vendredi 19 avril 2024

À la gloire de Bob

Faut-il toujours se méfier des biopics ? Je vous pose cette question après avoir vu Bob Marley : One Love, qui propose un portrait filmé de l'artiste jamaïcain, mort d'un cancer à 36 ans, le 11 mai 1981. Produit par son ex-femme et plusieurs de ses fils, ce long-métrage prend apparemment quelques libertés historiques. Ce que j'accepte...

Je ne suis pas un grand fan du reggae, mais j'ai encore le CD Best of de Bob Marley que j'écoutais régulièrement quand j'étais étudiant. Cela me ramène donc au cours de la deuxième moitié des années 90. J'avais compris que le chanteur prônait l'égalité de tous les êtres humains, tout en étant l'un des premiers à avoir connu un vrai succès international après des débuts dans ce que nous autres Français appelions encore un "pays du tiers-monde". Et j'en étais resté là ! Résultat: ce n'est qu'avec Bob Marley : One Love que j'ai une vision de la Jamaïque de la fin des années 70, dans toute sa complexité. Celle d'un pays abandonné par les Anglais et au bord de la guerre civile. Un pays que ce cher Bob quittera bientôt pour sauver sa peau. Vous le saviez, vous, que sa femme, ses amis et lui avaient échappé de peu à des compatriotes exaltés venus chez eux pour les flinguer ? Tout est dans le film (ou sur la page Wikipédia). C'est assez édifiant !

Je vais être prudent et vous encourager à l'être: certaines questions restent en suspens ou font encore polémique près de 40 ans plus tard. Tournage hollywoodien oblige, les zones d'ombre du sieur Marley n'apparaissent que très brièvement: le descriptif de sa personnalité complexe est donc largement simplifié et sans doute (trop) flatteur. Mais qu'importe: il est aussi largement musical et j'ai trouvé agréable de replacer les chansons de la bande originale dans leur contexte historique. Bob Marley : One Love témoigne aussi des difficultés qu'un groupe peut traverser pour garder son unité: c'est passionnant. Et, autre bonne nouvelle: les scènes de concerts ou de répétitions s'avèrent relativement réussies - ou je dirais crédibles, en tout cas. Voilà un film que j'ai dans l'ensemble apprécié, malgré ses défauts indéniables... et mon impossibilité d'en profiter en version originale. Désormais, je vais essayer de remettre la main sur mon vieil album...

Bob Marley : One Love
Film américain de Reinaldo Marcus Green (2024)

Même revu et corrigé par quelques-uns des membres de la famille survivante, ce long-métrage "à la gloire de" reste agréable à regarder jusqu'au bout (et à entendre, bien sûr, grâce à pas mal de tubes). Dans le même genre, Bohemian Rhapsody - un peu lissé également - pourrait plaire aux amoureux de la musique de Queen. Mon opus préféré, d'un point de vue général ? Control, consacré à Joy Division !

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Une ultime précision...

Le film présente également Bob Marley comme un grand mystique. Une opportunité d'un peu mieux appréhender le mouvement rastafari.

2 commentaires:

Pascale a dit…

Je n'apprécie pas le reggae. Je trouve cette musique affreusement répétitive. J'imagine que s'intéresser aux paroles doit être un plus.
Je n'ai pas eu envie de voir cette hagiographie adoubée par la famille.

Martin a dit…

Il ne faut pas se forcer. Surtout si le reggae n'est pas une musique qui te plait.
Effectivement, la famille a participé à la production du film. Ce qui le rend un peu lisse.