C'est chaque année le même rituel: une riche Américaine vient passer quelques jours de vacances à Rome et, dans la belle villa qu'elle loue pour l'occasion, invite un couple de pauvres gens à jouer aux cartes avec elle. Ce qu'elle ne sait pas ou feint d'ignorer, c'est que Peppino et Antonia n'ont qu'un rêve: la plumer enfin. L'argent de la vieille repose sur cette idée de départ, assez voisine de la lutte des classes.
C'est sur la promesse d'une comédie que j'ai regardé ce film, qui est aussi mon premier Comencini. Je précise sans attendre qu'il associe des acteurs américains, puisqu'on y retrouve l'inénarrable Bette Davis et Joseph Cotten, respectivement âgés de 64 et 67 ans à la sortie dans les salles italiennes. J'ai aussi revu l'Italienne Silvana Mangano et découvert l'un de ses compatriotes, Alberto Sordi. Ai-je ri ? Non. J'ai souri, toutefois, car L'argent de la vieille est un film intelligent et au scénario ciselé. Il me paraît difficile toutefois de faire l'impasse sur la manière dont il décrit la société italienne d'alors. L'image d'Épinal d'un pays souriant et ensoleillé, vous l'oublierez: les quartiers populaires sont plus que sordides et ressemblent à des bidonvilles. Évidemment, logiquement, le long-métrage joue sur les contrastes.
À vous de découvrir qui gagne à la fin ! L'enjeu paraît bien supérieur à celui d'une simple partie de cartes. C'est bien d'une norme sociale dont il est question ici, les pauvres s'efforçant de coller au plus juste aux attentes des riches, afin de leur soutirer une part du gâteau. Subversif, L'argent de la vieille ? Je n'irai pas jusque-là. Il paraît d'ailleurs que Luigi Comencini a parfois été critiqué pour être resté sagement à l'écart d'un cinéma plus engagé. Il n'en reste pas moins que Mangano et Sordi obtinrent chacun un Donatello - l'équivalent italien des Césars - pour leurs rôles dans le long-métrage. J'ai ressenti pour ma part un petit coup de coeur pour le brave Peppino, si naïf qu'il en devient touchant. Antonia, elle, est plus cynique, calculatrice. La condition des personnages invite bien à les aimer "quand même".
L'argent de la vieille
Film italien de Luigi Comencini (1972)
D'aucuns présentent cette histoire comme une fable. La morale viendra d'un enfant, à la toute fin du métrage. Elle sera... mortelle. J'aime autant ne pas en dire davantage. J'ai une grande difficulté pour vous citer des films comparables: ma connaissance du cinéma transalpin est encore trop faible. Si c'est l'entourloupe qui suscite votre intérêt, vous pouvez toujours voir L'arnaque ou Maverick...
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Bon, il reste une option aux amateurs du septième art italien...
Elle consiste à aller lire de vrais connaisseurs: "L'oeil sur l'écran".
C'est sur la promesse d'une comédie que j'ai regardé ce film, qui est aussi mon premier Comencini. Je précise sans attendre qu'il associe des acteurs américains, puisqu'on y retrouve l'inénarrable Bette Davis et Joseph Cotten, respectivement âgés de 64 et 67 ans à la sortie dans les salles italiennes. J'ai aussi revu l'Italienne Silvana Mangano et découvert l'un de ses compatriotes, Alberto Sordi. Ai-je ri ? Non. J'ai souri, toutefois, car L'argent de la vieille est un film intelligent et au scénario ciselé. Il me paraît difficile toutefois de faire l'impasse sur la manière dont il décrit la société italienne d'alors. L'image d'Épinal d'un pays souriant et ensoleillé, vous l'oublierez: les quartiers populaires sont plus que sordides et ressemblent à des bidonvilles. Évidemment, logiquement, le long-métrage joue sur les contrastes.
À vous de découvrir qui gagne à la fin ! L'enjeu paraît bien supérieur à celui d'une simple partie de cartes. C'est bien d'une norme sociale dont il est question ici, les pauvres s'efforçant de coller au plus juste aux attentes des riches, afin de leur soutirer une part du gâteau. Subversif, L'argent de la vieille ? Je n'irai pas jusque-là. Il paraît d'ailleurs que Luigi Comencini a parfois été critiqué pour être resté sagement à l'écart d'un cinéma plus engagé. Il n'en reste pas moins que Mangano et Sordi obtinrent chacun un Donatello - l'équivalent italien des Césars - pour leurs rôles dans le long-métrage. J'ai ressenti pour ma part un petit coup de coeur pour le brave Peppino, si naïf qu'il en devient touchant. Antonia, elle, est plus cynique, calculatrice. La condition des personnages invite bien à les aimer "quand même".
L'argent de la vieille
Film italien de Luigi Comencini (1972)
D'aucuns présentent cette histoire comme une fable. La morale viendra d'un enfant, à la toute fin du métrage. Elle sera... mortelle. J'aime autant ne pas en dire davantage. J'ai une grande difficulté pour vous citer des films comparables: ma connaissance du cinéma transalpin est encore trop faible. Si c'est l'entourloupe qui suscite votre intérêt, vous pouvez toujours voir L'arnaque ou Maverick...
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Bon, il reste une option aux amateurs du septième art italien...
Elle consiste à aller lire de vrais connaisseurs: "L'oeil sur l'écran".
2 commentaires:
Le cirque de la vie, la lutte des classes, une fable cocasse & diabolique, l'un des meilleurs Comencini avec un quatuor, Bette Davis, Alberto Sordi, Silvana Mangano et Joseph Cotten, du feu de Dieu.
J'adore.
Ah celui-là il faut absolument que je le voie ! Et oui, l'Italie de l'époque était encore très très pauvre. Il suffit de voir dans les patronymes français d'aujourd'hui le nombre de noms avec une consonance italienne... Ils venaient tous chercher du travail ici, ou en Amérique pour les plus téméraires.
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