vendredi 31 janvier 2025

Quelque chose a survécu...

Je termine aujourd'hui mon intense mois de janvier "bloquesque" avec une suite: Aliens, le retour. Pour information, si j'ai un intérêt certain pour les quatre premiers épisodes de la saga, c'est notamment parce qu'ils ont chacun... un réalisateur différent ! Après le numéro 1 mis en scène par Ridley Scott, place donc à James Cameron, 32 ans...

Attention: si vous ignorez tout de cet univers et qu'il vous attire pourtant, le mieux est, je crois, de vous lancer avec le film de 1979 et/ou de lire ma chronique précédente. C'est bon ? Je résume vite fait en indiquant que, seule survivante de l'attaque d'un gros cargo spatial par un extraterrestre dégueulasse, Ellen Ripley (Sigourney Weaver) s'est plongée dans un sommeil profond pour ENFIN revenir sur Terre...

Aliens, le retour est la suite directe du premier volet, à l'image près. Quand l'héroïne se réveille de son coma volontaire, elle apprend vite qu'elle a dormi 57 ans. Le consortium qui l'employait jadis - en 2122 - existe toujours et a colonisé la planète hostile où elle avait débarqué. Mais il a perdu tout contact avec les familles installées par ses soins. Vous l'aurez deviné: Ellen Ripley est chargée de retourner sur place pour comprendre, accompagnée d'une escouade de marines bourrins et surarmés, prêts à éradiquer tout fléau qui viendrait à se présenter. Voilà donc toute la troupe partie pour un nouveau jeu de massacre. Pour ma part, j'ai vraiment aimé la suivre au fin fond de la galaxie. Tout ce qui va arriver est très prévisible, mais la virtuosité technique du film en fait encore une remarquable référence de science-fiction près de quarante ans après sa sortie. Très typés, ses personnages sont souvent charismatiques - Ellen Ripley en tête, bien entendu. Enrobé de la musique de James Horner, c'est un bien beau cadeau. Même certains effets un peu "old school" conservent un charme fou...

Aliens, le retour

Film américain de James Cameron (1986)

La Cinémathèque française a eu raison de consacrer une exposition au réalisateur canadien, qui signait là l'un de ses tous meilleurs opus. Une version longue livre quelques clés sur le thème de la maternité. Côté SF, Abyss et son voyage sous-marin gardent un peu d'avance dans mon Panthéon de cinéma, toujours dominé par l'inégalable E.T. ! Pour citer au moins un film plus récent, je dirais Blade runner 2049.

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Allez, une anecdote personnelle...
Il se trouve que j'ai eu un jour le privilège de suivre une conférence de Stan Winston, crédité ici comme réalisateur de la deuxième équipe et chargé des effets spéciaux. Je ne savais pas du tout qui il était ! Et, avec le recul du temps, je comprends mieux ceux qui l'admirent...

Et pour conclure, quelques liens utiles...
Ils vous renverront vers le blog d'Ideyvonne ou celui de Benjamin. Vincent, lui, était réservé sur Cameron. Il s'en est justifié posément. 

jeudi 30 janvier 2025

Un autre monde (ou pas)

J'ai, il y a peu, lu des choses très insultantes sur Adèle Exarchopoulos. Et, en prime, une affirmation selon laquelle elle n'aurait aucun talent ! J'en suis resté tout ébaubi, tant j'apprécie cette actrice. Et je suis content d'avoir pu voir Planète B, où elle joue l'un des deux rôles principaux. NB: l'autre a été attribué à la Suissesse Souheila Yacoub...

Nous sommes à Grenoble, en 2039. Des militants écologistes radicaux poursuivent une lutte armée contre les institutions et entreprises accusées de violer les accords de Paris sur l'atténuation et l'adaptation contre les changements climatiques, avec pour règle de conduite absolue de ne tuer personne - et donc de ne s'en prendre qu'aux biens. En face, la répression policière est forte et, un jour, un groupe d'activistes se retrouve soudain enfermé dans une prison virtuelle ! Dans le même temps, dans la réalité, une jeune réfugiée irakienne cherche une solution pour faire renouveler le QR Code qui lui permet de travailler comme femme de ménage et donc de rester en France. Science-fiction ? Hum... Planète B est plutôt un film d'anticipation. Rien ne dit que la France aura évolué ainsi dans quinze ans. Technologiquement et même politiquement, je continue de me dire que le pays n'en arrivera pas à un tel niveau de destructuration sociétale. Mais il est clair aussi que cette menace existe à mes yeux ! Et c'est bien entendu pour cela que le film m'a fait forte impression...

