mercredi 30 juin 2021

Les jours heureux

Vous me direz si je me trompe: le seul fait de publier une chronique matinale avec cette affiche promotionnelle colorée me semble suffire pour vous mettre la puce à l'oreille sur l'événement qui va démarrer dans les cinémas. Bonne nouvelle: cette édition 2021 - la 36ème - englobe un dimanche et est donc plus longue que ses devancières. Profitez-en bien: je vous souhaite à toutes et tous une joyeuse Fête !

PS important: à toutes fins utiles, je tiens à rappeler qu'à partir d'aujourd'hui, les salles ne sont plus soumises à limitation de jauge.

lundi 28 juin 2021

Décollage programmé

Les cinéphiles (exigeants) répètent à l'envi que les bons sentiments ne suffisent pas à faire les bons films. Je suis allé voir Envole-moi avec mes parents et un ami, pariant au départ sur un film "gentil". Bingo ! Bien peu audacieux, le scénario de cet aimable long-métrage familial nous parle d'empathie et de générosité. Très nobles valeurs...

Thomas, fils d'un médecin réputé, passe ses journées à ne rien faire et ses nuits en discothèque. Un soir, il rentre si vite chez lui qu'il perd le contrôle de sa voiture et termine sa course au fond de la piscine installée dans le jardin de son père. Ce dernier le punit et lui impose d'aller... s'occuper de Marcus, 12 ans, l'un de ses jeunes patients. D'abord tendue, la relation des deux garçons va bien sûr s'améliorer. On ne choisit pas le titre d'une chanson de Jean-Jacques Goldman comme titre d'un film pour offrir au public une implacable tragédie. Envole-moi suit un chemin balisé, mais la bonhommie des comédiens principaux - et surtout du plus jeune - les rend attachants. Bon point !

Aux côtés de Victor Belmondo (petit-fils de...) et de Yoann Eloundou dans sa première apparition à l'écran, les ancien(ne)s parmi vous retrouveront peut-être avec plaisir un Gérard Lanvin bien conservé. Les autres apprendront que le film est l'adaptation d'un roman allemand, Dieses beschuerte Herz (Ce coeur stupide), lui-même tiré d'une histoire vraie. Transposé en France, le récit reste très crédible malgré quelques emphases propres au cinéma: c'est donc du travail honnête, réalisé sans fioriture et porté par des comédiens sincères. Envole-moi passera sans doute tôt ou tard sur une chaîne du service public, ce qui me semble être en réalité sa "destination naturelle". L'humanisme qui s'en dégage ne compense pas tout à fait son absence d'imagination cinématographique, mais allez ! Je ne chipoterai pas...

Envole-moi
Film français de Christophe Barratier (2021)

C'est un peu mieux qu'une guimauve: le film avance certaines qualités pour grimper plus haut que sa seule bienveillance. Je suis convaincu qu'il peut être un programme décent et fédérateur pour toute une part du public, en France comme à l'étranger. Bon... il parle d'un handicap de manière moins rigolote que Intouchables, c'est vrai. Je le verrais plutôt dans la veine d'un Patients, sublimé par l'espoir du mieux-être.

dimanche 27 juin 2021

Meurtres à Whitechapel

Qui était Jack l'Éventreur ? Pourquoi s'en prenait-il aux prostituées ? Combien de meurtres a-t-il commis à Londres, à partir de 1888 ? Toutes ces questions restent aujourd'hui sans réponse, un mystère qui explique - pour partie - la fascination que l'assassin peut continuer d'exercer. Et, de loin en loin, la culture populaire réveille la légende...

