mardi 29 septembre 2009

Cauchemar(s) d'entreprise

Allez, on repasse par la case cinéma: dernièrement, j'y suis allé voir Rien de personnel, comédie grinçante sur les rivalités entre cadres. L'intrigue: un grand laboratoire pharmaceutique organise une soirée à l'attention de son personnel, l'occasion pour chacun de discuter affaires dans un cadre un peu plus informel qu'un couloir de la société ou une salle de réunion. L'ambiance générale de ce huis clos moderne est un peu morose, surtout lors des toutes premières scènes, quand un employé en fin de période d'essai est mis à rude épreuve par l'une de ses collègues, et, de rage, va alors briser sa coupe de champagne pour mieux en avaler le verre devant un représentant du personnel. Fondu au noir et ça repart, avec pour partie les mêmes images...

Rien de personnel joue en effet sur la répétition. En tout, on voit certains passages trois fois. Ce qui change, c'est qu'à chaque redite, le réalisateur ajoute d'autres morceaux de film, qui nous font percevoir les choses de manière totalement différente, un peu comme le ferait un négatif de notre première analyse. Subtil procédé et faux semblants: l'employé stressé des premiers instants n'a finalement rien à voir avec une victime du monde du travail. Surprise: sa tension n'est qu'apparente et pour tout dire simulée. Incompréhensible, dites-vous ? Le mieux serait alors que vous alliez voir le film: vous saisirez sans doute mieux ce que je veux dire. Retenez donc que les images ne mentent pas mais ont plutôt, comme le disait La Fontaine, des vérités successives. Et on se fait attraper.

Premier film de Mathias Gokalp, Rien de personnel est une réussite formelle. Repéré à la Semaine de la critique du Festival de Cannes 2009, le réalisateur signe une oeuvre intéressante, qui devrait logiquement lui valoir d'être, sinon attendu au tournant, au moins suivi dans ses prochaines créations. Sur le fond, je serai un poil plus nuancé: ce long métrage laisse tout de même un goût amer, partagé qu'il est entre un aspect dénonciateur et un certain cynisme devant son sujet. Pas sûr que ça soit tellement plaisant à voir et revoir. Pour conclure, laissons donc la parole au cinéaste: "Ma co-scénariste et moi avons construit le film autour de trois figures, héros, traître et victime. Nous avons déplacé celles-ci d'un cran à chaque version de l'histoire, en cherchant à ce que ça fonctionne à chaque fois. Cette rotation a (...) fini par générer une déréalisation de la parole et des relations humaines, qui nous semblaient une bonne traduction du monde du travail". Un peu pointu, certes, mais pas mal ficelé. Et porté, je précise, par d'excellents acteurs, Jean-Pierre Darroussin, Denis Podalydès, Zabou Breitman ou Bouli Lanners, entre autres.

dimanche 27 septembre 2009

Zombie story

Je ne crois pas me tromper en disant que je n'avais encore jamais regardé de film de zombies. J'imagine qu'il faut un début à tout. J'ai donc franchi le pas l'autre jour avec Shaun of the dead. J'avais entendu et lu du bien de ce film anglais récent, souvent apprécié pour son décalage, à la limite de la parodie. Ici, les scènes gore voisinent en effet les passages amusants, l'ensemble étant plutôt une pochade humoristique qu'un film à fort taux d'hémoglobine garanti. On m'avait aussi indiqué qu'en tant que fan du groupe anglais Queen, il ne fallait pas que je passe à côté de cette histoire sans m'y arrêter un instant. Oh, à vrai dire, ce n'est pas une lourde contrainte, le tout étant bouclé en une petite heure et demie. Le point de départ semble atypique: le dénommé Shaun, un jeune Anglais tout ce qu'il y a de plus ordinaire, traverse une passe difficile avec sa petite amie. Cette dernière estime qu'elle mériterait de passer ses soirées ailleurs qu'au pub. Rapidement à court d'arguments contraires, Shaun promet de s'amender et se montre vraiment convaincu de pouvoir arranger cette délicate situation. Enfin, avant que les zombies arrivent...

Dix minutes ou un quart d'heure de film et ils sont là ! C'est à partir de cet instant que le long métrage prend une tournure des plus farfelues. Shaun et son colocataire Ed sont attaqués et règlent d'abord son compte à un zombie femelle à grands coups de 33 tours. Shaun et son colocataire Ed élaborent un plan pour sauver leurs amis du chaos. Shaun et son colocataire Ed découvrent qu'il y a décidément des zombies partout... et que le pub est peut-être bien, en tout cas provisoirement, le lieu de retraite le plus sûr de la ville. Shaun of the dead raconte donc bel et bien, sur un ton relativement loufoque, les mille et une péripéties d'une petite troupe d'humains coincés dans une cité en pleine attaque zombie. Et bien que ce soit donc mon premier film du genre, je peux aisément supposer qu'apprécier ce type d'intrigue n'est pas forcément possible pour tout le monde. Une précision pour rassurer ceux qui pourraient craindre une boucherie: il n'y a finalement que peu de sang dans ce film-là et, à bien y réfléchir, les scènes de "violence" sont plutôt marrantes. Objectivement, ça ne fait pas peur, mais alors pas du tout ! Reste tout de même la nécessité d'adhérer au scénario, ce que j'ai fait, et ce à quoi d'autres ne parviendront peut-être pas. Tant pis...

