mercredi 30 janvier 2019

Premières aventures

Tous les spécialistes vous le diront: en l'affublant d'un chapeau emblématique et en le filmant à contre-jour, Steven Spielberg gagne son pari et, d'emblée, fait d'Indiana Jones un personnage iconique. Rien ne garantissait pourtant que Les aventuriers de l'arche perdue serait le premier film d'une série de quatre. Et bigre, quel lancement !

J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver Indy dans ses oeuvres. Détailler ici ce qui lui arrive lors de sa première mission péruvienne serait gâcher le plaisir des profanes qui ne le savent toujours pas. D'après ce que j'ai pu lire, cette magistrale scène d'ouverture inquiétait les producteurs, qui pensaient ne jamais pouvoir retrouver quelque chose d'aussi épique ensuite. C'était mal connaître Spielby ! Avec la période de l'immédiate avant-guerre, le (jeune) réalisateur sait parfaitement où il va. Son fameux archéologue affiche aussitôt quelques caractéristiques essentielles: c'est un homme courageux, instruit, roublard et un peu macho, mais aussi guidé par un idéal scientifique plutôt que par la soif de reconnaissance. Son charisme séduit ses étudiantes, tandis qu'il préfère le terrain aux chaires académiques. Ce qui m'a marqué, dans Les aventuriers de l'arche perdue, c'est qu'il n'y a presque pas de séquences explicatives. L'action domine tout et il se passe, en réalité, beaucoup de choses ! Une leçon de mise en scène qui garde toute sa pertinence aujourd'hui.

Réduire la remarquable réussite du film à sa seule dimension formelle serait toutefois regrettable, car Les aventuriers de l'arche perdue était - et demeure ! - un divertissement de très haute volée. Évidemment, rien n'est réaliste dans ce récit trépidant: un homme seul qui met en déroute la machine de guerre nazie, mon oeil ! Pourtant, comment ne pas le dire clairement ? Tout fonctionne. L'absence d'effets numériques apporte un semblant d'authenticité. Amérique, Tibet, Égypte... qu'importe le décor, l'ivresse est bien là. Harrison Ford n'y est certes pas pour rien et impose un visage incontournable (même s'il n'était pas le premier choix pour le rôle). Pas de doute à avoir: Indiana Jones, c'est lui et personne d'autre ! D'aucuns l'ont comparé à Tintin, mais c'est justement lors de la promo autour du film que Steven Spielberg a pu découvrir l'oeuvre d'Hergé. Trente ans avant d'en porter un album sur grand écran, il pénétrait ici dans les années 80 par la grande porte, alors qu'il avait été pressenti pour réaliser... un James Bond ! Sa carrière était bel et bien lancée...

Les aventuriers de l'arche perdue
Film américain de Steven Spielberg (1981)

J'étais encore trop petit, sans doute, pour le découvrir au cinéma. Quelque chose de ce film me ramène pourtant à l'enfance: l'émotion première que l'on peut ressentir devant un héros "plus grand que soi". J'aime à réhabiliter la suite (Le temple maudit) et garde un regard aimant pour l'épisode 3 (La dernière croisade). Quant à la rumeur persistante d'un cinquième opus, je la suis de loin, non sans intérêt...

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Si vous voulez lire un autre texte...

Je vous renvoie très volontiers au joli hommage rédigé par Vincent.

Et si vous ne voulez pas fouiller plus loin...
Je vous rappelle que les épisodes 2, 3 et 4 de la saga sont déjà ici !

lundi 28 janvier 2019

Un nanar et ça repart !

Bon ! Les ami(e)s, il est grand temps que je commence à vous parler des premiers films que j'ai vus en 2019. Mon millésime de cinéma aura commencé sur un canapé, avec le replay d'Arte: j'y avais repéré deux opus qualifiés par la chaîne franco-allemande de nanars. N'écoutant que mon courage, j'ai décidé... d'en juger par moi-même !

Clash of the ninjas
Film hongkongais de Godfrey Ho (1986)

Ce truc est tellement dingue que son auteur apparaît au générique sous un nom d'emprunt: celui de Wallace Chan. Le (pseudo-)scénario est censé nous intéresser à une sombre histoire de trafic d'organes. En cause: une sorte de mafia aux ramifications internationales. Heureusement, Interpol veille et envoie son meilleur flic - au look supposé rappeler le Sylvester Stallone des années 80 - pour protéger quelques cobayes ayant échappé au carnage et remonter la filière. Une mission que notre ami prend d'autant plus à coeur que le méchant est une vieille connaissance et qu'il a osé massacrer sa petite amie. Attention les yeux: le film est semble-t-il un "deux en un", c'est-à-dire un long-métrage fabriqué en recyclant diverses séquences apparues préalablement dans d'autres machins du même acabit. Je vous avoue que je me suis lâché avec mes trois étoiles, parce que c'est amusant au 36ème degré. Et à condition de passer vite à autre chose ensuite !