Sur le plan formel, tout n'est pas parfait, mais je ne suis pas certain qu'il aurait été utile d'augmenter le budget pour des rendus visuels encore plus spectaculaires. Planète B est aussi un film de décors. Peut-être saurez-vous reconnaitre certains lieux où il a été tourné. Grenoble en est un, mais il y en a d'autres et notamment un littoral méditerranéen - du côté du Var, sauf erreur (ou oubli) de ma part. C'est l'occasion de saluer le bon travail effectué lors des repérages. Autre atout du film: sa bande-originale, aussi futuriste qu'immersive. Je retiendrai qu'elle a été écrite par Bertrand Bonello, le cinéaste niçois, dont j'ignorais jusqu'alors la faculté de composition musicale. Mon bilan sera donc largement positif, avec un bémol pour le montage alterné, un peu trop télévisuel pour moi. Rien de rédhibitoire... ouf ! C'est un grand plaisir de voir que le cinéma de genre "à la française" continue de se développer et, je veux le souligner, que des femmes s'emparent de plus en plus de sujets longtemps réservés aux hommes. Même si l'égalité suppose de ne pas s'endormir trop vite sur l'acquis...

Planète B
Film français d'Aude Léa Rapin (2024)

Aïe ! Avec une sortie le 25 décembre sur 108 écrans, ce long-métrage intéressant n'avait clairement pas toutes les chances de son côté. Résultat: 20.776 pauvres entrées en première semaine d'exploitation. Il est vrai aussi que l'idée d'un futur sombre peut refroidir des ardeurs cinéphiles, au risque de zapper Bienvenue à Gattaca ou Blindness. N'oublions pas la mélancolie, une émotion forte dans Never let me go.

mercredi 29 janvier 2025

Catastrophe en vue ?

Vous en souvenez-vous ? L'année a commencé un mercredi, le jour officiel pour la sortie des nouveaux films dans les salles de cinéma. C'est ainsi que, dès le lendemain, j'ai pu aller voir un long-métrage millésimé 2025, Un ours dans le Jura, attiré par sa bande-annonce. La nouvelle réalisation du trublion Franck Dubosc vaut bien le détour !
 
Je laisse à d'autres le soin de vous détailler ses références probables et assumées, à commencer par mon film préféré des frères Coen. L'histoire ? Michel gère (mal !) une sapinière avec sa femme, Cathy. Un jour, voulant éviter un plantigrade sur la route, il perd le contrôle de son véhicule et cause la mort accidentelle d'un couple d'inconnus. Paniqué, il rentre alors chez lui sans rien faire. Et en parle à Madame.
 
Revenus sur les lieux du drame, elle et lui trouvent... deux millions d'euros dans le coffre de la voiture des défunts. Ce qu'ils cachent aussitôt à un ami gendarme, chargé d'une enquête sur des migrants. Bon, j'estime que j'en ai largement assez dit: Un ours dans le Jura reste une comédie, mais d'un style peu attendu pour Franck Dubosc. L'acteur-réalisateur s'est bien entouré: il forme ainsi un très bon duo avec l'excellente Laure Calamy. Arrive ensuite un Benoît Poelvoorde d'une sobriété rare et franchement très convaincant en enquêteur suspicieux et mono-parent d'une adolescente pour le moins revêche. Notez que je passe volontairement sur d'autres détails du scénario. Sans crier au chef d'oeuvre, c'est clair: j'ai passé un vrai bon moment devant ce spectacle, sans rien trouver à redire sur sa mise en scène. Pas sûr de savoir trouver d'autres comédies françaises aussi efficaces dans un avenir proche ! Mais je tiens au moins un bon mètre-étalon...

Un ours dans le Jura
Film français de Franck Dubosc (2025)

Le film des frères Coen ? C'est bien entendu Fargo, une comparaison logique bien que plutôt abusive, tout de même. Passons: le film d'aujourd'hui possède assez de qualités pour se suffire à lui-même. Réputé lourdingue, Franck Dubosc casse un peu cette image médiocre et, au cinéma, semble s'être amélioré depuis Tout le monde debout. Sur son thème, il m'amuse plus que La chute de l'empire américain !

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Et qu'en pensent donc mes petits camarades ?

Pascale et Dasola se réjouissent pleinement après avoir vu le film. Quant à Princécranoir, il émet des réserves, mais s'est amusé aussi...

dimanche 26 janvier 2025

2024, mes préférences

Chaque année, c'est la même chose: de nombreux médias cinéma publient leur top du millésime écoulé. Des blogueurs font de même. De mon côté, je finis les chroniques des films vus lors de l'année civile en question avant d'en proposer un classement. Certains opus sortis en décembre, vus en janvier, sont donc écartés (ou "reportés").

Les hiérarchies sont-elles pertinentes ? De cela aussi, le petit monde cinéphile discute régulièrement. Cette année encore, j'en fais une. Elle est évidemment aussi subjective que partielle: c'est le jeu ! Précision: en salles, je n'ai vu "que" 60 longs-métrages, hors reprises. Voici donc ce que j'en retiens pour un (copieux) top de l'année 2024...

1. Le déserteur
Dani Rosenberg / Israël
Toujours brûlant d'actualité, ce film pacifiste d'un artiste israélien m'est apparu exempt de tout manichéisme. L'histoire de ce garçon incapable de faire la guerre est fictive, oui. Et d'une terrible beauté...

2. L'innocence
Hirokazu Kore-eda / Japon
Le harcèlement à l'école. Le lourd poids des traditions séculaires. L'affection entre deux enfants. La solitude et l'espoir ténu d'en sortir. Quel film encore du réalisateur palmé d'or en 2018 ! À voir, à revoir !