Shaun of the dead n'est pas un chef d'oeuvre. C'est un petit film sympa, sans prétention, avec quelques scènes authentiquement drôles. Un produit cocasse, adapté aux soirées sans prise de tête. D'après les échos que j'en ai eus, il paraît également qu'il recèle nombre de références aux autres oeuvres du genre, ce que je veux bien croire, mais suis incapable de confirmer. Je peux toutefois réaffirmer qu'il y a du Queen dans la BO, l'une de mes chansons préférées du groupe - Don't stop me now - servant notamment d'arrière-plan musical à une scène de combat particulièrement gratinée. Au final, je ne suis pas sûr de garder un souvenir éternel de cette histoire, mais j'ai passé un moment agréable à la découvrir. Son succès public et critique est indéniable, au point que les acteurs principaux, Simon Pegg et Edward Wright, ont ensuite pu faire une apparition dans un Romero, le maître incontesté des réalisateurs spécialistes ès-zombies. Tout ça ne me donnera pas forcément envie d'aller voir plus loin dans ce genre méconnu, mais je crois que c'est une petite garantie pour les connaisseurs, tout de même. Je dois dire pour conclure que j'aime bien la vitalité du cinéma anglais indépendant. Et là, pour le coup, il faut ajouter que j'ai sans doute encore de très nombreuses filmographies à explorer. Tant mieux !

samedi 26 septembre 2009

Franchement pas Commode

Je m'étais promis de revoir Gladiator. C'est désormais chose faite. Déçu la première fois que je l'ai regardé, je n'ai pas été beaucoup plus emballé par cette rediffusion. Je crois savoir que beaucoup apprécient ce péplum de Ridley Scott, sorti il y a désormais neuf ans. Pour ma part, comme j'ai eu l'occasion de le dire ici, je lui préfère largement le vieux film dont il est le remake: La chute de l'empire romain. Bien sûr, on a le droit de considérer que l'ami Russel Crowe tire vers le haut son personnage du général devenu simple esclave. Mais que voulez-vous ? On ne se refait pas: je crois que je suis finalement un grand nostalgique de l'époque Technicolor...

Par certains aspects, Gladiator est, c'est vrai, un film particulièrement spectaculaire. Exemple souvent cité: la bataille d'ouverture contre les Germains est plutôt réussie, mais j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu mille et une autres scènes de ce genre dans le cinéma contemporain, en vibrant davantage. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je n'arrive pas à "entrer" dans ce film. Franchement, les sentiments qui y sont développés me paraissent feints, voire faux. Décors et costumes ne manquent pas d'allure, mais il y a définitivement quelque chose qui ne me séduit pas, avec par exemple l'impression d'un décor trop léché dans les palais impériaux du méchant Commode. Une sorte de carton-pâte de luxe.

De là à dire que vous perdrez votre temps en regardant le film, il y a un pas que je ne franchirai pas, ne serait-ce que pour respecter tous ses admirateurs. Je dirais que ce qui ne va pas, c'est peut-être juste que je trouve Gladiator formaté, et ce jusque dans sa durée, 2h20 environ, typique du cinéma américain d'aujourd'hui. Allez, je veux bien admettre que mon impression n'aurait probablement pas été identique si j'avais pu le découvrir en salles. Mais je vous le dis franchement: quitte à rester dans votre canapé, squattez-le donc encore une petite heure de plus et regardez La chute de l'empire romain - avec Alec Guiness et Sophia Loren, quand même ! J'entends bien qu'il date de 1963, ce qui n'est pas hier, mais sauf à ne juger une oeuvre sur ses seules scènes d'action, la comparaison me semble encore très clairement à son avantage. Il fallait bien que ce soit dit !

mercredi 23 septembre 2009

Da la solitude amoureuse

Ce jour-jà, j'ai tout simplement décidé de suivre mon instinct. Parmi les films qu'il m'était donné d'aller voir au cinéma, j'ai probablement choisi l'un des moins médiatiques: Amorosa Soledad. Je doute fort que cette oeuvre argentine explose les records du box-office 2009. Pourtant, elle mérite certainement le coup d'oeil. Pour moi, c'est encore un coup de coeur, d'autant plus franc qu'il reste inattendu, dans la mesure où, une nouvelle fois, je suis entré dans la salle obscure sans aucun repère particulier. Tout au plus avais-je vaguement le joli minois de l'héroïne dans la tête, mais ça ne saurait suffire à expliquer que je me sois laissé tenter. Alors quoi ? Qu'est-ce qui m'a poussé ? Est-ce l'origine géographique de ce long métrage ? Sa relative brièveté (un peu plus d'une heure vingt) ? L'envie d'aborder une thématique inconnue ? Sans doute un mélange de tout ça, en fait. J'aime rester ouvert aux surprises cinématographiques. Quoi de mieux pour ça que d'agir au feeling ? Je ne pense pas vraiment qu'il existe de meilleure méthode. Et une chose est sûre également: pour ce qui est de ce film, la surprise a été agréable !

