Rampling joue sur une large gamme d'émotions, avec toujours une égale intensité. Bon jeu également pour Ludivine Sagnier, dont la beauté solaire irradie la pellicule. Il y a sûrement quelques petits défauts, mais voilà du cinéma ambitieux !
Swimming pool
Film français de François Ozon (2003)
Au moment où j'ai écrit cette chronique, je n'avais pas (encore ?) vu Jeune et jolie, le dernier Ozon, sorti il y a maintenant un petit mois. Trois autres films du réalisateur sont évoqués sur le blog: il suffit donc d'un clic sur mes pages d'index pour les retrouver. De ce groupe de quatre longs-métrages, Swimming pool est mon préféré. On peut toujours railler la manière dont le cinéaste use - et, oui, abuse parfois - de références hitchcockiennes ou bunueliennes. Il n'empêche qu'à 45 ans seulement, il a déjà une belle filmographie derrière lui...
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Je ne suis visiblement pas le seul à m'y intéresser...
Mes amis de "L'oeil sur l'écran" livrent également leur avis sur le film. Huit autres oeuvres de François Ozon sont présentées sur leur blog.
Swimming pool a d'abord pour personnage principal la comédienne franco-britannique Charlotte Rampling, dans la peau d'une romancière en panne d'inspiration. Convaincu que son éditeur lui préfère désormais un auteur plus jeune, Sarah Morton regimbe, mais accepte tout de même les clés de sa villa française. Elle se laisse convaincre que quelques jours de vacances au soleil lui offriront la sérénité nécessaire à l'écriture d'un nouveau livre. C'est bel et bien le cas pendant quelque temps, jusqu'au jour où Julie, la jeune et jolie fille de l'éditeur, débarque sans préavis, comme en terrain conquis. Instantanément en totale opposition, les deux femmes vont se livrer une rude bataille, à grand renfort de cris et d'insultes. Les choses s'apaiseront quelque peu, assez en fait pour permettre au scénario d'effectuer d'autres rebonds et au film d'offrir plus qu'un bête crêpage de chignons à la campagne. Je ne veux rien vous révéler de plus...
Ce que je peux et dois dire, c'est que, dans l'ensemble, j'ai été impressionné par la mise en scène. Au départ, tout a l'air assez banal. C'est très progressivement que l'ambiance s'installe. En appréhendant l'intrigue par l'intermédiaire de Sarah Morton, je me suis demandé très souvent où allaient me mener les prochaines scènes. J'ai senti une tension allant crescendo, doucement mais sûrement, et me suis laissé embarquer avec le sentiment de ne pas tout comprendre. Chose rare et jubilatoire: j'ai constaté après coup que certains critiques n'analysaient pas comme moi la conclusion du film. C'est ce qui fait l'intérêt de Swimming pool, sans doute, et celui de le revoir un jour. Côté interprétation, Charlotte Rampling joue sur une large gamme d'émotions, avec toujours une égale intensité. Bon jeu également pour Ludivine Sagnier, dont la beauté solaire irradie la pellicule. Il y a sûrement quelques petits défauts, mais voilà du cinéma ambitieux !
Swimming pool
Film français de François Ozon (2003)
Au moment où j'ai écrit cette chronique, je n'avais pas (encore ?) vu Jeune et jolie, le dernier Ozon, sorti il y a maintenant un petit mois. Trois autres films du réalisateur sont évoqués sur le blog: il suffit donc d'un clic sur mes pages d'index pour les retrouver. De ce groupe de quatre longs-métrages, Swimming pool est mon préféré. On peut toujours railler la manière dont le cinéaste use - et, oui, abuse parfois - de références hitchcockiennes ou bunueliennes. Il n'empêche qu'à 45 ans seulement, il a déjà une belle filmographie derrière lui...
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Je ne suis visiblement pas le seul à m'y intéresser...
Mes amis de "L'oeil sur l'écran" livrent également leur avis sur le film. Huit autres oeuvres de François Ozon sont présentées sur leur blog.
1 commentaire:
Bonjour Martin, j'avais bien apprécié ce film au charme vénéneux. Il a un côté envoûtant. Et il a très bien marché aux Etats-Unis. Bonne fin d'après-midi.
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