dimanche 23 décembre 2007

De capes et d'épées (encore)

Un soir de désoeuvrement dans cette semaine chargée, je me suis avachi dans le canapé, et, sur Arte, j'ai regardé ce bon film à l'ancienne: Le retour des mousquetaires. C'est l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas, "Vingt ans après", livre que j'avoue ne pas avoir lu. Ce que ça donne en images ? Un long-métrage sympathique, dont Philippe Noiret est l'un des rares acteurs français. De la truculence et quelques jolies scènes de duel. Un Christopher Lee assez malmené dans le rôle du cruel Rochefort. Un melting pot rigolard. Je ne suis pas sûr que ce soit fidèle à Dumas mais après tout, qu'importe...

Bref, j'ai passé un bon moment. On n'en fait plus guère, des films comme ça, de nos jours. Je le dis avec une légère pointe de regret, car c'est pour moi la quintessence du cinéma de divertissement. Le genre de choses à regarder avachi dans son canapé les soirs de désoeuvrement, comme je l'ai fait. Je suis assez étonné que, parmi les chaînes "classiques", ce soit Arte qui diffuse le plus de films de ce genre. Mais finalement, c'est plutôt bien qu'elle le fasse... vu qu'elle est - presque - la seule à le faire.

Il paraît que Le retour des mousquetaires est le dernier opus d'une trilogie dont j'aurais manqué les deux premiers "volumes". Comme dans les livres, en fait. Remarquez, je n'ai pas tellement de regret. Des films comme ça, il s'en diffuse plein à la période de Noël. J'aurais probablement l'occasion de me rattraper...

samedi 8 décembre 2007

Busherie(s)

Une claque dans la tronche. Ou plutôt deux claques. C'est ce que je viens de prendre en regardant coup sur coup, hier soir et ce matin, deux reportages du réalisateur américain Michael Moore: Fahrenheit 9/11 et Bowling for Columbine. Il y aurait beaucoup de choses à en dire, tant sur la forme que sur le fond. Il me sera difficile de vous résumer le truc en quelques lignes. Un bon conseil à donner dans ces cas-là, et sans doute plus encore que d'habitude: regardez et faites vous votre propre idée par vous-même.
Fahrenheit 9/11, je l'ai en DVD. Le film a reçu la Palme d'or au festival de Cannes 2004, présidé par Quentin Tarantino. La différence avec les longs métrages du créateur de Kill Bill, c'est que l'hémoglobine est bien réelle, dans ce film-là. Il raconte les premières années de la présidence de George Bush junior. D'une probable fraude dans le comptage des bulletins aux bombardements de l'Irak. Oeuvre partiale et finalement très américaine dans la forme, mais malgré tout salutaire. On peut toujours relativiser, apporter nos nuances européennes et nos propres ressentis. Moore a recueilli des témoignages (ou des silences) qui font froid dans le dos.

Même chose pour Bowling for Columbine, disponible sur Daily Motion et qui interroge les Etats-Unis sur leur manière d'aborder les armes à feu. Moore fait des rencontres poignantes, d'autres pathétiques et d'autres encore carrément larmoyantes. Mais il va frapper à la porte des puissants, des décideurs de ce système visiblement gangrené. Il les pousse dans leurs derniers retranchements. Ses méthodes sont parfois contestables, mais elles donnent à voir une certaine vérité de l'Amérique. Pas toujours reluisante, pas toujours rassurante. Mais peut-être, pour ça, qui mérite aussi d'être vue.

mardi 4 décembre 2007

Plaidoyer pour Ocean

Le premier opus avait cartonné et plu à presque tout le monde. Le deuxième a objectivement rencontré moins de succès. Recette éprouvée ? Intrigue plutôt légère ? Prises de liberté trop flagrantes avec la réalité ? Possible. Recevable. Mais pour moi, à côté de la plaque. Ocean's 12 ne fait pas l'unanimité ? Tant pis ! J'aime cette histoire loufoque de braqueurs improbables, cette autodérision magnifique de George Clooney, Brad Pitt et consorts, et ce côté "film de copains" clairement revendiqué. Personne n'est obligé d'être d'accord !
J'ai vu le film au cinéma, je l'ai revu en DVD et je l'ai re-revu dimanche soir avec un pote. Je ne m'en lasse pas... ou à peine. Les répliques, je trouve qu'elles font mouche à chaque fois. OK, elles sont bien souvent faciles et déjà dites par d'autres acteurs avec le même talent. M'enfin, quand même ! George Clooney qui tique sur le fait qu'on pense qu'il a 48 ans, Brad Pitt qui abandonne sa maîtresse flic quand il se rend compte qu'elle est à deux doigts de le démasquer, Matt Damon qui joue les gros durs mais qui n'y capte pas grand-chose... vraiment, j'adore. Et je n'ai pas encore parlé d'Elliot Gould et ses grosses lunettes, de Catherine Zeta Jones en vénéneuse agent de police, de Julia Roberts et son rôle pour le moins étonnant ! La recette est finalement assez simple: casting aux petits oignons et dialogues savoureux. Ce n'est peut-être pas du grand cinéma, mais c'est à mon sens du très bon divertissement.

