dimanche 30 juin 2019

Pour info...

Ai-je vraiment besoin d'en dire plus ? Sincèrement, je ne crois pas. Rendez-vous demain, donc, pour la présentation d'un film... de 1952 !

vendredi 28 juin 2019

L'émoi d'Émile

"On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille"... les paroles de Né quelque part, cette très belle chanson de Maxime Leforestier, me reviennent au moment de chroniquer Venise n'est pas en Italie...

Doux-amer, ce petit film aura été pour moi une bien jolie surprise. Comédie sensible, il raconte l'histoire - simple - d'Émile, ado touché par la grâce d'un premier émoi amoureux. Le principal obstacle posé sur sa route ? Sa timidité maladive, entretenue par une famille possessive, tout à fait bancale, mais aussi attachante. Je vous laisse découvrir seuls les détails ! Grosse poilade en vue ? Pas vraiment. Venise n'est pas en Italie amuse et peut faire rire, mais l'essentiel n'est pas là: le propos se concentre sur les émotions que peuvent ressentir les protagonistes... et les failles qui sont les leurs. Le tout n'est jamais plombant, mais en fait porté par un optimisme, fragile...

La bonne nouvelle, c'est que tous les acteurs jouent juste. On pourra certes objecter que Benoît Poelvoorde n'invente pas de personnage nouveau, mais c'est pour moi un détail négligeable. Canalisé, l'acteur belge ne tire pas toute la couverture à lui et laisse donc toute la place qu'il faut aux autres pour jouer leur partition. Dans un rôle principal sans doute bien plus complexe qu'il n'y paraît, le jeune Hélie Thonnat m'a d'autant plus épaté que je ne le connaissais pas ! La distribution complète est ici à l'unisson, Valérie Bonneton placée dans un registre assez habituel pour elle, et surtout toute une troupe de comédiens "secondaires" que je découvrais aussi: Eugène Marcuse, Coline d'Inca et Luna Lou - pour ne parler que des têtes d'affiche. L'authenticité qu'affirme Venise n'est pas en Italie m'a plu. C'est un coup de coeur !

Venise n'est pas en Italie
Film français d'Ivan Calbérac (2019)
N'en attendez pas du génie ! Ce long-métrage est d'une simplicité confondante, mais j'insiste: sa sincérité joue en sa faveur. J'ajoute que cette histoire a d'abord été racontée en roman, puis au théâtre ! Derrière, à chaque fois, le même homme: Ivan Calbérac. Au détour d'une chronique, vous pourriez (re)voir La tendresse, La délicatesse ou Les femmes du 6e étage. Il y en a, bien sûr, d'autres sur ce ton...

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Un contrepoint...

Comme cela arrive parfois, Pascale et moi ne sommes pas d'accord...

Une anecdote amusante...
J'ai vu le film un après-midi, dans une petite ville. Six-sept personnes maximum dans la salle, dont mes parents et moi. Et dans le hall d'entrée du cinéma, Corinne Masiero devant les bonbons et popcorns !

Et, pour finir, une piste à suivre...
Je termine en musique: Venise n'est pas en Italie est aussi le titre d'une chanson de Serge Reggiani. Parfaitement en lien avec le film...

mercredi 26 juin 2019

Il était (encore) une fois...

Un jour, en furetant dans le rayon cinéma d'une librairie, j'ai déniché un ouvrage très intéressant et soigné sur les productions Disney. Revoir les dessins animés classiques de chez Mickey m'intéresse. Comprendre la manière dont ils ont été conçus également. Ces envies m'ont poussé à visionner La belle au bois dormant. Diffusé à la télé !

Je m'intéresse si peu à l'actualité de la petite lucarne que j'ai raté d'autres films. Tant pis ! J'ai bien apprécié celui-là, même si le récit autour de cette jeune fille bientôt plongée dans un profond sommeil s'avère ultra-prévisible. Comment dire ? Pour moi, ça "fonctionne". J'oublie volontiers que des désaccords ont pu opposer les dessinateurs des décors et leurs collègues en charge de l'animation elle-même. Unique vrai désagrément: les (deux !) coupures pub au beau milieu. Après, pour être tout à fait honnête, j'étais certain qu'il y en aurait...

