dimanche 15 septembre 2013

Le retrouver d'abord

Il me faut être cohérent. J'ai vu - et chroniqué - trop de blockbusters pour être crédible en détracteur du genre. Les films américains bourrins, j'aime ça, moi aussi, à dose raisonnable. Je me dis même que classer Kill Bill: volume 1 dans cette catégorie un peu étroite revient à négliger ses vraies qualités. Disons que c'est la preuve que, décidément, j'ai du mal à catégoriser les films de Quentin Tarantino. D'aucuns diront que c'est logique: le cinéaste serait inclassable. Signe de son génie ? Mouais. J'avoue que je ne suis toujours pas convaincu.

Précision: j'ai écrit cette chronique après avoir vu Kill Bill: volume 1 pour la seconde fois. Un soir de désoeuvrement, j'ai eu envie d'aborder le diptyque globalement - seconde partie prévue demain. L'intrigue ? Laissée pour morte après qu'un groupe d'assassins a fait irruption lors de son mariage, une dénommée Black Mamba retrouve ses vieilles habitudes de tueuse à gage et traque le quintette fatal constitué de ses anciens complices en vue de les éliminer tous. Amateurs d'art martiaux, vous aurez peut-être plaisir à découvrir qu'une bonne partie de ce règlement de comptes s'effectuera à l'arme blanche. Le mot revenant à plusieurs reprises dans les dialogues, l'explication tient très vraisemblablement à ce que QT trouve ça cool. Pour la diversité graphique du film, ce n'est pas une si mauvaise idée. Le problème serait plutôt que le long-métrage manque d'âme. Cinéphile émérite et bon copiste, le réalisateur s'amuse à recycler.

En fait, de mon point de vue, si la forme est impeccable, il manque toujours un ingrédient à ce cinéma: l'émotion. QT s'en sortirait encore s'il faisait preuve d'un minimum de distance, mais il abuse d'après moi de références "copiées-collées", sans réelle inventivité. La répétition de certains effets finit par lasser - en vrac, je citerai simplement les jurons, les gros plans sur les pieds des personnages féminins ou encore la violence, si outrancière qu'elle en devient parfois risible. On dira que Kill Bill: volume 1 ne s'embarrasse guère de vraisemblance: c'est là son moindre défaut. Le film me laisse l'impression d'un gâchis. Les personnages sont sympa, la réalisation léchée au possible, la musique entraînante... et je reste sur le bord du chemin, sans grand intérêt pour le déroulement de l'intrigue. Frustré, en fait, par ce scénario qui ne me surprend jamais vraiment. Comme devant un jeu vidéo auquel il me serait interdit de jouer.

Kill Bill: volume 1
Film américain de Quentin Tarantino (2003)
Malgré mes réserves, les aspects réussis du long-métrage me font accorder une note correcte. Neuf ans après avoir obtenu la Palme d'or avec Pulp fiction, QT aurait gagné à se renouveler davantage. Admettons qu'il ait voulu faire ce film pour retrouver Uma Thurman dans un rôle développé. Je demeure déçu de la linéarité du scénario.

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J'aurais aimé proposer un avis divergent, mais...

Le fait est que les rédacteurs de "L'oeil sur l'écran" ont le même ! Heureusement qu'Aelezig est là avec "Mon cinéma, jour après jour"...

1 commentaire:

see see rider a dit…

L’avantage avec Tarantino c’est que si vous ne trouvez plus votre Trivial Pursuit pour une soirée entre amis, vous visionnez n’importe lequel de ses films et jouez à la référence cinématographique.
Attention le panel est très large. !!
Hommage dirons certains…..