Et moi je dis: c'est déjà pas si mal !

dimanche 2 décembre 2007

Une coloc' angoissante !

Méfiez-vous de l'eau qui dort. C'est un peu la morale de cette histoire terrifiante, idéale pour rester éveillé un dimanche après-midi de paresse. Je me disais que ça faisait longtemps que je n'avais pas regardé de DVD, alors j'ai lancé JF partagerait appartement sur ma platine. Bonne inspiration: voilà un thriller tout à fait réussi !

Dans le genre, j'aime aussi Dark Water et Un frisson dans la nuit. La trame est assez classique: une jeune New-Yorkaise quitte son petit ami et, parce qu'elle ne peut pas payer le loyer de son appartement seule, ouvre sa porte à une inconnue pour le partager. La bonne idée tourne vite au cauchemar, quand il s'avère que la nouvelle venue n'est rien d'autre qu'une psychopathe en mal d'affection. S'ensuivent angoisses, conflits et morts violentes. Je ne rentre pas dans le détail pour ne pas tout vous dévoiler.

Le film date de 1992 et ça se sent: c'est peut-être le reproche numéro 1 qu'on pourrait lui faire. Le scénario est un peu trop linéaire, l'intrigue convenue et sa conclusion sans surprise. Et pourtant, on frissonne, dans ces couloirs obscurs, à entendre ses portes qui claquent et ses meubles qui bougent. Je me répète: rien d'original là-dedans mais une réalisation soignée et deux interprètes inspirées permettent de passer un bon moment. Il paraît qu'il y a un JF partagerait appartement 2. En général, je n'aime pas trop les remakes, mais je serai assez curieux de le voir... un autre jour.

lundi 19 novembre 2007

Petite guimauve berlinoise

Berlin 1944. Un soldat allemand fuit devant l'avancée des Russes, abandonnant son femme et son fils. Après quelques embrassades, il promet à la belle qu'il reviendra. Elle promet qu'elle l'attendra. Berlin 1948. Staline a décrété le blocus de la ville. Les Américains organisent un pont aérien pour la ravitailler. Et la jolie Allemande, qui n'a pas revu son mari, s'éprend du général US venu si généreusement en aide à la population civile. Quand la pomme de terre devient symbole de liberté face aux menaces soviétiques.



J'attendais beaucoup de Air lift, seul le ciel était libre. Pourquoi ? Probablement parce que c'est un film allemand. Je n'en avais jamais entendu parler avant de le repérer l'autre jour dans les rayonnages de la Fnac, à l'occasion de la sélection que j'opère chaque mois pour le journal. Que dire à présent que j'ai regardé - en deux parties presque égales - les 3 heures de cette fresque historique ? Que ce n'était pas mal, mais que ce n'était pas non plus aussi bien qu'espéré.

Quand on dit que le général américain a la voix française de Bruce Willis, on a presque tout dit. Quand on ajoute que Air lift ne dispose pas des effets spéciaux propres aux grosses productions américaines, on craint le nanar du dimanche. Mais non. Téléfilm à l'eau de rose pétri de bons sentiments ? Sans doute. Ma certitude: ce film-là ne laissera pas une trace indélébile dans l'histoire du cinéma. Assez caricaturaux, les personnes ont malgré tout quelque chose d'attachant. Peut-être parce qu'on ne peut pas accuser le réalisateur de parti-pris patriotique en faveur de ce bon vieil Oncle Sam.

vendredi 9 novembre 2007

Un conte dans les tranchées

Certains ont reproché à Joyeux Noël, film que j'ai revu hier soir, d'en faire trop. Les critiques ont parfois été violentes. J'ai du mal à le comprendre, presque même à l'accepter. Pour ma part, j'ai senti toute la sincérité d'un homme, le réalisateur Christian Carion. J'ai vu une équipe d'acteurs aussi impliquée que cosmopolite. J'ai aimé un sujet: celui d'une trêve possible au milieu de la barbarie la plus sauvage. C'est pour ça que je défends ce film.


