Mon exploration semi-consciencieuse des classiques des années 70 m'a fait m'arrêter il y a trois petites semaines sur Marathon man. J'étais confiant sur la capacité du film à me plaire, mais je suis sorti déçu. Quelque chose dans cette histoire n'a pas su me convaincre. Rien de grave, je suppose: c'est sûrement une question d'atmosphère. Peut-être parviendrez-vous à mieux combler les failles du scénario...
Thomas "Babe" Levy termine des études en histoire. Il voit rarement son frère, Henry "Doc", et l'imagine homme d'affaires, en course permanente entre les avions. Thomas, lui, court aussi, pour préparer un marathon, sans doute, et peut-être pour épater Elsa, une jolie fille qu'il a rencontrée sur son campus. Sa petite vie rangée et ordinaire sera bientôt bousculée sur fond d'attaque terroriste et de crimes nazis impunis. J'ai parlé de "failles du scénario": je ne veux pas prétendre que ce dernier est mal écrit, mais bien que, comme d'autres, il manie habilement l'ellipse pour nous laisser tricoter nos propres conclusions autour de ce qui ne nous est pas montré. Marathon man est un film d'ambiance, qui joue sur le fait que le spectateur n'a pas de coup d'avance par rapport au héros. On ne sait jamais ce qui va arriver ! Suspense appréciable, certes, mais j'ai un peu perdu le fil conducteur.
Les acteurs ne sont pas en cause: Dustin Hoffman et Laurence Olivier s'offrent une joute étonnante, même si leurs scènes communes restent rares. Personnages secondaires, Marthe Keller et Roy Scheider font honnêtement le boulot: rien à redire de ce point de vue, donc. Qu'est-ce qui coince, alors ? Je ne sais pas l'expliquer exactement. J'ai même bien apprécié quelques séquences, telle la course-poursuite nocturne ou la déambulation dans le quartier juif de New York. Marathon man me laisse toutefois une impression de frustration. J'aime assez l'idée que les choses échappent (largement) au contrôle du principal protagoniste, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour m'emballer vraiment. J'ai su ensuite que les scènes les plus dures avaient été coupées au montage et je me demande si ce n'est pas là que j'aurais trouvé un peu plus de noirceur. Tant pis pour cette fois...
Marathon man
Film américain de John Schlesinger (1976)
Il est possible que je me sois montré trop exigeant à l'égard du film. Dustin Hoffman et John Schlesinger, c'est aussi Macadam cowboy ! Cette référence - que j'aime beaucoup - a pu influencer mon regard sur cet autre classique présenté aujourd'hui: votre point de vue m'intéresse. En attendant, quitte à voir un personnage de cinéma perdre les commandes de son existence, je recommande plutôt Duel.
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Deux avis valent mieux qu'un...
En contrepoint, celui de "L'oeil sur l'écran" est très largement positif.
Thomas "Babe" Levy termine des études en histoire. Il voit rarement son frère, Henry "Doc", et l'imagine homme d'affaires, en course permanente entre les avions. Thomas, lui, court aussi, pour préparer un marathon, sans doute, et peut-être pour épater Elsa, une jolie fille qu'il a rencontrée sur son campus. Sa petite vie rangée et ordinaire sera bientôt bousculée sur fond d'attaque terroriste et de crimes nazis impunis. J'ai parlé de "failles du scénario": je ne veux pas prétendre que ce dernier est mal écrit, mais bien que, comme d'autres, il manie habilement l'ellipse pour nous laisser tricoter nos propres conclusions autour de ce qui ne nous est pas montré. Marathon man est un film d'ambiance, qui joue sur le fait que le spectateur n'a pas de coup d'avance par rapport au héros. On ne sait jamais ce qui va arriver ! Suspense appréciable, certes, mais j'ai un peu perdu le fil conducteur.
Les acteurs ne sont pas en cause: Dustin Hoffman et Laurence Olivier s'offrent une joute étonnante, même si leurs scènes communes restent rares. Personnages secondaires, Marthe Keller et Roy Scheider font honnêtement le boulot: rien à redire de ce point de vue, donc. Qu'est-ce qui coince, alors ? Je ne sais pas l'expliquer exactement. J'ai même bien apprécié quelques séquences, telle la course-poursuite nocturne ou la déambulation dans le quartier juif de New York. Marathon man me laisse toutefois une impression de frustration. J'aime assez l'idée que les choses échappent (largement) au contrôle du principal protagoniste, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour m'emballer vraiment. J'ai su ensuite que les scènes les plus dures avaient été coupées au montage et je me demande si ce n'est pas là que j'aurais trouvé un peu plus de noirceur. Tant pis pour cette fois...
Marathon man
Film américain de John Schlesinger (1976)
Il est possible que je me sois montré trop exigeant à l'égard du film. Dustin Hoffman et John Schlesinger, c'est aussi Macadam cowboy ! Cette référence - que j'aime beaucoup - a pu influencer mon regard sur cet autre classique présenté aujourd'hui: votre point de vue m'intéresse. En attendant, quitte à voir un personnage de cinéma perdre les commandes de son existence, je recommande plutôt Duel.
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Deux avis valent mieux qu'un...
En contrepoint, celui de "L'oeil sur l'écran" est très largement positif.