L'espion qui venait du surgelé
Film italien de Mario Bava (1966)

Si 0SS 117 peut être une parodie de James Bond, j'ai envie de dire que nous tenons là... une parodie d'OSS 117, avec deux personnages principaux assez demeurés pour se prendre pour d'efficaces agents secrets: Franco et Ciccio, des gugusses italiens dont le talent comique se limite aux grimaces outrancières et à la propension à se placer dans des situations délicates. Les deux larrons affrontent un savant fou, inventeur d'une machine à cloner les jolies filles. Cet instrument diabolique favorise bien sûr les rencontres impromptues entre l'une desdites demoiselles et un grand de ce monde, pris au piège sensuel d'une poupée encore plus explosive que prévu ! Quelque chose me dit que vous aurez déjà compris que tout cela n'atteint pas des sommets. Sans vous démentir, je signale la présence de Vincent Price, acteur américain de belle réputation, à l'aise dans le rôle du super-vilain. Réussies, quelques séquences burlesques sauvent le film de justesse !

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Vous voulez un bilan ?
Il est mitigé. Du côté nanars, j'ai vu (un peu) mieux: Action Jackson.

Et un autre avis vous plairait ?
Les nanars ont la côte sur le Web. Conseil d'ami: un clic chez Vincent. Vous apprendrez beaucoup de choses intéressantes sur le second film. Et j'ajoute - le 27 juillet 2021, à 0h36 - cet autre lien pour les ninjas !

samedi 26 janvier 2019

Mes préférences de 2018

Nous y voilà ! Pour finir cette semaine, je souhaite revenir aujourd'hui sur douze films marquants de mon année cinéma 2018. Précision: ce top concerne les longs-métrages que j'ai vus en salles entre le 1er janvier et le 31 décembre l'année dernière. Il en reste quelques-uns sortis en 2018 et que je n'ai "attrapés" que ce mois-ci...

En attendant d'y revenir, voici donc mes préférences de l'an écoulé...

1. Burning / Lee Chang-dong
Une vraie gifle et, sur fond de triangle amoureux, le sombre portrait d'une jeunesse coréenne à la dérive. Beaucoup parlent de ce thriller anxiogène comme du grand oublié du dernier palmarès cannois. L'intrigue pose de nombreuses questions et laisse planer les doutes. Entre réalité et fantasme, la mise en scène brouille les pistes à l'envi.

2. First man / Damien Chazelle
Être le premier à fouler le sol de la Lune a fait de lui un héros éternel de l'Amérique. Le film, lui, s'autorise un pas de côté et fait le choix audacieux d'aborder l'homme Neil Armstrong, dans l'ombre du mythe. Quelques scènes "technologiques" dignes des meilleurs blockbusters sont un contrepoint idéal à l'évocation de ce destin, à nul autre pareil.

3. BlackKklansman / Spike Lee
Inspiré par un personnage réel, le vieux militant de la cause noire livre une drôle de... comédie. Réussir à faire rire des discriminations et violences raciales, c'est fort, tout de même ! Je suis bien conscient que le racisme ne disparaîtra pas grâce au cinéma, mais bien heureux qu'il existe encore des artistes pour y croire. Et encore élever la voix.

4. Les bonnes manières / Marco Dutra et Juliana Rojas
On dit partout que le cinéma de genre nous a offert quelques pépites l'année dernière. C'est avec joie que je place cet film brésilien au pied de mon podium, mais aussi avec le souci de ne pas trop en dévoiler. L'histoire tourne autour de la maternité, disons, et marque un virage surprenant à mi-parcours. Tout cela tient finalement du conte cruel...

5. Pentagon papers / Steven Spielberg
Académique ? Consensuel ? Propre sur soi ? Je veux bien en convenir. Il n'empêche que j'ai aimé cette façon de rendre compte du combat que sont l'investigation journalistique et la diffusion d'infos fiables. Revenir dans l'Amérique changeante des années 70 pour l'expliquer était une bonne idée. Et le propos reste valable aujourd'hui, bien sûr !

