Est-ce qu'il vous est déjà arrivé de "découvrir" un artiste de cinéma ? Je veux dire, de voir le tout premier film d'untel, avant de constater que son talent séduit le plus grand nombre et s'inscrit dans la durée ? Pour ma part, je n'ai bien sûr pas "découvert" les frères Coen. J'ai eu toutefois le plaisir de revenir aux origines de leur belle filmographie avec Sang pour sang, le long-métrage qui a lancé leur carrière il y a bientôt trente ans. Le film reçut diverses récompenses et notamment le Grand Prix du jury au Festival de Sundance. Des débuts en fanfare !
Tout tourne ici autour de Frances McDormand, dont vous savez probablement qu'elle est la femme de Joel Coen. À cette époque lointaine, et alors même qu'ils collaborent en tout, ce premier frangin signe seul la réalisation des films communs, Ethan étant crédité comme producteur. Qu'importe: ensemble, les Coen brothers frappent fort d'entrée de jeu. Sang pour sang est un film noir d'une efficacité avérée. L'idée de base est toute simple: le patron d'un bar miteux suspecte sa femme de le tromper avec son principal associé. Il paye donc un détective privé pour en savoir plus. Sa jalousie démesurée l'incite ensuite à commanditer un double meurtre. Vous imaginez bien que rien ne va se passer comme prévu. J'ajouterais simplement que, comme souvent avec ce genre de scénarios, les personnages s'enferment progressivement et choisissent toujours la moins bonne des solutions qui se présentent à eux. Jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Mieux vaut ne pas en dire davantage sur le déroulé de l'histoire. Autant souligner désormais qu'attentifs au fond, les Coen le sont également à la forme, bien entendu. Quand Sang pour sang déboule sur les écrans américains, Joel a 30 ans, Ethan à peine 27. Ils font toutefois preuve immédiate d'une grande maîtrise. Sans chercher midi à quatorze heures, les images de leur tout premier opus cognent la rétine et paraissent l'oeuvre de vieux routiers du cinéma de genre. Le budget à leur disposition ne dépasse pourtant pas les 1,5 millions de dollars. La critique, elle, se fait assez élogieuse dans l'ensemble. D'aucuns osent une comparaison avec Hitchcock, soulignant le fait que les frangins ont bien retenu leurs leçons de style. On peut affirmer sans trop de risque qu'ils ont fait encore mieux depuis. Heureux, ceux qui ont su d'emblée les apprécier sur grand écran ! Tout ça avec, par exemple, sept ans d'avance sur l'ami Tarantino...
Sang pour sang
Film américain d'Ethan et Joel Coen (1985)
Dans sa version originale, le long-métrage s'appelle Blood simple. Simple, il l'est, en effet, ou disons plutôt radical. Les Coen évitent toute fioriture qui viendrait plomber leur récit. Ils ne cherchent pas particulèrement à dynamiter le genre, mais s'y inscrivent aussitôt comme de très honorables artisans. Ils le confirmeront avec éclat grâce à des films comme Fargo ou No country for old men. Brillant !
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Ailleurs sur le Net...
Vous pouvez retrouver une chronique du côté de "L'oeil sur l'écran". Autre possibilité: choisir de consulter "Mon cinéma, jour après jour". Princécranoir donne également son avis sur "Ma bulle".
Tout tourne ici autour de Frances McDormand, dont vous savez probablement qu'elle est la femme de Joel Coen. À cette époque lointaine, et alors même qu'ils collaborent en tout, ce premier frangin signe seul la réalisation des films communs, Ethan étant crédité comme producteur. Qu'importe: ensemble, les Coen brothers frappent fort d'entrée de jeu. Sang pour sang est un film noir d'une efficacité avérée. L'idée de base est toute simple: le patron d'un bar miteux suspecte sa femme de le tromper avec son principal associé. Il paye donc un détective privé pour en savoir plus. Sa jalousie démesurée l'incite ensuite à commanditer un double meurtre. Vous imaginez bien que rien ne va se passer comme prévu. J'ajouterais simplement que, comme souvent avec ce genre de scénarios, les personnages s'enferment progressivement et choisissent toujours la moins bonne des solutions qui se présentent à eux. Jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Mieux vaut ne pas en dire davantage sur le déroulé de l'histoire. Autant souligner désormais qu'attentifs au fond, les Coen le sont également à la forme, bien entendu. Quand Sang pour sang déboule sur les écrans américains, Joel a 30 ans, Ethan à peine 27. Ils font toutefois preuve immédiate d'une grande maîtrise. Sans chercher midi à quatorze heures, les images de leur tout premier opus cognent la rétine et paraissent l'oeuvre de vieux routiers du cinéma de genre. Le budget à leur disposition ne dépasse pourtant pas les 1,5 millions de dollars. La critique, elle, se fait assez élogieuse dans l'ensemble. D'aucuns osent une comparaison avec Hitchcock, soulignant le fait que les frangins ont bien retenu leurs leçons de style. On peut affirmer sans trop de risque qu'ils ont fait encore mieux depuis. Heureux, ceux qui ont su d'emblée les apprécier sur grand écran ! Tout ça avec, par exemple, sept ans d'avance sur l'ami Tarantino...
Sang pour sang
Film américain d'Ethan et Joel Coen (1985)
Dans sa version originale, le long-métrage s'appelle Blood simple. Simple, il l'est, en effet, ou disons plutôt radical. Les Coen évitent toute fioriture qui viendrait plomber leur récit. Ils ne cherchent pas particulèrement à dynamiter le genre, mais s'y inscrivent aussitôt comme de très honorables artisans. Ils le confirmeront avec éclat grâce à des films comme Fargo ou No country for old men. Brillant !
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1 commentaire:
Diabolique et particulièrement inventif, perso j'adore.
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