Bref... La belle au bois dormant ressemble à ce que j'en attendais. Adapté d'un conte de Charles Perrault, publié en 1697, il est évident que le film ne fait pas écho à notre société moderne. Toutefois, bien que de facture traditionnelle, c'est aussi une oeuvre d'une grande beauté plastique - au moins pour les amateurs du genre. Mention spéciale pour le personnage de Maléfique, une méchante charismatique dont j'ai trouvé les traits tout à fait remarquables. Malaimé à sa sortie, ce standard semble mieux apprécié de nos jours.

La belle au bois dormant
Film américain de Clyde Geronimi (1959)

C'est à son détriment, il me semble, que cet opus est parfois comparé à un autre: Blanche Neige et les sept nains, sorti... 22 ans plus tôt. Pour ma part, je trouve qu'il se classe dans le même registre: celui des "films de princesses" - où l'on retrouve évidemment Cendrillon. Parmi les derniers en date, La princesse et la grenouille, Raiponce et La reine des neiges restent, eux aussi, de bons souvenirs cinéma !

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Quelques liens pour aller plus loin...

- Ideyvonne nous montre plein d'images et cite un autre réalisateur !
- Pascale présente le film consacré à Maléfique (alias Angelina Jolie).
- Vincent, resté fidèle au dessin animé, en parle en termes élogieux.

lundi 24 juin 2019

Fidèle à l'esprit

Je vois Kristen Stewart comme l'une des jeunes actrices américaines les plus talentueuses de sa génération (elle est née le 9 avril 1990). J'ai vérifié: elle a déjà une belle quarantaine de films derrière elle. Dans la liste, Personal shopper m'avait tout particulièrement attiré. Mais ce n'est que récemment que j'ai eu l'opportunité de le découvrir !

En compétition à Cannes, Personal shopper était reparti du Festival avec un Prix de la mise en scène. Bon... j'aime autant vous le signaler sans attendre davantage: c'est un film étrange, voire ésotérique. Kristen Stewart y joue le rôle de la jeune assistante d'une célébrité quelconque... que l'on ne verra guère que quelques secondes. Son job consiste à chercher des vêtements correspondant aux goûts de la star et de les acheter, sans toutefois jamais avoir le droit de les essayer. Cette tâche aussi répétitive qu'avilissante sape d'autant plus le moral de la jeune femme qu'on découvre qu'elle est en deuil de son frère jumeau et qu'elle a peur d'être atteinte de la maladie qui l'a emporté !

Ajoutons à cela le fait que, médium, Maureen attend encore un signe tangible pour être sûre qu'elle est bien en mesure de communiquer avec le défunt. Cela fait beaucoup pour un seul film ? C'est vrai, oui. Et de fait, ce "méli-mélo" pourrait vous dérouter (ou vous déplaire). Petit conseil, du coup: ne renoncez pas trop vite ! Même si le propos laisse peu de place à la légèreté, le long-métrage est bel et bien porté par la prestation de Kristen Stewart, totalement investie dans ce rôle complexe. Ce serait déjà une bonne idée de voir Personal shopper pour elle - et je ne dis pas cela parce que c'est ce que j'ai fait, moi ! Celles et ceux d'entre vous qui apprécient le cinéma d'atmosphère pourraient trouver ici de quoi les satisfaire. Aux autres, je conseille de ne pas forcément chercher à tout analyser pour tout comprendre. Qui sait ? Peut-être apprécierez-vous de vous être laissé surprendre. Chacun de vous reste bien entendu tout à fait libre de sa conclusion...

Personal shopper
Film français d'Olivier Assayas (2016)

Dans une interview à la RTBF, le réalisateur indiquait qu'il convenait d'interpréter ses films en allant au plus simple. Je ne suis pas certain que ce soit aussi évident qu'il veuille bien le dire ! Ma note positive est à lier avec la belle performance de Kristen Stewart, mais l'aspect spirituel du scénario me parle aussi. J'ose un parallèle (audacieux ?) avec un autre film assez mystérieux: Valley of love. À vous de voir...

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Pour être complet, un petit rappel...
Ce film est le second du tandem Kristen Stewart / Olivier Assayas. Sils Maria, le premier, sorti deux ans plus tôt, avait permis à l'actrice d'obtenir un César. Une récompense que je juge amplement méritée !