6. La forme de l'eau / Guillermo del Toro
Le freak, c'est chic ? C'est un résumé un peu simpliste de ce film attachant et oscarisé, où une femme de ménage muette tombe amoureuse d'une créature aquatique retenue enfermée dans un labo. Superbement mise en scène, cette vraie/fausse histoire de monstre résonne comme une ode à la différence. C'est fort et ça fait du bien ! 

7. L'homme qui tua Don Quichotte / Terry Gilliam
Après des années d'attentes inassouvies, le vieux rêve d'un créateur parmi les plus fantasques accouche (évidemment) d'un film fou. Derrière la réécriture de la légende affleure une profonde mélancolie. Le combat contre les moulins serait-il perdu d'avance ? Pas sûr. Foutraque, débridé et sensible, le film pousse plutôt à rester en selle.

8. Leave no trace / Debra Granik
Une petite perle d'équilibre et de finesse. Les circonstances de la vie ont conduit un père et sa fille à vivre à l'écart de la "civilisation". Plutôt qu'au pourquoi, le film s'intéresse au comment et nous conduit délicatement à vérifier qu'il est ardu de rester en marge des normes. Pas un pamphlet, non: plutôt une douce évocation de ce qui nous unit.

9. Lady Bird / Greta Gerwig
Une ado s'émancipe et c'est tout un chamboulement pour sa famille. L'apprentissage d'une - nouvelle ? - manière de vivre ensemble structure également ce long-métrage touchant et joliment incarné. Évidemment, le cinéma américain en a vu d'autres, mais le côté "bulle de savon" de ce petit film a su m'émouvoir. Oui, c'est déjà beaucoup !

10. L'île aux chiens / Wes Anderson
Dans une ville du Japon de demain, la population canine toute entière est envoyée dans un camp isolé, au motif d'une maladie dangereuse pour les hommes. Sous couvert de pur divertissement, ce brillant film d'animation fait écho à notre monde tourmenté... et offre l'occasion d'en rire tout en se tenant debout, prêt à la résistance démocratique !

Et... Makala / Emmanuel Gras
Hors-classement, il me semble juste de citer ce film, bel exemple d'après moi de ce que le cinéma peut apporter au documentaire. Plusieurs mois après les avoir vues, je reste saisi des images captées auprès de ce charbonnier africain, au plus proche de son quotidien. Ce portrait, dépourvu de toute condescendance, m'a touché au coeur.

Et encore... The ride / Stéphanie Gillard
Hors-classement toujours, je veux retenir aussi les belles émotions procurées par cette immersion profonde au sein d'une tribu indienne d'Amérique, les Lakotas, méconnus bien que d'apparence familière. C'est avec beaucoup d'intelligence que les drames historiques vécus par ce peuple sont évoqués. Un témoignage aussi vivant que vibrant !

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Vous avez remarqué une chose ?
Puisque les documentaires sont hors-classement, il n'y a aucun film français dans mon top annuel. Une surprise: ce n'était jamais arrivé depuis 2008 (année de mon tout premier classement rétrospectif) ! Qu'ajouter ? Ce constat: notre bon cinéma national ne m'a pas déplu l'an passé, mais j'y ai vu moins d'oeuvres très marquantes qu'au cours des millésimes précédents. Mais cela n'augure de rien pour la suite...

Pour finir, quelques comparaisons...
C'est avec bonheur que je vous renvoie aux tops de Pascale, Dasola, Strum et Vincent. Je n'en ai pas trouvé d'autre sur mes blogs-amis. Cela étant dit, le débat peut se prolonger en section "commentaires" !

vendredi 25 janvier 2019

Dix belles émotions

Comme annoncé hier, j'ai un autre top à vous proposer aujourd'hui. J'y dévoile les dix films vus en 2018 hors de l'actualité des sorties officielles en salles et qui m'ont procuré les plus belles émotions. Même principe que précédemment: pas de commentaire particulier sous les photogrammes, juste quelques éléments purement factuels...

Et, bien sûr, les liens permettront de remonter vers ma chronique...

