Pour qui s'intéresse à l'histoire du cinéma, il y a des milliers de choses à dire sur Blanche Neige et les sept nains. Ma curiosité gourmande m'a conduit à saisir l'occasion presque unique de revoir ce classique éternel sur grand écran. J'ai été content de le faire avec un couple d'amis et leur petit garçon. Petit garçon, je le suis redevenu moi-même, pour une centaine de minutes de frissons printaniers...
L'histoire, vous vous en souvenez ? L'innocente et pure Blanche Neige est une jeune princesse. Elle rêve de l'amour d'un prince charmant et, en attendant, vit auprès d'une reine qui jalouse sa beauté. Menacée de mort parce qu'elle est plus jolie que sa souveraine, la demoiselle s'enfuit dans une forêt et, juste remise de ses émotions, y découvre une toute petite maison. Jusqu'à ce que... mais j'en ai déjà trop dit. Si j'ai parlé plus haut de frissons printaniers, c'est très précisément parce que c'est ce que j'ai ressenti devant le spectacle. Il est entendu qu'à bientôt 78 ans, Blanche Neige et les sept nains paraît porteur de valeurs sociales dépassées. Belle sans en tirer parti, l'héroïne reste l'archétype de la jeune et naïve femme d'avant-guerre: elle entretient gentiment son foyer, est toujours entourée pour faire face au danger dont elle ne se méfie qu'à peine et attend un homme pour se marier et être heureuse. Un choix de vie qui sent la poussière, c'est vrai...
Et pourtant, oui, ça fonctionne: je me suis vraiment pris au jeu. Pourquoi ? C'est simple: grâce à la sacro-sainte "magie du cinéma". Plutôt que de voir un film, j'ai eu l'impression d'assister à un opéra. Les chants sont un peu nunuches parfois, mais la musique apporte incontestablement une force peu commune - elle sous-tend l'émotion presque de bout en bout et, notez-le, valut d'ailleurs au long-métrage son unique nomination aux Oscars. Blanche Neige et les sept nains est aussi bien sûr une merveille de dessin animé. J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à apprécier les crayonnés, style artisanal au sens noble du terme qu'est venu supplanter aujourd'hui le tout numérique. Gardons en mémoire ce grand défi technique: quelque deux millions de dessins auraient été nécessaires à la production d'époque. Il faut aussi se souvenir que les pionniers de l'animation se cantonnaient alors surtout aux courts-métrages. C'est même encore la société indépendante RKO Pictures qui distribuait les oeuvres des studios Disney. Il en sortira huit autres au cours des dix années suivantes.
Blanche Neige et les sept nains
Film américain de David Hand (1937)
Une précision importante: plusieurs autres animateurs sont crédités comme réalisateurs, mais j'ai choisi David Hand parce qu'il est cité comme leur superviseur à tous. Sans tomber dans la plate nostalgie d'un temps que je n'ai pas connu, j'aime regarder en arrière pour voir d'où vient le cinéma. Je vous laisse découvrir les autres Disney présentés ici. Jusqu'alors, le plus vieux de tous, c'était Cendrillon...
L'histoire, vous vous en souvenez ? L'innocente et pure Blanche Neige est une jeune princesse. Elle rêve de l'amour d'un prince charmant et, en attendant, vit auprès d'une reine qui jalouse sa beauté. Menacée de mort parce qu'elle est plus jolie que sa souveraine, la demoiselle s'enfuit dans une forêt et, juste remise de ses émotions, y découvre une toute petite maison. Jusqu'à ce que... mais j'en ai déjà trop dit. Si j'ai parlé plus haut de frissons printaniers, c'est très précisément parce que c'est ce que j'ai ressenti devant le spectacle. Il est entendu qu'à bientôt 78 ans, Blanche Neige et les sept nains paraît porteur de valeurs sociales dépassées. Belle sans en tirer parti, l'héroïne reste l'archétype de la jeune et naïve femme d'avant-guerre: elle entretient gentiment son foyer, est toujours entourée pour faire face au danger dont elle ne se méfie qu'à peine et attend un homme pour se marier et être heureuse. Un choix de vie qui sent la poussière, c'est vrai...
Et pourtant, oui, ça fonctionne: je me suis vraiment pris au jeu. Pourquoi ? C'est simple: grâce à la sacro-sainte "magie du cinéma". Plutôt que de voir un film, j'ai eu l'impression d'assister à un opéra. Les chants sont un peu nunuches parfois, mais la musique apporte incontestablement une force peu commune - elle sous-tend l'émotion presque de bout en bout et, notez-le, valut d'ailleurs au long-métrage son unique nomination aux Oscars. Blanche Neige et les sept nains est aussi bien sûr une merveille de dessin animé. J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à apprécier les crayonnés, style artisanal au sens noble du terme qu'est venu supplanter aujourd'hui le tout numérique. Gardons en mémoire ce grand défi technique: quelque deux millions de dessins auraient été nécessaires à la production d'époque. Il faut aussi se souvenir que les pionniers de l'animation se cantonnaient alors surtout aux courts-métrages. C'est même encore la société indépendante RKO Pictures qui distribuait les oeuvres des studios Disney. Il en sortira huit autres au cours des dix années suivantes.
Blanche Neige et les sept nains
Film américain de David Hand (1937)
Une précision importante: plusieurs autres animateurs sont crédités comme réalisateurs, mais j'ai choisi David Hand parce qu'il est cité comme leur superviseur à tous. Sans tomber dans la plate nostalgie d'un temps que je n'ai pas connu, j'aime regarder en arrière pour voir d'où vient le cinéma. Je vous laisse découvrir les autres Disney présentés ici. Jusqu'alors, le plus vieux de tous, c'était Cendrillon...
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