Et pour finir, un lien vers un autre avis...
Un seul, oui: celui de Pascale, dans lequel je me retrouve assez bien.

samedi 22 juin 2019

Au nom des frères

"Je suis marxiste, tendance Groucho": cette boutade de Woody Allen aurait dû m'inciter depuis bien longtemps à me tourner ouvertement vers le cinéma des Marx Brothers. Bon... ça y est: j'ai commencé. Objet de ma première rencontre avec les frangins: Panique à l'hôtel. Je découvre après coup que certains y voient leur plus mauvais film...

Il semble en effet que les rôles tenus par Groucho, Harpo et Chico n'avaient pas été écrits pour eux au départ. Bref... il est question d'un producteur de théâtre sans le sou, installé avec sa troupe entière dans un palace largement au-dessus de ses moyens. L'idée comique est de le voir se démener pour retarder le moment bien sûr redouté de l'expulsion sans autre forme de procès. Ce point de départ scénaristique m'est apparu prometteur sur le papier, mais vite épuisé à l'écran. Je dois dire aussi que je n'étais pas en très grande forme...

J'ai lu une autre critique qui présentait le film comme une oeuvre atypique pour les Marx Brothers et un bon divertissement. Il se peut que j'aie été trop exigeant pour ce premier rendez-vous: ça arrive. Objectivement, il est bien trop tôt pour dire que l'humour des frères ne peut me satisfaire: certaines des scènes de Panique à l'hôtel m'ont même paru très drôles, lorsqu'il s'est agi de simuler la scarlatine pour l'un des acteurs ou de poursuivre une dinde pour un autre. J'imagine qu'un autre des opus du fameux trio saura, lui, me plaire. Wait and see, chères toutes et chers tous: je n'en ai pas sous la main. Mais vu qu'il y en a une bonne quinzaine, ce n'est que partie remise...

Panique à l'hôtel
Film américain de William A. Seiter (1938)
Il n'aura échappé à personne que ce petit film a déjà plus de 80 ans. Bon... je n'en parlerai pas comme d'une vieillerie, hein ? Je dirais simplement qu'à ce jour, je connais mal les comédies hollywoodiennes de cette époque. 1938... L'impossible Monsieur Bébé m'avait laissé sur ma faim, mais j'avais aimé La huitième femme de Barbe Bleue et Vacances. Je ne compte dès lors pas m'arrêter en si bon chemin...

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Et si vous voulez aller plus loin sans attendre...
Je vous recommande (vivement) la jolie biographie signée Ideyvonne. Pour une chronique plus classique, vous lirez aussi "L'oeil sur l'écran".

mercredi 19 juin 2019

Chez les bestioles

Commençons par rendre aux César: c'est parce qu'une compression dorée du meilleur film d'animation a honoré Minuscule - La vallée des fourmis perdues que je vais ranger le film dans cette catégorie. En précisant d'emblée que des images réelles lui servent de décor ! NB: elles ont été filmées dans les parcs des Écrins et du Mercantour...

L'héroïne du film est une petite coccinelle qui, très peu de temps après sa naissance, perd de vue sa famille. Elle se retrouve isolée dans un monde hostile et trouve refuge... dans une boîte de sucres abandonnée par un couple de promeneurs. Ces premières péripéties l'amènent à faire la connaissance d'une troupe de fourmis, frétillantes à l'idée de récupérer les vraies gourmandises cachées à l'intérieur. S'ensuit une aventure étonnante, considérée à hauteur d'insectes. Minuscule - La vallée des fourmis perdues reprend le principe technique de téléfilms courts un temps diffusés sur France 5. Entièrement muet, ce long-métrage résonne de grésillements, sifflements et autres couinements, ce qui le rend très expressif. Autant le souligner clairement: je l'ai suivi sans la moindre lassitude !

Le succès aura été au rendez-vous: plusieurs fois récompensé, le film s'est également exporté dans cinquante pays, d'où une réussite incontestable (1,5 million d'entrées en France, 2,2 à l'international). Minuscule - La vallée des fourmis perdues la mérite, à coup sûr. J'insiste sur un point déjà évoqué: l'originalité de ce dispositif hybride entre images réelles et animation tient parfaitement la distance. L'idée du producteur, Philippe Delarue, était en fait de confier le bébé aux créateurs de la série originelle, tout en évitant de réaliser un film à sketchs. Le scénario est donc d'un seul tenant... et il est sympa comme tout: pari gagné ! Sans nul doute orientée vers un public familial, cette belle histoire contient quelques clins d'oeil cinéphiles destinés aux plus accros (cf. le passage avec une petite araignée solitaire). L'ensemble est vraiment très équilibré. Mention spéciale pour la bande originale: je l'ai a-do-rée ! Et bravo à Hervé Lavandier !