1. L'aventure de Mme Muir
États-Unis / Joseph L. Mankiewicz / 1947

2. Une certaine rencontre
États-Unis / Robert Mulligan / 1963

3. Les désaxés
États-Unis / John Huston / 1961

4. 1900, premier acte
Italie / Bernardo Bertolucci / 1976

5. Yeelen
Mali / Souleymane Cissé / 1987

6. À bout de course
États-Unis / Sidney Lumet / 1988

7. Les portes de la nuit
France / Marcel Carné / 1946

8. La poursuite infernale
États-Unis / John Ford / 1946

9. La terre et l'ombre
Colombie / César Acevedo / 2015

10. L'autre côté de l'espoir
Finlande / Aki Kaurismäki / 2017

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Ne manquerait-il pas quelque chose ?
Si ! Demain, promis, je vous présente mon top de l'actu cinéma 2018.

jeudi 24 janvier 2019

Dix grands plaisirs

Allez, on continue ! Pour poursuivre le bilan de mes explorations cinéphiles en 2018, je vous propose à présent de revenir sur dix films détachés de l'actualité des sorties et que j'ai pris plaisir à découvrir tout au long de l'année. Ce sera un classement sans commentaire. Maintenant, si vous voulez réagir ou y revenir, surtout n'hésitez pas !

Bien évidemment, les liens sont là pour vous encourager à cliquer...

1. Quai des orfèvres
France / Henri-Georges Clouzot / 1947

2. Memories of murder
Corée du sud / Bong Joon-ho / 2003

3. Guibord s'en va-t-en guerre
Canada / Philippe Falardeau / 2015

4. Le deuxième souffle
France / Jean-Pierre Melville / 1966

5. Aux sources du Nil
États-Unis et Grande-Bretagne / Bob Rafelson / 1990

6. Symphonie pour un massacre
France / Jacques Deray / 1963

7. Django
Italie / Sergio Corbucci / 1966

8. Arrêt d'autobus
États-Unis / Joshua Logan / 1956

9. On l'appelle Trinita
Italie / Enzo Barboni / 1970

10. Le roi lion
États-Unis / Roger Allers et Rob Minkoff / 1994

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Un autre conseil, tant qu'à faire...

Restez connectés: je vais revenir dès demain avec un autre top...

mercredi 23 janvier 2019

35 sur 40...

L'heure des bilans a sonné ! Beaucoup de blogueurs m'ont précédé dans l'exercice du retour critique sur leur année cinéma 2018. J'aimerais commencer le mien par mon bilan du Movie Challenge. Cliquer sur le lien précédent vous permettra, au besoin, de retrouver les règles de ce bingo cinéma conçu par deux blogueuses: Tina et Lily.

J'ai réussi à valider 35 des 40 catégories proposées. Voici le détail...
1. Je voudrais changer la fin du film,
La Bamba (Richiiiiiiiie !)

