mardi 9 janvier 2024

À feu vif

Ce n'est pas un scoop: le restaurant fait partie de ces lieux agréables où passer un bon moment alors que d'autres s'agitent à votre service. Un établissement chic est le cadre presque unique de The chef. Comme le titre le suggère, ce film nous sert le portrait d'une toque anglaise, un soir où les clients ont afflué, quelques jours avant Noël...

Évacuons d'emblée le point faible du film: oui, le nombre de galères affrontées par Andy Jones paraît un peu exagéré pour être crédible. Reste le plaisir d'un récit haletant dont le titre original parle de point d'ébullition - ce qui vous donne une idée plus précise du sujet abordé. Porté par un casting aux petits oignons, avec un Stephen Graham convaincant (et ultra-investi) dans le rôle-titre, The chef est épatant de virtuosité. Il faut dire que l'action est filmée sans interruption. Afin de nous immerger dans la frénésie culinaire, la mise en scène adopte une technique à l'efficacité éprouvée: celle du plan-séquence. Un choix formel qui a pu faire dire à certains critiques professionnels que ce long-métrage virevoltant n'offrait rien de vraiment nouveau. Peut-être... et alors ? Moi, je l'ai trouvé affûté et plutôt fascinant dans son genre, me demandant quel climax il comptait me réserver. Je vous recommande de profiter d'un deuxième service, sans hésiter !

The chef
Film britannique de Philip Barantini (2021)

Le réalisateur se veut persuasif: "J'ai travaillé dans la restauration. Je suis passé par tous les postes... jusqu'à devenir chef moi-même. J'en ai gardé le souvenir d'un stress permanent que j'ai voulu communiquer au spectateur". Mission (bien) accomplie, à mon avis. Loin de La passion de Dodin Bouffant, évoquée il y a quelques jours. Pour repasser à table, la carte de Soul Kitchen mérite un coup d'oeil !

4 commentaires:

Pascale a dit…

Je crois que je n'en avais pas parlé tellement le film m'avait ennuyée et fatiguée. Je le trouvais agité et invraisemblable.

Martin a dit…

Ah oui ? Moi, je ne pense pas que ce film soit invraisemblable. Je pense qu'il est caricatural, en ce qu'il s'autorise à regrouper toutes les situations de tension dans un seul film. Mais ça ne m'a pas dérangé ! J'ai trouvé que les acteurs et la mise en scène rendaient les choses assez crédibles. Bref...

Pascale a dit…

Oui caricatural, le mot est meilleur.
Mais je me souviens très vaguement de l'histoire personnelle du chef qui m'avait vraiment agacée et qui ne me semblait là que pour remplir du vide.

Martin a dit…

Oui, je comprends ce que tu veux dire. Le truc, c'est que son histoire personnelle le plombe dès le début du film (avant même qu'il arrive au restaurant) et en rajoute une couche sur ses déboires professionnels.

Dans l'idée de décrire les conditions d'un burn-out, j'ai trouvé ça plutôt pertinent. Et efficace.