Vous cherchez les Cornouailles ? Ce territoire est très facile à trouver. Sur la carte du Royaume-Uni, il se situe à l'extrême sud-ouest, bordé par la Manche et l'Atlantique. Film récent, Enys Men nous y conduit. Son titre signifie L'île de pierre dans la langue locale - le cornique. Pas convaincu que les géographes l'aient répertoriée sous ce nom-là...
Peu importe: Enys Men - le film - nous propose un voyage très loin des sentiers battus et nous ramène au printemps 1973. Une femme s'est installée au beau milieu de nulle part pour mener un travail répétitif: l'observation de quelques fleurs blanches poussées en haut d'une falaise et le relevé de la température extérieure, à heure fixe. Chaque jour, cette même femme ajoute à une ligne à un journal qu'elle tient assidument: "Pas de changement. Pas de changement. Pas de changement". Les dates défilent et se ressemblent toutes. Sauf que nous, spectateurs, observons des comportements étranges de la botaniste (exemple: elle ignore les appels radio qu'elle reçoit). Bientôt, d'autres personnages apparaissent et elle interagit parfois avec eux... mais pas toujours. Que se passe-t-il au juste ? Mystère. Autant vous le dire: le film pose beaucoup de questions et apporte peu de réponses. Une aubaine pour déployer notre imaginaire intime !
Certains critiques ont classé le film dans la catégorie "folk horror". Cette sous-catégorie du cinéma d'horreur s'amuse avec les croyances populaires, les cadres naturels et les rites folkloriques, dans le but d'instiller la peur à partir de ces éléments, plus ou moins familiers. Or, très franchement, Enys Men ne m'a jamais fait sursauter d'effroi. J'ai vu (et vraiment apprécié) ce que je peux appeler un bon film d'atmosphère. Petit à petit, j'ai échafaudé mes propres hypothèses pour interpréter à ma façon ce que le scénario n'expliquait pas. Accrochez-vous: pour moi, l'héroïne vit tout simplement à l'envers ! Ou disons plutôt à rebours du temps: jour après jour, elle revient dans le passé - SON passé. D'où les réminiscences de l'adolescente qu'elle était et l'effacement progressif des traces de son présent. D'accord, c'est peut-être tiré par les cheveux: libre à vous d'apporter d'autres réponses aux énigmes du film... ou de ne pas vous y frotter. Petite précision technique: cet opus a été filmé sur pellicule 16mm. Le grain des images les rend d'autant plus troublantes et hypnotiques.
Enys Men
Film britannique de Mark Jenkin (2023)
Le réalisateur indique être parti des images fortes qu'il avait en tête pour écrire un premier jet du scénario, "durant trois nuits fébriles". De ce film, il a aussi composé la musique et effectué le montage ! Résultat: une création singulière, que l'écran XXL du cinéma sublime. J'aimerais citer d'autres opus comparables, mais je n'en trouve pas. Cela dit, si vous avez des idées de votre côté, cela m'intéresse, oui...
Peu importe: Enys Men - le film - nous propose un voyage très loin des sentiers battus et nous ramène au printemps 1973. Une femme s'est installée au beau milieu de nulle part pour mener un travail répétitif: l'observation de quelques fleurs blanches poussées en haut d'une falaise et le relevé de la température extérieure, à heure fixe. Chaque jour, cette même femme ajoute à une ligne à un journal qu'elle tient assidument: "Pas de changement. Pas de changement. Pas de changement". Les dates défilent et se ressemblent toutes. Sauf que nous, spectateurs, observons des comportements étranges de la botaniste (exemple: elle ignore les appels radio qu'elle reçoit). Bientôt, d'autres personnages apparaissent et elle interagit parfois avec eux... mais pas toujours. Que se passe-t-il au juste ? Mystère. Autant vous le dire: le film pose beaucoup de questions et apporte peu de réponses. Une aubaine pour déployer notre imaginaire intime !
Certains critiques ont classé le film dans la catégorie "folk horror". Cette sous-catégorie du cinéma d'horreur s'amuse avec les croyances populaires, les cadres naturels et les rites folkloriques, dans le but d'instiller la peur à partir de ces éléments, plus ou moins familiers. Or, très franchement, Enys Men ne m'a jamais fait sursauter d'effroi. J'ai vu (et vraiment apprécié) ce que je peux appeler un bon film d'atmosphère. Petit à petit, j'ai échafaudé mes propres hypothèses pour interpréter à ma façon ce que le scénario n'expliquait pas. Accrochez-vous: pour moi, l'héroïne vit tout simplement à l'envers ! Ou disons plutôt à rebours du temps: jour après jour, elle revient dans le passé - SON passé. D'où les réminiscences de l'adolescente qu'elle était et l'effacement progressif des traces de son présent. D'accord, c'est peut-être tiré par les cheveux: libre à vous d'apporter d'autres réponses aux énigmes du film... ou de ne pas vous y frotter. Petite précision technique: cet opus a été filmé sur pellicule 16mm. Le grain des images les rend d'autant plus troublantes et hypnotiques.
Enys Men
Film britannique de Mark Jenkin (2023)
Le réalisateur indique être parti des images fortes qu'il avait en tête pour écrire un premier jet du scénario, "durant trois nuits fébriles". De ce film, il a aussi composé la musique et effectué le montage ! Résultat: une création singulière, que l'écran XXL du cinéma sublime. J'aimerais citer d'autres opus comparables, mais je n'en trouve pas. Cela dit, si vous avez des idées de votre côté, cela m'intéresse, oui...