mardi 24 juin 2014

Partie de campagne

J'emprunte à Jean Renoir - et à Guy de Maupassant - un beau titre pour ma chronique du jour. Le film dont j'ai à vous parler aujourd'hui m'a également fait penser au Déjeuner sur l'herbe, la célèbre toile d'Edouard Manet. En appelant l'un de ses longs-métrages Comédie érotique d'une nuit d'été, Woody Allen, lui, rend un hommage sincère à William Shakespeare et fait un clin d'oeil à Ingmar Bergman. Après quoi, il me semble qu'il arpente un territoire pour lui balisé...
 

Comédie érotique... ressemble en effet, dans son dispositif scénaristique, à beaucoup d'autres Woody Allen. Le cinéaste-acteur est Andrew, un inventeur un peu foufou du début du 20ème siècle. Alors que leur couple traverse quelques difficultés, sa femme Adrian et lui ont convié des amis à un week-end de détente à la campagne. Maxwell, le médecin, est venu avec Dulcy, une infirmière, la dernière de ses conquêtes. Quant à Léopold, beau parleur et universitaire réputé, il débarque avec Ariel, sa future épousée. Ce qui devait arriver arrive: la blonde jeune femme est une vieille connaissance d'Andrew, lequel a fort envie d'essayer de la reconquérir. À vous désormais d'imaginer - ou de voir - les péripéties qui découlent logiquement de cette situation de départ. C'est du Woody pur sucre.

Sur la musique de Felix Mendelssohn, la caméra virevolte sagement au coeur d'une nature magnifique. La forme est soignée, évidemment, et la photographie du film particulièrement belle. Woody s'essaye même - avec succès - aux effets spéciaux et donne ainsi au tout une petite teinte fantastique pas inintéressante. Comédie érotique... nous emmène ailleurs et je n'en attendais pas davantage. Face à d'autres oeuvres du maître, celle-là paraît peut-être, si ce n'est terne, disons limitée dans ses enjeux. Le fait qu'elle tourne autour de six personnages la rend toutefois attachante. Même si leur histoire a mal fini, on peut noter également que ce film est la première collaboration entre Allen et Mia Farrow. Il est permis de l'aimer aussi pour sa poésie et cette douce nostalgie qu'il inspire.

Comédie érotique d'une nuit d'été
Film américain de Woody Allen (1982)

Le onzième long-métrage du New-yorkais en seize ans de carrière ! Notez que, depuis, Allen va plus vite encore, trop vite peut-être parfois. Je dois dire qu'ici, je me suis trouvé sensible aux touches fantastiques, déjà appréciées dans Alice. Dans la longue succession des Woody, celui-là vient après Manhattan et Stardust memories. J'ose à peine parler d'une oeuvre mineure avant le suivant, Zelig...

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Je constate que mes amis de "L'oeil sur l'écran" sont fans !

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