mercredi 4 septembre 2013

Vues subjectives

L'idée d'Angles d'attaque n'est pas mauvaise. Ce film américain évoque la visite officielle d'un président US en Espagne, dans le cadre d'une grande conférence internationale de lutte contre le terrorisme. Nous sommes ici invités à suivre l'événement depuis le camion-régie d'une équipe télé assurant la retransmission en direct. Les chefs d'État sont installés à une tribune en plein air, acclamés par une foule immense. La tension monte et, soudain, plusieurs coups de feu claquent. Le président s'écroule. Fondu au noir. Tout recommence...

L'idée dont je parlais au départ, c'est celle qui consiste à reproduire plusieurs fois la même séquence de lancement, vue pour commencer par le truchement des caméras télé, puis de l'oeil du garde du corps présidentiel, au travers du regard d'un anonyme dans la foule, etc... Chaque fois que le film "redémarre", la nouvelle perspective permet d'apercevoir de nouveaux détails pour comprendre ce qui se passe. Angles d'attaque ménage ainsi un bon petit suspense et le spectateur amateur d'énigme se régalera pendant une bonne moitié du métrage. Ensuite et presque malheureusement, ce qui est montré relève davantage de l'ordinaire du cinéma d'action venu d'outre-Atlantique. Courses-poursuites, explosions et lutte du gentil combattant en solo contre les méchants en bande organisée: tout ça, c'est du déjà-vu.

Au crédit du film, on pourra toujours porter une distribution globalement étincelante. Dennis Quaid, William Hurt, Forest Whitaker et Sigourney Weaver en sont les joyaux. Le "problème" vient du fait qu'aucun n'a un rôle réellement développé, le grand éclatement initial de l'intrigue n'offrant pas au réalisateur l'opportunité de développer des caractères plus précis. Angles d'attaque est ce qu'il est convenu d'appeler un film efficace. Bon point: il a le mérite de ne pas durer plus d'une heure trente, ce qui suffit largement à son scénario minimaliste. Pour l'apprécier à sa juste valeur, encore faut-il passer sur quelques grossières invraisemblances. J'y suis plutôt parvenu. Comment ? En me rappelant que tout ça n'était que du cinéma. Objectivement, et sans regret, on peut aussi très bien s'en passer...

Angles d'attaque
Film américain de Pete Travis (2008)

La phobie américaine à l'égard des attentats terroristes a généré d'autres films, bien meilleurs que celui-là. Délesté des scories patriotiques, le long-métrage d'aujourd'hui offre un divertissement honnête. C'est déjà ça. J'espère avoir des occasions pour découvrir d'autres oeuvres sur le même principe des vues subjectives. Je suis donc à l'écoute de vos éventuelles suggestions. J'ai entendu parler d'un vieux film d'Akira Kurosawa, Rashômon (1950). À suivre...

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Pas génial, peut-être, mais tout de même...

Le film est commenté sur plusieurs des blogs que je fréquente régulièrement: "Sur la route du cinéma", "L'oeil sur l'écran" et enfin "Le blog de Dasola". Les opinions divergent: je vous laisse regarder.

3 commentaires:

Liv a dit…

Bonjour ! un blog intéressant qui a la bonne idée de confronter divers points de vue sur un film.

ChonchonAelezig a dit…

J'ai bien aimé ce film, pour ma part. Et j'ai trouvé vraiment original cette approche de plusieurs "visions" différentes.

Anonyme a dit…

Très bon film, très original dans sa réalisation.
Le fait qu'aucun acteur ne se détache vraiment me plaît.
Juste la fin que je trouve trop exagérée, même si l'idée générale politique est bonne et bien traitée. On passe d'un coup du film qui fait réfléchir au film d'action "débranche le cerveau".
BBt