dimanche 24 mai 2015

Toc toc badaboum !

Il déclarait encore récemment qu'il reviendrait volontiers au cinéma. Qu'après une longue maladie, il se sentait mieux depuis trois ans. Malgré sa formidable carrière, je connais mal Jean-Paul Belmondo. Voir Le magnifique, c'était pour moi une envie ancienne, encouragé que j'étais par plusieurs de mes copains - Stéph, Fred... dédicace ! C'est bel et bien une part du patrimoine cinématographique français.

Deux mots peuvent résumer le film: franchouillard et sympathique. Plus d'un quart de siècle avant le DJ, un dénommé Bob Saint-Clar, espion de son état, affronte des bad boys à Acapulco, quelques jours seulement après qu'un de ses camarades a été retrouvé dévoré vivant par un requin dans une cabine téléphonique - si, si, j'vous jure ! Scènes de course-poursuite et pirouettes dans le sable, on s'attache bien vite à ce sous-James Bond, tout droit sorti d'un roman de gare. Toc toc badaboum ! Une autre histoire commence: celle... de l'auteur qui invente ses histoires et dont la vie est beaucoup moins agitée. J'imagine que vous aurez déjà compris que Bébel joue les deux rôles. Le magnifique, c'est lui, évidemment, ou disons un personnage parfait pour lui, saltimbanque de l'action à 200% et de l'autodérision.

Je vous passe les détails de l'intrigue, OK ? Une bonne partie du plaisir procuré par le film est qu'il tient son parti pris jusqu'au bout. L'alternance des scènes entre le héros de papier et son créateur continue sans véritable temps mort, pour le meilleur et pour le rire. Rien n'est sérieux ici et je dirais que c'est même une joie enfantine qui est proposée au spectateur d'hier et d'aujourd'hui. Mon conseil consistera donc à vous encourager à éviter de vous prendre la tête. Passé le cap de son tout premier degré, Le magnifique ne recèle d'aucun trésor caché: c'est un film de divertissement, point final. Quelques cascades peuvent amuser à condition d'oublier un instant qu'on fait désormais beaucoup plus fort avec les effets spéciaux numériques. C'est possible: moi, sans mentir, je me suis bien marré.

Le magnifique
Film français de Philippe de Broca (1973)

Je n'ai pas encore vu L'homme de Rio, considéré par beaucoup comme la meilleure des collaborations du duo Belmondo / De Broca. Toutefois, je cite volontiers le réalisateur en valeur sûre du cinéma français populaire: à vérifier, si vous le voulez, avec L'incorrigible. Un aveu maintenant: des films que je lui connais, ma préférence continue d'aller à Cartouche, qui fait aussi vibrer la corde sensible.

10 commentaires:

Véronique Hottat a dit…

Bonjour Martin,

Voilà un film que j'ai vu bien souvent dans mes jeunes années, et qui me faisait bien rire. Que de bons souvenirs !

princécranoir a dit…

La grande époque bébel ! le film qui a ravi bon nombre de mes soirées d'enfance. Ta chronique me redonne une furieuse de revoir ce De Broca sous haute influence Frédéric Dard

2flicsamiami a dit…

Un divertissement sympathique, qui laisse son empreinte dans les mémoires du cinéma français et de ses spectateurs. Après, comme toi, apparemment, je n'en ferai pas une folie de ce Magnifique. Je préfère le mojo d'Austin Powers et les gauloiseries d'Hubert Bonisseur de la Bath.

Martin a dit…

@Sentinelle:

La grande qualité du film est de ne jamais se prendre au sérieux !

Martin a dit…

@Princécranoir:

Oh oui, comparaison avec l'univers de Frédéric Dard tout à fait justifié, l'ami ! Franchement, quand on voit ce qu'on a fait de San Antonio au cinéma, je crois qu'il vaut encore mieux revoir "Le magnifique"...

Martin a dit…

@2flicsamiami:

Austin Powers ? Je connais mal, mais je ne suis pas sûr d'y prendre un plaisir identique. Pour ce qui est de ce cher Hubert, et si tu parles bien de la version Dujardin, j'avoue qu'il me fait bien marrer. Il faudrait d'ailleurs que je me décide à voir enfin le second épisode de ses aventures - et/ou les films vintage !

"Le magnifique" n'est pas tout à fait comparable, il me semble. C'est tout aussi parodique, mais, sans que je parle de chef d'oeuvre, il y a quelque chose ici qui tient à la fraîcheur des 60s-70s et que j'aime vraiment bien. Mon côté nostalgique...

ideyvonne a dit…

Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours eu du mal avec Belmondo. Certes c'est une figure emblématique de notre cinéma tricolore mais j'ai l'impression qu'il a fait trop de "films à cascades"...
Cela dit, je l'ai adoré dans "un singe en hiver" avec le regretté Gabin

Martin a dit…

Je te comprends, Ideyvonne. Je crois que Bébel a toujours cherché à s'amuser dans ce qu'il faisait. Ici, il me semble qu'il est vraiment en plein dans l'autodérision, ce qui rend sa prestation attachante. Je dois dire que, à l'exemple en effet du très bon "Un singe en hiver", je le trouve souvent excellent quand il joue sur un registre plus profond.

cc rider a dit…

Nostalgie, nostalgie j'ai vu ce film à sa sortie, à l'époque ou l' on allait voir le dernier Belmondo comme on allait à la messe. Je l'ai revu recemment et les idées de gag qui entremelent la vie de l'ecrivain raté et de sa créature fonctionnent toujours aussi bien (la machine à écrire et le pistolet mitrailleur qui s'enrayent...). La scéne de la piscine du second OSS117 avec Dujardin est un hommage appuyé à celle du "magnifique" mais notre Jeannot national a toujours fait état de sa grande admiration teintée d'affection pour Bebel.

Martin a dit…

Vous avez raison: Jean Dujardin ne renierait sans doute pas sa parenté spirituelle avec Jean-Paul Belmondo. Je crois que le plus jeune admire l'ancien, qui lui rend d'ailleurs bien volontiers une certaine affection. Tout cela me paraît légitime, du reste.