Dans Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur, vous l'aurez compris grâce au titre: le tueur intéresse le célèbre détective fumeur d'opium. Les aficionados de ce dernier noteront avec intérêt que le scénario s'inspire directement d'une histoire d'Adrian Conan Doyle, à la fois fils d'Arthur et coproducteur du film. Certains des éléments de l'affaire véritable sont repris et respectés, mais le ton reste très classique ! Largement tourné en studio, le long-métrage peut tout à fait plaire aux amateurs du genre, mais, de fait, sent quelque peu le renfermé. Autant lire un bouquin, si vous voulez mon avis. Le suspense espéré n'est pas réellement au rendez-vous: le tout est beaucoup trop sage. Cela dit, rien de choquant à signaler. Je rigole même en découvrant qu'à sa sortie en France, le film était... interdit aux moins de 13 ans !

Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur
Film britannique de James Hill (1965)

Ni mauvaise, ni emballante, cette production vintage ne s'inscrira pas dans ma mémoire comme une inaltérable référence du polar anglais. Ce n'est pas un problème: en fait, je ne lui en demandais pas tant. L'ambiance fin 19ème vous plaît ? Autant (re)voir Sleepy Hollow. Johnny Depp y jouait les enquêteurs, comme dans un film adapté d'une BD, From hell, où il traquait... Jack l'Éventreur. J'avais oublié !

vendredi 25 juin 2021

Une apparition

J'avais promis de reparler de Catherine Frot, non ? Il est grand temps de tenir cet engagement, avec le premier des films vus au cinéma depuis la reprise: Sous les étoiles de Paris. Un long-métrage français écrit - et réalisé - par un cinéaste allemand qui s'est fait connaître avec un documentaire. Et qui m'a semblé ici prolonger sa démarche...

Sous les étoiles de Paris
n'est pas véritablement un film réaliste. Sublimé par une très belle photographie, ce serait plutôt un film ancré dans la réalité, mais aussi une sorte de conte, une fable moderne. Admirable de bout en bout, Catherine Frot est Christine, une SDF solitaire vivant de peu dans un local technique des bords de Seine. Une nuit, c'est là qu'apparaît un enfant migrant, un petit garçon d'origine africaine dont on découvrira plus tard qu'il répond au prénom de Suli. La sans-abri le nourrit, le laisse dormir et, ensuite, le chasse sans ménagement. Oui, mais... le gamin s'accroche à ses basques ! Commence alors une errance dans la capitale pour retrouver sa mère. De deux choses l'une: soit vous acceptez volontiers le caractère vraiment improbable de ce récit et je suppose que vous pourrez alors l'apprécier comme moi, soit vous décrochez d'emblée et tout le film devrait du même coup vous paraître un peu trop beau pour être vrai. Plus qu'un choix à faire, c'est bien à mon avis une posture à adopter. Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu et trouvé ça beau !

Claus Drexel, le réalisateur, explique qu'il s'est inspiré d'une femme réelle pour écrire le personnage de Christine. Si vous avez l'occasion de lire une interview de lui, je vous conseille de le faire: ses propos éclairent son travail et en révèle dès lors toutes les facettes sensibles. Sous les étoiles de Paris est aussi le fruit de longs temps d'observation sur le terrain, parmi les pauvres et avec des exilés. "Détail" (très) important: le gamin qui accompagne Catherine Frot parle peu et à peine français, ce qui le rend touchant ET crédible ! Mahamadou Yaffa est d'origine malienne et connaît le bambara: il a été choisi parmi une centaine de mômes et, à 9 ans, s'est vite imposé dans le jeu, sur le plateau de tournage. Il y apporte une palette d'émotions comme on en ressent finalement assez peu au cinéma. J'ajoute que le film traite son sujet avec une retenue et une dignité louables: il peut être bouleversant, oui, mais n'est jamais larmoyant. Sa grande beauté formelle vient un peu adoucir la violence du propos. Je suis vraiment satisfait de l'avoir choisi pour la séance de "rentrée".

Sous les étoiles de Paris
Film français de Claus Drexel (2020)
Il faut du tact pour parler de la France des très pauvres: le cinéaste allemand n'en manque pas, qui propose une fiction aussi documentée que délicate. Sans doute le meilleur des films que j'ai vus en 2021 ! Intéressés par le sujet ? Je vous conseille Louise Wimmer, un opus méconnu qui a pourtant révélé Corinne Masiero. De mes archives aurait aussi pu remonter Hector, si vous voulez un exemple masculin.