3. Moi capitaine
Matteo Garrone / Italie
Des images sordides de ce que doivent vivre de nombreux migrants africains. Mais aussi de la poésie. Et de la force. Une bonne claque pour nos consciences occidentales trop endormies. Sans polémique...

4. Pendant ce temps sur Terre
Jérémy Clapin / France
Sous couvert de science-fiction, une très belle histoire de deuil fraternel, offerte par un réalisateur quinqua qu'il serait bon de suivre. Peut-être est-il déjà un fer de lance du cinéma de genre, en réalité...

5. Le roman de Jim
Arnaud et Jean-Marie Larrieu / France
Dites, Arnaud et Jean-Marie, c'est quoi, être père ? Les frangins adaptent fort délicatement le roman de Pierric Bailly et donnent envie de le lire. Karim Leklou est touchant (comme d'hab' !) et bien entouré.

6. Rosalie
Stéphanie Di Giusto / France
La lauréate du César du meilleur espoir féminin millésime 2023 poursuit sur sa belle lancée avec ce film sensible sur une femme velue. Nadia Tereszkiewicz s'inscrit doucement dans mon Panthéon...

7. Jusqu'au bout du monde
Viggo Mortensen / Canada - Danemark - Mexique
Avis à ceux qui en doutent encore: non, le western n'est pas mort. Cela rime et cela se vérifie une nouvelle fois, avec cette histoire d'allure classique, superbement mise en scène. Oui ! Et Vicky Krieps...

8. Sans Coeur
Nara Normande et Tião / Brésil
Voyage en terre presque inconnue et retour des images plein les yeux après la projection de cette merveille lusophone. Son atout majeur: s'ancrer dans le réel sans s'interdire une dose de fantastique. Waouh !

9. L'étoile filante
Dominique Abel et Fiona Gordon / France - Belgique
D'aucuns jugent ce style à la Tati (ou Kaurismäki) des deux cinéastes passé de mode. Ou carrément obsolète. C'est plus qu'injuste, dis-je. Mercis et bravos pour eux qui mêlent le drame, la comédie et le rêve.

10. Vampire humaniste cherche suicidaire consentant
Ariane Louis-Seize / Canada
Serait-ce le plus sanglant des films tendres ? Hum... plutôt l'inverse. Décalé et mignon comme tout, cette improbable bluette adolescente mériterait bien qu'on se réveille la nuit ! Pour rigoler, entre autres...

11. Ni chaînes ni maîtres
Simon Moutaïrou / France
Dans un monde et une France souvent à cran sur les questions raciales, ce long-métrage documenté est une bonne première marche à franchir pour "comprendre" l'esclavage. Et la fin... vous mettra KO !

12. Enys Men
Mark Jenkin / Grande-Bretagne
Ne cherchez pas à tout analyser ! Ou plutôt: faites-vous votre idée ! C'est sans doute le premier message de ce film complètement dingue. Une île pour un voyage immobile, empli de mystères. Et sans retour ?

En y repensant, je me dis que beaucoup de ces films évoquent l'idée de vivre libres, selon nos propres codes et dans une société humaine qui accepte la diversité dans toutes ses dimensions. Je constate aussi que c'est d'ailleurs l'un des grands messages que délivre le numéro 1 du box-office national, Un p'tit truc en plus ! Cela me donne envie d'ajouter six "mentions" à cette liste de douze: Anora, Civil war, Emilia Pérez, En fanfare, Vingt dieux et enfin La zone d'intérêt. J'ai donc retenu 18 longs-métrages en tout (30% de mes découvertes).

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Et maintenant, si vous voulez prolonger le débat...

La section commentaires est ouverte à vos remarques (ou questions). Les tops de Pascale, Dasola, Vincent et Benjamin aussi, je présume. Quant à mon premier film de 2025, il va arriver ! Mercredi prochain...

samedi 25 janvier 2025

Un regard sur 2024

Voilà... j'en ai terminé avec les films que j'ai vus l'année dernière. Place maintenant à un (premier) petit bilan, tout à fait subjectif ! L'occasion de revenir sur certains longs-métrages diffusés en salles. J'ai aussi prévu une liste de mes préférences: j'y reviens dès demain. En attendant, voici donc quelques indicateurs autres, pour le plaisir...

Du côté français...

Un peu plus de 181 millions de tickets vendus: c'est le bon chiffre atteint dans les salles de notre pays, l'an passé. Les exploitants notent que ce niveau rejoint presque celui de l'avant-Covid. La France fait figure d'exception et voit la fréquentation de ses cinémas portée par sa production nationale, avec notamment les succès remarquables d'Un petit truc en plus (photo / premier du box-office à 10,8 millions d'entrées) et Le comte de Monte Cristo (2ème à 9,3 millions), désignés en porte-drapeaux avant L'amour ouf (5ème à 4,9 millions). J'espère des triomphes comparables - voire supérieurs - courant 2025.

Du côté étranger...

