Une chronique de Martin
Je vous l'ai expliqué une première fois au tout début de cette année 2011: si Hanna a d'abord attiré mon attention, c'était sincèrement pour la présence de Cate Blanchett, une actrice pour qui j'éprouve une certaine admiration, au générique. J'ai consciencieusement évité d'en savoir beaucoup plus avant de découvrir le film sur grand écran. Quelques jours avant d'aller au cinéma, j'ai appris qu'il était question d'une enfant transformée en tueuse, mais que la belle Australienne n'était pas l'héroïne du métrage, "juste" son premier personnage secondaire et en l'occurrence... la méchante de l'histoire. Surprise !
Face à ce contre-emploi prometteur, dans la peau de l'héroïne, j'ai retrouvé Saoirse Ronan, 17 ans, dont je vous ai parlé il y a tout juste quelques jours à propos de Lovely bones. Hanna est une gamine élevée à la dure par son seul père, dans un lieu indéterminé, éloigné de toute civilisation. Le film débute dans une forêt enneigée, quand, après être parvenue à abattre un cervidé à la chasse, l'adolescente écope d'une véritable rouste de la part de son paternel, preuve évidente pour lui qu'elle n'est pas prête. On découvre un peu plus tard que la jeune fille, elle, se sent disposée et on comprend alors à quoi. Après avoir activé une balise de détection, le temps est venu d'affronter une ennemie encore inconnue, plus âgée mais sans état d'âme. L'adversaire s'appelle Marissa Wiegler. "Désormais, ce sera toi ou elle", prévient le papa quelques minutes avant de s'embarquer dans une mission parallèle. "On se retrouvera à Berlin", ajoute-t-il avant de laisser sa fille voyager seule. C'est lentement qu'on décrypte l'énigme de ces vies isolées désormais menacées. J'ai bien envie d'ajouter que ce n'est pas vraiment ce qui est le plus important.
Si j'ai plutôt aimé Hanna, c'est qu'après un petit temps d'adaptation à son univers, je n'ai plus guère fait attention aux invraisemblances de son scénario. Et pour cela, j'ai suivi une méthode: laisser toujours au second plan les justifications "officielles" à la course-poursuite pour me concentrer sur le style. Sans être parfait, sans pouvoir prétendre d'emblée au statut de futur standard, le film dénote un peu de la production habituelle pour son cadre fantaisiste. Relisez le titre de ma chronique: bien aidé il est vrai par des évocations aux contes traditionnels, j'ai fini par voir dans le métrage leur version modernisée. Quelques exemples épars: outre le sang dans les dents du grand méchant loup qu'est devenue Cate Blanchett, j'ai su déceler le traditionnel danger qui rode autour de l'enfant, le mystère persistant qui plane sur ses origines précises ou encore la mort cruelle qui s'abat sur sa grand-mère. Et je ne vous parle même pas du plus explicite et de tous les petits détails contenus dans l'imagerie de ce film riche en références. Franchement, faute d'être toujours bien dosé, le tout est bien trouvé et ajoute un peu de sel à l'aventure.
Comme un gamin, mais moins apeuré, je me suis donc volontiers laissé prendre au jeu. J'ajoute pour dissiper toute ambiguïté éventuelle que le film me paraît destiné à un public assez adulte. J'ai compté au moins deux très jeunes bambins dans la salle où je l'ai découvert: je ne crois pas qu'ils aient pu l'apprécier, la chose montrée n'étant pas dénuée de violence. J'ai noté que le réalisateur, Joe Wright, suggère aussi, autant qu'il n'illustre. Sa bonne maîtrise du hors-champ nous épargne les tombereaux d'hémoglobine et, personnellement, j'ai trouvé ça intelligent - et un peu troublant, aussi, vu qu'on ne voit pas ce qui arrive à certains personnages secondaires. La raison tient peut-être à ce qu'auparavant, il s'était fait connaître pour des travaux bien différents, signant notamment l'adaptation d'un roman de Jane Austen. On notera pour être complet que Hanna est un film sans immense vedette: j'aime particulièrement Cate Blanchett, d'accord, mais je ne la qualifierai pas de star pour autant. Saoirse Ronan, elle, commence effectivement à faire sa place au soleil, mais elle n'en est encore qu'au début de sa carrière. Quant à Eric Bana, s'il est à l'évidence assez expérimenté, ce n'est pas non plus l'acteur qu'on voit le plus souvent sur nos écrans. Le reste de la distribution ? Des comédiens que je connaissais pas et parfois piochés en Allemagne, l'un des pays de production d'un film justement plaisant pour ses singularités.
Hanna
Film anglo-allemand de Joe Wright (2011)
Petit Jason Bourne féminin. Jeune Nikita venue de l'étranger. Hit-girl dans un autre costume. Face aux surprises offertes par le scénario, les comparatifs n'ont pas manqué et il faudrait alors que je découvre ou regarde à nouveau chacun des trois films concernés pour donner mon avis sur leur pertinence. D'ici là, je peux conseiller la production d'aujourd'hui pour elle-même, au moins à ceux qui n'attendront pas un chef d'oeuvre, mais un simple et aimable divertissement. Souvenez-vous: en chroniquant L'agence, j'évoquais mon affection pour les petits films. En voici d'ailleurs un nouveau où il est question pour le personnage principal de refuser les coups du sort qui seraient écrits à l'avance. Très original, non, mais à coup sûr rafraîchissant ! Avec une mention spéciale à la B.O. signée Chemical Brothers.