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Et au cas où vous aimeriez un autre regard...
Je vous signale que le film est également chroniqué chez Pascale. Quant à moi, je vais tâcher de voir les documentaires du réalisateur. Celui qu'il a consacré aux sans-abris ? Il s'intitule Au bord du monde.

jeudi 24 juin 2021

Deux pépées bien armées

Salma Hayek et Pénelope Cruz ont peut-être bien quelques traits communs, mais les deux bombes latino ne sont pas soeurs jumelles. Nées à pratiquement huit ans d'intervalle, les filles ont joué ensemble dans Bandidas, un "western" produit et scénarisé par Luc Besson. Loin de rivaliser avec les grands classiques du genre, pour tout dire...

"Bandidas est une vraie bonne grosse bouse": placée en conclusion d'un article que j'ai lu après coup, le jugement est sans appel. J'imagine mal ce qu'il aurait été avec d'autres actrices moins connues et/ou moins agréables à regarder. On dit aussi de ce long-métrage qu'il s'inspire - ou plagie ? - Les pétroleuses, un nanar des années 70 signé Christian-Jacque, avec Brigitte (Bardot) et Claudia (Cardinale) en lieu et place de Salma et Pénelope. Vous pouvez bien vite oublier qu'il est ici question d'un desperado prêt au pire pour créer une ligne de chemin de fer sur les terres de braves et misérables paysans mexicains. Ouais... je ne suis même pas sûr de ce résumé, en fait. Non sans émoi, j'ai vu passer Sam Shepard sur un cheval qui marchait à l'envers et je n'ai pas réellement fait attention au reste du récit. Seul autre souvenir issu des limbes de ma mémoire: ça pétarade sec. Pas assez cependant pour que je sois véritablement tenu en haleine...

Bandidas
Film franco-mexico-américain de J. Ronning et E. Sandberg (2006)

Que ce soit clair: vous pouvez faire l'économie de cette "tambouille" internationale ou, en tout cas, vous garder de la prendre au sérieux !
Dans l'esprit, on n'est pas loin du Lucky Luke sorti trois ans plus tard. J'ai connu les deux coréalisateurs bien mieux inspirés (cf. Kon-Tiki). Quitte à se moquer du Far West, autant vous tourner vers les opus italiens comme Django ou On l'appelle Trinita. Vous êtes prévenus...

mercredi 23 juin 2021

Faux frère

Pierre Richard est sans nul doute, de tous les acteurs octogénaires aujourd'hui, celui qui m'inspire le plus de tendresse semi-nostalgique. J'ai vu peu de ses films, mais je me rattrape quand j'en ai l'occasion. C'est ainsi que, récemment, j'ai découvert Le jumeau, sorti en 1984. Avec Yves Robert derrière la caméra, j'étais vraiment en confiance...

Autant que je le dise tout de suite: Le jumeau m'a relativement déçu. J'ai oublié le cadre précis, mais il est ici question d'un homme attiré par deux soeurs jumelles et qui leur laisse croire qu'il a un frère identique, lui aussi, pour séduire les deux (et plus puisqu'affinités). Franchement à plat le soir de cette découverte, j'ai zappé le reste ! Désolé, donc, d'être bien incapable de vous en parler dans le détail. D'après mes très vagues souvenirs, il est question aussi d'un truand quelconque et, sauf erreur, d'une partie de poker: tout est très flou. Bref... Pierre Richard fait des cabrioles, Camilla et Carey More rivalisent de blonditude sexy et d'autres acteurs passent par là. Amis littéraires, bonjour: Wikipédia m'apprend que le film adapte un roman de Donald Westlake. Quant à moi, je n'ai pas grand-chose à ajouter...

