lundi 16 septembre 2013

Le tuer ensuite

Kill Bill: volume 2 ne devrait pas exister sous cette forme. L'idée d'un découpage en deux parties des aventures de la mariée vengeresse viendrait en fait d'une production effrayée par la longueur du quatrième film de Quentin Tarantino. Et moi qui espérais encore une vraie rupture stylistique entre les deux épisodes... c'est raté ! Plus longue que le premier opus d'une petite demi-heure, cette suite poursuit le programme engagé. L'hémoglobine y coule un peu moins. La trame, elle, reste sans surprise véritable et ultra-référencée...

Je me demande si le film ne serait pas meilleur d'un seul tenant. Initialement, le public a dû attendre un semestre avant de découvrir ce second volet. Pour ma part, j'ai enchaîné les deux longs-métrages. Unique temps mort: une pause d'une demi-heure entre les deux. Conséquence: l'impression que QT s'auto-cite. Uma Thurman démarre avec un gros plan visage pour un petit résumé de l'épisode précédent et, à quelques occasions, des plans passent d'un film à l'autre. Malheureusement, l'enchaînement des séquences s'avère banal. Malgré un flashback sur la formation de l'héroïne auprès d'un maître chinois du kung-fu, Kill Bill: volume 2 n'a pas su me surprendre.

À mon goût, tout ça manque cruellement d'ironie ou de second degré. Justement, diront certains: il faut rester au premier. Je m'en sens incapable. Une fois encore, alors qu'il affirme leur rendre hommage, Quentin Tarantino me paraît plutôt se moquer de ses modèles. L'humour de son long-métrage manque de finesse - les scènes asiatiques de cette nouvelle production m'ont à ce titre paru édifiantes. Quant à la conclusion de l'intrigue principale, au-delà même du sang versé, je l'ai trouvée bêtasse. L'apparition soudaine d'un personnage d'enfant rend Kill Bill: volume 2 un rien ridicule. L'idée d'une suite à la suite a fait long feu. Pas forcément un mal...

Kill Bill: volume 2
Film américain de Quentin Tarantino (2004)
Ma prochaine séance avec ce cinéaste devrait être une redite: j'ai prévu de revoir Jackie Brown, la sortie qui a précédé ce diptyque. Possible aussi que je retrouve les films de ses débuts, Reservoir dogs et la Palme Pulp fiction. J'espère surtout que les prochains parviendront à m'étonner, mais, c'est vrai, je suis assez pessimiste...

----------
Et, comme avant-hier, je suis bien obligé de le constater...

L'avis du blog "L'oeil sur l'écran" est sensiblement identique au mien. Aelezig, elle, défend le film sur "Mon cinéma, jour après jour".

Aucun commentaire: