vendredi 22 mai 2015

Multipass

Luc Besson ne fait pas partie de mon Panthéon cinématographique. Toutes ces dernières années, je ne me suis jamais vraiment senti attiré par l'un de ses projets. Pourtant, quand Le cinquième élément est sorti en salles, je suis allé le voir et sans hésiter, il me semble. J'étais trop jeune pour me soucier des polémiques sur la nationalité réelle du film. Il me semble même que je l'avais trouvé plutôt sympa.

Mes souvenirs ont perdu de leur précision, mais, de mémoire, je crois bien qu'une partie de la critique reprochait au film son estampille française, sachant que la majorité des acteurs étaient anglo-saxons. D'autres n'en avaient cure et soulignaient justement l'originalité formelle du long-métrage, compte tenu précisément de son côté surprenant pour une oeuvre bleu-blanc-rouge. Force est de constater que le public, lui, fit un triomphe à ce récit, avec 7.727.697 tickets vendus dans notre beau pays. Mais stop avec les données chiffrées ! Ceux qui n'ont pas vu le film aimeraient certainement en savoir plus sur ce qu'il raconte. C'est bien simple: il s'agit pour le héros de sauver le monde, ni plus, ni moins. Korben Dallas / Bruce Willis envisageait plutôt une journée de repos, mais là, non, ça ne va pas être possible.

S'il y a une originalité là-dedans, c'est peut-être en ce que la mission repose également sur une jolie demoiselle extra-terrestre: Leeloo. Aujourd'hui, des produits comme Le cinquième élément, on en voit débarquer treize à la douzaine chaque mercredi. J'admets toutefois volontiers qu'en 1997, les différentes idées développées dans le film étaient tout de même assez novatrices, sur la forme, en tout cas. Exemple: les costumes sont tout de même signés Jean-Paul Gaultier ! Quant aux décors, sans avoir bénéficié forcément d'une signature aussi connue, ils sont suffisamment réussis pour paraître crédibles. La meilleure façon d'apprécier le spectacle, c'est de ne pas y chercher ce qui n'y est pas: le message d'un artiste engagé. Ici, on est à 100% dans le divertissement. Rien de génial, rien de déshonorant non plus.

Le cinquième élément
Film français de Luc Besson (1997)

Si vous ratez les deux premières minutes et si vous vous retrouvez alors dans l’Égypte de 1914, c'est... normal: le futurisme du scénario ne se manifeste qu'après une petite introduction. Je vous laisse découvrir la suite par vous-mêmes, d'accord ? Vous apprécierez probablement la présence de Gary Oldman, Ian Holm et Chris Tucker. Milla Jovovich, elle, retrouvera Luc Besson pour Jeanne d'Arc (1999).

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Mon titre ?
Dans le monde de Korben Dallas, c'est le nom des cartes d'identité.

Bon, vous n'en savez beaucoup plus sur le long-métrage...
Chonchon ("Sur la route du cinéma") rattrape le coup et le cite au rang de ses films-cultes. David ("L'impossible blog ciné") n'en dit pas beaucoup plus, mais nous offre une petite rétrospective subjective.

12 commentaires:

dasola a dit…

Bonjour Martin, j'avais été déçue par ce film qui m'avait semblé être un "sous Blade Runner". Et que l'image est laide. Bonne journée.

Pascale a dit…

Eueueuh, je ne pense pas avoir cité ce film dans mes films cultes !
Mais c'est pas grave.
On en avait effectivement rien à battre de la nationalité du film.
Moi j'avais beaucoup aimé. Et je trouvais que comme toujours c'était une merveilleuse histoire d'amour.
Et Leeloo Dallas Multipass est irrésistible.
Je me souviens que j'avais demandé à ma RIP maman : "tu as compris qui est le cinquième élément ?".
Et elle m'avait répondu : "l'amour".
J'en étais sur le uc.

Martin a dit…

@Dasola:

Je te trouve bien sévère ! D'accord avec toi pour dire que ça ne vaut pas "Blade runner", mais les films ne me paraissent pas vraiment comparables.

Martin a dit…

@Pascale:

Film-culte ou pas, j'ai eu plaisir à le revoir, mais je crois me souvenir qu'il m'avait encore plus emballé à l'époque. Respect et pensées pour ta RIP maman.

cc rider a dit…

L'année 97 dans la catégorie scifi voit les sorties de "Starship troopers" et "Alien resurection",la comparaison avec le film de Besson s'arréte là.
Pour moi 97 c'est : "LA Confidential" et "la vie de jesus"

Martin a dit…

On m'a déjà suggéré qu'il fallait que j'accorde un peu de mon attention à l'ironie subtile de "Starship troopers". Pour ce qui est de la saga "Alien", il serait grand temps que je me m'y mette. En commençant par le début et donc le Ridley Scott de 1979...

Véronique Hottat a dit…

Bonjour Martin,

J'ai vu ce film au cinéma à sa sortie et j’en étais ressortie très enthousiaste. Mais je n’ai absolument aucune idée quant à savoir si je l’apprécierai toujours autant si je devais le revoir. Il faut dire que j’étais assez fan de Luc Besson à l’époque, avec ses films comme Subway, Le Grand Bleu, Nikita ou Léon, assez novateurs à ce moment-là. Mais en sortant de la salle du Cinquième Élément, je ne savais pas encore que ce serait le dernier film de Besson que j’apprécierai. Et ce n’est pas son dernier Lucy, une daube monumentale pour moi, qui me fera changer d’avis :-/

Je te souhaite un très bon week-end !

Martin a dit…

Merci pour ce commentaire exhaustif, Sentinelle. Le problème, je crois, c'est que Luc Besson s'enferme une certaine logique du cinéma, où le nombre de tickets vendus compte plus que le talent artistique déployé. Ses discours sur son art me semblent parfois assez édifiants.

Personnellement, je n'ai pas vu beaucoup des films qui ont suivi "Le cinquième élément". "Jeanne d'Arc" m'avait amusé et "Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" diverti, mais je crois qu'il faut oublier la référence originelle (le personnage historique dans un cas, la BD de Jacues Tardi de l'autre). J'ai aussi eu envie de voir "The lady", mais je l'ai loupé.

C'est tout de même dommage qu'un réalisateur qui compte autant de personnes féminins marquants ne fasse pas mieux ! Je crois que "Lucy" est devenu le film français le plus vu à l'international. C'est sûr que ça doit changer de l'image de la Nouvelle Vague...

2flicsamiami a dit…

Sans doute le film de Luc Besson qui m'est le plus familier et le plus agréable à regarder, et le temps n'y a rien changé. Je trouve toujours aujourd'hui le mélange de science-fiction et d'humour parfaitement équilibré, et l'univers déployé séduisant. Sans compter la bande originale d'Eric Serra, que j'ai plaisir à ré-écouter de temps en temps.

Martin a dit…

Je ne suis pas fan de la musique sans les images, mais je connais ton amour des BO, 2flics, et je ne suis donc pas surpris !

Je crois que le film marche bien parce qu'il n'a rien de prétentieux. Même la star Bruce Willis a l'air de s'amuser. Et la fraîcheur de Liloo Multipass y est sans doute pour beaucoup...

2flicsamiami a dit…

"Je ne suis pas fan de la musique sans les images" c'est parce que tu manques d'entrainement ;)

Martin a dit…

C'est possible, ça, l'ami. C'est même très possible.
M'enfin, une BO, c'est quand même fait pour accompagner un film !