Allez, pour vous, quelques repères, tout de même. Comme son nom espagnol et le titre de ma chronique l'indiquent plutôt bien, Amorosa Soledad traite donc de la solitude amoureuse. Notez toutefois l'usage (volontaire) d'une double majuscule qui, par un jeu de mot subtil, vous fait comprendre que le film s'intéressera aussi à une Soledad amoureuse. Ai-je besoin de préciser qu'il s'agit de la jeune femme des photos ? Au début de l'histoire, la pauvre est bien malheureuse. Elle vient d'être plaquée par son petit copain, Nicolas. Le hasard veut qu'elle en rencontre bientôt un autre, de Nicolas, qui lui livre rapidement une cour discrète, subtile, mais toutefois déterminée. J'ai trouvé que, du point de vue du scénario, la première rencontre était un joli moment de douceur. Autant l'avouer: ça ne colle pas immédiatement entre ces deux-là. On comprend d'ailleurs bien vite que l'infortunée Soledad n'a pas l'intention de se laisser apprivoiser aussi facilement. C'est même ce qu'elle confie à l'un de ses amis, avec lequel elle travaille: au contraire, pour se remettre et mieux vivre le célibat, elle se dit prête à ne plus connaître d'aventure pendant deux ou trois ans. Tant pis pour le premier Nicolas, déjà ! Tant pis aussi, du coup, pour le second ! Rideau pour tout le monde !

Comédie romantique, Amorosa Soledad ? Euh... non, je ne le dirai certainement pas ainsi. S'il arrive qu'on sourit devant ce petit bout de femme blessé par la vie, c'est souvent davantage par tendresse que par amusement. Parfois quasi-pathétique, l'intéressée se révèle en effet toujours plus inquiète, à la limite de la névrose, que capable de tourner la page de son ancien couple pour mieux reconstruire autre chose. Elle s'enferme chez elle, multiplie les réaméagements d'appartement, se sent très éloignée de son père et de sa mère et, pour ne rien arranger, connaît son lot de galères quotidiennes. Changera ? Changera pas ? La réponse est dans le film, alors motus ! Ce qui est très intéressant, dans la suite des événements, c'est également de sentir Soledad prête à changer de vie... alors que, finalement, il s'avère qu'elle se préoccupe beaucoup plus des autres que d'elle-même. Heureusement, à ceux que ça inquiéterait, je dirais simplement que son aventure se termine sur un sourire, une lumière dont je vous laisse tout de même découvrir l'origine - assez logique, en un sens, mais surprenante malgré tout, à l'aune d'un point de vue différent. Voilà en tout cas un petit film qui fait du bien, nostalgique parfois mais jamais triste, et se gardant de toute esbroufe. On peut aussi retenir que c'est la toute première création d'un dénommé Martin Carranza, associé à une compatriote, Victoria Galardi, qui a indiqué être le "modèle" de Soledad. Pour ma part, touché, je vais tâcher de suivre les futurs projets de ce duo prometteur.

lundi 21 septembre 2009

La fillette et les oies blanches

Allez, une troisième note en trois jours, un peu particulière celle-là. En effet, les plus attentifs d'entre vous auront peut-être déjà remarqué qu'il s'agissait de la 200ème de ce blog ! J'avais pensé marquer le coup et, dans un premier temps, comme je l'avais fait pour la numéro 100, j'avais imaginé chroniquer un de mes films culte. Finalement, non: j'ai suivi l'ordre du tirage au sort, lequel a désigné L'homme et l'enfant, un film avec Eddie Constantine sorti en 1956. Si vous fouillez un peu dans les archives, vous en trouverez deux autres avec le même acteur principal. La première différence ici, c'est l'apparition de la couleur. Une petite touche de modernité qui n'empêche pas le long métrage d'apparaître singulièrement daté...

