lundi 23 septembre 2013

3+1 = ?

926 chroniques doivent avoir suffi à vous le montrer: les aspects financiers du cinéma sont loin d'être ceux qui m'intéressent le plus. Par peur pour l'art et intérêt pour la phase créative, je lis des choses sur le sujet, bien sûr, et surtout en cette année où 1) les chiffres d'exploitation en salles sont en chute libre et 2) les professionnels français du septième art voient leur statut social remis en question. Quartet, lui, est un film britannique. Il a eu la chance d'un accueil attentif de la part de la critique: il est aussi la première réalisation d'une grande star, le comédien américain Dustin Hoffman. Ça aide...

Trêve de suspense: Quartet est aussi un joli (petit) film, adaptation d'une pièce de théâtre. L'histoire invente une maison de retraite réservée aux anciens musiciens et chanteurs lyriques. Bien jolie idée que cette Beecham House, encore pleine de vie puisque musicale évidemment et par vocation. Crise oblige, l'idée d'une menace financière sur la structure passe comme une note sur une partition d'opéra, idem pour celle de la motivation générale des papys/mamies pour animer leur propre concert de bienfaisance. L'argument maître de l'intrigue est plus commun: évidemment, pour cela, il faut pouvoir compter sur la reformation d'un quatuor. Trois de ses ex-membres sont d'accord, mais pas le quatrième. Vous imaginez la suite, non ? Permettez-moi de m'abstenir d'aller plus avant dans les explications.

Autant être honnête: pour moi aussi, le fait que ce film ait été réalisé par Dustin Hoffman est une source évidente d'intérêt. J'étais curieux de savoir à quel point, à 75 ans, la vedette allait se dépatouiller derrière la caméra. Conventionnel mais séduisant, Quartet, je l'ai dit et le répète, est un joli film. Si j'ai parlé de petit film, ce n'est pas par condescendance, mais simplement pour signifier qu'il n'invente rien de franchement nouveau sur les écrans. Tant pis: considéré froidement pour ses qualités propres, le long-métrage tire honorablement sur la corde de l'émotion et, de toute évidence, rend un vibrant hommage à la musique et à l'opéra. Quelques scènes sont un peu "too much", mais l'implication des comédiens et figurants professionnels m'amènera volontiers à parler d'une oeuvre attachante.

Quartet
Film britannique de Dustin Hoffman (2013)

L'histoire ne dit pas si l'ex-Lauréat tournera d'autres films. J'imagine toutefois qu'il sera attendu au tournant, son baptême du feu lui valant quelques bienveillants encouragements à aller plus loin. L'historiette qu'il a choisi d'adapter ne lui offre pas un coup de maître. Le concert m'apparait comme une comparaison valable, bien loin d'Amadeus...

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Un petit contrepoint, voulez-vous ?

Pascale de "Sur la route du cinéma" n'a pas apprécié le ton général. Dasola, en revanche, parle d'un film plaisant ("Le blog de Dasola").

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