Joyeux Noël est-il crédible ? Oui, comme il l'explique, des ennemis ont fraternisé dans l'horreur des tranchées de la guerre de 14-18. Oui, comme il le montre, des soldats allemands et français ont échangé de la nourriture, partagé jeux et moments de repos. Joyeux Noël est-il historiquement rigoureux ? Les deux armées ont-elles accepté un cessez-le-feu aussi long et des activités communes aussi diverses ? Certainement pas. Mais j'ai envie de dire qu'on s'en fout. Parce que je ne crois pas que ce film ait vocation historique.

"On peut violer l'histoire si on lui fait de beaux enfants", disait Alexandre Dumas, qui était bien placé pour le savoir. Disons donc que Christian Carion est le père de "beaux enfants". Et dépassons le contexte dans lequel il installe sa parabole pour ne retenir que le message d'amour et d'amitié qu'il délivre à tous les hommes. Tant pis si certains trouvent que c'est gnan-gnan. Moi, je trouve juste ça généreux. Et tant pis encore si certains trouvent que je suis naïf. Moi, je trouve que parfois, elle fait du bien, cette naïveté.

dimanche 4 novembre 2007

À l'Ouest, une vengeance...

La vengeance: c'est sans doute l'un des thèmes les plus fréquents du western, au moins sous sa forme hollywoodienne. Celui-ci ne fait pas exception: Nevada Smith, c'est l'histoire d'un jeune homme (Steve McQueen) dont les parents ont été assassinés par des desperados. Et voilà le héros parti sur les routes à la recherche des meurtriers, dans l'idée de tous les éliminer les uns après les autres. Ils sont nombreux à vouloir le détourner de ces projets, mais rien n'y fait: le garçon est têtu. Quant à savoir s'il parvient à ses fins, je ne vous le dirai pas. Il ne me semble pas utile de vous gâcher la surprise.



J'ai vu des quantités de westerns, américains, italiens ou autres encore, sans le savoir vraiment. C'est un genre que j'affectionne particulièrement, un peu comme une madeleine proustienne, parce qu'il me rappelle plein de bons souvenirs d'enfance. Que vaut donc celui-là ? Sûr qu'il est bien dans la tradition de l'homme seul qui se donne une mission à accomplir et qui se révèle justement dans l'accomplissement. Chose plutôt étonnante: la quête est un peu désespérée et la rédemption y emprunte des chemins de traverse. D'autres westerns ont des héros moins ambigus.

Le tout reste relativement classique. Peu de surprises et un suspense tout relatif. J'ai passé un bon moment à le regarder, même s'il ne révolutionne pas le genre. Disons donc que c'est de la belle ouvrage pour les amateurs du genre. Pour les autres, je suppose également que ça se laisse regarder sans déplaisir.

samedi 3 novembre 2007

L'hymne à la flemme

Alexandre est paysan. Il travaille d'autant plus dur que sa femme ne lui laisse pas un instant de répit. Le jour où la mégère pas trop apprivoisée a un accident de la route, le brave homme revit à son rythme, c'est-à-dire retrouve le plaisir de ne plus rien faire de spécial. Attitude quasi-révolutionnaire pour tous les tâcherons qui l'entourent. Qui jalousent ses richesses inexploitées. Et qui, même s'ils ne le disent pas tous, rêveraient sûrement de s'offrir eux aussi le plaisir d'une sieste ou deux.



On ne s'étonnera guère qu'Alexandre le Bienheureux ait déjà 40 ans. Une autre époque, une autre France, sous la caméra d'Yves Robert. Des dialogues savoureux et un hymne à la paresse matinée de contemplation. Le casting fait merveille autour d'un Philippe Noiret en chemise de nuit. Marlène Jobert est une délicieuse arriviste, Jean Carmet un goguenard voisin et le désormais trop rare Pierre Richard un très drôle converti à la flemme. Et je ne vous ai même pas parlé du petit chien qui accompagne le héros lors de ses très calmes aventures. Un sacré numéro, celui-là.