Face à ce contre-emploi prometteur, dans la peau de l'héroïne, j'ai retrouvé Saoirse Ronan, 17 ans, dont je vous ai parlé il y a tout juste quelques jours à propos de Lovely bones. Hanna est une gamine élevée à la dure par son seul père, dans un lieu indéterminé, éloigné de toute civilisation. Le film débute dans une forêt enneigée, quand, après être parvenue à abattre un cervidé à la chasse, l'adolescente écope d'une véritable rouste de la part de son paternel, preuve évidente pour lui qu'elle n'est pas prête. On découvre un peu plus tard que la jeune fille, elle, se sent disposée et on comprend alors à quoi. Après avoir activé une balise de détection, le temps est venu d'affronter une ennemie encore inconnue, plus âgée mais sans état d'âme. L'adversaire s'appelle Marissa Wiegler. "Désormais, ce sera toi ou elle", prévient le papa quelques minutes avant de s'embarquer dans une mission parallèle. "On se retrouvera à Berlin", ajoute-t-il avant de laisser sa fille voyager seule. C'est lentement qu'on décrypte l'énigme de ces vies isolées désormais menacées. J'ai bien envie d'ajouter que ce n'est pas vraiment ce qui est le plus important.
Si j'ai plutôt aimé Hanna, c'est qu'après un petit temps d'adaptation à son univers, je n'ai plus guère fait attention aux invraisemblances de son scénario. Et pour cela, j'ai suivi une méthode: laisser toujours au second plan les justifications "officielles" à la course-poursuite pour me concentrer sur le style. Sans être parfait, sans pouvoir prétendre d'emblée au statut de futur standard, le film dénote un peu de la production habituelle pour son cadre fantaisiste. Relisez le titre de ma chronique: bien aidé il est vrai par des évocations aux contes traditionnels, j'ai fini par voir dans le métrage leur version modernisée. Quelques exemples épars: outre le sang dans les dents du grand méchant loup qu'est devenue Cate Blanchett, j'ai su déceler le traditionnel danger qui rode autour de l'enfant, le mystère persistant qui plane sur ses origines précises ou encore la mort cruelle qui s'abat sur sa grand-mère. Et je ne vous parle même pas du plus explicite et de tous les petits détails contenus dans l'imagerie de ce film riche en références. Franchement, faute d'être toujours bien dosé, le tout est bien trouvé et ajoute un peu de sel à l'aventure.
Comme un gamin, mais moins apeuré, je me suis donc volontiers laissé prendre au jeu. J'ajoute pour dissiper toute ambiguïté éventuelle que le film me paraît destiné à un public assez adulte. J'ai compté au moins deux très jeunes bambins dans la salle où je l'ai découvert: je ne crois pas qu'ils aient pu l'apprécier, la chose montrée n'étant pas dénuée de violence. J'ai noté que le réalisateur, Joe Wright, suggère aussi, autant qu'il n'illustre. Sa bonne maîtrise du hors-champ nous épargne les tombereaux d'hémoglobine et, personnellement, j'ai trouvé ça intelligent - et un peu troublant, aussi, vu qu'on ne voit pas ce qui arrive à certains personnages secondaires. La raison tient peut-être à ce qu'auparavant, il s'était fait connaître pour des travaux bien différents, signant notamment l'adaptation d'un roman de Jane Austen. On notera pour être complet que Hanna est un film sans immense vedette: j'aime particulièrement Cate Blanchett, d'accord, mais je ne la qualifierai pas de star pour autant. Saoirse Ronan, elle, commence effectivement à faire sa place au soleil, mais elle n'en est encore qu'au début de sa carrière. Quant à Eric Bana, s'il est à l'évidence assez expérimenté, ce n'est pas non plus l'acteur qu'on voit le plus souvent sur nos écrans. Le reste de la distribution ? Des comédiens que je connaissais pas et parfois piochés en Allemagne, l'un des pays de production d'un film justement plaisant pour ses singularités.
Hanna
Film anglo-allemand de Joe Wright (2011)
Petit Jason Bourne féminin. Jeune Nikita venue de l'étranger. Hit-girl dans un autre costume. Face aux surprises offertes par le scénario, les comparatifs n'ont pas manqué et il faudrait alors que je découvre ou regarde à nouveau chacun des trois films concernés pour donner mon avis sur leur pertinence. D'ici là, je peux conseiller la production d'aujourd'hui pour elle-même, au moins à ceux qui n'attendront pas un chef d'oeuvre, mais un simple et aimable divertissement. Souvenez-vous: en chroniquant L'agence, j'évoquais mon affection pour les petits films. En voici d'ailleurs un nouveau où il est question pour le personnage principal de refuser les coups du sort qui seraient écrits à l'avance. Très original, non, mais à coup sûr rafraîchissant ! Avec une mention spéciale à la B.O. signée Chemical Brothers.
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