Vous vous souvenez ? 1984, la chanson de Cookie Dingler ? J'aimerais croire que, bientôt trente ans plus tard et en France, c'est très facile d'être une femme libérée. Mes amies me laissent l'espérer, parfois. Pourtant, à d'autres moments, c'est moins flagrant. Quant à savoir maintenant si le cinéma peut y changer quelque chose, c'est un débat trop vaste pour que je m'y attèle seul. Disons tout de même qu'un film comme Joueuse peut sûrement apporter un regard sur une situation sociale donnée: celle de la femme à petit boulot, mari et enfant ado.
Ce personnage qui m'inspire du respect, c'est Sandrine Bonnaire. Quand Joueuse démarre, elle est Hélène, efficace femme de chambre dans un hôtel chic, en Corse. Son horizon: le travail et la famille. Hélène fait de son mieux pour être heureuse et y arrive plutôt bien. Seulement voilà: un beau jour, elle tombe en arrêt devant un couple jouant aux échecs. Littéralement fascinée, elle veut aussitôt s'essayer au jeu et, rapidement, convainc un vieux médecin taciturne chez qui elle travaille également d'être son professeur. L'incompréhension de ses proches lui vaut alors de s'éloigner d'eux. Bien vite, la rumeur publique fait d'elle une femme adultère. Hélène n'arrive plus à convaincre son époux qu'elle l'aime encore. Se heurte violemment avec sa fille. Subit l'égoïsme de son patron. Et commence donc à se dire qu'au fond, elle n'a plus vraiment besoin des autres pour faire des choses bonnes pour elle. Un véritable cercle vicieux.
Joueuse est un premier film. Caroline Bottaro, la réalisatrice, délaye un peu trop son propos. Elle nous offre un beau portrait de femme, sublimé d'ailleurs par la très fine interprétation de Sandrine Bonnaire. Joueuse compte aussi quelques jolis seconds rôles et notamment celui du toubib, judicieusement confié à un étonnant Kevin Kline. Problème: malgré l'indéniable sincérité de l'ensemble, la symbolique paraît parfois un peu pataude - l'idée des échecs était bonne, elle. Récit d'une émancipation, le film a au moins l'intelligence de laisser de côté certains clichés faciles sur la Corse, en évoquant tout au plus quelques limites causées par son insularité. Notons que le scénario est l'adaptation d'un roman allemand, signée Bertina Henrichs. L'histoire veut que l'auteur soit venue demander son avis à sa voisine cinéaste, elle-même née en Allemagne. Au cinéma, le résultat manque un peu de coffre, mais se montre aussi d'une belle humilité.
Joueuse
Film franco-allemand de Caroline Bottaro (2009)
C'est d'abord le tandem Sandrine Bonnaire / Kevin Kline qui a attiré mon regard vers ce petit film. Pas de regret, donc: ils sont très bien tous les deux. Bonnaire tire le tout vers le haut, c'est évident: l'image que j'ai de cette actrice en sort plutôt renforcée et il serait temps qu'enfin, je découvre un peu mieux sa filmographie. Kline, lui, sera toujours pour moi le Otto d'Un poisson nommé Wanda. Il n'empêche que l'Américain prouve ici qu'il sait faire autre chose que le pitre. J'ajouterais un coup de chapeau pour avoir osé jouer... en français !
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Et qu'en disent mes voisins de palier virtuels ?
Ils aiment aussi ! Je vous laisse en juger sur "Le blog de Dasola". Autres pistes à suivre: "Sur la route du cinéma" et "L'oeil sur l'écran".
Ce personnage qui m'inspire du respect, c'est Sandrine Bonnaire. Quand Joueuse démarre, elle est Hélène, efficace femme de chambre dans un hôtel chic, en Corse. Son horizon: le travail et la famille. Hélène fait de son mieux pour être heureuse et y arrive plutôt bien. Seulement voilà: un beau jour, elle tombe en arrêt devant un couple jouant aux échecs. Littéralement fascinée, elle veut aussitôt s'essayer au jeu et, rapidement, convainc un vieux médecin taciturne chez qui elle travaille également d'être son professeur. L'incompréhension de ses proches lui vaut alors de s'éloigner d'eux. Bien vite, la rumeur publique fait d'elle une femme adultère. Hélène n'arrive plus à convaincre son époux qu'elle l'aime encore. Se heurte violemment avec sa fille. Subit l'égoïsme de son patron. Et commence donc à se dire qu'au fond, elle n'a plus vraiment besoin des autres pour faire des choses bonnes pour elle. Un véritable cercle vicieux.
Joueuse est un premier film. Caroline Bottaro, la réalisatrice, délaye un peu trop son propos. Elle nous offre un beau portrait de femme, sublimé d'ailleurs par la très fine interprétation de Sandrine Bonnaire. Joueuse compte aussi quelques jolis seconds rôles et notamment celui du toubib, judicieusement confié à un étonnant Kevin Kline. Problème: malgré l'indéniable sincérité de l'ensemble, la symbolique paraît parfois un peu pataude - l'idée des échecs était bonne, elle. Récit d'une émancipation, le film a au moins l'intelligence de laisser de côté certains clichés faciles sur la Corse, en évoquant tout au plus quelques limites causées par son insularité. Notons que le scénario est l'adaptation d'un roman allemand, signée Bertina Henrichs. L'histoire veut que l'auteur soit venue demander son avis à sa voisine cinéaste, elle-même née en Allemagne. Au cinéma, le résultat manque un peu de coffre, mais se montre aussi d'une belle humilité.
Joueuse
Film franco-allemand de Caroline Bottaro (2009)
C'est d'abord le tandem Sandrine Bonnaire / Kevin Kline qui a attiré mon regard vers ce petit film. Pas de regret, donc: ils sont très bien tous les deux. Bonnaire tire le tout vers le haut, c'est évident: l'image que j'ai de cette actrice en sort plutôt renforcée et il serait temps qu'enfin, je découvre un peu mieux sa filmographie. Kline, lui, sera toujours pour moi le Otto d'Un poisson nommé Wanda. Il n'empêche que l'Américain prouve ici qu'il sait faire autre chose que le pitre. J'ajouterais un coup de chapeau pour avoir osé jouer... en français !
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Et qu'en disent mes voisins de palier virtuels ?
Ils aiment aussi ! Je vous laisse en juger sur "Le blog de Dasola". Autres pistes à suivre: "Sur la route du cinéma" et "L'oeil sur l'écran".
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