samedi 10 février 2024

À l'ouest

L'anecdote vaut au moins une poignée de dollars: acteur américain méconnu, Richard Harrison sortait du tournage d'un western italien quand il en refusa un autre. La prod' le fit alors choisir son remplaçant parmi trois acteurs: il opta sans hésitation pour un certain Eastwood. La raison ? À ses yeux, seul Clint était capable... de monter à cheval !

Je vous parle d'un temps où, quand ils osaient s'emparer des légendes du Far West, nos voisins transalpins travaillaient avec des équipes espagnoles et, le plus souvent, sous des pseudonymes anglo-saxons. El Rojo, mon film du jour, ne fait pas exception à cette règle tacite. Sans grande originalité, il raconte l'histoire d'un homme sans nom débarqué un jour dans une ville placée sous le joug de quatre types peu fréquentables. Des bad boys qui ont trouvé des boucs-émissaires parfaits au sein d'une petite tribu d'Indiens pourtant pacifiques. Ajoutez-y une femme fatale et une revanche à venir: les ingrédients sont réunis pour un cocktail explosif. Certes, mais il me faut ajouter que la mise en scène est si bancale que le film ne peut guère rivaliser avec les meilleurs représentants du genre (américains ou européens). Je ne le dis pas de gaité de coeur, soyez-en assurés ! Ma notation généreuse ne se justifie que par le pur - et très appréciable - plaisir d'une séance partagée avec mon papa. Comme quand j'étais môme...

El Rojo
Film hispano-italien de Leopoldo Savano (1966)

Au générique, le réalisateur apparaît sous le nom de Leo Colman ! Cette petite contre-vérité m'amuse et n'enlève rien aux qualités limitées d'un film divertissant, mais que je pense bien vite oublier. La même année, Sergio Leone sortait Le bon, la brute et le truand. Cruelle comparaison... qui ne doit pas vous détourner du western italien. Mes suggestions du jour: revoir Django et/ou El mercenario.

2 commentaires:

cc rider a dit…

Merci d'évoquer Richard Harrison dont la carrière principalement transalpine enchanta les dimanches après-midi de notre enfance, comme le firent ses compatriotes Leonard Mann (voir "le dernier des salauds" ou "Ciak Mull"),ou Tony Anthony (voir "un homme, un cheval, un pistolet", ou"Blindman") dans les cinémas de quartier que nous écumions,ou les péplums, western spaghetti et polizioteschi fleurissaient sans complexe pour notre plus grande joie.

Martin a dit…

Merci de me parler de ces chouettes souvenirs, CC Rider !
Je crois bien que, pour un peu, je vous envierai d'avoir connu ces émotions enfantines.

Ce n'est probablement pas le dernier western européen dont je parlerai ici !