Sa superficie est presque trois fois celle de la France métropolitaine. Mais sa population, elle, est plus de vingt fois inférieure en nombre ! Aujourd'hui, un nouveau pays s'invite sur les Bobines: la Mongolie. Mes sources indiquent qu'un seul film de cette origine était parvenu jusqu'à nous entre 2010... et 2023 ! Et janvier 2024 est alors arrivé...
Le 10 très exactement, quelques salles plus aventureuses que d'autres acceptaient de diffuser Si seulement je pouvais hiberner, un opus soutenu par des producteurs français et suisses, passé par le Festival de Cannes au mois de mai dernier - en sélection Un certain regard. Avec de bons retours presse (pour une note de 3,6/5 sur Allociné). Mais aussi la reconnaissance du public (3,9/5 sur le même site). Franchement, je n'aurais jamais pu imaginer qu'un tel long-métrage orienté sur un ado d'Oulan-Bator, la capitale mongole, ait un succès de cette nature. Bon... pourtant, c'est vrai qu'il est sympa, cet Ulzii. Comme son prof de maths, on a envie de le pousser à travailler dur pour participer au concours de sciences qui le fera sortir de la misère sociale dans laquelle il est plongé. Ce n'est bien entendu pas si facile !
Parce que sa mère les a laissés seuls, Ulzii doit d'abord se débrouiller pour offrir une vie décente à sa petite soeur et à son petit frère. Sachant que le film se passe en hiver, une saison où la température peut chuter jusqu'à -40°C, la situation du trio est plus que tendue. Face à cela, l'immense mérite de Si seulement je pouvais hiberner est de se tenir toujours très éloigné d'un misérabilisme sordide. D'après ce que j'ai compris, la réalisatrice respecte ses personnages comme des êtres confrontés à des difficultés équivalentes à celles qu'elle a elle-même connues dans sa jeunesse (elle est née en 1990). Cette fiction est donc, au moins en partie, ancrée dans la réalité économique de la Mongolie actuelle - un pays qui promeut une forme de sédentarisation, quand un gros quart de sa population est nomade. Pouvoir l'approcher depuis un fauteuil de cinéma est une chance rare. Elle m'incite donc à vous conseiller de tout faire... pour vite la saisir !
Si seulement je pouvais hiberner
Film mongol de Zoljargal Purevdash (2023)
Quatre étoiles pleines pour résumer le plaisir que ce film m'a procuré en m'embarquant vers une terre de cinéma - presque - inconnue. Plusieurs autres pays asiatiques sont bien sûr représentés sur ce blog et, de ce fait, je vous invite une nouvelle fois à parcourir mon index consacré aux filmographies étrangères (pour ne pas dire "exotiques"). Ce film-là m'en évoque un autre, japonais: le sublime Nobody knows.
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Si mon avis ne suffit pas à vous convaincre...
Je vous recommande très volontiers de (re)lire aussi celui de Pascale.
Le 10 très exactement, quelques salles plus aventureuses que d'autres acceptaient de diffuser Si seulement je pouvais hiberner, un opus soutenu par des producteurs français et suisses, passé par le Festival de Cannes au mois de mai dernier - en sélection Un certain regard. Avec de bons retours presse (pour une note de 3,6/5 sur Allociné). Mais aussi la reconnaissance du public (3,9/5 sur le même site). Franchement, je n'aurais jamais pu imaginer qu'un tel long-métrage orienté sur un ado d'Oulan-Bator, la capitale mongole, ait un succès de cette nature. Bon... pourtant, c'est vrai qu'il est sympa, cet Ulzii. Comme son prof de maths, on a envie de le pousser à travailler dur pour participer au concours de sciences qui le fera sortir de la misère sociale dans laquelle il est plongé. Ce n'est bien entendu pas si facile !
Parce que sa mère les a laissés seuls, Ulzii doit d'abord se débrouiller pour offrir une vie décente à sa petite soeur et à son petit frère. Sachant que le film se passe en hiver, une saison où la température peut chuter jusqu'à -40°C, la situation du trio est plus que tendue. Face à cela, l'immense mérite de Si seulement je pouvais hiberner est de se tenir toujours très éloigné d'un misérabilisme sordide. D'après ce que j'ai compris, la réalisatrice respecte ses personnages comme des êtres confrontés à des difficultés équivalentes à celles qu'elle a elle-même connues dans sa jeunesse (elle est née en 1990). Cette fiction est donc, au moins en partie, ancrée dans la réalité économique de la Mongolie actuelle - un pays qui promeut une forme de sédentarisation, quand un gros quart de sa population est nomade. Pouvoir l'approcher depuis un fauteuil de cinéma est une chance rare. Elle m'incite donc à vous conseiller de tout faire... pour vite la saisir !
