Attraction-hésitation. Je n'irai pas jusqu'à parler de répulsion, non. Pourtant, et sans trop savoir pourquoi au juste, j'ai longtemps hésité à regarder Que le spectacle commence. Peut-être que j'avais quelque a priori sur la date de sortie du film (1979). Oui, peut-être que je cherchais quelque chose d'un peu plus récent... ou d'un peu plus ancien, à mettre sur ma platine. Oui, j'ai eu besoin de pas mal de temps avant de me sentir prêt à voir ce film. Le paradoxe, c'est qu'il m'attirait quand même, sans que d'ailleurs j'en sache autre chose que le résumé plutôt bavard de la jaquette du DVD. Peut-être est-ce aussi ce qui me refroidissait. Une espèce d'impression confuse selon laquelle je n'allais rien avoir à apprendre d'important. Finalement, rester là-dessus aurait été une grossière erreur.

Stop ! J'en ai déjà dit beaucoup. D'ailleurs, le titre de cette chronique est plutôt explicite, non ? Alors stop ! Préservons votre sensibilité pour découvrir cette oeuvre touchante et intelligente. C'est mieux. J'ajouterai simplement deux choses sans rapport avec l'histoire. D'abord, que Que le spectacle commence a tout de même décroché la Palme d'or du festival de Cannes, à égalité avec Kagemusha, film d'Akira Kurosawa que j'ai vu aussi et dont je parlerai peut-être ici une prochaine fois. Ensuite, et c'est pour moi l'aspect le plus troublant de ce scénario atypique, son déroulement est quasiment autobiographique. En clair, Bob Fosse, le réalisateur, raconte un peu son histoire. Jusqu'au bout. De quoi, pour le coup, donner aussitôt une tout autre dimension à son travail. Bref... voyez donc le film pour comprendre, si ce n'est déjà fait. Je suis même prêt désormais à faire avec vous l'audacieux pari que vous n'aurez pas à le regretter.