Pas de véritable surprise: les neuf autres places du top 12 "national" sont prises par de grosses productions américaines, issues d'univers préexistants. Et je n'ai pas envie de les citer en détail aujourd'hui ! Vous connaissez mon intérêt pour le cinéma venu d'autres pays, non ? Tous supports confondus, les films ni francophones ni anglophones comptaient pour un gros quart de mes découvertes de l'année 2024. Paradoxe: en salles, j'ai loupé les trois plus gros succès sur ce critère particulier, soit Il reste encore demain (photo / Italie), Les graines du figuier sauvage (Iran) et La salle des profs (Allemagne). Ouille...

Du côté "familier"...

Vice-versa 2 (photo), Dune - Deuxième partie, Bob Marley, Monsieur Aznavour... je n'ai assurément pas boycotté ces suites officielles ou biopics relativement consensuels, membres du top 20. J'assume, tout en regrettant la frilosité des producteurs, exploitants et spectateurs. L'intérêt même d'aller en salles alors que cette offre dite "de masse" débarque de plus en plus vite et dans une forme resplendissante dans nos salons pose encore et toujours question. Triste constat: l'un des cinémas de ma ville a fermé au printemps dernier... et son local reste inoccupé à ce jour ! Un très vaste sujet...

Du côté nouveau (et féminin)
...
Là, je dois admettre que je sèche un peu: je n'ai pas fait de stats détaillées sur les premiers films et réalisations de femmes en 2024. Mais les sujets des premiers pas au cinéma et des représentations féminines m'intéressent toujours. Je les fusionne parfois pour essayer de savoir comment et grâce à qui l'art s'invente et peut se renouveler. C'est un autre très vaste sujet ! Le relatif succès critique et public d'un film comme Vingt dieux (photo) me réjouit à 200%, par exemple. Et j'espère que le handicap va avoir plus de visibilité sur les écrans. Mais ne mélangeons pas tout et reparlons-en plutôt... au fil de 2025 !

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Une précision que je crois utile...

Les chiffres que je cite dans cette rétrospective datent de mercredi. Si vous en avez trouvé d'autres, n'hésitez surtout pas à m'en aviser ! Ma chronique d'il y a six jours sur James Cameron m'a servi de leçon. Je n'écarte pas l'idée que les statistiques aient pu légèrement évoluer.

vendredi 24 janvier 2025

London calling

Je voulais passer le soir de la Saint-Sylvestre avec un grand classique. Or, chez mes parents, impossible de voir le Chaplin espéré. Ma mère sait mon affection pour Audrey Hepburn: après le très bon dîner concocté par ses soins, elle a proposé que l'on regarde My fair lady. Un film musical hollywoodien en plan B ? Une remarquable suggestion !

Nous sommes à Londres, au début du 20ème siècle. Eliza Doolittle vend des fleurs dans la rue. Un père éboueur, une mère déjà morte. Le hasard la place sur le chemin d'un grand professeur d'université spécialiste de la phonétique: Henry Higgins, joué par Rex Harrison. Cet arrogant personnage fait un pari avec un ami: il  effacera l'accent populaire d'Eliza et lui permettra dès lors d'accéder à la haute société. Au vu de la seconde photo ci-dessous, vous imaginerez la suite. Adapté d'une grande comédie musicale elle-même inspirée d'une pièce de George Bernard Shaw (Pygmalion), My fair lady prend son temps et dure presque trois heures. Une véritable référence (pour le genre) !

Évidemment, ce que le film dit de la condition féminine à l'époque apparaît franchement suranné aujourd'hui, pour ne pas dire atroce. Mais voir - ou revoir - le film en 2024-25 a au moins un intérêt historique et s'avère aussi plutôt amusant. Toute cette démesure artistico-technique (costumes, décors de studio, chansons...) possède quelque chose de délicieusement rétro, un charme résolument vintage dont Audrey Hebpburn est - à l'évidence - l'inégalable ambassadrice. Elle n'eut certes pas d'Oscar pour ce rôle, mais le film lui-même décrocha huit statuettes, en ce temps pas si lointain où l'Académie séparait encore les longs-métrages noir et blanc de ceux en couleur. Pas de doute: My fair lady est une bonne pub pour le Technicolor. D'ailleurs, pas d'équivoque non plus: la marque apparaît au générique. Je me dis donc que le cinéma n'a jamais cessé d'idolâtrer ses icônes. Et faudrait-il désormais lui reprocher ? Sincèrement, je ne crois pas...

My fair lady
Film américain de George Cukor (1964)

Pas d'affection démesurée pour cet opus, mais une vraie tendresse. Malgré les clichés, le duo Hepburn / Harrison fonctionne très bien. Cukor, lui, était peut-être un peu plus mordant avec Hantise (1944). J'ai l'impression qu'il a su évoluer avec son temps - ce sera à vérifier ! En attendant, vous pourrez retrouver d'autres films de cet "âge d'or" hollywoodien sur le blog. Le must ? Chantons sous la pluie, dès 1952.

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Et ailleurs sur la Toile...

Vous dénicherez deux hommages récents d'Ideyvonne: tout en images d'abord, puis pour un anniversaire. Et ce billet de "L'oeil sur l'écran"...

jeudi 23 janvier 2025

Les joies de la cohabitation

Mara fut une actrice très appréciée et vit à présent loin des plateaux. Elle occupe une grande maison avec son mari Pedro, artiste peintre. Norberto, ex-réalisateur, et Martin, ancien scénariste, y logent aussi. Cette cohabitation est devenue plutôt difficile pour tout le monde. Jusqu'au jour où débarquent deux jeunes visiteurs, un peu étranges...