2. Le film m'a déçu,
Braquage à la suédoise

3. Le film a eu de mauvaises critiques,
Tomb raider

4. Personne ne s'attendait à ce que j'aime le film,
Angel-A (même pas moi !)

5. Le film est d'origine européenne, hors France,
Western (moitié allemand, moitié bulgare)

6. Le film n'est ni américain, ni européen,
Un homme intègre (100% iranien)

7. Le film se déroule dans le milieu médical,
Patients

8. Un personnage du film a le même nom ou surnom que moi,
Rivière sans retour (mais il n'apparaît jamais !)

9. Le titre du film comporte un verbe à l'infinitif,
J'ai finalement laissé passer l'occasion de voir Plonger.


10. Le titre du film comporte une saison,
Lumière d'été

11. Le titre du film comporte un prénom,
Laura

12. Le titre du film comporte une couleur,
Pattes blanches

13. Le titre du film comporte un numéro,
Ready player one

14. Le film est réalisé par l'un de ses acteurs,
Mme Mills, une voisine si  parfaite

15. Le réalisateur du film n'est ni acteur, ni cinéaste,
Astérix et Cléopâtre (par les auteurs de la BD, bien sûr !)

16. Le film est muet,
Takara, la nuit où j'ai nagé (un muet contemporain)

17. Le film est un documentaire,
Makala

18. Le film est un court-métrage,
Arthur Rambo

19. Le film est sorti l'année de mon bac,
Raté ! Je n'ai pas réussi à revenir en 1993...


20. Le film a été primé à Venise ou Berlin,
3 billboards (Prix du meilleur scénario à la Mostra 2017)

21. Le film a été primé à Cannes,
American honey (Prix du jury 2016)

22. Le film a remporté l'Oscar du meilleur film,
Je pensais revoir Voyage au bout de l'enfer, mais...


23. C'est un premier film,
Les Ardennes

24. C'est un film engagé,
Welcome

25. Le film m'a mis en colère,
Non, aucune raison objective de m'énerver cette année.


26. Un personnage du film est atteint d'un handicap,
Profonds désirs des dieux (et le handicap est mental)

27. Le film n'est pas sorti dans les salles françaises,
The wolfpack (qui l'aurait mérité, pourtant)

28. Le film se déroule au collège, au lycée ou à l'université,
La révolution silencieuse

29. Un film avec un acteur que j'adore,
Downsizing (qui n'est pas le meilleur de Matt Damon)

30. Un film avec une actrice que j'adore,
Comment voler un million de dollars (ah, Audrey Hepburn !)

31. C'est un film sensuel,
Fidelio, l'odyssée d'Alice

32. Le film dure au minimum trois heures,
J'en ai quelques-uns, mais je les ai tous laissés de côté...


33. Le film se déroule à Noël ou à la Saint-Sylvestre,
Santa & Cie

34. Le film est un remake ou a été "remaké",
Le deuxième souffle (vu dans sa première version)

35. Le film est tiré d'une série ou en a inspiré une,
Les veuves

36. C'est l'adaptation d'un livre que j'ai lu,
Un long dimanche de fiançailles

37. C'est un film d'animation,
L'île aux chiens

38. Le héros du film n'est pas humain,
La forme de l'eau

39. Le film est basé sur des faits réels,
Pentagon papers

40. La bande originale du film est bonne,
Marie Madeleine

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Et maintenant ? La suite, c'est quoi ?
Tina semble avoir mis fin à son blog, mais le Movie Challenge 2019 est lancé chez Lily. Et franchement, je ne suis pas sûr de participer...

lundi 21 janvier 2019

Doublé classique

Aujourd'hui, après les divers animés de Noël, un petit laïus commun pour deux films que j'ai découverts coup sur coup... le 31 décembre dernier. On peut (presque) les considérer comme des "classiques". Cela étant précisé, ils s'inscrivent dans deux genres bien différents...

Johnny Guitare
Film américain de Nicholas Ray (1954)

Une pensée à un ami qui se reconnaîtra sûrement. Ce western présente une caractéristique étonnante: le seul nom d'acteur crédité au générique est en fait celui d'une actrice: Joan Crawford. Contrairement à ce que l'on peut imaginer d'abord, le film tourne autour de son personnage, propriétaire d'un saloon isolé, à proximité d'un lieu où pourrait bientôt arriver le chemin de fer. Un lieu convoité donc, où la gérante dirige avec une vraie poigne un groupe d'hommes et se trouve suspectée de protéger les arrières d'un mauvais garçon. Sur fond de rivalité féminine, la situation devient vite explosive ! Malgré quelques grosses ficelles (propres au genre ?), je veux insister pour dire que j'ai trouvé cet opus très intéressant de bout en bout. L'intrigue rebondit plusieurs fois et la distribution est irréprochable. Vous pourriez être relativement surpris au moment de la conclusion ! Tout cela confirme que j'ai d'autres visages de l'Ouest à découvrir...

C'est donc ton frère
Film américain de Harry Lachman (1936)

Mon premier Laurel et Hardy depuis longtemps ! Le fameux duo comique américain s'aventure ici dans une histoire de gémellité. Honnêtes citoyens, Stan et Oliver se retrouvent dans la même ville côtière que leurs frères jumeaux, qu'ils croyaient morts et jugeaient bien peu fréquentables. C'est le début d'une longue série de gags. L'idée: que les uns passent pour les autres (et réciproquement). Malheureusement, au-delà des situations, j'ai trouvé que le film pâtissait de son âge avancé: le doublage sonore était très médiocre ! Difficile, dès lors, de comprendre tous les dialogues, transcrits d'ailleurs dans un français tapissé d'un lourd accent anglo-américain. On m'objectera peut-être que c'est un style, ce que je peux entendre. Laurel et Hardy auront sans doute une autre chance: j'essayerai d'apprécier leur talent en VO, à l'occasion. Là, je reste sur un avis mitigé et un léger sentiment de frustration cinéphile. Pas un drame...

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Des liens amis, quelque part ?

Oui, mais uniquement pour Johnny Guitare: si vous êtes intéressés par d'autres pistes, vous en aurez chez Eeguab, Strum, Vincent et Lui.

Pour finir, une question ouverte...

Considérez-vous qu'il existe des films "parfaits" pour un réveillon ? 

samedi 19 janvier 2019

De l'animation !