Le jumeau
Film français d'Yves Robert (1984)

Un creux dans la carrière du réalisateur ? C'est l'hypothèse que je fais. Généralement, ce cinéaste m'apparaît plutôt comme une valeur sûre. Bon... tout le monde a droit à ses faiblesses. Je trouve Pierre Richard meilleur dans Le grand blond, Le jouet ou La course à l’échalote. Une chose est sûre: je verrai d'autres de ses films. Et la gémellité continue d'inspirer ma curiosité cinéphile ! Si vous avez des tuyaux...

mardi 22 juin 2021

Tristes retrouvailles

2001-2019: Étienne Chatiliez aura attendu dix-huit longues années pour ressusciter le personnage de Tanguy, le grand dadais incapable d'aller vivre ailleurs que dans l'appartement cossu de ses parents. J'avoue tout: c'est avec les miens que j'ai regardé cette suite tardive. Et peut-être que nous aurions tous bien mieux fait de nous abstenir...

Tanguy, le retour
vole au ras des pâquerettes. Papa et Maman n'apprécient guère de retrouver leur rejeton, sans gêne et larmoyant d'avoir été largué par sa copine (chinoise). Et, même si les choses paraissent pouvoir s'arranger, ce ne sera pas dans le sens du couple parental, alors mis à rude épreuve par son très égocentrique fiston. L'idée "comique" étant que la malédiction se reproduise de génération en génération. Mouais... cela ne m'a arraché qu'un ou deux sourires polis. Éric Berger n'apporte pas grand-chose à son rôle d'adulescent éternel et ce constat s'avère d'autant plus désolant que Sabine Azéma et André Dussollier semblent n'être venus que pour un cachet de plus !

Tanguy, le retour
Film français d'Étienne Chatiliez (2019)

Deux étoiles pour les comédiens que je viens de citer: c'est généreux de ma part car, à vrai dire, cette pantalonnade ne vaut pas tripette. J'avoue mon étonnement: Étienne Chatiliez avait réalisé des films cultes au début de sa carrière (La vie est un long fleuve tranquille en 1988, Tatie Danielle en 90 et Le bonheur est dans le pré en 95). On dirait qu'il a perdu la recette. Pas sûr que je le regrette, au fond...

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Un dernier mot sur les chiffres qui tuent...

Cet épisode 2 a attiré plus d'un million de spectateurs en salles. OK. C'est quatre fois moins que le premier volet ! Ses notes sur Allociné sont faméliques: 2,2 / 5 côté presse et 1,7 pour le public. Et je dois dire que je n'ai trouvé aucune contradiction sur mes blogs habituels...

lundi 21 juin 2021

Du nez !

Vous connaissez Grégory Montel ? Je l'ai croisé pour la première fois dans la série Dix pour cent: il y interprète l'agent de Cécile de France et de Joey Starr (entre autres grands noms de notre cher cinéma). C'est avec plaisir que je l'ai retrouvé dans Les parfums, un joli film sensible, où il donne la réplique à la talentueuse Emmanuelle Devos...

Parce qu'il n'a guère le choix, Guillaume Favre se place au service d'Anne Walberg, "nez" dans la parfumerie de luxe. Le comportement hautain de la dame transforme ce job d'assistant en calvaire absolu. Ces deux-là parviendront-ils à se rapprocher ? Réponse dans le film. Pour ma part, je n'y ai pas vu la comédie que certains ont décrite. Reste que je n'ai aucun regret: ce que j'ai vu m'a beaucoup plu. Adolescent, j'ai lu Le parfum, le roman de Patrick Süskind, présenté comme un chef d'oeuvre parce que faisant (res)sentir les odeurs ! Soyons honnêtes: ce n'est pas le cas de ce film. Cela dit, le scénario parvient à nous intéresser à l'univers des fragrances et nous révèle beaucoup de choses (sensées) sur la grande importance de l'odorat. Autant dire qu'il va beaucoup plus loin que le simple récit imaginaire d'une rencontre entre deux êtres que tout ou presque semble opposer radicalement. Et il y a Gustave Kervern, Sergi López, Sacha Bourdo...