Ai-je besoin d'être plus explicite sur le scénario de ce drôle de film argentin intitulé La conspiration des belettes ? À vous de me le dire. Personnellement, j'ai apprécié ce long-métrage, souvent présenté comme une comédie noire, voire immorale - ce qui est assez juste. Surtout, restez cools et... ne le prenez pas au sérieux ! Son potentiel comique réside principalement dans son aspect gentiment caricatural et ses rebondissements outrés, assez improbables dans la vraie vie. Durée: deux heures dix minutes. Bon... c'est un peu trop, à mon avis. Mais heureusement, à l'écran, personne ne semble prendre les choses avec trop de hauteur: le plaisir des acteurs est donc communicatif. L'origine argentine du film ? Elle l'aide à se distinguer du tout-venant. Résultat: je ne vois aucune (bonne) raison de le zapper sans attendre.

La conspiration des belettes
Film argentin de Juan José Campanella (2019)

Un cliché: je trouve que ce film est "un aimable divertissement". N'attendez pas de lui qu'il soit le nouveau grand classique inaltérable du cinéma comique... et vous devriez l'apprécier, à sa juste valeur. Ou au moins comprendre son titre. Pas si farfelu, en fin de compte. Je cherche un film comparable: c'est franchement difficile à trouver. Voyez ou revoyez donc Boulevard du crépuscule - pour un clin d'oeil !

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Envie de lire un autre avis ?

Je partage celui de Pascale - qui est un rien plus détaillé que le mien.

mercredi 22 janvier 2025

Drôle de tour...

Je connais bien mal le théâtre et le fait est que j'ignorais encore tout d'Eduardo De Filippo (1900-1984) il y a peu. J'ai vu une adaptation cinéma de l'une de ses pièces, écrite en 1948: La grande magie. Noémie Lvovsky, sa réalisatrice, parle ouvertement d'une adaptation "très libre". Elle y a par exemple ajouté du chant et de la danse. Soit !

Le film se passe vers l'année 1920 (la pièce, elle, ne le précise pas). Dans un hôtel du bord de mer, la troupe d'un vieux prestidigitateur doit divertir la clientèle. Quand une jeune femme - mal ? - mariée avec un notable participe à un numéro de disparition, elle disparaît pour de bon. Cela contrarie l'époux, mais tout autant l'artiste, chargé d'aussitôt faire réapparaître la belle, qui s'est en réalité enfuie. Qu'ajouter à cela ? Que les actrices et acteurs composent une troupe intéressante, avec Judith Chemla, Denis Podalydès, Sergi López, François Morel, Rebecca Marder et Damien Bonnard. Le vrai problème pour moi étant que le scénario part alors un peu dans tous les sens. Comme s'il fallait à tout prix garder contact avec la réalité tangible avant d'accéder enfin à un imaginaire détaché de tout réalisme. J'ignore comment la pièce s'en sort, mais cette mouture pour écrans m'a déçu. Même si, OK, La grande magie n'est pas un mauvais film...

La grande magie
Film français de Noémie Lvovsky (2023)

Mouais, mouais, mouais... je ne suis pas sûr qu'il soit si judicieux d'adapter - ou de revisiter - toutes les pièces pour le cinéma actuel. Ici, cela m'aura au moins permis de découvrir Eduardo De Filippo ! Dans Comédie érotique d'une nuit d'été, je crois que Woody Allen s'en sortait mieux (avec ses références à lui, évidemment). 25 ans avant #MeToo, les femmes au cinéma étaient pourtant moins libres...

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Et puisque je parle de femmes...

Je vous conseille à présent de lire également la chronique de Pascale. Elle évoque notamment l'intérêt de Noémie Lvovsky pour le texte d'Eduardo De Filippo. Sans se priver bien sûr de nous donner son avis.

dimanche 19 janvier 2025

Monsieur James

Trois de ses films figurent parmi les dix plus grands succès du cinéma en France. Les mêmes (Avatar, Avatar - La voie de l'eau et Titanic) occupent même les 2ème, 3ème et 7ème rangs en termes de recettes internationales. Ces chiffres ne définissent pas un artiste-réalisateur incontournable à mes yeux, mais de fait, James Cameron en impose !
 
De passage à Paris en décembre, j'ai eu la chance et le plaisir d'arpenter les travées de la Cinémathèque française avant la clôture d'une expo consacrée au cinéaste canadien. Une sorte de making of muséal, remontant aux sources de son inspiration et ouvert au public sous un titre sobre: "L'art de James Cameron" ! Très belle initiative...

J'insiste: Cameron est bien loin d'être mon réalisateur anglo-saxon préféré et, même au rayon blockbusters, je préfère Steven Spielberg. N'empêche: en découvrant cette exposition, j'ai un peu mieux compris comment l'ami James - 70 ans depuis le 16 août - avait cheminé jusqu'au cinéma. Et j'ai apprécié ce côté "geek" pleinement assumé ! Avant de faire le spectacle sur grand écran, Jim était un gosse passionné, lui aussi, et je suis persuadé qu'il en garde quelque chose aujourd'hui. Il est connu aussi pour son engagement environnemental.