L'histoire elle-même sent un peu la naphtaline: Fred Barker dirige une entreprise de parfum à Grasse et découvre un jour qu'elle sert aussi de couverture à certains de ses associés et clients, plutôt qualifiés comme dealers de drogue et proxénètes au long cours, avides de chair fraîche pour la traite des blanches. Notre homme reçoit également la visite d'un vieux monsieur, dont la fille a disparu et qui a lui-même enlevé l'enfant adoptif de Fred pour inciter l'intéressé à lui venir en aide. L'homme et l'enfant, vous l'aurez compris, est donc un film de gangsters des années 50, mais je dois dire sans faux semblant que j'en ai déjà vu de bien meilleurs. Et même avec Eddie Constantine. Montée à la serpe, l'oeuvre signée Raoul André se laisse regarder, mais sans enthousiasme démesuré.

Il reste toutefois à relever un aspect des films d'Eddie Constantine que j'apprécie particulièrement: leur caractère "régional". Ainsi, dans L'homme et l'enfant, une nouvelle fois, est-il possible de découvrir de très nombreux plans sur Nice et sa région, ce qui plait vraiment beaucoup à l'Azuréen d'adoption que je suis. Ici, en guise de cerise sur le gâteau, on a même droit à quelques images du Monaco ancien, tournées sur le port ou à quelques milles de la côte. Il est notamment possible d'y voir deux phares aujourd'hui disparus, que j'ai moi-même pu contempler de mes propres yeux, et jadis spécialement appréciés des Monégasques, car symboliquement les premiers hôtes de Grace Kelly en terre princière. Détail et coïncidence historique: c'est justement en 1956, date donc de la sortie du film, que l'actrice hollywoodienne est devenue princesse. Amusant, n'est-ce pas ?

dimanche 20 septembre 2009

Demain les poupées

Ce soir, un de mes derniers coups de coeur au cinéma: Numéro 9. Ce film d'animation est peut-être même encore en salles au moment où vous lisez ces lignes. Le cas échéant, je vous le recommande vivement ! De mon côté, je l'ai découvert il y a trois semaines. Hésitant sur la séance à m'offrir, je l'ai finalement choisi le jour même, au détriment du dernier Almodovar. Aucun regret: c'était vraiment chouette ! L'histoire: neuf petites poupées de chiffon, créées de la main de l'homme, lui survivent dans un monde dévasté, post-apocalyptique. Survivre: c'est bien le mot, car il n'y a plus de vie humaine sur Terre, et la planète est colonisée par les machines. Toute autre forme d'existence semble avoir été exterminée. Un point de départ plutôt inhabituel pour une oeuvre de ce genre, pas vrai ? C'est la première chose qui m'a marqué au cours de la projection.

Une fois sorti du cinéma, surprise: cette noirceur de l'intrigue est restée de mise tout au long du scénario. En fait, Numéro 9 entre rapidement dans le vif du sujet: la poupée qui donne son nom au film devient vite celle qui encourage les autres à se révolter courageusement contre la domination machinique. Les premiers pas vers un monde meilleur ? Pas si sûr. Je ne sais pas si c'est ce qui a convaincu Tim Burton de co-produire cette oeuvre, mais il faut admettre qu'elle ne se conclut pas forcément par un happy end - ou bien alors un happy end ambigu. Attachants de par leur faiblesse manifeste, les héros de l'aventure n'en sont pas moins vulnérables, ce qui n'est d'ailleurs pas sans conséquence fâcheuse pour la bande. Chut ! Pour préserver un peu de suspense, je me contenterai d'enfoncer le clou et de répéter que les idées développées sont beaucoup plus adultes qu'il ne pourrait y paraître de prime abord. C'est franchement l'un des gros atouts de cette oeuvre.

Vous me direz peut-être qu'un scénario mâture ne suffit pas forcément à passer un bon moment, quand le dessin ou l'animation sont bâclés. Pas faux. Sur le premier point, les images permettent déjà de vous faire une petite idée: en fait, j'ai trouvé le graphisme de Numéro 9 très réussi et très approprié. Pour ce qui est maintenant de l'animation, c'est un sans faute: il y a vraiment beaucoup de mouvement dans cette oeuvre, et jamais de confusion. Excellente chose ! En clair, pour ma part, je me suis très facilement laissé prendre au jeu: le film ne dure qu'une petite heure et demie, mais je peux vous assurer que je ne l'ai pas vue passer. La fin ? Réflexion faite, elle serait assez ouverte pour imaginer une suite. Toutefois, à mon avis, la poésie et l'intelligence de ce qui existe déjà ne la rend en aucun cas obligatoire. Il restera à voir si Shane Acker, le réalisateur, est d'accord avec moi et, le cas échéant, ce que sera sa prochaine création. Cette première réussie, elle-même adaptée d'un court-métrage, m'a donné envie de surveiller ça de près.

