mardi 26 février 2008

Marion superstar

Je l'ai ratée, Marion. Pourtant, je voulais aller la voir, La môme ! Pas que je sois un grand fan d'Edith Piaf, loin de là, mais j'avais simplement envie de me plonger dans cette histoire pour voir ce que ça donnerait. J'avais entendu dire que la demoiselle Cotillard signait là une remarquable performance d'actrice. Digne des plus grandes. Ce qui semble désormais confirmé !

Incroyable avalanche de récompenses pour Marion Cotillard, donc ! Un Golden Globe américain pour commencer, un BAFTA britannique et un César français pour la bonne bouche, et pour finir une statuette dorée qu'aux Etats-Unis, on appelle Oscar. Quel palmarès épatant ! Marion is an academy-award winner. Qui l'eût cru ? Peut-être pas ceux qui la jugeaient assez quelconque dans Taxi. Je la trouvais alors moi-même plus mignonne que vraiment talentueuse. Oui mais voilà ! Je n'ai pas vu La môme, qui semble donc son meilleur film à ce jour. Je me rattraperai sûrement, s'il sort une seconde fois...

La question désormais: est-ce que du fait de ses récompenses, Marion Cotillard va avoir de nouvelles et intéressantes propositions ? J'ai entendu dire qu'elle jouerait son prochain film avec Johnny Depp, drôle de clin d'oeil du destin quand on sait que le rôle qui la consacre aujourd'hui aurait tout aussi bien pu échoir à la femme d'icelui, Vanessa Paradis pour ne pas la nommer. Et voilà que je réalise qu'avec Big Fish de Tim Burton, Marion a déjà une ligne de CV dans le cinéma hollywoodien. Au fond, ce n'est peut-être qu'un début...

lundi 25 février 2008

La capitale de Klapisch

J'avais fermé les écoutilles. Evité de lire les critiques. J'avais même réussi à ne pas voir de bande-annonce. Je ne voulais rien savoir. M'offrir le plaisir d'une découverte sans le moindre filtre préalable. Sans avant-goût. Sans a priori. Ce n'est pas toujours facile d'échapper à la promo d'un film très attendu, quand le réalisateur a déjà acquis une certaine popularité. J'y suis parvenu avec Paris, dernier opus de Cédric Klapisch. C'est ma première satisfaction.

Car il y en d'autres. Puis-je renverser le jeu et vous raconter le film en détails ? Peut-être qu'alors, je vous donnerai envie d'aller le voir. Peut-être pas. Et si je me contentais de vous dire ce qui m'a donné envie d'aller le voir ? Serait-ce suffisant ? Intéressant ? Assez convaincant pour vous pousser à rejoindre la salle obscure la plus proche ? Je ne sais pas non plus. Je suis d'abord allé voir Paris pour honorer une certaine fidélité avec Cédric Klapisch, depuis l'époque où j'ai découvert Le péril jeune, à la télé d'abord, puis au cinéma. J'aime tous ses films, au moins un peu, et parfois beaucoup, comme pour le duo L'auberge espagnole / Les poupées russes.

Paris ? C'est un bon film. Un film de Cédric Klapisch, à l'évidence, avec comme d'habitude un kaléidoscope de styles, des personnages très profonds et une bande originale aux petits oignons. Aux côtés de Romain Duris, le héros presque récurrent de tous ses longs métrages, son Jean-Pierre Léaud, le réalisateur a réuni une belle brochette d'acteurs français, parmi lesquels Juliette Binoche, Mélanie Laurent, François Cluzet, Fabrice Lucchini, Albert Dupontel. J'en passe forcément des moins connus et pas forcément des moins bons. Film choral, comme le dit l'expression désormais consacrée, Paris est aussi un poil plus sombre que les autres créations "klapischiennes". Imparfait, ni magistral ni formidablement emballant, il reste, ce qui n'est d'ailleurs pas la moindre de ses qualités, très humain. Et c'est en ce sens que je dirai qu'il a parfaitement répondu aux attentes que j'avais placées en lui. Vivement le prochain, Monsieur Klapisch !

samedi 23 février 2008

Violence et controverses

Tom Wales est détective privé. Une vieille et riche veuve le contacte pour une enquête posthume sur son défunt mari. Dans le coffre lui ayant appartenu, elle vient de découvrir une vidéo. Une jeune femme y est sauvagement assassinée. "Je veux savoir si cette femme existe réellement, Monsieur Wales. Et je veux aussi que vous me disiez si mon mari est pour quelque chose dans ce meurtre". Voilà en résumé la mission assignée au héros de ce film pour le moins controversé.

J'ai lu beaucoup de critiques négatives sur 8mm. Racoleur. Pornographique. Dangereux ! Le film serait une apologie de la justice privée et de la vengeance, un étron juste digne des pires thèses d'extrême-droite. Joel Schumacher, le réalisateur, ne serait donc qu'un fasciste masqué et il faudrait rapidement lui interdire de faire du cinéma. Bigre ! Autant vous dire que j'ai longuement hésité. Regarder ou pas ? Pas envie d'arrêter en cours de route, saturé d'images violentes aux relents nauséabonds.

