mardi 24 septembre 2013

Le petit cheval

Répétons-le tout de go: hormis sans doute quand c'est Jean Rochefort qui parle, j'ai du mal à comprendre l'amour inconditionnel que certains portent aux chevaux. Sauf dans les westerns, voir un homme juché sur ce noble animal me semble dénaturer sa pure ligne athlétique. Question de sensibilité, j'imagine, et je respecte les avis contraires. J'aurais toutefois sûrement fait l'impasse sur Jappeloup si mon ami d'enfance ne m'avait pas proposé de le regarder. Le film reprend directement le nom d'un cheval formé au saut d'obstacles: je laisse Wikipedia - ou toute autre source utile - vous raconter son histoire.

Guillaume Canet en a tiré un scénario de film et s'est offert le rôle principal, celui du cavalier français Pierre Durand, jadis propriétaire de Jappeloup - l'animal a vécu de 1975 à 1991, devenu aujourd'hui légende de l'équitation française. Que dire du long-métrage ? Réalisé sur commande par un cinéaste québécois, il fleure la nostalgie légitime du commanditaire, lui-même ancien professionnel du monde équestre. Rien de scandaleux, même si une recherche Internet complémentaire vous montrera vite que la question du droit à l'image n'est pas franchement réglée. À l'écran, quelques fort jolies séquences ont tôt fait de nous faire oublier la face cachée de cette histoire. Malgré la linéarité de l'intrigue et son côté très prévisible, j'ai mordu à l'hameçon, sans vraiment me soucier du temps passé. Un bon point.

L'ennui vient plutôt d'un certain manque d'émotion et de la manière dont le film "infuse". Après l'avoir vu, il ne laisse aucune trace réellement durable dans mes souvenirs cinéphiles. Je viens à penser qu'en d'autres mains ou simplement en déstructurant un peu son récit historique, il aurait été plus marquant. Tel quel, il me fait l'effet d'une petite collection d'images alignées les unes après les autres. L'ensemble présente bien, mais avance sans la moindre aspérité. Comble du comble: les enjeux dramatiques réels tournent plutôt autour du cavalier que du cheval ! Jappeloup se dissout dans l'humain le plus banal. Je trouve ça dommage: associés en seconds rôles purement illustratifs, Marina Hands, Daniel Auteuil ou Jacques Higelin méritaient mieux. Et le fameux animal éponyme aussi, sans doute...

Jappeloup
Film français de Christian Duguay (2013)

Trois étoiles généreuses pour saluer la qualité plastique du travail effectué. Un peu trop léchée peut-être, la photo est belle, toutefois. C'est plutôt son utilisation qui est moins emballante - et je veux redire mon impression que certains des acteurs valent mieux que ça. Vu en France par deux millions de spectateurs, score correct, le film n'aurait pas encore rapporté autant qu'il a coûté. Un peu trop lisse pour convaincre ? Depuis mon canapé, il m'a fait penser à Pur sang...

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Bon, autant vous le dire aussi, tiens...
Pascale ("Sur la route du cinéma") aurait préféré des lasagnes.

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