vendredi 12 janvier 2024

En l'état, désunis

Il faut se souvenir qu'Alfred Hitchcock ne s'est installé aux États-Unis qu'au début du printemps 1939. J'imagine qu'un jour, l'un de ses films tournés en Angleterre pourra faire l'objet d'une chronique embobinée. Avant cela, je souhaite vous présenter l'un des opus de ses débuts américains: Joies matrimoniales. Un "objet" relativement atypique...

Au cours de leurs fameux entretiens, Hitch avoua à François Truffaut que c'est uniquement par amitié pour la comédienne Carole Lombard qu'il accepta ce scénario, éloigné de ceux qui feront sa réputation. Bien lui en a pris, cela dit: à peine un an plus tard, la belle blonde disparaissait dans un accident d'avion. Elle se montre ici pétillante dans le rôle d'Ann Smith, une femme qui apprend que l'engagement que son mari et elle ont pris lors de leur mariage n'a aucune valeur juridique. Ce dont David - ledit époux - était informé avant elle. Ulcérée par cette cachotterie, Ann met un terme brutal à quatre ans d'un bonheur parfait. Sur cette base loufoque, Joies matrimoniales nous détaille ensuite l'ensemble des stratagèmes que David utilisera pour reconquérir sa bien-aimée. Un véritable argument de comédie. Or, même si l'homme derrière la caméra aborde un registre inhabituel pour lui, il s'en tire parfaitement - et grâce aussi à de bons acteurs. Je ne vois de fait aucune raison de bouder son plaisir devant un film mineur, peut-être, mais tout à fait sympathique. À voir sans hésiter !

Joies matrimoniales
Film américain d'Alfred Hitchcock (1941)

Une aimable sucrerie, digne de ce temps où on qualifiait les studios hollywoodiens de "machines à rêves". Il est vrai également qu'arrivé entre Rebecca et Soupçons, ce gentil petit film peut surprendre. Bon... il n'est pas au niveau des classiques comme New York - Miami ou Vacances, mais reste recommandable aux amateurs de cinéma vintage. Et demeure à votre écoute pour d'autres bons plans du genre.

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Afin d'approfondir le sujet...

Vous pouvez vous tourner vers les blogs de mon ami Eeguab et de Lui.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Jamais entendu parler.
Je le verrais avec plaisir pour Carole.
Qui est le garçon ?

Martin a dit…

Il y en a deux : Robert Montgomery et Gene Raymond.
En dire davantage friserait le divulgâchage...

tadloiducine a dit…

N'ayant jamais lu ce fameux entretien avec Truffaut (mais j'ai dû lire le "Warhol/Hitchcock", par contre), je ne savais pas que le Maître du suspense s'était aussi aventuré dans la comédie. merci pour la présentation!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

Martin a dit…

Mais pas de quoi ! Je suis ravi d'avoir contribué à une "découverte". Et j'espère donc que vous trouverez le moyen de voir le film !