Finalement, au bout d'un quart d'heure, j'ai pensé que Schumacher savait s'y prendre pour poser une ambiance. J'ai trouvé Nicolas Cage parfait dans ce rôle difficile et les personnages plutôt bien campés dans leur jeu respectif. Alors ? Est-ce que j'ai dès lors un avis différent de la critique sur 8mm ? Je crois bien que oui. Naïf ? Vraiment trop détaché pour que ces idée aient barre sur moi ? J'admets volontiers les deux théories. Le fait est que je n'ai pas vu de justification de la violence, de légitimation de la revanche.

Tom Wales descend de plus en plus vers l'abject, mais ce n'est pas vraiment sûr qu'il en revienne. Pour moi, au-delà du premier degré de ses images parfois difficiles, le film permet d'ouvrir une réflexion sur tous ces thèmes, justement. Je peux comprendre qu'on soit choqué par certaines scènes "hardcore", mais le héros l'est aussi ! Bref, penser que Schumacher a montré des choses brutales pour mieux les justifier me paraît vraiment réducteur. Le spectateur reste libre de son point de vue. Même si, c'est vrai, d'aucuns pourront trouver certaines situations difficilement soutenables.

lundi 18 février 2008

Chemins d'Argentine

Mon tour du monde cinématographique continue. Je fais aujourd'hui escale en Argentine. L'occasion de vous présenter un autre film emprunté à la Fnac pour la rubrique DVD de mon journal. La formule a du bon, en fait. C'est sympa de voir des films qu'on n'aurait pas forcément osé acheter. Surtout quand ils sont aussi intéressants que El camino de San Diego. Je pense lui écrire une critique assez favorable. Veinards ! Elle sera (un peu) plus développée ici.

Le pitch, d'abord. Tati Benitez est un jeune bûcheron argentin. Il est marié, père de trois enfants et pas franchement à l'aise financièrement parlant. Il l'est même d'autant moins quand il est subitement licencié. Sa passion dans la vie ? Le football. Son idole ? Celle de tout un peuple. Le nom de cette idole ? Allez, vous l'avez reconnu ! Non ? Diego Armando Maradona, bien sûr ! Le seul ! L'unique !

El camino de San Diego mélange réalité et fiction. Tati Benitez n'existe pas, mais il est crédible. Apprenant la maladie et le risque mortel qui affectent son champion, le jeune homme se met en route pour lui amener... une racine d'arbre, qui, d'après lui, ressemble furieusement à Diego célébrant un de ses buts. Grotesque ? Non ! Alors là, je vous assure: pas du tout ! J'ai moi-même aperçu Maradona en chair et en os (en chair, surtout !). Sa simple apparition et, ensuite, sa simple disparition ont presque généré une émeute à Monaco ! Impressionnant mouvement de foule ! Même d'autres stars du ballon rond sont passées presque inaperçues ce jour-là !

C'est en souvenir de ce moment particulier que j'ai apprécié ce film atypique. Je le recommanderai donc à celles et ceux d'entre vous qui ont envie de découvrir "autre chose". L'escale argentine est agréable. Je précise que j'ai découvert cet univers en VO, ce qui me semble une démarche importante pour bien s'immerger dans cet ailleurs. Avant de mettre les voiles, de quitter l'Amérique du Sud et de porter mon regard vers un autre pays, je me suis promis de me laisser encore une fois tenter un de ces jours par le cinéma argentin...

dimanche 17 février 2008

Jean et ses femmes

Edouard Choiseul a un problème dans la vie: les femmes, il les trouve toutes chouettes. Difficile à gérer, en fait. Marié et père de trois enfants avec la belle Marie-France, ce pianiste de concert fréquente aussi assidûment son ex-épouse, avec qui il est d'ailleurs le père d'une grande fille. Il flirte aussi avec son impresario et d'autres femmes rencontrées plus ou moins par hasard. Personne ne lui résiste, mais il ne résiste à personne. Bref, comme le résume très bien le titre du film, Edouard Choiseul cavale.


Le cavaleur est un film de Philippe de Broca, sorti en 1978. Je l'ai retenu dans la sélection de mon journal ce mois-ci parce que la jaquette a capté mon regard. Non pas que cette reprise de l'affiche soit magnifique, non. Simplement, je n'ai eu ni la force ni l'envie de résister au plaisir de regarder un vieux film de Jean Rochefort. J'adore ce type ! La moustache la plus célèbre du cinéma français me fascine, d'abord par sa capacité à être toujours plus belle à mesure qu'elle vieillit, et ensuite - c'est lié - par ce look de vieux dandy infatigable et charmeur. Pour moi, Jean Rochefort, c'est un peu (beaucoup ?) de la classe à la française. Quelque chose qui serait comme un juste mélange de distinction et d'ironie.

