Il semble que le cinéma français s'intéresse de plus en plus au monde rural. C'est le cas du film Vingt dieux et c'est une bonne nouvelle. Premier long-métrage d'une réalisatrice de 30 ans, cet opus s'inscrit pleinement dans le difficile quotidien d'exploitants agricoles du Jura. Il a reçu le Prix de la Jeunesse au Festival de Cannes, le 27 mai 2024 !
La jeunesse ? C'est très précisément le sujet de cette habile fiction. Je dis "habile" positivement: le titre reprend une interjection locale traditionnelle et la replace dans la bouche de personnages jeunes. Parmi eux, le premier, Totone, ne va plus à l'école et ne travaille pas pour aider son père - sa mère, absente, n'est même jamais évoquée. C'est une tragédie qui va tout changer pour l'ado: la mort de son père dans un accident de voiture, après une (énième ?) soirée de beuverie. Livré à lui-même, Totone doit aussi s'occuper de sa petite soeur. Comment s'y prendra-t-il ? C'est ce que Vingt dieux va nous raconter. N'attendez pas un drame: le film est plutôt lumineux, au contraire. Sans misérabilisme ni complaisance, il dresse le portrait sensible d'une jeune génération éloignée des villes et qui se bat pour exister...
Tout commence par un long plan-séquence: d'emblée, on voit donc que la cinéaste derrière la caméra a une - bonne - maîtrise technique. "Il ne s'agissait de montrer les choses, mais de donner à les sentir". Ancienne de la CinéFabrique, une école lyonnaise, elle s'appuie aussi sur un très bon casting, entièrement composé de non-professionnels. Mais cela est-il réaliste ? Je crois que oui: le journal Le Jura agricole et rural parle en tout cas d'une vision de "la réalité jurassienne, loin des clichés bucoliques". En tant que citadin, je trouve cela rassurant. La réalisatrice, elle, a choisi de tourner sur les lieux de son enfance. Une partie de son équipe est constituée de membres de sa famille. Attention: Vingt dieux n'en est pas pour autant un long-métrage replié sur lui-même. Il s'ouvre (et nous ouvre) au contraire à l'altérité.
Vingt dieux
Film français de Louise Courvoisier (2024)
Un vrai coup de coeur pour ce grand-petit film ancré dans la réalité. J'aimerais qu'il y en ait davantage de ce type sur les écrans (géants). J'y crois un peu après une année 2024 très positive pour le cinéma français. Bref... si la ruralité vous intéresse, je peux vous conseiller de (re)voir l'incontournable Chien de la casse - d'un genre différent. Et, en remontant aussi dans le temps, Petit paysan mérite le détour !
----------
Le film a été très bien accueilli dans l'ensemble...
Vous pourrez notamment le vérifier sur les blogs de Pascale et Dasola. Ainsi que sur celui de Princécranoir, lui aussi tombé sous le charme.
La jeunesse ? C'est très précisément le sujet de cette habile fiction. Je dis "habile" positivement: le titre reprend une interjection locale traditionnelle et la replace dans la bouche de personnages jeunes. Parmi eux, le premier, Totone, ne va plus à l'école et ne travaille pas pour aider son père - sa mère, absente, n'est même jamais évoquée. C'est une tragédie qui va tout changer pour l'ado: la mort de son père dans un accident de voiture, après une (énième ?) soirée de beuverie. Livré à lui-même, Totone doit aussi s'occuper de sa petite soeur. Comment s'y prendra-t-il ? C'est ce que Vingt dieux va nous raconter. N'attendez pas un drame: le film est plutôt lumineux, au contraire. Sans misérabilisme ni complaisance, il dresse le portrait sensible d'une jeune génération éloignée des villes et qui se bat pour exister...
Tout commence par un long plan-séquence: d'emblée, on voit donc que la cinéaste derrière la caméra a une - bonne - maîtrise technique. "Il ne s'agissait de montrer les choses, mais de donner à les sentir". Ancienne de la CinéFabrique, une école lyonnaise, elle s'appuie aussi sur un très bon casting, entièrement composé de non-professionnels. Mais cela est-il réaliste ? Je crois que oui: le journal Le Jura agricole et rural parle en tout cas d'une vision de "la réalité jurassienne, loin des clichés bucoliques". En tant que citadin, je trouve cela rassurant. La réalisatrice, elle, a choisi de tourner sur les lieux de son enfance. Une partie de son équipe est constituée de membres de sa famille. Attention: Vingt dieux n'en est pas pour autant un long-métrage replié sur lui-même. Il s'ouvre (et nous ouvre) au contraire à l'altérité.
Vingt dieux
Film français de Louise Courvoisier (2024)
Un vrai coup de coeur pour ce grand-petit film ancré dans la réalité. J'aimerais qu'il y en ait davantage de ce type sur les écrans (géants). J'y crois un peu après une année 2024 très positive pour le cinéma français. Bref... si la ruralité vous intéresse, je peux vous conseiller de (re)voir l'incontournable Chien de la casse - d'un genre différent. Et, en remontant aussi dans le temps, Petit paysan mérite le détour !
----------
Le film a été très bien accueilli dans l'ensemble...
Vous pourrez notamment le vérifier sur les blogs de Pascale et Dasola. Ainsi que sur celui de Princécranoir, lui aussi tombé sous le charme.
4 commentaires:
Oui un des grands petits films de 2024 comme tu le dis qui a un beau succès en salle je crois. JE l'ai vu au Festival de Mâcon et la réalisatrice ADORABLE y était. Elle est solide cette jurassienne qui ne fait rien sans sa "meute" comme elle dit. La petite fille vit dans la ferme à côté de celle de ses parents. Totone et Marie Lise poursuivent leurs études pour rester des agriculteurs. Ils sont vraiment super tout ces jeunes (malgré le sexe et la boisson à outrance) et l'histoire est vraiment solide et on sent qu'elle sait tenir une caméra Louise et combien elle aime sa région, il y a des plans vraiment superbes et le film donne une furieuse envie de Comté vingt dieux.
Il me semble que le film est toujours à l'affiche et, d'après ma source habituelle, il a déjà dépassé les 640.000 entrées. Cela me paraît effectivement un excellent résultat pour un film de ce genre (même s'il a été largement promu). C'est tout à fait réjouissant !
Louise Courvoisier a l'air vraiment chouette et intéressante. Et j'ai entendu des choses semblables à celles que tu expliques à propos des jeunes acteurs. Y compris que Clément Faveau avait d'emblée refusé de concourir pour le César de la meilleure révélation.
Ces gens font du sexe, c'est vrai, mais c'est présenté de manière beaucoup plus saine que d'autres jeunes qui regarderaient du porno. Si, après le film, j'avais comme toi plutôt faim de comté, ça veut dire que je suis vieux ?
Mon Doudou de 11 ans adore le Comté.
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer de la jeunesse et lui apprendre les bonnes choses de la vie !
Enregistrer un commentaire