Si seulement je pouvais hiberner
Film mongol de Zoljargal Purevdash (2023)
Quatre étoiles pleines pour résumer le plaisir que ce film m'a procuré en m'embarquant vers une terre de cinéma - presque - inconnue. Plusieurs autres pays asiatiques sont bien sûr représentés sur ce blog et, de ce fait, je vous invite une nouvelle fois à parcourir mon index consacré aux filmographies étrangères (pour ne pas dire "exotiques"). Ce film-là m'en évoque un autre, japonais: le sublime Nobody knows.
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Si mon avis ne suffit pas à vous convaincre...
Je vous recommande très volontiers de (re)lire aussi celui de Pascale.
8 commentaires:
Ah oui, bien sûr, pour la période entre 2010 et 2023, vous vouliez parler du film Les racines du monde de Buyambasuren Davaa sorti en France en 2021?
[C'est bon, je sors - j'arrête de faire mon cuistre - je ne l'ai bien entendu jamais vu, ni n'avais entendu parler de la réalisatrice ou du film avant de jeter un oeil sur Wikipedia...]
Plus sérieusement, Wikipedia, toujours, classe en film mongol La femme des steppes, le flic et l'oeuf que dasola avait chroniqué en 2020 (et classé en "cinéma chinois", oups!).
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Vous voulez dire que j'en ai laissé passer un ?
D'après ma source à moi (L'Annuel du cinéma), "Les racines du monde" est une production... allemande.
Ce film m'a vraiment cueillie aussi. J'étais suspendue aux déboires et au destin de ces enfants abandonnés. Il est très beau aussi.
Et oui, on peut évoquer le bouleversant Nobody knows.
Tu ne dis rien de l'infernale pollution qui étouffe Oulan Bator. C'est effrayant.
J'ai trouvé l'ado du film un peu plus que "sympa". Bon, je reconnais, je déteste ce mot souvent employé et comme "poésie" je le trouve vague et n'exprimant pas grand chose. Il mérite mieux que ce qualificatif, il est tellement impressionnant dans sa capacité à prendre des décisions, à prendre en charge son petit frère et sa petite soeur et fier lorsqu'il évite (à tort) de demander de l'aide.
Et sa petite soeur qui essaie de vendre ses créations dans la rue... snif.
Il me semble avoir lu que la réalisatrice avait trouvé le garçon dans le même genre de bidonville.
Effectivement, la pollution à Oulan Bator, c'est quelque chose ! Quelle(s) vie(s) !
Tu as aussi raison pour le mot sympa, que j'utilise un peu à tort et à travers. Je ferai attention...
Voilà ce que le réalisatrice révèle au sujet de ses comédiens: "J'ai lancé un casting uniquement pour les enfants qui vivent dans le quartier des yourtes. Aller chercher de l’eau, aller chez un vendeur de charbon, couper du bois, ce sont des choses que les enfants font toujours dans le quartier des yourtes. Il était évident que j'allais tourner dans des conditions de froid extrême. Il était donc très important d'avoir des enfants qui connaissent cette situation et qui l’aient vécue".
Le jeune acteur principal s'appelle Battsooj Uurtsaikh.
Désolée pour le "sympa". Parfois je me fais l'effet d'être une psychopathe mais quand j'entends ou lis ce mot qui ne veut plus rien dire et a plutôt tendance à minimiser la chose ou la personne qu'il qualifie, j'ai comme un frisson.
Merci de ne pas l'avoir mal pris.
Je ressens le même frisson quand je lis : ce n'est pas le chef d'œuvre de l'année mais... Bref.
Terrible de vivre dans ces conditions et c'est vrai que les enfants y semblent habitués. J'étais stupéfaite de les voir dehors en pulls ou manteaux ouverts.
Hélas je crains de ne pas me souvenir de son nom et de ne même pas savoir comment il se prononce.
Je me souviens qu'en Chine, mon prénom faisait beaucoup rire et était imprononçable. Le s suivi du c était une énigme. Lol.
Oh, pas de problème ! Tus ais bien que je suis... sympa !
Je connaissais un anthropologue qui avait fait de la Mongolie (ancienne) l'un de ses terrains d'exploration privilégiés. Lui disait aussi que la sédentarité forcée faisait beaucoup de mal à certaines personnes habitués depuis toujours à la vie nomade.
Nous oublierons peut-être le nom de ce jeune acteur, mais pas sa prestation. Et peut-être le reverrons-nous...
C'est sympa en tout cas de ne pas m'en vouloir.
Ce mot est vraiment une aubaine. Je devrais le mettre à mon vocabulaire.
Ou pas.
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