samedi 19 septembre 2009

Amoureuse folle

J'enchaîne aujourd'hui et enfin avec un second Truffaut: L'histoire d'Adèle H. Comme son nom l'évoque, ce film de 1975 suit les pas d'Adèle Hugo, seconde fille de Victor, exilée volontaire de Guernesey à Halifax, pour suivre l'officier anglais dont elle est amoureuse. Problème: ses sentiments ne sont absolument pas - ou plutôt plus - réciproques. Le lieutenant Pinson est un Don Juan, un coureur d'ailleurs carriériste, qui n'hésite pas à dédaigner cette femme française qui lui cause des ennuis avec ses supérieurs et compromet de facto sa progression. Oie blanche, Adèle est toutefois également une habile manipulatrice, qui n'a pas hésité à quitter le domicile familial pour vivre sa passion, et qui va mentir, imaginer d'improbables histoires, pour justifier son comportement. Une forme de trahison pour les gens qui l'aiment: même sa logeuse canadienne ne connaît pas son vrai nom et ignore donc qu'elle héberge la cadette d'un fameux poète français. En gros, la jeune femme s'invente la vie qu'elle voudrait vivre. Et, doux euphémisme, ce n'est pas vraiment une bonne chose pour son épanouissement personnel...

Bon, autant le dire tout de go, devant ce film non plus, vous n'allez pas franchement rigoler. J'ai parlé de passion à l'instant et c'est bien ce que va vivre Adèle, au premier sens du terme: comprenez donc qu'elle va souffrir, et toujours davantage, de l'indifférence presque totale que Pinson a pour elle. L'histoire d'Adèle H. semble inexorablement la conduire vers une inévitable fin, mais il faut noter, sans trop dévoiler du scénario, que la vraie demoiselle Hugo a survécu à toute sa famille, élément que Truffaut respecte. A-t-elle obtenu gain de cause "à l'usure" ? Je vous laisse le découvrir. Sachez en tout cas qu'elle s'est vraiment acharnée, avec sans doute d'autant plus de névrose que, quelques années auparavant, elle avait tragiquement perdu sa soeur Léopoldine, la noyée que pleure Hugo dans Demain, dès l'aube. Cette terrible anecdote revient d'ailleurs comme un leitmotiv tout au long du déroulé de l'intrigue, un peu aussi pour justifier - ou à tout le moins expliquer - l'attitude d'Adèle. Presque inévitablement, et de plus en plus nettement, cette dernière traverse la vie comme un fantôme. Un fantôme lui aussi autodestructeur, en proie à une unique et pathétique obsession.

Voilà pour le fond: il est temps de dire deux mots de la forme. D'abord, une mention toute particulière pour Isabelle Adjani, actrice souvent critiquée, mais qui délivre ici indéniablement une prestation de toute première qualité. Isabelle EST Adèle: jolie jeune femme, certes, mais dont la folie s'empare, y compris physiquement. D'abord "bien propre sur elle", la comédienne se montre finalement, fatalement, de plus en plus hystérique, échevelée, comme envoûtée par le rôle. J'insiste: un jeu tout à fait remarquable d'une actrice qu'on a parfois connue moins inspirée. Et puis, bien évidemment, derrière la caméra, Truffaut fait de très belles choses. Au moment où est sortie L'histoire d'Adèle H., il expliquait être attiré par l'envie de construire un film intimiste, basé sur un seul vrai "héros". Pari réussi. Il l'est aussi sur la volonté du réalisateur (je cite Truffaut directement) "d'organiser une histoire de fiction à partir d'événements réels en s'efforçant de ne rien inventer et de ne pas altérer la vérité du matériel documentaire". Je dirais bien volontiers que cette vérité est ici sublimée et retiendrais, à titre d'exemples, deux magnifiques plans qui suivent Adèle pas à pas, la caméra allant, comme elle, de droite à gauche, en fonction de ses mouvements, avec, dès lors, une formidable maîtrise du hors-champ. Tout ici semble fluide, naturel. Du grand, du très grand cinéma, assurément.

dimanche 13 septembre 2009

Le dernier cierge

Tiens ! Voilà encore un film qui parle de la guerre sans la montrer ! Nous sommes en 1929. Journaliste spécialisé dans les nécrologies, Julien Davenne a vu nombre de ses camarades tomber au champ d'honneur. Lui-même revenu sans dommage des tranchées, il vit dans une névrose constante et le souvenir, voire la nostalgie morbide, de ses "chers" disparus. Une sombre obsession d'autant plus prégnante que l'infortuné chroniqueur a perdu Julie, sa femme, peu après le conflit, en 1919. Saura-t-il reprendre goût à la vie ? Aimer ? Être aimé ? C'est toute la question qui se pose (vite), quand, dans une vente aux enchères, il rencontre la jeune et jolie Cécilia Mandel, qu'il avait d'ailleurs connue quand elle n'était qu'une enfant. L'intrigue se noue autour d'une interrogation: la mémoire revenue à la surface peut-il guérir Davenne de ses tristes pensées ? François Truffaut propose une réponse dans La chambre verte, son dernier film comme acteur et l'un de ses derniers aussi en tant que réalisateur. Précision pour la forme: ce long-métrage méconnu est sorti en 1978.