Il devait faire bon, dans les années 60, sortir d'un cinéma après avoir vu ce film-là. Il fait bon, aujourd'hui, le revoir sur support numérique. Bien sûr, ça a un peu vieilli. Mais le message passe encore et le rire a traversé les générations. Une heure trente très réjouissante, comme on n'en fait plus guère aujourd'hui, mais qui passe vite pour peu qu'on se laisse bercer par l'évident plaisir que prennent les acteurs à jouer une certaine idée de la douceur de vivre.

samedi 27 octobre 2007

La métamorphose de Marina

Je l'ai vu présenté comme une comédie romantique à venir. Maldonne. J'ai entendu parler de Darling tout à l'heure, en découvrant l'émission "Extérieur Jour", sur Canal. L'interview de Marina Foïs promettait plutôt un drame. Rien de comique. Rien de romantique non plus. L'histoire d'une femme battue et solitaire. Je suis resté scotché devant mon écran et les propos de l'actrice, connue dans un registre totalement opposé. J'ai été touché par sa pudeur dans la manière dont elle parlait de cette femme, qui existe vraiment. Sans cacher leurs différences. "Moi, je n'ai jamais été malheureuse".


Du coup, j'ai envie d'aller voir ce film. Tant pis si je ne rigole pas. Tant pis si je ne m'évade pas. Tant pis en somme si j'en prends plein la gueule et que l'espoir final reste ténu. C'est aussi pour éprouver des choses fortes, même si elles sont tristes, que j'aime le cinéma. Et là, il y a encore quelque chose qui me dit qu'il faut aller voir ce film, quelque chose ou plutôt quelqu'un: Marina Foïs, donc. J'aime énormément les contre-emplois, les acteurs qui vont puiser au bout d'eux-mêmes la capacité de créer autre chose que ce qui fait leurs habitudes. Vous avez peut-être également reconnu Guillaume Canet sur la photo. Lui aussi, en mari violent, pourrait avoir un rôle intéressant. Je tâcherai d'aller voir.

Si vous avez vous aussi quelques exemples de films avec des acteurs brillants à contre-emploi, je suis preneur.

dimanche 21 octobre 2007

Transporté... pas loin !

Je vais être franc: je n'avais pas l'intention de regarder ça ce soir. J'avais mis de côté un tout autre film qui fera l'objet d'une chronique prochainement. Je me suis avachi dans mon canapé, j'ai vu quelques images de Nice dans le film qui commençait, alors j'ai regardé. En fait, j'aime tout simplement retrouver des coins que je connais bien dans les films. Et guetter les incohérences, les fautes de raccord, les petits et grands arrangements cinématographiques. Pour parler de films comparables, j'en ai vu plein dans Ronin ou encore Opération Espadon.



Que vaut Le transporteur à mes yeux ? A peine plus que les deux métrages précités. Voilà bien un pop corn movie aux couleurs américaines, aux acteurs presque tous américains, mais finalement français. L'histoire: celle d'un mec qui est chargé de transporter des colis sans s'interroger sur leur contenu. Sauf que voilà, le dernier en date est un sac qui bouge et qui héberge une jolie petite asiatique. On t'avait pourtant dit de ne pas l'ouvrir, Franck. Tu violes la règle numéro 1 que tu as toi-même édictée. Du coup, il ne t'arrive que des emmerdes, viens pas dire que tu l'as pas cherché...

De ce pitch banalissime, on peut à la rigueur tirer un film distrayant. C'est le cas ici, à condition de ne pas être trop gourmand ou amateur de vrai cinéma. Le transporteur, c'est musclé, chorégraphié et rythmé. Mais aussi très franchement dispensable: des films comme ça, il s'en produit treize à la douzaine tous les mois. Détail amusant: un second rôle pour François Berléand, aux côtés d'un Jason Statham tout en muscles. Le plus drôle, c'est qu'il est presque crédible dans son rôle de flic franchouillard un peu dépassé, notre bon Frenchie. Mais j'insiste: on peut se passer de le vérifier.

dimanche 14 octobre 2007

Poisson palmé

Commençons aujourd'hui par décrypter le jeu de mot facile de mon titre. Récompensé de la Palme d'or du festival de Cannes en 1983 pour La ballade de Narayama, Shôhei Imamura fait coup double en 1997 avec L'anguille. Décédé l'année dernière, il est toujours le seul réalisateur japonais à avoir réussi ce doublé palmé. Je dirais pour être complet sur les consécrations cinématographiques qu'en 1997, la Palme fut attribuée à deux réalisateurs ex-aequo. Mais c'est une autre histoire, que j'aurai loisir de vous raconter tôt ou tard. Restons-en pour le moment au film que j'ai regardé cet après-midi.