Les parfums
Film français de Grégory Magne (2019)

Je persiste et signe: joli film, jamais nian-nian, souvent surprenant. Emmanuelle Devos est décidément une actrice que j'aime beaucoup ! Quant à Grégory Montel, évoqué en début de chronique, j'espère bien qu'il continuera à jouer au cinéma: c'est un comédien très attachant. Pour mémoire, il était déjà bien impliqué dans le premier film réalisé par l'autre Grégory (Magne): L'air de rien, sympa à voir ou à revoir...

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Votre flair vous incite à aller... voir ailleurs ?

Facile: vous n'êtes plus qu'à un clic des blogs de Pascale et de Dasola.

dimanche 20 juin 2021

Les choix de Simone

Zou ! Je ferai sans doute une autre pause cet été, mais je reviens parler de cinéma avec vous en ce dernier jour du printemps 2021. C'est rigolo de reprendre avec un film intitulé Qui m'aime me suive ! L'occasion aussi d'inaugurer un nouveau format de chronique: je crois que, pour certains films, un texte court saura me suffire. À vérifier...

Qui m'aime me suive !
, donc. Je suis embêté, vu que j'étais fatigué lorsque je l'ai découvert - et que je n'en ai pas gardé grand souvenir. La photo vous montre qu'il y a du très beau monde: Catherine Frot accompagnée de Daniel Auteuil (et du "discret" Bernard Le Coq). L'histoire ? C'est celle de Simone, qui essaye de mener sa petite vie entre un mari aigri et un amant à temps partiel, si j'ai bien compris. Apparemment, elle doit aussi s'occuper d'un petit-fils: une mission importante qu'elle confierait volontiers à son jules, pour une fois. Scénario d'émancipation tardive qui donne lieu à une gentille comédie légère. Je la regarderai peut-être une seconde fois un jour prochain...

Qui m'aime me suive !
Film français de José Alcala (2019)

Pas grand-chose à ajouter aujourd'hui, si ce n'est que ce long-métrage marque aussi les retrouvailles entre Catherine Frot et le réalisateur. Dans un tout autre registre, il y a dix ans, le duo nous offrait un Coup d'éclat mémorable - et que le cinéaste avait accepté de détailler ici. Promis: je vous reparlerai bientôt de la comédienne, que je juge suffisamment convaincante... pour aller voir ses films sans réfléchir !

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Et ailleurs, on en pense quoi ?

Je ne sais pas. Pas trouvé trace du film sur mes blogs de référence...

dimanche 6 juin 2021

Coupure...

L'heure est venue pour moi de faire un (petit) break: la reprise progressive d'une activité professionnelle "normale" et la présence d'invités chez moi font que j'ai eu moins de temps à consacrer au blog tous ces derniers jours. Mon stock de chroniques est donc épuisé. Mille et une bobines s'interrompt ce soir pour deux ou trois semaines.
 
Promis: je reviendrai vous parler d'autres films avant la fin du mois. J'en ai vu plusieurs sur grand écran depuis la réouverture des cinémas et espère que cette reprise va se confirmer - à 65% des jauges totales dès mercredi et à 100% à partir du 30 juin, selon le calendrier officiel. Allez, hop ! Je m'arrête là, mais reprendrai le fil très vite ! À bientôt !

samedi 5 juin 2021

Astérix en 2022

J'ai compté: il est apparu dans neuf films de ce blog. Notre fier ami gaulois devrait pouvoir de nouveau être à l'affiche des cinémas l'an prochain, avec un opus titré Astérix et Obélix - L'empire du milieu. Cet épisode repose sur une histoire originale, détachée de la bande dessinée. Je ne vais pas dire que je suis impatient de le voir, mais...