Autant dire que ce n'est pas franchement une comédie ! Je l'ai regardé dans d'étranges conditions, à Genève, alors que j'attendais l'avion qui devait me ramener à Nice après les vacances. Le plaisir que j'y ai pris est assez singulier. Ce film peut mettre mal à l'aise celles et ceux qui vivent - ou ont vécu - une période de deuil. Même si le personnage joué par Nathalie Baye éclaire un peu les ténèbres de celui que joue François Truffaut, le duo reste comme engoncé dans la noirceur du propos de l'auteur. Disons que la problématique est intéressante, mais qu'il faut se préparer à être "secoué", pris entre espoir, inquiétude et désespérance. La chambre verte interroge en fait chacun de nous sur son rapport à la vie et à la mort, sur la valeur des souvenirs, sur la force des symboles. Il montre d'après moi fidèlement ce à quoi peut ressembler un homme ruiné par le chagrin et dont l'existence ressemble finalement désormais assez à une longue traversée peuplée de fantômes. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes comment Davenne s'en sort au final.

Sur le plan technique, bien qu'il soit probable qu'un film de ce genre ne trouve plus vraiment sa place parmi les productions d'aujourd'hui, il reste intéressant de replacer La chambre verte dans son contexte historique. Sous réserve que vous soyez sensible au rythme un peu languissant des oeuvres anciennes, le regarder ne devrait pas vous déplaire. C'est aussi un hommage sobre et sensible à tous les soldats de la Première guerre mondiale, et ce notamment par l'entremise d'un magnifique générique d'ouverture, où François Truffaut apparaît comme un spectre sur les images du conflit. Parmi d'autres éléments qui m'ont particulièrement intéressé, il y a donc également le fait que le réalisateur interprète lui-même le rôle principal. Son phrasé très particulier, saccadé et peu assuré, colle vraiment parfaitement au personnage. De façon surprenante, l'expressivité de Nathalie Baye reste elle aussi très limitée, comme si la comédienne s'était décidée à retenir ses émotions, mais là encore, cela donne à son jeu beaucoup de justesse. D'abord distants de par leur âge et leur mode de fonctionnement, les deux êtres se rapprochent petit à petit, s'intéressent alors l'un à l'autre et finalement s'attirent. Ils sont même de plus en plus semblables, de plus en plus "en phase", à mesure que le scénario se déroule, jusqu'à la toute dernière scène, où ils sont sans doute plus proches que jamais. Chut ! Pour mieux saisir mon propos, je vous laisserai visionner le film. Vous devriez alors également comprendre le pourquoi du titre de cette chronique...

jeudi 10 septembre 2009

Midi pile

Jack Bauer n'a rien inventé. Bien avant la série 24, le cinéma découvrait l'efficacité du temps réel. Découvrir, moi, une intrigue censée se dérouler sur une petite heure et demie, et un film qui tient pratiquement la même durée, je crois que cela ne m'était jamais arrivé. Tout a changé dernièrement quand j'ai (enfin !) pu visionner Le train sifflera trois fois, immense standard du western américain, avec l'incontournable défenseur de l'opprimé, Gary Cooper lui-même, et la magnifique et pas encore princesse Grace Kelly. Je m'attendais à évoluer en terrain connu et c'était bien le cas, mais il convient toutefois de signaler que ce long métrage de 1952 recèle également quelques surprises. Je vais y revenir. Avant cela, un petit mot d'introduction sur l'intrigue. Ce n'est pas très compliqué: le jour même de son mariage et de son départ à la retraite, le shérif Kane apprend le retour en ville, par le train de midi pile, d'un dénommé Miller, un homme qu'il a conduit à la prison. Trois acolytes attendent d'ailleurs l'intéressé à la gare et on comprend vite que le quatuor ainsi formé n'est pas franchement armé des meilleures intentions...

Pour en savoir plus, et même si la fin reste assez prévisible, il faudra donc attendre une petite heure et demie que le fameux train arrive enfin et annonce la descente d'un passager... en sifflant trois fois. Pas question pour moi d'en dire trop, mais notons tout de même simplement que la confrontation finale se règle en 5-10 minutes maximum. L'intérêt du film réside en somme presque exclusivement sur l'attente et le comportement des hommes devant le danger approchant. Classique, oui, mais pas seulement. Là où il y a d'emblée quelque chose d'atypique dans cette histoire, c'est très probablement dans le fait que Kane, bien qu'informé de l'arrivée de criminels revanchards, commence par quitter la ville. Attention: Le train sifflera trois fois n'est toutefois, et bien évidemment, pas le récit d'une dérobade. Au contraire, l'homme à l'étoile finit par rebrousser chemin et faire face à son destin. C'est un peu comme une tragédie classique, si vous voulez: unité de lieu, unité de temps et unité d'action. Enfin, presque, dans la mesure où le héros doit affronter deux dangers et non un seul: la mort et la perte de sa jeune épouse. Mais là encore, motus ! Vous n'avez qu'à voir par vous-mêmes comment il parvient à se sortir de cette délicate situation... ou pas.