L'anguille, donc. Ce n'est pas tant le prix qu'il a reçu qui m'a attiré vers ce film. J'avais envie de tourner mon regard vers une autre culture. C'est bien l'aspect japonais des choses qui a emporté ma décision sur ce long métrage pour accompagner mon dimanche. L'histoire elle-même est fort simple: Yamashita surprend sa femme en train de le tromper, la poignarde, se constitue prisonnier et file tout droit en prison. Il en ressort huit ans plus tard, avec une anguille adoptive (!) et bien déterminé à reprendre un salon de coiffure miteux. Lesté de son passé, il ne s'imagine pas d'avenir.

C'est quand apparaît une autre femme, Keiko, que le destin de Yamashita bascule. Tombe-t-il amoureux d'elle ? Se prend-elle d'affection pour lui ? C'est ça et c'est plus subtil à la fois. Car les deux protagonistes se découvrent lentement, en fait presque malgré eux. Comme des anguilles, ils ne se laissent pas facilement attraper. Remontant le courant de leur vie, ils doivent faire beaucoup d'efforts pour s'aimer. Voilé de pudeur, leur espoir nous permet d'y croire.

dimanche 7 octobre 2007

Une belle et une bête

C'est parfois risqué, mais j'aime pouvoir regarder un film sans savoir grand-chose de son intrigue. C'est ce que j'ai fait cet après-midi avec Fur, de Steven Shainberg. Ayant à écrire des chroniques DVD dans mon journal, je peux ainsi en emprunter périodiquement quelques-uns à la Fnac et c'est dans ce cadre "professionnel" que j'ai découvert ce long métrage surprenant. Pour être honnête jusqu'au bout, c'est surtout Nicole Kidman - une de mes actrices préférées - qui m'a donné envie d'en savoir plus.


Je ne le regrette pas: voilà un très beau film, loin des machines hollywoodiennes qui déboulent régulièrement sur les écrans de France et d'ailleurs. L'histoire de Diane, femme assistante de son mari photographe, un peu solitaire pourtant et finalement très troublée par la personnalité de son voisin. Un voisin qui l'intrigue, d'abord, lui fait peur ensuite et l'envoûte petit à petit. Le fait est que l'intéressé, Lionel, n'est pas un homme comme les autres, puisqu'il a le corps recouvert de poils. Mais une fois de plus, la bête subgjugue la belle.

Vieux comme le monde, cet argument scénaristique ? Peut-être. Nicole Kidman n'en est pas moins parfaite dans ce rôle ambigu, de quoi confirmer tout le bien que je pense d'elle. A ses côtés, deux acteurs que je découvre: Ty Burrell, fort juste dans son rôle de mari trompé, et un épatant Robert Downey Jr, monstrueux mais irrésistible amant. Je pourrais en dire un peu plus, donner quelques détails sur l'histoire, mais je trouve en fait que j'en ai déjà trop dit. Et j'aime autant vous laisser quelques surprises. Une oeuvre très librement inspirée du personnage réel de Diane Arbus, que je vous conseillerai donc de découvrir avec votre propre sensibilité.

vendredi 28 septembre 2007

Jodie ou l'incertitude

Je l'aime bien, Jodie Foster. Exemples: je la trouve épatante dans Le silence des agneaux et plutôt crédible dans Un long dimanche de fiançailles. Franchement, même quand je l'ai vue dans un film médiocre, j'ai trouvé qu'elle s'en sortait bien. En plus, et ce n'est sûrement pas le moindre de ses atouts à mon sens, elle se renouvelle. Elle change de registre très régulièrement et j'y vois une attitude courageuse dans un cinéma trop souvent friand de "petites boîtes", surtout pour les femmes. Et puis bon, une Américaine qui parle aussi bien le français, ma foi, ça ne me laisse pas indifférent.

Tout ça pour dire que je ne sais jamais comment me comporter devant un film avec Jodie. Soyons honnête: je suis intéressé, mais pas forcément plus que ça. Je constate - non sans un certain dépit - que beaucoup des films de Mlle Foster ne rencontrent pas l'adhésion du public et qu'ils sont même, très souvent, descendus par la critique. Alors j'hésite: est-ce que ça vaut le coup que je me lance rien que pour les beaux yeux de l'actrice principale ? Est-ce qu'il vaut mieux que je garde mon argent pour une séance cinéma dont je serai sûr qu'elle me satisfera pleinement ? Difficile de trancher.

