Je l'ai assez souvent entendu dire: le Festival de Cannes diffuserait seulement des films trop pointus pour le grand public. Je comprends que certains puissent paraître impénétrables, mais je trouve ça faux. En revanche, l'oeuvre d'aujourd'hui, Révolution Zendj, m'est apparue comme un long-métrage exigeant. Difficile à financer, elle aurait mis cinq ans avant d'arriver dans les cinémas. Une sortie assez discrète...
Sans mon association, je n'aurais sans doute jamais vu ce film algérien et je ne connaîtrais pas non plus son auteur, Tariq Teguia. Sur la base d'un scénario co-écrit avec son frère Yacine, le réalisateur brode la déambulation d'un journaliste, sur la trace des Zendj, esclaves noirs africains révoltés contre le pouvoir des califes abbassides, dans ce qu'on appelle aujourd'hui l'Irak, au... 9ème siècle. Ibn Battutâ porte le même nom qu'un écrivain-voyageur-explorateur berbère du 13ème. En réalisant son enquête au long cours, il va prendre acte de l'état du monde arabe contemporain, en visitant quelques lieux emblématiques de son histoire, Bagdad et Beyrouth notamment, mais aussi Thessalonique et New York. Il sera question de la liberté du peuple palestinien, de l'hégémonie américaine réelle ou fantasmée, d'hommes en arme et de fantômes. J'ai perdu le fil plusieurs fois: Révolution Zendj m'a un peu fait jouer à cache-cache.
L'expérience est intéressante, mais elle peut aussi paraître frustrante si, comme moi, vous manquez de connaissances solides sur l'histoire récente (ou plus ancienne) de ces pays. Il reste alors à attraper quelques idées au vol - c'est toujours ça de bon. Avec le recul pris après la projection, je retiens que Révolution Zendj offre également un montage d'une virtuosité saisissante, ainsi que quelques plans magnifiques. Certaines scènes sont tout à fait accessibles au public profane: j'ai par exemple souri de voir des hommes d'affaires occidentaux arpenter le désert sous protection militaire et s'imaginer déjà un avenir mercantile sur la terre la plus aride et désolée qui soit. Propos politique ? C'est bien possible. Les séquences du long-métrage contiennent de fait d'évidentes allusions à des situations existantes. On se balade donc dans différents environnements, sans conclusion prémâchée. C'est une oeuvre exigeante, vous disais-je. Je le répète.
Révolution Zendj
Film algérien de Tariq Teguia (2013)
C'est aussi pour sa nationalité que j'ai voulu voir ce long-métrage. Parcourir ma page "Cinéma du monde" vous permettra de découvrir deux autres films liés à l'histoire de l'Algérie - si vous en avez envie. Ainsi que je le soulignais, je manque franchement de références sérieuses pour vous offrir une comparaison intéressante. J'ai repensé aussi à Vers Madrid - The burning bright et j'y reviendrai bientôt...
Sans mon association, je n'aurais sans doute jamais vu ce film algérien et je ne connaîtrais pas non plus son auteur, Tariq Teguia. Sur la base d'un scénario co-écrit avec son frère Yacine, le réalisateur brode la déambulation d'un journaliste, sur la trace des Zendj, esclaves noirs africains révoltés contre le pouvoir des califes abbassides, dans ce qu'on appelle aujourd'hui l'Irak, au... 9ème siècle. Ibn Battutâ porte le même nom qu'un écrivain-voyageur-explorateur berbère du 13ème. En réalisant son enquête au long cours, il va prendre acte de l'état du monde arabe contemporain, en visitant quelques lieux emblématiques de son histoire, Bagdad et Beyrouth notamment, mais aussi Thessalonique et New York. Il sera question de la liberté du peuple palestinien, de l'hégémonie américaine réelle ou fantasmée, d'hommes en arme et de fantômes. J'ai perdu le fil plusieurs fois: Révolution Zendj m'a un peu fait jouer à cache-cache.
L'expérience est intéressante, mais elle peut aussi paraître frustrante si, comme moi, vous manquez de connaissances solides sur l'histoire récente (ou plus ancienne) de ces pays. Il reste alors à attraper quelques idées au vol - c'est toujours ça de bon. Avec le recul pris après la projection, je retiens que Révolution Zendj offre également un montage d'une virtuosité saisissante, ainsi que quelques plans magnifiques. Certaines scènes sont tout à fait accessibles au public profane: j'ai par exemple souri de voir des hommes d'affaires occidentaux arpenter le désert sous protection militaire et s'imaginer déjà un avenir mercantile sur la terre la plus aride et désolée qui soit. Propos politique ? C'est bien possible. Les séquences du long-métrage contiennent de fait d'évidentes allusions à des situations existantes. On se balade donc dans différents environnements, sans conclusion prémâchée. C'est une oeuvre exigeante, vous disais-je. Je le répète.
Révolution Zendj
Film algérien de Tariq Teguia (2013)
C'est aussi pour sa nationalité que j'ai voulu voir ce long-métrage. Parcourir ma page "Cinéma du monde" vous permettra de découvrir deux autres films liés à l'histoire de l'Algérie - si vous en avez envie. Ainsi que je le soulignais, je manque franchement de références sérieuses pour vous offrir une comparaison intéressante. J'ai repensé aussi à Vers Madrid - The burning bright et j'y reviendrai bientôt...
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