Je parlais tout à l'heure de ce que le film avait d'atypique. Sur le plan strictement formel, d'abord, on notera que Fred Zinnemann, réalisateur, a choisi de tourner en noir et blanc, et ce alors même que le technicolor est en pleine expansion. Ce choix étonnant donne au long-métrage un aspect très dépouillé, pas déplaisant du tout. Comme dans un Sergio Leone, il y a aussi pas mal de silences, sans que cela nuise à l'action, bien au contraire. Dès les premiers plans fixes, j'ai reconnu Lee van Cliff dans la peau d'un des quatre tueurs, et il est notable que, pour son premier rôle, la future brute n'a pas une ligne de texte à prononcer ! Le train sifflera trois fois est aussi intéressant pour la galerie de personnages qu'il propose, notamment dans ces rôles de femmes. Loin de la godiche, les héroïnes du film ont beaucoup de caractère, et souvent même plus que les hommes qui se croient capables de les impressionner ou aptes à les protéger. Je citerai pour l'exemple cette Mexicaine déterminée que joue joliment Katy Jurado, liée tant au shérif qu'à l'homme qui veut venir le tuer, et capable d'assumer seule les difficultés que ça génère. Bref, pas étonnant pour moi que ce western-là soit encore considéré comme un mythe: c'est sans doute l'un des meilleurs que j'ai eu l'occasion de découvrir. Enfant ou ado, j'en ai pourtant vu beaucoup !

mardi 8 septembre 2009

Gonflés à l'hélium

Carl Fredericksen habite désormais seul la maison qu'il occupait jadis avec son épouse Ellie. Bien que la bâtisse - et surtout le terrain autour - suscite la convoitise des promoteurs, le vieil homme y est très attaché. C'est à la suite d'un malheureux incident, en fait après avoir involontairement blessé un ouvrier du chantier voisin, que Carl va se décider à s'envoler vers d'autres cieux. Au sens propre ! Grâce à d'innombrables ballons de toutes les couleurs, sa demeure va littéralement décoller, embarquant au passage Russel, un scout déterminé à venir en aide aux personnes âgées... qu'elles-mêmes l'aient demandé ou non. Voilà résumé, avec quelques ellipses, l'idée initiale de Là-haut, la toute dernière oeuvre sortie des studios Pixar. Premier constat: malgré leur rachat par Disney, ces derniers continuent de faire preuve d'une grande inventivité et refusent encore souvent de tomber dans la facilité, en donnant systématiquement une suite à leurs précédents chefs d'oeuvre. Règle qui supporte des exceptions, mais excellent point dans mon optique.

Pour ceux qui l'auraient raté, je dois dire que le film est sans doute encore à l'affiche. Chacun de ceux que produit la compagnie américaine est toujours très attendu et celui-là a tout de même l'atout d'avoir fait l'ouverture du festival de Cannes cette année. Récompense méritée ou coup de pub à l'échelle planétaire ? Sûrement un peu des deux. Incontestablement, pour rester sur une note positive, je dirai d'abord que Là-haut n'a pas volé cette jolie distinction, car c'est assurément un long métrage tout à fait digne d'être remarqué. Comme d'ailleurs souvent chez Pixar, il se distingue par une qualité technique irréprochable, au service d'un scénario plutôt sympa et malin. Poétique, aussi, dans une certaine mesure. Une formule déjà éprouvée, mais un cocktail toujours savoureux.

S'il n'y a assurément pas là de quoi révolutionner le genre, il reste néanmoins de quoi le prolonger sur de très bonnes bases. Bravo ! Pour ma part, plus que les deux héros, j'ai particulièrement apprécié les personnages secondaires, notamment Doug, le chien parlant affectueux et un peu débile, mais surtout Kevin, la femelle oiseau multicolore, beaucoup moins bavarde mais toute aussi attachante - pour Russel et Carl, mais aussi bien sûr pour le spectateur lambda que je suis. Tout vous dire de leurs interactions et péripéties serait sans doute gâcher votre plaisir, ce à quoi je me refuse. Il pourrait cela dit être tentant d'évaluer Là-haut à l'aune des autres Pixar, que je connais pratiquement tous. Je ne le ferai pas non plus, préférant simplement vous conseiller de le voir, et restant attentif aux projets futurs du studio. J'ai ainsi entendu dire que ces spécialistes de la 3D préparaient désormais un dessin animé "traditionnel". Perspective retour aux sources, donc. Voilà qui pourrait s'avérer très intéressant !