Par le passé, c'est vrai que j'ai été dérouté par sa façon de passer d'un style à l'autre. Je voyais presque Titanic comme une anomalie dans la carrière du papa de Terminator... et j'adorais déjà Abyss. Insaisissable, l'homme derrière la caméra devient plus accessible après un temps de recul sur sa carrière (encore inachevée, bien sûr). Je dirais juste que son travail parle pour lui: il croit en ce qu'il fait. J'espère que le cinéma ne se contentera pas un jour des productions éléphantesques dont il accouche parfois, mais c'est un grand créateur.

Et un vrai patron ! Une présentation comme celle de la Cinémathèque française a le mérite de nous rappeler combien un tel réalisateur milliardaire bosse, active des ressources et crée des emplois. L'aspect tape à l'oeil de ses inventions ne doit certes pas nous le faire oublier. Sur les cimaises parisiennes, je me suis à vrai dire "laissé fasciner". Nous pourrons toujours critiquer James Cameron un autre jour, non ? Avec lui, quelque chose de l'immense machine à rêves hollywoodienne subsiste, pour le pire... et pour le meilleur. J'aimerais retenir le bon !
 
Oui, je verrai donc assurément d'autres films de ce bon vieux James. Le suivrai-je dans toutes ses pérégrinations ? Ce n'est pas certain.
J'imagine que j'ai encore à enrichir mes connaissances en la matière. Sans doute le savez-vous: le troisième volet de la grande saga Avatar devrait arriver cette année. D'ici là, j'ai déjà un monstre de l'espace sous le coude et peut-être un gros paquebot à remonter à la surface. Ils arriveront, mais je ne peux m'engager sur des dates précises. Chaque chose en son temps: j'ai d'abord d'autres chroniques à publier.

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Un tout dernier mot...

La Cinémathèque française héberge aussi le Musée Méliès, accessible à tarif réduit (2 euros) en billet couplé avec l'exposition temporaire. Après celui consacré à James Cameron, un autre de ces événements ouvrira le 19 mars: il sera dédié à Wes Anderson. Chic, chic, so chic !

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MAJ - Lundi, 15h05
: j'ai quelque peu modifié l'intro de la chronique pour citer des chiffres fiables. Ils peuvent encore évoluer, à la marge.

samedi 18 janvier 2025

Poste restante

Je le dis tout de suite: Scandaleusement vôtre ne m'a pas emballé. C'est simple: je m'attendais à un scénario un tantinet plus audacieux. Inspiré d'une histoire vraie, le film évoque la multiplication de lettres anonymes injurieuses dans un petit village anglais, dans les années qui ont suivi la Première guerre mondiale. Un sujet assez intéressant.

Le problème majeur, à mes yeux, c'est que le récit se concentre surtout sur la rivalité de deux femmes, l'une qui reçoit des missives insultantes et l'autre qui est très rapidement accusée de les écrire. Autre personnage: une jeune policière méprisée par sa hiérarchie mais bien décidée à établir la vérité et à prouver ainsi des qualités d'enquêtrice supérieures à ce qu'imaginent ses collègues masculins. Scandaleusement vôtre se veut une comédie: OK, mais son scénario patine vite une fois posé son principal enjeu. C'est dommage: je crois qu'en insistant sur l'angle féministe, le récit aurait gagné en intérêt. Reste une reconstitution d'époque soignée: c'est déjà un bon point. Les trois actrices - Olivia Colman, Jessie Buckley et Anjana Vasan - s'en sortent honorablement. Mais il manque un (petit) quelque chose !

Scandaleusement vôtre
Film britannique de Thea Sharrock (2024)

Est-ce un problème de médium ? La réalisatrice est surtout connue comme metteuse en scène de théâtre, à ce que j'ai cru comprendre. Bon... son film n'est pas mauvais, mais tourne trop vite en rond. Difficile de trouver une comédie féministe: Mon crime, à la rigueur ? Peut-être qu'il serait bon de prendre le sujet un peu moins au sérieux. Ou de se contenter d'autres références comme We want sex equality.

vendredi 17 janvier 2025

Triomphe de la lumière

N'oublions pas: Mozart est mort moins de trois mois après la première de La flûte enchantée, son opéra probablement le plus célèbre (1791). J'en ai vu dernièrement une adaptation récente, toujours disponible en VF et VO allemande - pour une semaine - sur la plateforme Arte.tv. NB: je n'ai pas encore vu celles d'Ingmar Bergman et Kenneth Branagh.