Et bing ! J'atermoie encore sur A vif, le tout dernier film avec Jodie. Elle me rendrait sûrement service à tourner davantage, en fait. Bon. Ce métrage-là raconte l'histoire d'une femme qui tombe dans le coma après une agression, et qui se réveille pour apprendre que son mari a été tué. Et qui, du coup, décide de se faire justice elle-même. Racoleur, ai-je cru lire. Ambigu et assez intéressant, ai-je aussi entendu. Possible que je finisse par aller me faire ma propre opinion.

dimanche 23 septembre 2007

Western tortilla

Il paraît que Robert Rodriguez compte Sergio Leone au rang de ses plus grands inspirateurs. Pour donner une suite à son Desperado, film que je n'ai pas vu, le réalisateur américain d'origine mexicaine n'a en tout cas pas hésité à titrer son nouvel opus d'un nom particulièrement explicite en ce sens: Il était une fois au Mexique. C'est le pop corn movie qui a tourné sur ma platine DVD hier soir. Il était un peu tard et je ne me sentais pas suffisamment alerte pour regarder quelque chose de plus sérieux.

Antonio Banderas, Salma Hayek, Johnny Depp, Mickey Rourke... le casting est plutôt attirant. On dit aussi de Robert Rodriguez qu'il est, à l'image de son maître italien, capable de dénicher des trognes pour en faire des acteurs de second rôle particulièrement typés. Mouais. C'est vrai, mais Leone le fait bien plus ostensiblement, et rend un hommage prononcé à ses acteurs de seconde zone en filmant leur visage en plan serré. La question demeure: les styles sont-ils comparables ? Je réponds: malgré une importance relative de la musique (mais n'est pas Ennio Morricone qui veut...), pas vraiment.

Ce que j'adore, dans un film comme Le bon, la brute et le truand notamment, c'est bien sûr un côté cynique des héros que l'on peut retrouver ici. Mais ça n'est pas tout. Ce que j'aime par-dessus tout, ce sont les longues scènes silencieuses, la tension qui monte, les desperados qui se jaugent du regard avant de sortir les flingues. Rien de tout ça ici et plutôt une intrigue embrouillée pour compliquer les choses. La patte Rodriguez, on la retrouve dans des combats chorégraphiés, des courses poursuites à moto et des explosions dans tous les sens. C'est divertissant, c'est vrai, mais Leone est bien loin. A dire vrai, je n'ai jamais pensé qu'Il était une fois au Mexique puisse soutenir la comparaison.

jeudi 20 septembre 2007

Quintessence du héros

J'ai d'abord connu Henry Fonda en héros désabusé dans Mon nom est personne. Ce n'est qu'ensuite que je l'ai découvert en infame salop dans Il était une fois dans l'Ouest. Jusqu'alors, son rôle classique de défenseur de la veuve et de l'orphelin m'avait donc échappé. Anomalie que j'ai réparée ce soir avec Vers sa destinée, où il ne joue rien d'autre que le personnage d'Abraham Lincoln. Un Lincoln qui n'est pas encore président des Etats-Unis, simplement un jeune avocat sauvant de la potence deux innocents accusés de meurtre.


Signé John Ford, c'est l'un des films les plus vieux de ma collection. Quelque part, j'y reconnais le style de ceux qui passaient jadis en deuxième partie de soirée lors de l'émission "La dernière séance". J'étais alors un petit garçon qui avait obligation d'aller se coucher après le premier film, généralement un western, ou au mieux après les dessins animés, juste avant les informations de la nuit. Evocation qui m'a apporté une lecture particulière, très personnelle évidemment, de ce film de 1939, VO et noir et blanc de rigueur.

Bien sûr, on est là encore bien loin du rythme trépidant des oeuvres cinématographiques modernes. L'histoire est plutôt simple, presque caricaturale et finalement éminemment américaine. Combat classique du bien contre le mal, de la vérité contre le mensonge, à l'issue duquel le héros au coeur pur finit toujours par triompher. "Je vais marcher un peu, jusqu'au sommet de cette colline", lance même Abraham-Henry à un de ses amis en guise de dernière réplique. Comme le ferait, bien avant Lucky Luke, tout poor lonesome cowboy.

samedi 15 septembre 2007

Fantasmes au féminin

Séverine et Pierre, jeunes mariés, se promènent en calèche. Romantique excursion qui tourne court. Alors qu'ils traversent une forêt, une scène éclate entre les deux époux. Pierre se heurte à la froideur de Séverine et, ulcéré, la malmène, la fait descendre de force et la livre... au fouet du cocher. Réalité ? Fiction ? Une seconde passe. Revoilà la jeune épouse, couchée dans son lit. Son mari s'apprête d'ailleurs à la rejoindre. "Séverine, tu m'écoutes ?". Non, Séverine n'écoute pas. Elle pense à autre chose. Elle pense à l'inavouable.

