J'aime découvrir des films avec mes amis, pour voir s'ils y apprécient les mêmes choses que moi ou, à l'inverse, si leurs goûts me plaisent. Bien motivé par un très bon copain, j'ai retenu l'option
The revenant. C'était dans mes projets, de toute façon. J'étais même assez curieux également de me frotter à ce supposé grand favori des Oscars 2016...
Pour faire simple, je précise pour ceux qui ont échappé au
bulldozer promotionnel que ce nouveau film avec Leonardo DiCaprio, réalisé d'ailleurs par le cinéaste oscarisé 2015, Alejandro Gonzalez Iñàrritu, nous ramène au temps des premiers trappeurs américains, vers 1820. Au beau milieu de nulle part, une troupe blanche est soudain surprise par l'attaque d'un tribu indienne, les Arikaras. On découvrira ensuite que ces derniers sont à la recherche de la fille de leur chef, enlevée par d'autres Blancs. Mais bon... le scénario du long-métrage tourne surtout autour d'une histoire de survie. Notre ami Leo, censé servir de guide aux chasseurs de peau, est vite agressé... par un grizzli ! Laissé pour mort par un de ses peu scrupuleux équipiers, il aura donc une revanche à prendre, sur le sort et sur son prétendu camarade. Vous pensez que, là-dessus,
The revenant est banal ? Je confirme. Mais c'est vrai que sa star envoie du lourd dans l'intensité physique...
DiCaprio ne recule jamais: ça fait partie de ce que j'apprécie chez lui. Les images du film vous laisseront vite comprendre qu'il n'a pas dû être le seul à en baver sur le tournage. Ce cinéma qui mélange virtuosité technique et confrontation avec la nature, je l'aime aussi. Chapeau bas aux quelque 300 gugusses partis dans la neige et le froid pour obtenir ces plans de fada: effet
waouh garanti sur écran géant. Bravo aussi aux acteurs et mention pour Tom Hardy, méconnaissable et qui apporte une belle complexité à son personnage de
bad boy. Après, bon... j'ai bien quelques petites réserves, tout de même. Certaines séquences font appel à une sorte d'onirisme: ça se tient dans le discours général du long-métrage, mais je n'ai pas adhéré. Moins spirituel encore, je crois que
The revenant aurait été meilleur. Ce sont les scènes les plus telluriques qui m'ont le plus plu - cf. le titre de cette chronique. Dès que la nature s'imposait, j'ai vraiment kiffé ! OK, je chipote: ces deux heures et demie de cinéma m'ont embarqué. Il s'en est fallu de peu pour que j'en parle comme d'un très grand film.
The revenant
Film américain d'Alejandro Gonzalez Iñàrritu (2015)
Certains vous diront que la flamboyance du style du cinéaste mexicain tient avant tout de l'esbroufe. Pas moi: souvent, elle me laisse baba. C'est plus sur le scénario que je trouve à redire, puisque j'ai vu ici quelques scènes "piquées" dans
Jeremiah Johnson ou...
L'empire contre-attaque ! Cela dit, je pense aussi que le film va bien vieillir. Techniquement, il est tout de même très beau et sans faute de goût.
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Des précisions qui me semblent importantes...
J'ai vu le film en avant-première le 23 février, la veille de sa sortie française. J'ai écrit cette chronique le 24. Je savais alors qu'il était candidat à douze des Oscars 2016, mais pas encore que l'Académie allait finalement lui en décerner trois - ceux du meilleur réalisateur, du meilleur acteur et de la meilleure photographie. Ce qui a donc valu à Iñàrritu un doublé 2015/2016, à DiCaprio sa première statuette dorée et à (Emmanuel) Lubezki son troisième trophée consécutif ! L'Oscar du meilleur film, lui, a consacré
Spotlight, de Tom McCarthy.
Et d'autres avis, si vous le souhaitez...
Sentinelle a été la première à chroniquer, profitant de la sortie belge anticipée.
Pascale a vite enchaîné, à peine remise de ses émotions. Depuis ?
Dasola,
Princécranoir,
Strum et
2flics l'ont à leur tour évalué.