Faut-il vous recommander cette mouture ? Oui, pourquoi pas ? Je dois préciser qu'elle est une réduction du livret de Shikaneder, son univers fantasmagorique d'inspiration égyptienne étant replacé dans le monde moderne. En gros et en résumé, un jeune homme prénommé Tim intègre une prestigieuse académie pour se former au chant lyrique. Malgré la belle réputation de sa famille, ce n'est pas gagné d'avance. Mais un inattendu voyage, entamé à partir de la vieille bibliothèque de sa vénérable école, pourrait bien venir renforcer sa motivation. Sauf, bien sûr, si ce bon vieux "monde réel" impose sa propre loi ! Bilan: La flûte enchantée m'a semblé un honnête concentré d'opéra. Chacun(e) de nous n'aura pas forcément la chance d'entendre ce chef d'oeuvre dans une salle de concert, alors oui, pourquoi pas ainsi ? L'histoire elle-même vaut le détour et, bien sûr, les parties chantées sont un régal pour oreilles. Zu Hilfe, zu Hilfe, sonst bin ich verloren...

La flûte enchantée
(ou L'héritage de la flûte enchantée)
Film allemand de Florian Sigl (2022)

Cette Zauberflöte calibrée pour l'international n'est pas sans défauts. J'estime toutefois qu'elle peut offrir une initiation honorable à ceux qui n'ont pas d'emblée une bonne connaissance de l'oeuvre originelle. Avec, en prime, l'opportunité de l'entendre dans sa langue première. Rappel: merveille du cinéma, Amadeus, parlait et chantait  anglais. Vous préférez l'italien ? Voyez Farinelli... et Mes frères et moi, allez !

jeudi 16 janvier 2025

Au nom des frères

Eh oui ! Il existait déjà des films de pirates au temps du cinéma muet. Faut-il les classer dans un genre à part entière ? Ou les juger comme un ersatz des films d'aventure ? Je me pose ces questions après avoir vu - à l'invitation de notre ami Vincent - Le corsaire noir. Arte nous a offert ce "bonbon" au cours des dernières fêtes de Noël...

Nous embarquons au 17ème siècle. Un flibustier issu de la noblesse espagnole bataille contre un Néerlandais: il veut ainsi venger la mort de ses frères, assassinés par ce vil malandrin que le roi d'Espagne vient de recruter pour remplacer le gouverneur de Maracaibo, une île d'Amérique latine. Or, au cours d'un abordage, la fille de son ennemi est capturée par ses hommes: il tombe aussitôt sous son charme. L'amour en mer, c'est juste une question de tempo ? À vous de voir. Le corsaire noir offrant son lot de péripéties, il respecte son contrat de divertissement, un peu vintage, à terre et sur les flots, oh, oh ! Parmi les curiosités de cet opus, je retiendrai la présence en tête d'affiche d'un dénommé Kabir Bedi, acteur né en 1946, de nationalité indienne, aux côtés de Mel Ferrer dans le rôle du grand méchant. Notons aussi que l'héroïne est française: la jolie Carole André, 23 ans. En pareille compagnie et deux heures de film, zéro ennui à l'horizon...

Le corsaire noir
Film italien de Sergio Sollima (1976)

Le premier film que j'ai regardé pendant ma récente pause hivernale mérite votre attention si vous aimez ce type d'histoires fantaisistes. Mais attention, toutefois: un autre long-métrage (hispano-)italien était sorti cinq ans plus tôt sous le même titre, parfois accompagné d'un étonnant Deux loustics en bordée - Terrence Hill et Bud Spencer ! Vous pourriez préférer revoir Capitaine Blood et Le corsaire rouge...

mercredi 15 janvier 2025

Au-dessus des nuages

Une citation pour commencer: "On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux". Ce n'est pas moi qui le dis ! C'est Antoine de Saint-Exupery qui l'écrit dans Le petit prince (1943). Il me semble vraiment intéressant de garder cette phrase à l'esprit afin d'apprécier un film récent consacré au pilote-écrivain: Saint-Ex...

Dissipons les malentendus: Saint-Ex n'est pas un film biographique. Auteur du scénario, le réalisateur Pablo Agüero revient sur l'époque où, en Amérique latine, l'auteur travaillait encore pour l'Aéropostale. Pour résumer, il nous est présenté comme une tête brûlée, sauvée après un crash par son ami Henri Guillaumet, et parti à la recherche de ce dernier, lui-même porté disparu lors d'une expédition andine. Certains des faits que nous voyons à l'écran ont réellement eu lieu ! Maintenant, je ne veux pas séparer ce qui est vrai de l'imagination pure du cinéaste: j'accueille le film comme une oeuvre onirique. Certains parleront d'effets spéciaux ratés: moi, je trouve au contraire que l'image, floue et dès lors incertaine, a la consistance des rêves. C'est pourquoi il me paraît inutile d'en attendre le moindre réalisme...

Il n'y a que peu de personnages dans ce film, mais j'ai aimé les rôles secondaires confiés à des enfants très expressifs: ils m'ont conduit vers un imaginaire que je n'aurais sûrement pas su me représenter. Cela dit, il me faut préciser que le récit du long-métrage s'articule autour de trois protagonistes, qu'incarnent Louis Garrel, Diane Kruger et Vincent Cassel. Un peu fades, les dialogues ne les obligent donc pas à forcer leur talent, mais j'ai pris plaisir à les (re)voir, tous les trois. Saint-Ex aurait pu être une grosse production, mais c'est un petit film que le cinéma français devrait vite oublier, malgré son réel potentiel à l'export. Les critiques professionnels ne sont pas tendres avec lui ! Et, même si je lui reconnais des qualités techniques, je crains fort qu'elles restent insuffisantes pour attirer un large public. Dommage...