Catherine Deneuve n'a que 23 ans quand Luis Bunuel en fait l'héroïne de Belle de jour. Sorti en mai 1967, le film semble avoir une année d'avance sur les événements, tant, aujourd'hui, il paraît très osé pour son époque. Tiré d'un roman de Joseph Kessel (publié en 1928 !), il évoque le sort d'une femme bourgeoise, jeune et jolie, mais qui s'ennuie dans les bras d'un médecin. Pas de suicide à l'arsenic pour cette Mme Bovary des sixties, mais des fantasmes qui la conduisent tout droit... en maison close. Une échappatoire qui n'arrange rien.

C'est évident: le métrage "porte" ses 40 ans. Rythme lent, longues scènes d'exposition, peu d'action autre que celle rendue nécessaire par l'intrigue elle-même... ce n'est pas un film récent et ça se voit. Pour autant, il y a quelque chose de moderne dans cette histoire-là, dans l'évocation du désir d'une femme. Je ne sais si Bunuel respecte la fin du roman, mais il ne semble pas porter de jugement sur le comportement de ses personnages. De quoi laisser la porte ouverte à toutes les lectures possibles et, dans le fond, ce n'est plus mal ainsi.

vendredi 14 septembre 2007

Pour Albert

Encore un film de guerre. Celui-là, je ne l'ai pas encore vu, et pour cause: il sort au cinéma le 3 octobre. Pitch prometteur: "Algérie, 1959. Les opérations militaires s'intensifient. Dans les hautes montagnes kabyles, Terrien, un lieutenant idéaliste, prend le commandement d'une section de l'armée française. Il y rencontre le sergent Dougnac, un militaire désabusé. Leurs différences et la dure réalité du terrain vont vite mettre à l'épreuve les deux hommes. Perdus dans une guerre qui ne dit pas son nom, ils vont découvrir qu'ils n'ont comme pire ennemi qu'eux-mêmes". C'est vrai, c'est un peu grandiloquent. Cela dit, il y a des films qui valent bien mieux que leur description promotionnelle. Et puis celui-là me tente pour une raison précise: le sergent Dougnac sus-cité est interprété par Albert Dupontel. Il paraît même que le réalisateur a réécrit le rôle sur les conseils de l'acteur. Quant au lieutenant Terrien, c'est à Benoît Magimel qu'il a été offert de le jouer. Je surveille ça d'un oeil, ça s'appellera L'ennemi intime.

dimanche 9 septembre 2007

Malgré eux...

Février 1945, dans le Pacifique. La petite île d'IWo Jima est le théâtre sanglant de la première bataille engagée sur sol japonais. Les Américains, bien supérieurs en nombre, butent sur une armée ennemie extrêmement retranchée. Quelques jours après avoir débarqué, l'armée US déploie la bannière étoilée sur un sommet. Obéissant aux ordres, six hommes accomplissent ce geste symbolique sous l'oeil du photographe Joe Rosenthal. Trois mourront avant la fin des combats, qui dureront encore un bon mois. Les trois autres devront rentrer au pays pour arpenter les routes et encourager leurs concitoyens à acheter des bons pour financer la guerre. Un peu partout, on fera d'eux les héros d'Iwo Jima.


Dans Mémoires de nos pères, mise en images du livre du fils d'un de ces hommes, Clint Eastwood évoque le destin de ces soldats devenus vendeurs de guerre. Il rappelle qu'eux-mêmes ne se considéraient pas comme des héros, que certains pensaient même avoir honteusement abandonné leurs copains. Le conflit terminé, beaucoup finiront par retrouver l'anonymat qui était le leur sur les plages d'Iwo Jima. Parcours pathétique qui pourrait à l'évidence inspirer un film larmoyant. Il n'en est rien. L'empathie et le respect du réalisateur pour ces hommes dépassés par les événements sont flagrants. Paradoxalement, et grâce à son talent, Eastwood ne fait pourtant qu'esquisser ses sentiments. La caméra sublime, mais ne surligne pas.

