mercredi 25 septembre 2013

Michelangelo et moi

Plonger dans l'inconnu ? D'après moi, en tant que spectateur, ça fait partie des plaisirs que peut offrir le cinéma. Quand ce n'est pas directement sur écran géant ou petite lucarne, il peut m'arriver d'aborder le septième art par le texte, lecteur régulier de revues spécialisées et propriétaire d'une petite collection d'ouvrages référentiels. Je suis bien moins assidu aux expositions, paradoxe apparent qui s'explique par la quasi-absence d'événements de ce type à Nice, la ville où j'habite depuis quinze ans. C'est bien dommage.

C'est en vacances, cet été et lors d'un séjour à Bruxelles, que j'ai eu l'opportunité de découvrir Michelangelo Antonioni. Je connaissais déjà le nom du réalisateur italien, mais je n'avais pas encore pris le temps de me pencher sur son travail. C'est mon père qui m'y a conduit. Saisissant l'occasion de ma venue chez mes parents, il a commandé trois billets pour une exposition au Bozar, un musée de la capitale belge. Nous avons donc, ma mère, lui et moi, plongé dans l'inconnu. Même sans référence, l'expérience aura été agréable. Merci, Papa !

Que vous dire maintenant qu'il est déjà trop tard pour voir l'expo ? Qu'aussitôt, à l'entrée, j'ai vu le visage de Marcello Mastroianni projeté sur un écran géant, visage connu qui m'a encouragé à aller voir plus loin. J'ai alors vite réalisé à quel point Antonioni pouvait être considéré comme un maître du cinéma moderne. Je restais bloqué sur la seule idée d'un mini-scandale provoqué à Cannes - c'était en 1960, et dans des conditions qu'il me faudra encore clarifier. Intrigué et curieux, j'ai ouvert mon horizon à la carrière d'une vie...

Né en septembre 1912, Antonioni tournait encore en 2004, trois ans avant sa mort. Dans un court-métrage, il observait alors une statue sculptée par son homonyme de la Renaissance. Si tant est que j'ai su saisir la démarche du réalisateur, je crois avoir compris que l'image en tant que telle a toujours beaucoup compté pour lui. L'exposition bruxelloise m'a paru bien plus démonstrative sur ce point qu'explicite sur l'intrigue des scénarios filmés par le cinéaste. Lequel, tenté parfois par l'approche documentaire, a aussi su quitter son sol natal.

Visiblement, aimé et honoré partout où il allait, Antonioni demeurait pourtant viscéralement attaché à l'Italie. Il n'est que de contempler ses peintures pour sentir son amour pour les montagnes et couleurs de son pays. Il en partit pourtant, pour travailler aux États-Unis notamment, ou tourner des images de la Chine de 1972 que Pékin s'efforça longtemps de censurer. Vous vous direz peut-être que j'en ai oublié l'essentiel: les films. Ce n'est pas le cas, bien au contraire. Terminées, les vacances: c'est eux qu'il me faudra encore découvrir.

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Et pour tout vous dire...

Passé le portrait, les trois photos qui illustrent ma chronique proviennent des longs-métrages du maître: de haut en bas, Le désert rouge (1964), Blow-up (Palme d'or 1967) et Zabriskie Point (1970). J'espère avoir l'occasion de les voir pour mieux vous les présenter.

1 commentaire:

ChonchonAelezig a dit…

Jamais pu regarder un Antonioni en entier... J'ai toujours trouvé ça barbant, mais je n'ai pas vu ceux dont tu parles ! Il faudra peut-être que je lui laisse une deuxième chance.