Guillaume Canet sera notre super-héros national et dirige le tournage en qualité de réalisateur. Il a installé son vieux pote Gilles Lellouche dans les braies d'Obélix - et ce sera donc la première fois que le rôle échappe au mastodonte Gérard Depardieu. Bref... la liste des VIP attendus à l'écran est presque aussi longue qu'une année sans cinéma. Et déjà, certains moquent cette "gourmandise", bien qu'Alain Chabat ait lui aussi, en son temps, convoqué une bonne partie de son carnet d'adresses pour nous offrir en 2002 le truculent Mission Cléopâtre. Attendons un peu, par Toutatis ! Canet ne m'inspire qu'une confiance modérée, mais s'il reste dans l'esprit Uderzo, je lui laisse sa chance...

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Et vous, vous êtes confiants ?

Je précise: la liste des stars invitées au banquet est facile à trouver sur Internet (et notamment la déjà copieuse page Wikipédia du film). Pas sûr qu'elle suffise à ce que je préfère ce futur film en images réelles à Astérix - Le secret de la potion magique (2018), le volet animé 100% original, signé du tandem Louis Clichy / Alexandre Astier.

mercredi 2 juin 2021

Elle... et lui

Comment définir la transidentité ? Je ne maîtrise pas assez le sujet pour essayer. Dans un arrêt de 1986, la Cour européenne des droits de l'homme, elle, a évoqué "les personnes qui, tout en appartenant physiquement à un sexe, ont le sentiment d'appartenir à un autre". Cela me paraît tout à fait le cas du personnage de Lola vers la mer...

Dans ce film sensible, la jeune héroïne a rompu avec ses attaches familiales, vit dans un foyer et a renoncé au prénom que ses parents avaient choisi pour elle à sa naissance: Lionel. Elle vit un drame d'autant plus intense qu'elle vient de perdre sa mère et que son père continue de la rejeter. Tout cela est vraiment lourd pour une ado toujours prise en étau entre son sexe biologique et son ressenti intime. Réfléchissons-y posément: les films qui traitent de ce sujet difficile sont... rares ? Moi, je n'en connais pas d'autre que celui-là. Lola vers la mer a bien quelques défauts, mais il a le grand mérite d'aborder une vraie question d'identité et, plus largement, de société. Pour cela, il a l'intelligence (et le courage) d'avoir choisi une actrice principale transgenre, Mya Bollaers, 25 ans aujourd'hui, remarquable dans sa toute première apparition à l'écran. Elle lui a valu un Magritte du meilleur espoir féminin dans son pays, la Belgique, l'année passée !

Face à elle, Benoît Magimel campe avec beaucoup de justesse un père largement dépassé par les événements. Je m'étais préparé à l'idée que le scénario défendrait le parti de la fille - de manière univoque. C'est à la fois vrai et plus complexe que cela: le duo désaccordé repose sur deux protagonistes fragiles, bien au-delà des caricatures supposées. Lola vers la mer les oppose, bien sûr, les rapproche aussi parfois, et montre avant tout qu'ils ont l'une et l'autre des raisons d'agir comme ils le font. Pas de manichéisme, pas de jugement. L'unique bémol à mon enthousiasme vient de toutes petites scories formelles ou "facilités", qu'il me semble à vrai dire inutile de détailler. Franchement, le film mérite mieux que son faible score au box-office français: à peine 26.362 tickets (malgré 66 copies en circulation). Jamais il ne sombre dans le racolage ou le voyeurisme, soyez-en sûrs. Il me paraît de ce fait digne d'être présenté à des adultes en devenir !

Lola vers la mer
Film franco-belge de Laurent Micheli (2019)

J'aurais pu écrire "belge" seulement: le réalisateur est belge, l'actrice également et l'action se déroule chez nos voisins. Le tout sans oublier que cet opus a été nommé pour le César... du meilleur film étranger ! Qu'importe au fond la nationalité: j'ai vu ici de très belles choses. Bon, on n'est pas dans les tourments adolescents d'un Mommy, hein ? Il n'y a pas une seule route, mais un chemin partagé. Jusqu'au bout...

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Peu de spectateurs, donc, mais une habituée...

Je veux bien sûr parler de notre amie Pascale, qui a plutôt bien aimé.