L'heure est venue de reparler de Vers Madrid - The burning bright. Que je vous explique: j'ai découvert le film lors d'une soirée organisée par mon association de cinéphiles. Certains d'entre nous ont pu dîner avec le réalisateur, Sylvain George, mais ce dernier a aussi accepté de rester après la projection pour une bonne heure de débat. Intéressante séquence dont, en vrac, j'ai retenu quelques extraits...
Quand il est parti en Espagne filmer les manifestants, Sylvain George n'avait pas d'a priori sur leur mouvement. Sa motivation personnelle était simplement de comprendre ce qui était en train de se passer. L'idée d'en faire un film est venue plus tard. Le cinéaste souligne désormais qu'il n'est "pas question de représenter quoi que ce soit". Avoir suivi les Indignés de près n'a pas fait de lui leur ambassadeur.
Dans le même ordre d'esprit, et bien que de très nombreuses facettes du mouvement soient visibles dans le film, Sylvain George rappelle aussi qu'il ne le contient pas tout entier. "J'ai commencé à tourner alors que le mouvement avait déjà commencé... et il s'est poursuivi quand j'ai arrêté". Si j'ai bien compris, le cinéaste apparente son film à un newsreel. Les images lui importent plus que les commentaires.
Sylvain George souligne qu'il a pu travailler en toute indépendance. D'autres que lui l'ont fait simultanément et lui ont proposé d'utiliser leurs propres images - une opportunité qu'il n'a pas saisie. Il a fait plusieurs séjours en Espagne, assez courts, pour tourner des choses différentes. Vers Madrid... montre également quelques courriels échangés avec ses amis ou des manifestants rencontrés à l'occasion.
Comme je l'ai relevé samedi, quelques passages du long-métrage s'intéressent aussi au sort d'un migrant tunisien francophone, Bader. Une forme de contrepoint, qui, d'après le cinéaste, "peut aussi faire écho à d'autres singularités". Le réalisateur précise aussi qu'à travers cet exemple, il a voulu montrer que les mouvements, aussi collectifs soient-ils, ne savaient pas toujours s'ouvrir à toutes les différences.
Hormis les manifestants de la Puerta Del Sol, Vers Madrid... montre plusieurs sans-abris de la capitale espagnole ou les villes fantômes nées de la crise de l'immobilier. Logique ? "Je voulais faire résonner divers éléments entre eux", explique Sylvain George. Il s'agissait aussi pour lui de sortir d'une actualité immédiate trop prégnante. Cette volonté de distanciation justifie aussi le choix du noir et blanc.
Sylvain George tient à ce que son film soit appréhendé comme oeuvre de cinéma à part entière. "Je ne sépare pas politique et esthétique". Il n'est donc pas militant, même s'il a filmé migrants et sans-papiers. Travailler en groupe ? "Ce serait toutefois un autre type de travail. Intéressant, oui, même s'il y en a toujours un pour imposer ses vues". Ici, il a produit, écrit, réalisé, cadré, pris le son, monté et distribué !
Sylvain George indique que, d'après lui, le mouvement des Indignés espagnols a été mal compris, voire méprisé. Il souligne également que, dès le début, il a été stigmatisé et décrédibilisé. Les images montrent en tout cas qu'il a concerné des gens de générations diverses et de nationalités elles-mêmes assez variées. Pas facile donc de remettre en question la vieille idée de la démocratie occidentale...
Vers Madrid... n'a pu avoir qu'une diffusion très limitée en Espagne. La capitale espagnole l'a présenté dans sa cinémathèque. "On étudie désormais ce qu'on peut faire pour le diffuser dans sa version définitive", assure Sylvain George, qui a bouclé trois ans de travail autour de ces images. Lui ne semble pas très optimiste pour la suite. La loi contre les grandes manifestations aurait été durcie depuis...
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Une petite conclusion personnelle...
Je ne verrais pas un film comme Vers Madrid - The burning bright tous les jours, mais revenir sur ces événements récents via le cinéma était tout à fait enrichissant. Je reste preneur de vos commentaires.
Quand il est parti en Espagne filmer les manifestants, Sylvain George n'avait pas d'a priori sur leur mouvement. Sa motivation personnelle était simplement de comprendre ce qui était en train de se passer. L'idée d'en faire un film est venue plus tard. Le cinéaste souligne désormais qu'il n'est "pas question de représenter quoi que ce soit". Avoir suivi les Indignés de près n'a pas fait de lui leur ambassadeur.
Dans le même ordre d'esprit, et bien que de très nombreuses facettes du mouvement soient visibles dans le film, Sylvain George rappelle aussi qu'il ne le contient pas tout entier. "J'ai commencé à tourner alors que le mouvement avait déjà commencé... et il s'est poursuivi quand j'ai arrêté". Si j'ai bien compris, le cinéaste apparente son film à un newsreel. Les images lui importent plus que les commentaires.
Sylvain George souligne qu'il a pu travailler en toute indépendance. D'autres que lui l'ont fait simultanément et lui ont proposé d'utiliser leurs propres images - une opportunité qu'il n'a pas saisie. Il a fait plusieurs séjours en Espagne, assez courts, pour tourner des choses différentes. Vers Madrid... montre également quelques courriels échangés avec ses amis ou des manifestants rencontrés à l'occasion.
Comme je l'ai relevé samedi, quelques passages du long-métrage s'intéressent aussi au sort d'un migrant tunisien francophone, Bader. Une forme de contrepoint, qui, d'après le cinéaste, "peut aussi faire écho à d'autres singularités". Le réalisateur précise aussi qu'à travers cet exemple, il a voulu montrer que les mouvements, aussi collectifs soient-ils, ne savaient pas toujours s'ouvrir à toutes les différences.
Hormis les manifestants de la Puerta Del Sol, Vers Madrid... montre plusieurs sans-abris de la capitale espagnole ou les villes fantômes nées de la crise de l'immobilier. Logique ? "Je voulais faire résonner divers éléments entre eux", explique Sylvain George. Il s'agissait aussi pour lui de sortir d'une actualité immédiate trop prégnante. Cette volonté de distanciation justifie aussi le choix du noir et blanc.
Sylvain George tient à ce que son film soit appréhendé comme oeuvre de cinéma à part entière. "Je ne sépare pas politique et esthétique". Il n'est donc pas militant, même s'il a filmé migrants et sans-papiers. Travailler en groupe ? "Ce serait toutefois un autre type de travail. Intéressant, oui, même s'il y en a toujours un pour imposer ses vues". Ici, il a produit, écrit, réalisé, cadré, pris le son, monté et distribué !
Sylvain George indique que, d'après lui, le mouvement des Indignés espagnols a été mal compris, voire méprisé. Il souligne également que, dès le début, il a été stigmatisé et décrédibilisé. Les images montrent en tout cas qu'il a concerné des gens de générations diverses et de nationalités elles-mêmes assez variées. Pas facile donc de remettre en question la vieille idée de la démocratie occidentale...
Vers Madrid... n'a pu avoir qu'une diffusion très limitée en Espagne. La capitale espagnole l'a présenté dans sa cinémathèque. "On étudie désormais ce qu'on peut faire pour le diffuser dans sa version définitive", assure Sylvain George, qui a bouclé trois ans de travail autour de ces images. Lui ne semble pas très optimiste pour la suite. La loi contre les grandes manifestations aurait été durcie depuis...
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Une petite conclusion personnelle...
Je ne verrais pas un film comme Vers Madrid - The burning bright tous les jours, mais revenir sur ces événements récents via le cinéma était tout à fait enrichissant. Je reste preneur de vos commentaires.
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