Minuscule - La vallée des fourmis perdues
Film franco-belge d'Hélène Giraud et Thomas Szabo (2014)

Vous l'aurez donc compris: j'ai vraiment accroché ! Seule la toute fin du récit m'a paru un peu abrupte, mais ce n'est pas très grave ! L'école française de l'animation nous offre un film original... et merci aux complices belges ! L'animation à la française - ou francophone - brille... et pas seulement parce qu'elle s'exporte bien. Des exemples en vrac: Ernest et Célestine, Tout en haut du monde, Le tableau...

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Et pour en revenir à notre petite coccinelle...
Il vous est possible de la retrouver également chez Pascale et Dasola.

lundi 17 juin 2019

Du côté obscur ?

J'ai lu quelques livres de Stephen King, mais c'est d'abord au cinéma que je dois la découverte de certaines de ses histoires. L'auteur américain ayant été adapté à de très nombreuses reprises, il se peut que j'envisage un jour un best of ou une chronique sur les bouquins. Aujourd'hui, je vais simplement vous parler de La part des ténèbres.

Un peu plus de trois ans auront passé entre la publication du roman originel et cette version destinée aux salles obscures. L'intrigue tourne autour d'un romancier, Thad Beaumont, qui connaît un succès retentissant en écrivant des polars sanglants... sous un pseudonyme. Parce qu'il en a un peu marre et qu'en prime, un maître-chanteur menace de tout révéler, l'écrivain réalise son coming out littéraire. Son idée est en fait de tourner la page et d'écrire des romans différents, d'un style qui lui correspondrait davantage. Le problème étant alors qu'à partir de cet instant, une série de meurtres a lieu dont il devient vite le premier suspect ! Que dire ? Le long-métrage résume en moins de deux heures quelque 700 pages de roman. Objectivement, La part des ténèbres est un film de genre lambda...

En fait, je n'ai vu qu'une illustration (trop) polie du texte originel. Autant le dire: aux States, le film rapporta moins que ce qu'il coûta. Stephen King n'a pas contribué au scénario. Ce qui se passe à l'écran m'est souvent apparu prévisible, tandis que le roman, de mémoire pas-si-lointaine, prenait le temps de camper chaque personnage secondaire, ce qui s'avérait efficace pour faire monter la tension. Évidemment, le septième art exige plus de spontanéité, mais je dois dire qu'à mes yeux, il manque ici une mise en scène inventive. Résultat: me voilà entre deux eaux, avec une histoire intéressante malgré tout, mais une ambiance thriller qui ne décolle pas tout à fait. Les acteurs ? Je n'en connaissais aucun, ce qui ne m'a pas aidé, j'imagine, à me sentir véritablement impliqué. Ce n'est pas grave ! J'étais peut-être trop exigeant avec La part des ténèbres, au fond. Petite info: il fut interdit aux moins de 16 ans à sa sortie en France...

La part des ténèbres
Film américain de George A. Romero (1993)

Bon... ma note reste généreuse, parce que ce n'est pas un navet. L'important (et la difficulté) est pour moi de ne rien dévoiler d'essentiel afin de ne pas gâcher le plaisir des amateurs du genre. Juste un indice: cet opus a un petit point commun avec Les oiseaux. Mais pour ne trembler qu'avec Stephen King, je vous conseille plutôt d'aller chercher au rayon Carrie ou Christine. Bons livres, bons films !

dimanche 16 juin 2019

Reprise (imminente)

L'image vous laissait espérer que je fasse écho au documentaire écolo de Mélanie Laurent et Cyril Dion ? Raté ! Cela étant dit, j'ai déjà parlé de ce film et peux donc vous proposer de suivre ce lien vers Demain. Quant à la reprise du fil régulier de mes chroniques, je veux supposer que, désormais, vous avez compris à quel moment elle interviendra...