lundi 26 février 2024

Voyage à deux

Souvenez-vous: tout début janvier, je vous ai parlé de Wim Wenders comme d'un cinéaste voyageur. J'affinerai mon propos aujourd'hui pour vous présenter un de ses premiers films: Alice dans les villes. Un long-métrage qui démarre aux États-Unis et passe par Amsterdam  avant de terminer en Allemagne. Un opus imparfait... mais touchant !

Payé pour s'offrir un road trip de quatre semaines et rédiger un article consacré au paysage américain, le journaliste allemand Philip Winter n'a qu'une vague inspiration photographique et s'avère incapable d'écrire la moindre ligne. Faute d'argent, il lui faut rentrer en Europe. Oui, mais les compagnies aériennes transatlantiques sont en grève... 
 
Philip fait alors la connaissance de Lisa, une jeune compatriote obligée d'attendre, elle aussi, et qui lui confie la garde de sa fille. Alice, c'est elle, neuf ans et beaucoup de caractère. Je vous conjure de ne pas condamner le film pour ses - grosses ! - invraisemblances. La poésie qui en émane exige du spectateur une forme d'abandon. Wenders a lui-même dit d'Alice dans les villes qu'il était la première de ses créations dont il était vraiment satisfait. J'y ai senti une envie d'Amérique qui, à mon sens, se confirmera largement par la suite. Cette fois, je vous avoue que j'ai été surpris par une impression tenace: celle d'un voyage fait "à l'envers" et plombé par la mélancolie. Cela m'a heureusement semblé s'arranger à la toute fin du métrage. Mention spéciale pour Yella Rottländer, gamine toute en spontanéité !

Alice dans les villes
Film allemand de Wim Wenders (1974)

Un peu timides, mes étoiles ont bien failli muter en quatre pleines. De ce que je connais du cinéaste à ce jour, ma préférence va toujours au sublime Paris, Texas, sorti dix ans plus tard et tout en couleurs. Vous préférez le noir et blanc ? Je vous oriente donc sans hésitation vers un autre road movie, lancé trois mois plus tôt: La barbe à papa. Par ailleurs, il est bien possible que je revienne à ce genre d'ici peu...

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Mon film du jour se fait rare, il me semble, mais...

J'ai une bonne nouvelle: notre très cher Eeguab l'a lui aussi chroniqué.

3 commentaires:

Martin a dit…

Je ne sais pas s'il y en a tant que cela, dans le fond, des invraisemblances. Mais cette mère qui confie sa gamine à un inconnu pour un vol transatlantique, tout de même...

Je note pour "Au fil du temps". Un autre jour, peut-être. J'ai bien envie de voir "L'ami américain", aussi, qui m'est plus directement accessible.

Benjamin a dit…

N'hésite pas ! :D

Martin a dit…

Je n'hésite pas. Mais ce n'est pas pour tout de suite...