Une langue commune doit nous permettre de nous comprendre. Heureusement pour la diversité culturelle, Belges wallons et Français n'ont pas forcément le même regard sur la vie. C'est dans l'espoir d'apprécier un certain "décalage" que j'ai regardé Les géants, un film de Bouli Lanners. En préambule, je voudrais dire aussitôt que j'aime de plus en plus cet acteur, auteur et réalisateur. Il a "quelque chose".
Pas facile de dire ce que c'est exactement que ce "quelque chose" ! Pour faire les choses logiquement, un mot d'abord sur ce que ce film raconte: les héros sont des pré-ados, entre 13 et 15 ans, deux frères et un copain du plus grand. J'ai vraiment apprécié d'être plongé directement dans le vif du sujet, sans digressions explicatives. Brièvement, je vous le dis aussi: on découvre Zak, Seth et Danny livrés à eux-mêmes, au coeur d'une verte campagne (non identifiée). Les adultes ? Sinon absents, ils sont souvent violents et/ou camés. Les géants a ceci d'incroyable qu'il n'est jamais un film plombant. Accrochée aux basques des gosses, la caméra m'a surpris à filmer leurs bêtises et leur solitude avec une tendresse XXL. Cette histoire incroyable charrie beaucoup d'émotion(s). C'est très belge, je crois...
Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen et Paul Bartel sont formidables. Je suppose qu'il faut rendre hommage à Bouli Lanners directeur d'acteurs, mais ces petits m'ont vraiment bluffé par leur naturel. Interprétations impeccables, donc, et beau scénario. J'attire toutefois rapidement votre attention sur un possible bémol: cette histoire déplaira à quelques esprits pourtant bien intentionnés. On suggère plus que clairement qu'à défaut d'autorité, des enfants peuvent boire, voler, se droguer, conduire une bagnole... rien de reluisant. Le film m'a touché en montrant aussi la fragilité de ces mômes, à l'égard desquels il est finalement bienveillant. Le récit quasi-initiatique prend des allures de conte, avec, comme le soulignait un chroniqueur d'Arte, un ogre et une bonne fée. Les géants, la porte de l'imaginaire.
Les géants
Film belge de Bouli Lanners (2011)
Alors qu'un nouvel opus du cinéaste est annoncé cette année, celui d'aujourd'hui m'inciterait presque à revoir son précédent, Eldorado. D'ici là, j'espère aussi avoir l'occasion de voir le premier, Ultranova. Dès aujourd'hui, je peux et veux vous encourager à donner une place aux longs-métrages belges dans vos choix cinéma. Et pour retrouver alors ce "décalage", je recommande notamment Cowboy et Torpédo.
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Le film a fait 30 042 entrées dans les salles françaises, mais...
Pascale ("Sur la route du cinéma") en parle aussi, dans un bel éloge.
Pas facile de dire ce que c'est exactement que ce "quelque chose" ! Pour faire les choses logiquement, un mot d'abord sur ce que ce film raconte: les héros sont des pré-ados, entre 13 et 15 ans, deux frères et un copain du plus grand. J'ai vraiment apprécié d'être plongé directement dans le vif du sujet, sans digressions explicatives. Brièvement, je vous le dis aussi: on découvre Zak, Seth et Danny livrés à eux-mêmes, au coeur d'une verte campagne (non identifiée). Les adultes ? Sinon absents, ils sont souvent violents et/ou camés. Les géants a ceci d'incroyable qu'il n'est jamais un film plombant. Accrochée aux basques des gosses, la caméra m'a surpris à filmer leurs bêtises et leur solitude avec une tendresse XXL. Cette histoire incroyable charrie beaucoup d'émotion(s). C'est très belge, je crois...
Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen et Paul Bartel sont formidables. Je suppose qu'il faut rendre hommage à Bouli Lanners directeur d'acteurs, mais ces petits m'ont vraiment bluffé par leur naturel. Interprétations impeccables, donc, et beau scénario. J'attire toutefois rapidement votre attention sur un possible bémol: cette histoire déplaira à quelques esprits pourtant bien intentionnés. On suggère plus que clairement qu'à défaut d'autorité, des enfants peuvent boire, voler, se droguer, conduire une bagnole... rien de reluisant. Le film m'a touché en montrant aussi la fragilité de ces mômes, à l'égard desquels il est finalement bienveillant. Le récit quasi-initiatique prend des allures de conte, avec, comme le soulignait un chroniqueur d'Arte, un ogre et une bonne fée. Les géants, la porte de l'imaginaire.
Les géants
Film belge de Bouli Lanners (2011)
Alors qu'un nouvel opus du cinéaste est annoncé cette année, celui d'aujourd'hui m'inciterait presque à revoir son précédent, Eldorado. D'ici là, j'espère aussi avoir l'occasion de voir le premier, Ultranova. Dès aujourd'hui, je peux et veux vous encourager à donner une place aux longs-métrages belges dans vos choix cinéma. Et pour retrouver alors ce "décalage", je recommande notamment Cowboy et Torpédo.
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Le film a fait 30 042 entrées dans les salles françaises, mais...
Pascale ("Sur la route du cinéma") en parle aussi, dans un bel éloge.
4 commentaires:
Et bien j’ai un peu honte de le dire mais je n’ai toujours pas vu ce film de Bouli Lanners. Comme nous en avons déjà discuté sur mon blog, je partage avec toi mon enthousiasme pour cet acteur. Un adulte pour lequel l’enfance ou l’adolescence ne semblent jamais bien loin, ce qui peut avoir le don de m’agacer chez certaines personnes mais qui me touche particulièrement chez lui, lui conférant une sensibilité et une sorte de fragilité très intéressante et souvent bien utilisée dans ses films.
Ah ! Je me disais bien que tu allais commenter cette chronique, Sentinelle ! Merci d'être fidèle au rendez-vous ! J'espère que tu auras l'occasion de voir le film et de me/nous faire part de ton avis. Ce serait vraiment sympa de comparer nos points de vue.
Pour l'instant, je suis assez fidèle à ce cher Bouli Lanners. Il faudrait que je trouve le moyen de voir son premier film de réalisateur ("Ultranova") et éventuellement ses courts-métrages. Il a vraiment des univers très personnels et ça me le rend extrêmement sympathique.
Merci surtout à toi d'avoir chroniqué ce film ;-) Oui, je vais le noter de suite et essayer de le voir sans trop tarder, d'autant plus que j'avais déjà envie de le voir à sa sortie ciné. Mais il y a parfois une fameuse marge entre ma vision et mes envies du moment, la faute à trop de tentations !
J'ai le même problème ! Avant que je me décide, "Les géants" a dormi plusieurs mois sur ma box Internet...
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