jeudi 26 juin 2014

Un poète

Si vous me demandiez mes préférences artistiques, je vous parlerais évidemment de cinéma. L'opéra viendrait probablement ensuite: l'art lyrique me fascine depuis que j'ai eu la chance de visiter les coulisses d'une de ses maisons. Et le théâtre ? Lui aussi m'intéresse. Il arrive que les planches parviennent même à supplanter les salles obscures. Et c'est ainsi, sur une scène de Nice, que j'ai applaudi François Morel.

Le comédien vient de fêter ses 55 ans. C'est une pile éclectique. Après son spectacle La fin du monde est pour dimanche, j'ai réalisé qu'il avait une impressionnante carrière cinéma: il est en effet apparu dans une cinquantaine de films depuis 1993 - sans compter les films télé, presque aussi nombreux. Rien que pour 2014, il est annoncé dans Brèves de comptoir, adaptation au cinéma de la série de livres éponymes, et Tu veux ou tu veux pas ?, la toute nouvelle réalisation de Tonie Marshall. Personnage lunaire s'il en est, Morel se contente souvent de petits rôles. Peu récompensé, il a obtenu en 2012 le Prix Alphonse Allais, alors même qu'il jouait Le bourgeois gentilhomme...

Sur scène, l'homme est tour à tour passager de métro, Breton amoureux d'une huitre, journaliste à Bethléem, philosophe ou bateleur de cirque. Avec son amie Yolande Moreau et toute la troupe, il restera probablement pour toujours un Deschiens. Il est l'un de ces crétins magnifiques que le public sait aussitôt prendre en affection, un poète dans les habits d'un clown - ou le contraire. Des intonations de sa voix à sa gestuelle, le bon François met aussitôt l'auditoire dans la poche. Son humour, assez proche de celui d'un Raymond Devos, est absurde et tendre à la fois. Dans La fin du monde..., il nous annonce l'apocalypse en rigolant et nous offre une pleine semaine de rallonge. Puisse ce délai vous permettre de croiser son chemin ! La tournée s'étant achevée, mon conseil du jour sera de surveiller la prochaine. 

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