Les fêtes de fin d'année riment souvent avec "dessins animés". Piochant dans la programmation ciné et télé, j'ai choisi d'enchaîner cinq programmes de ce type un peu avant - et un peu après ! - Noël...

Le Grinch
Film américain de Yarrow Cheney et Scott Mosier (2018)

Le personnage principal de ce véritable conte de Noël a une histoire intéressante: il est né en 1957, dessiné par Theodor Seuss Geisel, auteur et illustrateur de livres pour enfants. Déjà apparu au cinéma sous les traits maquillés de Jim Carrey, la bestiole vit avec un chien et déteste tellement les fêtes de décembre qu'elle décide de saboter la célébration de tout un village ! Qu'arrive-t-il alors ? Le film répondra mieux que moi. Plutôt destiné à un jeune public, il offre aussi un divertissement rigolard à tout adulte sans complexe. J'ajoute qu'ayant eu la chance de le voir au Grand Rex, magnifique cinéma parisien, et en famille, j'ai bénéficié de conditions vraiment idéales !

Super Garfield
Film américano-coréen de Mark Dippé (2009)

Un vide-neurones pour lendemain de célébrations un peu "agitées". Long-métrage d'une heure vingt, ce film produit pour l'exploitation télé/vidéo détonne vraiment de ce que je présente habituellement. Le célèbre chat paresseux et ses amis sont embarqués dans une drôle d'histoire: ils y rencontrent... des héros d'aventures intergalactiques sortis des pages d'une BD. Double mise en abyme rigolote, sans plus. La profusion des personnages cache un scénario assez mollasson. Bon, c'est destiné aux kids ! Et pour eux, je suppose que ça passe...

Le petit prince
Film français de Mark Osborne (2015)

Attention: le titre du film et mon illustration sont assez trompeurs. Vous avez lu le livre de Saint-Exupéry ? Cette version animée l'adapte et le complète du parcours initiatique d'une petite fille d'aujourd'hui. Sacrilège ? Pas sûr. Les deux parties se "mélangent" plutôt bien. D'ailleurs, le spectacle m'a donné envie de redécouvrir le bouquin. Techniquement, des dispositifs variés permettent tantôt de restituer une imagerie classique, tantôt d'offrir au regard d'autres animations plus contemporaines, à la Pixar. Ce drôle de méli-mélo m'a convaincu.

Astérix - Le secret de la potion magique
Film français de Louis Clichy et Alexandre Astier (2018)

Deuxième collaboration de ce tandem autour du petit Gaulois. L'aspect intéressant de la chose est que, cette fois, il s'agit vraiment d'une histoire inédite et pas d'une adaptation de BD. Le résultat s'avère réussi, mais sans grande surprise. En gros: des punchlines bien écrites du papa de Kaamelott, une animation juste irréprochable grâce à l'expertise made in Gobelins et c'est reparti comme en 14. L'ensemble n'est pas toujours drôle, mais s'avère très efficace. Faut-il réserver le film aux amateurs ? Pas sûr. J'ajoute que la charte Astérix est parfaitement respectée, avec maints clins d'oeil à l'oeuvre originelle d'Uderzo et Goscinny. Bref, du travail de pro, par Toutatis !

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NB: j'ai trouvé une autre chronique (positive) chez l'amie Pascale.

Mune, le gardien de la Lune
Film français de Benoît Philippon et Alexandre Heboyan (2015)

L'animation française à son meilleur ! J'ai pris beaucoup de plaisir devant ce film à tendance écolo. Il nous parle aussi du vivre ensemble autour d'une histoire qui associe deux peuples: celui de la nuit et celui du jour. Le méchant, lui, veut détruire les astres lunaire et solaire pour étendre son propre royaume de feux et de ténèbres mêlés. Objectivement, ce n'est pas toujours facile ou intéressant à suivre, mais c'est tellement beau et imaginatif que ça vaut bien le détour ! Et, pour le coup, je crois que cela peut vraiment convenir à tout âge !

Et maintenant ?
Vers quels nouveaux univers le cinéma d'animation nous conduira-t-il cette année ? À vrai dire, je n'ai pas réellement cherché à le savoir. Comme dans Dragons 3, qui sortira le 6 février, de nouveaux mondes cachés s'ouvriront sûrement à nous. D'autres, j'imagine assez proches du nôtre, viendront interpeller nos consciences ou nous apporter quelque chose de poétique. De bien bonnes raisons de rester curieux.