Saint-Ex
Film français de Pablo Agüero (2024)

312 écrans et à peine 79.000 spectateurs en première semaine d'exploitation: je vous relaie bien la chronique d'un flop annoncé. C'est regrettable: le film ne mérite pas un échec de cette ampleur. Amateurs de classiques, vous vous replierez sur Le ciel est à vous. Pour une toute autre vision de l'aviation, je conseille Porco Rosso. NB: Sully et/ou Boîte noire pourraient aussi vous aider... à décoller !

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Vous voulez lire un avis négatif ?

J'en ai repéré plusieurs. Vous pouvez commencer par celui de Pascale.

mardi 14 janvier 2025

Monstrueusement vôtre

Jean Rochefort appelait "mes films avoine-foin" les quelques nanars qu'il avait accepté de tourner simplement pour financer sa passion des chevaux. Et incluait-il Frankenstein 90 dans la liste ? Je l'ignore. En son temps, cet OFNI a tout de même attiré un (gros) demi-million de curieux dans les salles françaises. Un score étonnant, à mes yeux !

Résumons. Notre ami Jeannot incarne un scientifique un peu dingue. Son objectif: donner la vie à une créature humanoïde et intelligente. Pour cela, il n'hésite pas à voler un bout de corps dans un labo clandestin et à récupérer une tête auprès d'un intermédiaire véreux. Puis, pour optimiser sa chose, à lui apprendre les bonnes manières. Seulement voilà... bien que pourvu de qualités certaines, le bon Frank a aussi quelques vices cachés: il ne contrôle pas sa force et, en mal d'affection, peut tuer une femme en croyant simplement l'étreindre. Vous imaginez la suite, non ? Même si Fiona Gélin et Eddy Mitchell l'accompagnent généreusement dans cette très étrange aventure filmée, Frankenstein 90 est bien loin d'être le meilleur Rochefort. J'ose même dire que c'est un film d'un autre temps, vu le sort réservé aux personnages féminins. Mais c'est aussi une pure curiosité placée au milieu d'une carrière pléthorique - et dont la fin peut surprendre. Cette chronique est déjà assez longue: c'est à vous de juger (ou pas). Pitié ! Si le film vous tente vraiment, voyez-le donc au 36ème degré !

Frankenstein 90
Film français d'Alain Jessua (1984)

Allez... trois étoiles pour les acteurs et pour la franche bizarrerie. J'admets que je suis généreux, oui, mais ce n'est pas tous les jours que l'on tombe sur un tel casting dans le cinéma de genre en France. Notez au passage que j'avais mis une note très légèrement supérieure à la parodie américaine sortie dix ans plus tôt: Frankenstein Junior. Ceux qui ont aimé le livre originel pourraient aussi voir Mary Shelley.

lundi 13 janvier 2025

Vers la sortie ?

Il a été comédien de théâtre. Acteur cinéma et télé depuis 1991. Scénariste à partir de 2001. Emmanuel Courcol gagne à être connu. J'avais aimé Cessez-le-feu, sa première réalisation, sortie en salles au printemps 2017, et En fanfare, un coup de coeur de novembre. Aujourd'hui, voici un autre film "tourné entre les deux": Un triomphe.

Ce long-métrage s'inspire d'une histoire vraie, survenue en Suède dans le courant de l'année 1985. Étienne, un passionné de théâtre dont la carrière patine, est embauché pour donner des cours d'art dramatique à des détenus (il ignore ce qui les a conduits en prison). Ambitieux, il choisit de leur faire répéter un grand classique contemporain: le célèbre En attendant Godot de Samuel Beckett. Objectif: permettre aux taulards d'obtenir une permission de sortie pour jouer la pièce devant un public et donc entamer leur réinsertion !

Bon... Un triomphe est un tantinet plus complexe et moins convenu qu'il peut y paraître de prime abord. C'est évidemment un film positif et, à ce titre, je dirais donc que le choix de Kad Merad pour le rôle principal se justifie pleinement, malgré son registre parfois limité. J'ai passé un bon moment devant ce film, qui a notamment le mérite de nous épargner les longs et lénifiants discours sur la vie carcérale. Porté entre autres par Pierre Lottin et Sofian Khammes, il bénéficie de la présence - au second plan - de Marina Hands et Laurent Stocker. Il a été sacré "meilleure comédie" aux European Films Awards et Prix du public au Festival du film francophone d'Angoulême. Pas mal, non ?

Un triomphe
Film français d'Emmanuel Courcol (2021)

Il est dommage que ce petit film reste méconnu: 305.953 spectateurs dans les salles françaises, cela reste un triomphe des plus modestes. Certes, il n'a rien d'exceptionnel, mais il aurait mérité meilleur sort. Tous les films en prison ne peuvent pas valoir Les évadés, hein ? Après, vous êtes aussi libres de préférer la fantaisie d'un En liberté ! et de son point d'exclamation. Hé, autorisez-vous à en voir plusieurs !

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Et si je ne vous ai pas convaincus...

Je vous propose de lire également la chronique de notre amie Dasola.