En 1978, Jean Rochefort avait 48 ans. Ce n'est pas tout à fait le papy d'aujourd'hui, évidemment, et il est un peu moins magique en ce sens. Néanmoins, sans faire de ce film un incontournable, il le rend léger et divertissant, parfaitement secondé qu'il est d'ailleurs par une jolie collection de comédiennes, au premier rang desquels on placera Nicolas Garcia et la toujours épatante Annie Girardot. Bref, j'ai passé un bon moment devant cette histoire. A voir au moins pour quelques répliques de Michel Audiard ("Ma belle-mère est morte... champagne pour tout le monde !") et la pétulance de Monsieur Jean.

mercredi 13 février 2008

Au bout de la route

Sur la route, seul et jusqu'au bout. C'est ainsi qu'on pourrait résumer le profil de Christopher McCandless, jeune Américain, la vingtaine au début des années 90. Un personnage réel qui est le héros d'un film actuellement au cinéma: Into the wild, quatrième oeuvre de Sean Penn comme réalisateur. Je n'ai pas vu les trois créations qui ont précédé, mais, en guise de propos liminaire, je dirai que le président du prochain Festival de Cannes a fourni ici de la bien belle ouvrage. Un vrai grand film comme je les aime, épique, beau et poignant.


Résumons l'intrigue sans trop la dévoiler, dans la mesure du possible. Christopher est donc un jeune Américain comme les autres, étudiant brillant issu de ce qu'il est convenu d'appeler "une bonne famille". Le fait est toutefois que le jeune homme rejette violemment cette société dans laquelle il vit. Du coup, alors que ses parents envisagent de lui offrir de quoi terminer sa formation de droit à Harvard, le fils prodigue plaque tout, famille comprise. Il prend son baluchon et disparaît sans laisser d'adresse. Les spectateurs de cette histoire ont de la chance: eux savent rapidement que la destination prévue (ultime ?) est l'Alaska, loin de toute civilisation humaine.

Je ne saurai trop vous conseiller d'emboîter le pas de Christopher. C'est une forme de cadeau. Vivre la quête de liberté de ce jeune homme a quelque chose de formidablement touchant, et ce d'autant plus que Sean Penn a le génie pour magnifier encore les décors naturels dans lesquels Into the wild est tourné. Je crois que ce film a quelque chose d'universel, en ce sens qu'il fait appel à nos émotions les plus primitives. En gros, voilà, nous sommes tous plus ou moins conditionnés par notre entourage et notre environnement, non ? Nous avons tous plus ou moins quitté l'état de nature pour atteindre un degré de développement plus ou moins abouti, plus ou moins confortable. Le film est intéressant en ce sens qu'il interpelle nos vieilles valeurs humaines oubliées. Chacun aura sans doute une vision différente du périple de Christopher. Certains trouveront ça formidablement courageux, d'autres verront ça comme le délire d'un fou, d'autres encore - et c'est mon cas - sortiront secoués d'émotions contradictoires, à dénouer au fil d'une lente introspection.

Pour moi, c'est là tout le message de Sean Penn. Ou, plus modestement, disons qu'avec moi, c'est le message qui est passé. L'important, c'est que chacun se fasse son idée et respecte l'attitude de Christopher en ce qu'elle a de fondamentalement humain. En plus d'admirer des images magnifiques, j'ai l'impression d'avoir reçu une formidable leçon d'humanité. Merci, Monsieur Penn !

mardi 12 février 2008

Un paradis vert ?

La Forêt d'émeraude. Un titre de film qui résonne depuis longtemps dans mes souvenirs cinématographiques. L'avais-je donc déjà vu ? M'en avait-on parlé ? Est-ce que j'ai raison de croire que je le confonds toujours avec A la poursuite du diamant vert ? Allez savoir ! La seule chose dont je suis sûr, c'est que c'est le tout dernier film que j'ai regardé sur ma platine DVD. Et que j'en suis ressorti content de l'avoir vu. Ou revu. Peu importe, en fait.

L'argument scénaristique tient en quelques lignes: un ingénieur européen est chargé de superviser les travaux d'un grand barrage au Brésil. Le chantier empiète largement sur la forêt amazonienne limitrophe. Il va sans dire que les industriels n'ont pas d'état d'âme et rasent les arbres "gênants" sans y réfléchir un seul instant. Mais voilà que les indigènes qui peuplent les lieux kidnappent le très jeune fils de notre brave ingénieur blanc. Avance rapide. Dix ans ont passé. Mort ou vivant, le gamin n'est toujours pas réapparu...

Le film évoque la rencontre de deux mondes: celui des populations primitives du Brésil et celui des colons européens défricheurs sans scrupule. Il y a évidemment un message derrière tout ça. Quelque chose qui ressemble à ce qu'on appellerait aujourd'hui une prise de conscience environnementale. Plus vieux de quelques années, La Forêt d'émeraude me fait un peu penser à Danse avec les loups. Bon, je préfère le film de Kevin Costner à celui de John Boorman, mais ce dernier se laisse tout de même regarder sans déplaisir. Objectivement un peu daté, il nous rappelle à l'ordre, en somme. Retombée dans l'oubli, la forêt amazonienne reste toujours menacée.