jeudi 3 septembre 2009

La mafia vue de l'intérieur

Un aveu, d'abord: j'ai toujours eu un peu mal à apprécier vraiment chacun des films que j'ai vus signés Martin Scorsese. C'est assez dur de l'admettre, d'ailleurs: le réalisateur ne fait pas systématiquement l'unanimité, bien sûr, mais je crois qu'il est largement apprécié, et ce tant par la critique que par le public. Pour ma part, je lui reproche souvent certaines facilités de violence. Reste qu'il m'arrive d'être attiré par l'intrigue de telle ou telle de ses oeuvres, comme ça a été le cas dernièrement pour Les infiltrés. Mettons les choses au clair tout de suite: je ne le regrette pas. J'ai apprécié ce film au casting de grand luxe, de Leonardo DiCaprio à Matt Damon, en passant encore par Jack Nicholson, Alec Baldwin et Martin Sheen. Et autres.

L'histoire ? C'est celle d'un flic issu des bas quartiers, à qui un service spécial propose une mission spéciale, elle aussi: gagner la confiance d'un parrain de la mafia pour mieux l'espionner et le neutraliser ensuite. Malmené et quelque peu méprisé par ses supérieurs hiérarchiques, ledit flic se dit finalement qu'il n'a rien à perdre. Objectivement, s'il accepte, il fera son boulot, il sera payé correctement et, s'il réussit, il est presque sûr de gagner le respect de ses collègues. Bien sûr, rien n'est si simple: Les infiltrés, c'est donc deux bonnes heures de pur suspense, a fortiori quand l'intrigue bascule à mi-parcours sur la base d'un élément que je préfère taire.

Un indice ? Réfléchissez au titre du film ! Je n'en dirai pas davantage sur son scénario. D'un point de vue technique, Les infiltrés, c'est aussi une belle réussite. Rien d'extravagant dans la mise en scène version Scorsese, mais du travail propre, maîtrisé, clinique sans être froid pour autant. Les acteurs et leur jeu comptent évidemment aussi pour beaucoup dans le fait qu'on reste scotché au fauteuil. Chacun dans son rôle, tout le monde est crédible, et même ce brave Mark Wahlberg, que j'ai pu trouver franchement fadasse par ailleurs. De plus, comme le déroulé de l'histoire n'est pas du tout cousu de fil blanc, l'intérêt est présent jusqu'au générique final et on se trouve content d'être resté jusqu'au bout. Minuscule bémol pour moi: j'ai appris après coup qu'il s'agissait du remake d'un film asiatique. Désormais, j'espère compenser ça en découvrant l'original...

mercredi 2 septembre 2009

Le "miracle" Brüno

Ce soir, rien de très long. Rien de vraiment indispensable non plus. Simplement une mini-chronique pour relayer une information que j'ai lue dans l'Express l'autre jour. Je crois qu'elle a retenu mon attention parce que j'ai eu la chance de découvrir Vienne cette année. Et alors ? Figurez-vous qu'un dénommé Norbert Kettner, ci-devant directeur de l'office du tourisme de la capitale autrichienne, remercie Brüno. Pour ceux qui l'ignorent encore, Brüno, en photo ci-dessous, c'est un personnage fictif de journaliste, autrichien lui aussi, mais aussi homosexuel très extraverti, inventé par l'humoriste Sacha Baron Cohen. L'idée étant en somme , je crois, de tourner une sorte de film de cinéma-réalité sur la manière dont les gens perçoivent pareil personnage quand il débarque dans leur vie. Or, si l'analyse faite par M. Tourisme-à-Vienne est bonne, le film a également dopé la fréquentation de la ville: 120% de réservations hôtelières supplémentaires dans la semaine après sa sortie. Incroyable, non ?

Si l'anecdote m'a fait sourire, bien qu'elle soit insignifiante, c'est aussi parce qu'elle m'a rappelé en écho les difficultés que j'avais eues à me procurer des DVDs à Vienne ! Après mon court séjour là-bas, j'aurais pourtant aimé pouvoir rentrer en France avec quelques films autrichiens à regarder. Sans chercher vraiment, je suis resté attentif aux boutiques: je n'ai rien déniché de tel ! Frustrant. Il n'y a guère qu'à l'aéroport que j'aurais peut-être pu trouver mon bonheur, mais je voulais quand même disposer de sous-titres français: les films répondant à cette exigence-là étaient tous... des blockbusters américains. Alors, je lance un appel, et on verra bien si j'ai droit, moi aussi, à un effet Brüno. Ami(e)s et autres visiteurs de ce blog plus ou moins réguliers, j'ai besoin de votre savoir: ce serait super de trouver ici, en commentaires, quelques conseils pour des films autrichiens. Avec sous-titres français. Et je cherche donc la méthode pour me les procurer en France. Merci d'avance de vos tuyaux !