Un autre risque existait dans ce film: celui de rendre une copie plus bêtement patriotique que l'originale. D'aucuns pourront probablement voir les choses ainsi. Ce n'est pas mon cas. J'ai en effet accepté d'emblée un deuxième niveau de lecture. Sans doute parce que prévoyant ce reproche possible, Clint Eastwood n'a signé avec ce film que le premier volet d'un diptyque. Le second, sobrement baptisé Lettres d'Iwo Jima, raconte la même bataille du point de vue japonais. C'est l'un des prochains DVDs que je regarderai.

vendredi 7 septembre 2007

La lune et le candide

En choisissant de chroniquer un film de Federico Fellini en version originale pour cette première critique en ligne, je savais bien que je n'avais pas choisi la facilité. J'y suis même, pour être honnête, allé quelque peu à reculons. N'était-ce pas placer la barre un peu haute ? N'avais-je pas d'autres films plus accessibles à savourer un vendredi soir après une semaine de boulot somme toute assez prenante ? Finalement, voyant l'heure tourner, je suis resté sur mon intention première. Et je ne le regrette pas.

La voce della luna est le dernier film de Fellini. Il date de 1990. Comment le présenterai-je à un public français, moi qui suis bien loin d'être un spécialiste du cinéma italien ? Dois-je commencer par dire ce que cela raconte, pour faire simple ? Hé bien, en fait, ce n'est pas si simple que ça. L'intrigue du film ? Bonne question que voilà. Disons alors que la première image est celle d'un homme au bord d'un puits, interpellé par... la lune. Il s'appelle Ivo Salvini et oui, vous avez bien lu, la lune lui parle. Et ce n'est que le début de près de deux heures d'onirisme qui mériteraient peut-être une deuxième vision. Simplement histoire de mieux comprendre. Ou pas.

Bref, pas évident d'expliciter un peu les tenants et aboutissants de ce film pour vous donner envie de le regarder à votre tour. En fait, on peut dire que c'est comme un long rêve, pas forcément joyeux d'ailleurs. Le rêve d'un réalisateur ou bien le délire d'un fou. C'est comme ça que je l'analyse à chaud. Ai-je raison ? Ai-je tort ? Ma foi ! Je ne saurai être affirmatif dans mon propos. Possible que ce soit là l'intérêt de ce film. Chacun le verra à sa façon. Cela reste tout de même une production très soignée, portée par de belles images et une galerie de personnages pittoresques. Le célèbre Roberto Benigni est parfait en grand enfant naïf. A lui seul, son regard candide vaut certainement le détour. Avis aux amateurs de films sans repères.

jeudi 6 septembre 2007

Moteur !

Merci d'éteindre vos portables. Veuilez également interrompre rapidement la conversation que vous entretenez depuis tout à l'heure avec votre voisine de fauteuil rouge. Faites le moins de bruit possible avec le papier de vos bonbons. La lumière va s'éteindre et le spectacle va commencer. "Le spectacle ??? Mais quel spectacle ?". M'enfin, les enfants... le cinéma, bien sûr !


Lassé de voir glorifiées des séries produites à la chaîne, j'ai souhaité apporter ma modeste pierre à la promotion du 7e art. Oh, on pourra me rétorquer que ces fameuses séries, je ne les regarde guère. Exact. Mais tout de même ! J'insiste ! Le cinéma, c'était pour moi un loisir. C'est devenu, par le jeu de diverses influences, une passion. Alors voilà ! Je lui consacre un nouveau blog.

Pour être complet dans cette présentation, je dirais que j'avais un temps envisagé la création de trois rubriques dans ce blog. L'administrateur me permettant de libeller mes messages, je pensais que vous pourriez lire soit "Grand écran", soit "Petite lucarne" ou bien encore "Séance de rattrapage". Les deux premières auraient été les plus fréquentes, selon mon pronostic et mon souhait: il se serait agi de vous commenter les films que j'aurais découverts en salle ou bien sur ma platine DVD. Avec la troisième, je souhaitais juste conserver la possibilité d'évoquer quelques autres films, déjà vus et donc revus (sans doute le plus souvent avec plaisir). Et puis je me suis finalement dit qu'un film était un film, peu importe au fond où et comment on le voyait. Et j'ai décidé de tout ranger dans le même sac. Pour compenser l'abandon du concept "rubriques", j'envisage d'introduire ponctuellement quelques infos "cinéma" glanées ici et là.

Vous êtes prêts pour la projection ? Silence, ça tourne !